La principauté barroise (1301-1420)
752 pages
Français

La principauté barroise (1301-1420) , livre ebook

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752 pages
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Description

La principauté barroise de la fin du Moyen Age est longtemps restée dans l'ombre de son voisin et rival le duché de Lorraine. Elle connaît pourtant, dès le XIVe siècle, de profondes transformations, prémisses d'un Etat moderne. L'Etat barrois s'érige sous l'influence française. Le gouvernement central se développe, l'exercice de la justice se renforce, une nouvelle fiscalité se met en place. La noblesse et l'élite roturière participent pleinement à cette évolution. (Un CD contenant les annexes accompagne le livre).

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 159
EAN13 9782336342733
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Peu connue, la principauté barroise de la fin du Moyen Âge est longtemps restée dans l’ombre de son voisin et rival, le duché de Lorraine.  siècle, de profondes transformations, prémisses d’un État moderne. Pour cela, elle s’appuie sur le socle seigneurial : un domaine relativement vaste, efficacement administré et défendu ; un réseau vassalique important et soumis ; une élite roturière émergente et ambitieuse. À partir de 1301, le Barrois Mouvant est tenu en fief du roi de France, même si le comte (duc à partir de 1354) y préserve sa souveraineté : l’État barrois s’érige donc sous l’influence française. Le gouvernement central se développe grâce à l’instauration d’une Chambre des comptes et des secrétaires, l’exercice de la justice se renforce, une nouvelle fiscalité se met en place. Largement présentes dans les institutions, la noblesse et l’élite roturière participent pleinement à cette évolution. La lutte pour l’hégémonie de la région provoque de nombreux conflits avec les principautés voisines, mais l’égalité des forces maintient le : l’union entre le Barrois et la Lorraine devient inévitable. Bien que le duché de Bar, en tant qu’entité indépendante, disparaisse alors en 1420, ses institutions perdurent dans la principauté de Lorraine-Bar.
Spécialiste de l’État barrois de la fin du Moyen Âge, Mathias Bouyer y a consacré une thèse de doctorat, soutenue à l’Université de Lorraine en 2010. Il prépare actuellement une base de données sur la comptabilité barroise des XIV et XV siècles, ainsi qu’un volume desFasti Ecclesiae Gallicanae, avec Pierre Pégeot, consacré au diocèse de Toul.
Illustration de couverture : Mathias Bouyer.
Chemins de la Mémoire
Mathias Bouyer
La principauté barroise (13011420)
L’émergence d’un État dans l’espace lorrain
Préface de Bertrand Schnerb
e Série XIV siècle
La principauté barroise (1301-1420) L’émergence d’un État dans l’espace lorrain
Chemins de la Mémoire Fondée par Alain Forest, cette collection est consacrée à la publication de travaux de recherche, essentiellement universitaires, dans le domaine de l’histoire en général. Relancée en 2011, elle se décline désormais par séries (chronologiques, thématiques en fonction d’approches disciplinaires spécifiques). Depuis 2013, cette collection centrée sur l’espace européen s’ouvre à d’autres aires géographiques. Derniers titres parus : BOWD(Gavin),La vie culturelle de la France occupée (1914-1918),2014. WARLIN(Jean-Fred), J. –P.Tercier, l'éminence grise de Louis XV.Un conseiller de l'ombre au siècle des lumières,2014 MARC(Sandra),Les juifs de Lacaune-les-Bains (Tarn) dans l’après-guerre,2014.LOUIS (Abel A.),Janvier Littée,Martiniquais premier député de couleur membre d’une assemblée parlementaire française (1752-1820),2013.e MARY (Sylvain),au temps de la IVLe gaullisme aux Antilles et en Guyane République, 2013. GOASGUEN(Jean),Un médecin de marine au Sénégal(de1882-1884),Souvenirs de Louis Carrade,2013. MARTINI(Louis François),Le crépuscule des levantins de Smyrne,2013. FEUERSTOSS(Isabelle),La Syrie et la France. Enjeux géopolitiques et diplomatiques,2013. MONTBEL (Eric),Les cornemuses à miroirs du Limousin,Essai d’anthropologie musicale historique,2013.DIDIERJEAN (Marie), Les engagés des plantations de Mayotte et des Comores 1845 – 1945,2013. Ces dix derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Mathias Bouyer
La principauté barroise (1301-1420) L’émergence d’un État dans l’espace lorrain
Préface de Bertrand Schnerb
© L’Harmattan, ʹͲͳͶ ͷ-͹, rue de l’École-Polytechnique ; ͹ͷͲͲͷ Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanͳ@wanadoo.fr ISBN : ͻ͹ͺ-ʹ-͵Ͷ͵-Ͳͳͻͷͷ-Ͳ EAN : ͻ͹ͺʹ͵Ͷ͵ͲͳͻͷͷͲ
Préface Grâce à mon collègue Pierre Pégeot, j’ai eu l’honneur de présider le jury de thèse de Mathias Bouyer et de prendre alors connaissance d’un travail dont le lecteur trouvera ici une version remaniée pour la publication. Dans cet ouvrage ambitieux, l’auteur se propose d’étudier le comté, puis duché de Bar, depuis le traité de Bruges de 1301 – dont une clause prévoyait l’entrée du comte dans la vassalité du roi de France –, jusqu’à l’avènement de René d’Anjou et le début du bail de Charles II, duc de Lorraine, sur la principauté, en 1420. Cette étude historique, balisée par des événements bien connus, ne se perd cependant pas dans une analyse factuelle qui ne présenterait guère d’intérêt. Elle s’inscrit au contraire dans une réflexion historiographique orientée vers les questions institutionnelles et politologiques et centrée sur le thème de l’État à la fin du Moyen Âge. On ne trouvera pas toutefois ici une énième déclinaison de la thématique de la « genèse de l’État moderne », mais une contribution e e singulière et originale à l’histoire des États princiers desXIV etXVsiècles. Mathias Bouyer s’est en effet interrogé de façon audacieuse pour e déterminer si l’on peut voir, dans le Barrois duXIVune siècle, principauté fermement organisée et bientôt constituée comme un « État ». L’emploi de ce terme nécessite, naturellement, certaines précautions : notre conception actuelle de l’État l’associe étroitement à une idée de souveraineté et d’identification à une nation et à son territoire ; il est certain que le comté de Bar médiéval ne correspond pas à une telle définition. D’où la nécessaire référence à la notion moderne d’État princier, bien admise pour l’Italie de la fin du Moyen Âge, mais reçue avec moins d’unanimité pour la France et ses confins. Qu’est-ce qu’un État princier ? Une construction politique monarchique, mais non royale, intégrée à une entité plus grande, royaume ou empire, ayant une diplomatie autonome, disposant de ses propres forces armées, s’appuyant sur une société politique dévouée au service d’un prince, lui-même incarnation du pouvoir, et d’une dynastie princière. En se référant à de tels critères, il a ainsi été possible de parler d’État breton, d’État bourguignon, voire d’État
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bourbonnais. On lira avec profit le livre de Mathias Bouyer pour savoir si le comté de Bar s’est approché de ce modèle. Comblant une lacune historiographie de taille, cet ouvrage offre, en effet, une vision bien claire et bien complète des structures politiques et institutionnelles de la principauté. À partir d’un important et scrupuleux dépouillement documentaire, l’auteur décrit et analyse tout ce qui en a constitué l’ossature : les structures seigneuriales, le domaine comtal avec son réseau de prévôtés et de châtellenies, l’organisation féodale. Tous ces éléments ont contribué à l’établissement d’un contrôle du territoire et des hommes par le pouvoir comtal. Ce pouvoir s’est par ailleurs incarné dans une lignée de princes qui ont su imposer l’idée de leur légitimité en bénéficiant d’une stabilité dynastique que l’aventure de Nicopolis et le désastre d’Azincourt ont compromise tardivement, mais radicalement. La naissance de l’État barrois, sur un socle seigneurial, domanial et féodal, se manifeste par le développement de pouvoirs exercés par le prince en matière de justice, de fiscalité, de monnaie, de guerre, ce faisceau de pouvoirs n’étant pas sans évoquer une certaine forme de Landeshoheit, une « souveraineté territoriale » que les ducs de Bourgogne, princes voisins, désignaient comme la « Baronnie du duché ». Par ailleurs, les ducs de Bar, sensibles au modèle royal, dotèrent leur principauté d’institutions qui en accrurent le prestige et en augmentèrent la cohésion. Ainsi fondèrent-ils un ordre, la Compagnie duLévrier blanc, devenue plus tard l’ordre de saint Hubert, placée sous le double patronage de saint Martin et de saint Georges. Ainsi créèrent-ils, pour le duché, un organe de contrôle de la gestion du domaine et de la comptabilité des agents princiers : la Chambre des comptes de Bar. Ainsi mirent-ils en place une fiscalité nouvelle, introduisant notamment une gabelle tendant à devenir permanente. Ainsi renforcèrent-ils les structures militaires barroises en complétant le recours aux obligations féodales par l’utilisation de contrats d’engagement. e Il est incontestable qu’à la fin duXIVun État princier était siècle, en gestation. Toutefois, le processus fut freiné par des pesanteurs institutionnelles, dont témoigne, par exemple, le statut du maréchal de Bar : cet office, viager et monopolisé par la famille des Armoises, n’était pas à la libre disposition du prince, à la différence de ce que
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l’on observe, à la même époque, en Bourgogne ou en Bretagne. L’étroite inféodation au roi de France et une certaine dépendance financière, ont sans doute aussi réduit les possibilités de développement d’une diplomatie autonome – la politique matrimoniale des comtes en constitue un bon indicateur. Finalement, la fragilité biologique de la lignée ducale, très exposée en raison de son implication dans les opérations militaires françaises, entraîna son extinction et engagea le duché dans un processus qui déboucha, à terme, sur l’union personnelle avec la Lorraine. Il est vrai, cependant, que l’œuvre institutionnelle des ducs de Bar ne disparut pas avec leur lignée, ce qui prouve que le socle de l’État barrois avait acquis une certaine solidité. Il est incontestable que l’ouvrage de Mathias Bouyer est un beau travail d’une grande richesse et d’une grande pertinence. Il est une précieuse contribution à l’étude de concept d’État princier et sera désormais indispensable à ceux qui voudront travailler sur le Barrois e e et la Lorraine desXIVetXVsiècles. Il faut lui savoir gré d’avoir su le mener à bien. Bertrand Schnerb, Professeur à l’Université Charles-de-Gaulle – Lille 3.
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