L émergence de l empire russe
141 pages
Français

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L'émergence de l'empire russe , livre ebook

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Description

L'émergence de l'Empire russe est le premier opus d'un ensemble de trois ouvrages présentant l'histoire et la géopolitique de l'Europe byzantine du cinquième siècle à aujourd'hui. Le divorce religieux entre Rome et Constantinople est un élément essentiel de la coupure de l'Europe, entre l'Occident et l'Orient dont le substrat religieux est orthodoxe. Avec la chute de Constantinople et alors que les Balkans passent sous domination ottomane, Moscou s'affirme comme la Troisième Rome, la Russie étant la principale héritière du monde byzantin. Débarrassée de la domination turco-mongole, elle devient, au dix-huitième siècle, un empire puissant ouvert sur l'Europe et le monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336847238
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Couverture
4e de couverture
Titre
Copyright
Remerciements
Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud, Bruno Péquignot et Denis Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Evelyne SAINT-MARTIN, L’entreprise du genre humain. Repenser le travail pour tous et la solidarité , 2018.
Claude DURAND, Le vote blanc toujours censuré. Quatre millions d’électeurs ignorés, 2018.
Pierre MUCKENSTURM, Le civil et le religieux. Distincts et inséparables , 2018.
André PRONE, Les chemins de l’écomunisme… pour que revive l’idéal communiste et finisse le fascisant Capital-cognitif , 2018.
Thierry LASPALLES, Nietzsche. Le chameau, le lion et l’enfant, 2018.
Jean BRILMAN, L’Intellectuel, le Politique et le Marchand, 2018.
Hervé DE TRUCHIS, Résolution des conflits. Aïkido et médiation , 2018.
Stéphane EHRLICH, La République barbare, essai de psycho-politique , 2018.
Bernard PECQUEUR et Fabien NADOU (Sous la dir. de), Dynamiques territoriales et mutations économiques. Transition, intermédiation, innovation , 2018.
Florian GUÉRIN, Edna HERNANDEZ et Alain MONTANDON (Dir.), Cohabiter les nuits urbaines, Des significations de l’ombre aux régulations de l’investissement ordinaire des nuits , 2018.
Cédric STOLZ, Des animaux sur la Terre, Nouvelle édition , 2018.
Robert BIBEAU, La démocratie aux Etats-Unis, les mascarades électorales, 2018.
Nathan RULENS, Wendy Brown, Démocratie et identité face au néolibéralisme, 2018.
Karine BECHET-GOLOVKO, Russie : la tentation néolibérale , 2018.
Rodolphe SOLBIAC (dir.), Penser et repenser le postcolonial dans le Monde Atlantique , 2018.
Abdelbaki BELFAKIH, Bruno PÉQUIGNOT (dir.), Professionnalisation des métiers des arts, de la culture et des médias suivi de Art, ville, images, 2018.
Pauline ALMÉRAS, Le sport au service du développement et de la paix, Réflexion sur la centralité des Nations unies , 2018.
Titre
Jean-Paul Guichard







L’ÉMERGENCE DE L’EMPIRE RUSSE

L’Europe byzantine jusqu’à Catherine II
Copyright
Du même auteur
Antoine Brunet et Jean-Paul Guichard,
La visée hégémonique de la Chine ,
L’Harmattan, Paris, 2011 (mention d’honneur Prix Turgot 2012).
Éditions de l’ouvrage en anglais (L’Harmattan, 2013), polonais (2011), russe (2012), ukrainien (2012), serbe (2011), portugais (2012), arabe (2016) et macédonien (2016).
Claude Berthomieu, Jean-Paul Guichard et Elena Ponomarenko,
La Russie, l’Europe et la Méditerranée dans la crise ,
L’Harmattan, Paris, 2013.
Claude Berthomieu, Jean-Paul Guichard,
Elena Ponomarenko et Srdjan Redzepagic,
La « Grande Europe » en devenir ,
CEMAFI International, 2014.
Jean-Paul Guichard
L’Etat-Parti chinois et les multinationales ,
L’Harmattan, Paris, 2014.
Éditions de l’ouvrage en russe (2016 et 2017) et en persan (2017)
© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-84723-8
REMERCIEMENTS
Merci aux nombreux universitaires de l’ Europe byzantine avec lesquels je suis en contact, depuis longtemps déjà, dans le cadre d’échanges toujours très enrichissants qui ne sont pas étrangers aux idées qui sont exposées ici.
Merci aussi à mes amis Nicole Attia, Claude Berthomieu, André Boyer, Antoine Brunet, Laurent Estachy, Alain Garrigou, Eric Guichard, Jean-Pierre Mockers, Claude Mouchot, Xavier Richet, Alain Saglio et, plus particulièrement, Olivier Everarts de Velp et Paul Conte.
Introduction
Au moment de la chute de Constantinople, en 1453, que reste-t-il de « l’Europe byzantine », cette partie du continent marquée par l’orthodoxie ?
La Russie qui est en train de se constituer.
Un demi-siècle plus tard, le moine Philothée écrit dans une lettre adressée en 1508 à Vassili III, Grand-prince de Moscovie : « Deux Rome sont tombées, mais la troisième demeure et il n’y en aura pas de quatrième ».
L’émergence de la Russie, puis de l’Empire russe, s’étale sur une longue période allant jusqu’à la fin du 18 ème siècle ; à la mort de Catherine II, la Russie est une grande puissance qui constitue l’élément essentiel de l’héritage byzantin de l’Europe ; dès lors, les Balkans, qui font aussi partie de cet héritage, pourront se libérer progressivement de l’emprise d’un Empire ottoman de plus en plus faible, au cours du 19 ème siècle et au début du 20 ème siècle.
La présente réflexion sur l’émergence de la Russie et de son Empire procède d’une interrogation qui concerne l’Europe byzantine et ses rapports avec le reste de l’Europe, ici entendue comme l’espace du continent eurasiatique occupé par l’ensemble des peuples ayant le triple héritage grec, latin et chrétien. Les façons de penser et d’agir en Europe ont en effet été fortement influencées par les cultures grecque et latine ainsi que par le christianisme, même si, ici ou là, la religion pratiquée majoritairement est l’islam, comme dans certaines régions des Balkans.
Cet espace européen ne coïncide nullement avec l’espace qui fut celui de l’Empire romain, même si celui-ci, lorsqu’il se divisa avant de disparaître, donna naissance à la grande séparation de ce qui allait devenir l’Europe ; une division religieuse, avec deux pôles : Rome et Byzance-Constantinople, l’Occident et l’Orient. La prise en compte de cette division de l’Europe ne signifie pas qu’il faille considérer celle-ci comme un obstacle insurmontable à toute forme d’unification mais, tout simplement, qu’il est important de reconnaître les différences entre les peuples et les identités de ceux-ci. Cela signale aussi l’importance du temps long et de la nécessité d’une approche globale (historique, économique, géographique, anthropologique, etc.) dans toute analyse géopolitique ; une approche qui procèderait d’un holisme à la Bourdieu, qui ignore l’étanchéité des diverses disciplines et pour laquelle les comportements individuels sont considérés d’emblée comme des phénomènes sociaux. Le lecteur comprendra donc que le côté « événementiel » de certains développements procède non pas de l’anecdote et de ce qui serait un niveau purement individuel et sans intérêt, mais bien d’une explication concernant le global.
La généalogie de cette division très ancienne de l’Europe signale l’importance du facteur religieux. Cette division persiste, même si les pratiques religieuses ont notablement diminué, parfois même quasiment disparu ; ces pratiques passées ont contribué à façonner les inconscients collectifs des peuples. Les caractères de la foi et des pratiques religieuses, les conditions de vie et de travail dans les monastères, ont eu des implications importantes sur les rapports de pouvoir, comme le montre l’histoire des relations entre la Russie et la Pologne, par exemple. Staline, dont la finesse d’analyse n’était peut-être pas le point fort, se trompait lourdement lorsqu’il faisait mine de questionner : le Pape, combien de divisions ?
Les deux Eglises, celle d’Occident et celle d’Orient, ont contribué largement à façonner, au cours du temps, des comportements, notamment économiques, qui seront de plus en plus caractéristiques de deux « mondes », très différents l’un de l’autre. Les nations qui émergeront de ces deux « Europe » seront marquées durablement par cette dichotomie. A la suite du Concile de Florence de 1439, l’union des Eglises (et, d’une certaine façon, de l’Europe), qui avait été décidée, aurait peut-être pu devenir effective : toutefois, dès qu’Isidore de Kiev eut proclamé cette union en 1441, en l’église de l’Ascension, au Kremlin de Moscou, le Grand-prince Vassili II, qui n’en voulait surtout pas, pour des raisons politiques, le fît emprisonner. Au-delà des querelles théologiques se trouvent des enjeux qui concernent les relations entre le temporel et le spirituel : est-ce l’Empereur qui doit désigner le Pape ou le Patriarche, ou bien cela doit-il rester du ressort des évêques ?
La réforme grégorienne du 11 ème siècle menée par la Papauté est à la base du développement des universités. Elle fut le produit de Cluny, dont la création et l’essor résultaient eux-mêmes de l’exercice du pouvoir pontifical. En quelques siècles, un foss

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