La présence française en Corée
290 pages
Français

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La présence française en Corée , livre ebook

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Description

En 1787, les marins de La Pérouse furent les premiers Français à observer les côtes de Corée mais sans se risquer à y débarquer : le refus des étrangers était ancré dans la culture confucéenne du Matin Calme. Plus tard, des missionnaires français entrés clandestinement payèrent cette audace de leur vie. Suite au traité d'amitié et de commerce signé en 1886, les relations franco-coréennes connurent enfin un âge d'or. Mais l'occupation japonaise effaça jusqu'au souvenir de Français, venus en Corée comme conseillers officiels pour l'éducation, les chemins de fer, les mines, l'armée, le droit, etc. Depuis, le pays a appris à découvrir d'autres facettes du savoir-faire français.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2005
Nombre de lectures 250
EAN13 9782336265032
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Recherches Asiatiques
Collection dirigée par Philippe Delalande
Déjà parus
Amaury LORIN, Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine(1897-1902) , 2004.
Philippe GRANDJEAN, L’Indochine face au Japon 1940 — 1945 , 2004.
Pascale COULETE, Dire la prostitution en Chine : terminologie et discours d’hier à aujourd’hui , 2003 Éric GUERASSIMOFF, Chen Jiageng et l’éducation , 2003. Jean DEUVE, Le Royaume du Laos 1949-1965 ,2003.
Pascale BEZANCON, Une colonisation éducatrice ? , 2002.
Albert-Marie MAURICE, Croyances et pratiques religieuses des montagnards du centre-Vietnam , 2002.
Guilhem FABRE, Chine : crises et mutation , 2002.
Chi Lan DO-LAM, Chants et jeux traditionnels de l’enfance au Viêt-Nam , 2002.
Phou-ngeun SOUK-ALOUN, Histoire du Laos moderne (1930-2000), 2002.
Philippe Le FAILLER, Monopole et prohibition de l’opium en Indochine , 2001.
Frédéric MAUREL, Clefs pour Sunthorn Phu , 2001.
Anne VAUGIER-CHATTERJEE, Histoire politique du Pendjab de 1947 à nos jours , 2001.
Benoît de TRÉGLODÉ, Héros et Révolution au Viêt Nam, 2001.
Laurent DESSART, Les Pachtounes : économie et culture d’une aristocratie guerrière , 2001.
Michel BODIN, Les Africains dans la Guerre d’Indochine, 2000.
Marie-Eve BLANC, Laurence HUSSON, Evelyne MICOLLIER, Sociétés sud-est asiatiques face au sida , 2000.
Marie-France LATRONCHE, L’influence de Gandhi en France , 1999.
Julien BERJEAUT, Chinois à Calcutta , 1999.
Olivier GUILLARD, Désarmement, coopération et sécurité régionale en Asie du Sud , 1999.
La présence française en Corée
de la fin du XVIIIème siècle à nos jours

Jean-Marie Thiébaud
© L’Harmattan, 2005
9782747586405
EAN : 9782747586405
Sommaire
Recherches Asiatiques Page de titre Page de Copyright PRÉAMBULE Liste des abréviations : CHAPITRE 1 er - PAR LA MER CHAPITRE II - LA CORÉE VUE PAR LES FRANÇAIS DU SECOND EMPIRE ET DE LA IIIe RÉPUBLIQUE CHAPITRE III - L’INTRODUCTION DU CHRISTIANISME EN CORÉE CHAPITRE IV - L’OFFICIALISATION DES RAPPORTS FRANCO-CORÉENS CHAPITRE V - LA GUERRE DE CORÉE (1950-1953) CHAPITRE VI - LES RELATIONS FRANCO-CORÉENNES ACTUELLES CHAPITRE VII - LA FRANCE ET LA CORÉE RELIÉES PAR UN TISSU ASSOCIATIF CONCLUSION - LE FUTUR DES RELATIONS FRANCO-CORÉENNES DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE Sources Bibliographie sommaire ANNEXE 1 — TABLE DE CORRESPONDANCE DES NOMS GÉOGRAPHIQUES ANNEXE 2 — L’ORIGINE GÉOGRAPHIQUE (PAR DIOCÈSE) DES PRÊTRES DES MISSIONS ÉTRANGÈRES DE PARIS ENVOYÉS EN CORÉE DE 1836 À 1990 Remerciements
PRÉAMBULE
On peut s’étonner que la Corée ait, pour la première fois, entendu prononcer le nom de la France en 1847 1 , et qu’il ait fallu attendre la Troisième République et l’année 1886 pour assister enfin à la signature d’un traité de commerce et d’amitié entre les deux pays. On pourrait tout autant s’interroger sur le manque apparent d’intérêt de la France pour ce royaume avant la fin du 19 e siècle alors que les fleurs de lis et le drapeau tricolore avaient depuis longtemps appris à sillonner les mers et à s’illustrer sur les océans. La distance n’explique rien et les Français s’étaient, par exemple, déjà taillés une place fort respectable à la cour de l’empereur de Chine, grâce en particulier à des jésuites tout aussi savants que diplomates, alors que le royaume de Corée s’abritait toujours obstinément derrière ses frontières. Pour comprendre ce superbe isolationnisme et cette xénophobie poussée à l’extrême qui fit que vers 1870 des placards pouvaient encore ordonner de tuer sur-le-champ et sans jugement tous les longs nez (entendez, les Occidentaux) ayant le malheur de se trouver dans cet état-forteresse, il n’est pas inutile de rappeler que l’histoire de la péninsule coréenne ne fut, hélas, qu’une longue suite d’invasions 2 . Et, un peu à la manière des Grecs de l’Antiquité, les Coréens considéraient tous les étrangers, à l’exception des Chinois, comme des intrus et des barbares. Le nombre de forteresses, c’est-à-dire en fait de murailles qui s’accrochent encore aux flancs des montagnes, en dit long sur la psychologie d’un peuple habitué au fil des siècles à vivre sur un mode défensif musclé.
Seuls les Pères des Missions Étrangères de Paris 3 se risquèrent à pénétrer clandestinement dans le royaume ermite, soigneusement déguisés, le plus souvent en costume de deuil, le visage caché par une sorte de petit paravent. L’intrusion se doubla d’une inévitable remise en cause de tout un ordre politique et social soudain ébranlé, déstabilisé par le message évangélique.
Dans tout état soumis à un régime autocratique, le christianisme, tout aussi révolutionnaire que le marxisme, secoue les traditions les plus solides, mais aussi et surtout l’architecture du pouvoir en place, comme on pourra le constater dans les chapitres qui suivent. Et ce n’est pas un hasard si, de nos jours encore, la religion chrétienne demeure officiellement ignorée en Corée du Nord 4 tandis que le parti communiste est strictement interdit en Corée du Sud. Ce viol des frontières et de l’ordre établi, les missionnaires français le payèrent presque tous de leur vie lors des grandes persécutions ordonnées en 1839 et 1866.
Depuis le traité de 1886, les liens se sont sans cesse resserrés entre la France et la Corée, dans les domaines religieux certes (puisque le pays compte aujourd’hui plus de 8 % de catholiques), mais aussi diplomatique, scientifique, universitaire et commercial. Sans oublier les soldats français venus mourir pendant la guerre de Corée, sur cette terre lointaine où il convenait à tout prix de préserver un équilibre précaire entre les deux blocs pendant les tensions de la guerre froide et passant ici par le 38 e parallèle.
Quelques repères de l’histoire récente de la Corée permettront de resituer dans leur contexte les étapes successives de la présence française au Pays du Matin calme (en réalité, au Pays du Matin clair comme nous l’expliquerons plus loin) : - 1392-1910: dynastie Joseon (Choson), succédant à la dynastie Goryeo (918-1392) dont on a curieusement tiré le nom actuel de la Corée. - 1866 : grande persécution des chrétiens. - 1876 : première ouverture des ports (exclusivement en faveur des Japonais qui ont su contraindre les Coréens). Les Occidentaux et les Russes devront attendre les années 1880. - 04.12.1884 : révolution et journée au cours de laquelle sept ministres sont assassinés et la légation japonaise incendiée. - 1894 : révolte des tong hak qui conduit à une guerre sino-japonaise sur le sol coréen avec victoire du Japon. - 17.04.1895 : traité de Shimoneseki qui officialise l’indépendance du royaume de Corée. - 1897 : le roi Kojong prend le titre d’empereur et la Corée devient l’Empire de Tachan. - 05.09.1905 : traité de Portsmouth reconnaissant le protectorat du Japon. - 10.06.1907 : traité franco-japonais reconnaissant au Japon le droit d’occuper la péninsule coréenne et Manjoo. En contrepartie, le Japon s’engageait à respecter les droits de la France sur Indochine. Toutefois, jusqu’en 1918, la société française de Shanghai réserva le meilleur accueil aux réfugiés coréens et ne cacha jamais sa sympathie pour le mouvement indépendantiste de Corée. - 19.07.1907 : abdication de Kojong, empereur de Corée, en faveur de son fils Sunjong qui régna jusqu’en août 1910 sous le contrôle du gouverneur japonais. - 1910-1945 : annexion japonaise qui cessa le 15.08.1945, jour où les Japonais se rendirent aux Alliés. Pendant cette pérode, la Corée n’est plus officiellement que la province de Chosun. - 15.08.1945 : indépendance de la République de Corée (du Sud). - 09.09.1945 : indépendance de la République populaire démocratique de Corée (du Nord). - 20.07.1948 : Syng-man Rhee (1875-1965) devient président de la Corée du Sud. - 1950-1953 : guerre de Corée qui débute par une invasion massive au Sud des forces nord-coréennes. - 27.07.1953 : signature de l’armistice. En 2005, la paix n’est pas encore signée.
Avant de passer en revue les grandes étapes de la présence française en Corée de la fin du 18 e siècle à nos jours, brisons le mythe du Pays du Matin calme , appellation fameuse qui n’est jamais qu’une traduction incorrecte de Pays du Matin clair . En Corée où les montagnes représentent 70% du territoire, il fait déjà grand jour alors que le soleil se cache encore derrière la ligne d’horizon. Cette traduction rectifiée, approuvée par le gouvernement du pays, confirmée par les grands médias comme KBS (Radio Corée Internationale) , cadre infiniment mieux avec un pays qui est tout sauf calme.

NOTES DU PRÉAMBULE

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Une ambassa

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