Jeanne d Evreux, Blanche de Navarre
181 pages
Français

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Jeanne d'Evreux, Blanche de Navarre , livre ebook

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Description

Au Moyen Age, les reines de France n'ont laissé que peu de traces dans la mémoire collective. Seules quelques grandes figures émergent comme Blanche de Castille ou Anne de Bretagne, mais cela signifie-t-il pour autant que les autres n'ont pas pesé sur la vie politique du royaume ? Cet ouvrage étudie la vie de deux reines méconnues, Jeanne d'Evreux et sa tante Blanche de Navarre, qui ont traversé le tourmenté XIVe siècle en côtoyant pas moins de huit rois et dix reines de France différents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 352
EAN13 9782336273167
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296131903
EAN : 9782296131903
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Historiques dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland Avant-propos 1 ère PARTIE - La reine de France à la fin du moyen âge
1) Comment se fait le choix des épouses des princes de France. 2) Le mariage. 3) Le douaire de la reine. 4) Statut politique de la reine. 5) L’exclusion des femmes de la succession sur le trône de France.
2 ième PARTIE - JEANNE D’EVREUX ET BLANCHE DE NAVARRE
6) La famille d’Evreux-Navarre 6) Jeanne d’Evreux. 7) Un nouveau roi : Philippe VI de Valois. 8) Une nouvelle reine : Blanche de Navarre. 9) Les crises franco-navarraises. 10) Blanche de Navarre, Jeanne d’Evreux : douairières. 11) Le mode de vie d’une douairière. 12) Testament et mort d’une douairière.
Conclusion Annexes Bibliographie
Jeanne d'Evreux, Blanche de Navarre
Deux reines de France, deux douairières durant la Guerre de Cent ans

Jean-Marc Cazilhac
Historiques dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland
La collection “Historiques” a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d’étude et des périodes historiques.
Elle comprend deux séries : la première s’intitulant “Travaux” est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la seconde, intitulée “Sources”, a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien.
Série Travaux
André FOURES, L’école du commissariat de la Marine (Brest 1864-1939), Regard sur soixante-dix promotions et un millier d’anciens élèves , 2010.
Nenad FEJIC, Dubrovnik (Raguse) au Moyen-Age, espace de convergence, espace menacé , 2010.
Jean-Paul POIROT, Monnaies, médailles et histoire en Lorraine , 2010.
Michel GAUTIER, Un canton agricole de la Sarthe face au « monde plein ». 1670-1870 , 2010.
Tchavdar MARINOV, La Question Macédonienne de 1944 à nos jours. Communisme et nationalisme dans les Balkans, 2010.
Jean-René PRESNEAU, L’éducation des sourds et muets, des aveugles et des contrefaits , 1750-1789 , 2010.
Simone GOUGEAUD-ARNAUDEAU, Le comte de Caylus (1692-1765), pour l’amour des arts, 2010.
Daniel PERRON, Histoire du repos dominical. Un jour pour faire société , 2010.
Avant-propos
Lorsque l’on évoque des grandes figures de reines de France au moyen âge, le regard des historiens s’arrête au mieux sur une personnalité par siècle. Le XIIème siècle nous apporte Aliénor d’Aquitaine 1 , reconnue aussi bien pour ses qualités de séductrice que pour son sens de la politique ou ses goûts littéraires. Au XIIIème siècle, Blanche de Castille 2 impose sa marque en grande partie par la régence qu’elle exerce à deux reprises 3 mais aussi par le fait d’avoir donné naissance et élevé le futur saint Louis. Il faut attendre les dernières années du XIVème siècle pour voir émerger, suite à la maladie de Charles VI, la personnalité très controversée de son épouse Isabeau de Bavière 4 . Enfin au XVème siècle, la duchesse Anne de Bretagne 5 éclipse les autres reines en devenant par deux fois reine de France.
Quatre reines de France seulement en quatre siècles auraient donc marqué de leur empreinte la construction du royaume ? Ce serait faire injure à de nombreuses souveraines que de le penser. Bien qu’exclues parce que femme de la succession au trône, bien que souvent étrangères au royaume de France, les reines de France de cette fin du moyen âge se sont intéressées au gouvernement et ont pesé sur les choix politiques des rois qui se sont succédé.
C’est au travers de deux de ces reines, qui dans la mémoire collective n’ont pas laissé de traces particulières, que nous allons tenter de le montrer. Ces deux reines, Jeanne d’Evreux et Blanche de Navarre 6 , ont des points communs importants ce qui rend leur étude indissociable. En effet, elles appartiennent toutes les deux à la puissante famille d’Evreux-Navarre (Jeanne étant la tante de Blanche) et ont vécu pratiquement tout le XIVème siècle alors que leur règne personnel a été très court (trois ans pour Jeanne, un peu plus d’un an pour Blanche). Jeanne vient au monde vers 1310 et le quitte en 1371 alors que Blanche, née en 1330, s’éteint le 5 octobre 1398. Cette période qu’elles traversent est extrêmement riche en évènements politiques majeurs : extinction des Capétiens au profit des Valois, début de la guerre de cent ans avec son cortège de crises politiques, ... Ces deux souveraines à elles deux vont connaître pas moins de huit rois et dix reines de France différents. C’est dire la richesse de ces deux destins de reine et de femme au moyen âge.
1 ère PARTIE
La reine de France à la fin du moyen âge
La reine de France à la fin du moyen âge est avant tout la femme du roi. En effet, elle n’existe que par lui. Aucune femme n’a jamais succédé sur le trône de France à un roi, contrairement à ce qui pouvait se passer dans quelques grands comtés. Il faut dire toutefois que les Capétiens n’ont que très rarement connu des problèmes de succession. Cela leur est pourtant arrivé à deux reprises. La première fois, c’est en 1316 lorsque Louis X meurt sans avoir assuré de descendance masculine. Il n’a alors qu’une fille, Jeanne, et sa femme Clémence de Hongrie, enceinte, donnera le jour certes à un garçon mais celui-ci ne survivra que quelques jours. Quelques années plus tard le même scénario se reproduit. Lorsque Charles IV décède, suite à une maladie, en 1328, il n’a que des filles. Là aussi, Jeanne d’Evreux son épouse est enceinte au moment de son décès mais elle donnera le jour à une nouvelle fille. Lors de ces deux crises de succession, une femme aurait pu monter sur le trône et assumer toutes les prérogatives du pouvoir en tant que reine de France. Mais la royauté estima qu’il valait mieux trouver « un successeur du côté des hommes même si ces derniers avaient un degré de parenté avec le roi défunt moindre que celui d’une princesse ». Il semble donc acquis dans les mentalités du XIVème siècle qu’une princesse ne peut devenir reine de France au sens d’incarner la royauté. Par contre, elle peut très bien régner et conduire les affaires du royaume en exerçant une « régence » 7 . Lorsque Philippe-Auguste décide en 1190 de partir pour la troisième croisade, c’est à sa mère Adèle de Champagne et à son oncle, l’archevêque de Reims, qu’il confie la conduite du royaume durant son absence. Cette « régence » durera tout de même dix-huit mois. A nouveau, lors du décès de Louis VIII, c’est une femme qui conduira le royaume durant la minorité de Louis IX. Blanche de Castille se trouve alors investie de l’ensemble des pouvoirs d’un roi. Cette longue régence, d’une durée de 6 à 9 ans, s’est estompée au fur et à mesure que Louis IX grandissait et a cristallisé beaucoup de critiques autour de la personne de Blanche. Ce qu’on lui pardonna le moins c’est « d’être une femme et de surcroît une étrangère » 8 . Pourtant lorsque Louis IX, à son tour, part en croisade, c’est à nouveau à sa mère Blanche de Castille qu’il confie le pouvoir. Elle l’exercera pendant quatre ans et demi. Louis IX lui donne tous les pouvoirs 9 mais il emporte toutefois avec lui le sceau royal ce qui limite le rôle de Blanche en l’empêchant de prendre des décisions de trop grande importance.
Le rôle politique que peut être amenée à jouer une reine de France peut s’avérer considérable, même si ces exemples sont restés peu nombreux. C’est pourquoi le choix de l’épouse de l’héritier présomptif de la couronne est un acte d’une grande importance et chaque roi a conduit une politique matrimoniale non seulement pour lui mais aussi pour ses proches.
1) Comment se fait le choix des épouses des princes de France.
Le mariage pour la famille royale, comme d’ailleurs pour les familles nobles en général, est avant toute chose un acte politique. En cette fin de moyen âge, tous les rois qui se sont succédé sur le trône de France ou

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