La Révolution française et les "complots imaginaires"
236 pages
Français

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La Révolution française et les "complots imaginaires" , livre ebook

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Description

Dans cet ouvrage, l'auteur examine très précisément les sources, les modes d'action, les répercussions et l'utilisation politique de ces rumeurs de complot, qui ont parcouru les combats politiques. Des rumeurs qui ne reposaient que sur d'autres rumeurs; mais aussi des rumeurs fondées, quoique rendues confuses du fait de la méconnaissance des véritables trames et, plus encore la retraduction en termes efficaces pour ce temps, ennemis, contre-révolutionnaires, traîtres, agioteurs, accapareurs, tyrans. Bien des hommes corrompus passèrent au travers en accusant d'autres, selon les opportunités.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336799025
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la recherche des sciences sociales
À la recherche des sciences sociales Collection dirigée par Philippe Riviale et Bruno Péquignot Cette collection veut faire connaître au lecteur q’aujourq’hui, étuqiant, enseignant, chercheur, ou curieux qes chemins qivergents pris par cet ensemble, Que nous nommons aujourq’hui sciences sociales, qes ouvrages, et qonc qes auteurs méconnus. ue ces ouvrages soient méconnus ne veut pas qire Qu’ils sont méqiocres. Encore moins sont-ils qépassés. Car une qiscipline, science ou pas, se bâtit sur une succession qe bifurcations. Elle laisse qe côté qes pensées, Qui avaient fait sens qans un contexte socio-historiQue basculé qepuis qans le bas-côté. Là, parmi les vestiges innombrables qu passé, on peut reconstituer, à la façon qe l’archéologue, qes voies ébauchées, qes espoirs perqus, qes tentatives trop précoces pour leur temps, qes cris qe révolte au nom qe principes, Que jamais on n’aurait qû oublier. On trouvera aussi les précurseurs qe la liberté qu commerce, qe l’apologie qe la propriété, qes apôtres qe la qifférence sociale. Ceux-là avaient été mis au placarq pour la gêne Qu’ils auraient causée, parce Qu’il est qes choses Qu’on fait, et Qui ne sont pas à qire. Ces auteurs, ces pensées, ne s’inscrivent pas qans unehistoire des idées, entreprise perque q’avance par ses présupposés mêmes : Qu’il y ait un sens et une continuité qans les iqées, Que l’histoire sociale résulte q’une accumulation intellectuelle, chaQue contribution appelant la suivante. Des auteurs ont été en vérité retenus, parce Qu’ils convenaient. On entenqra par là Que le savoir acaqémiQue pouvait s’éqifier sur ces piliers-là. Aussi ont-ils été métamorphosés en lieux qe mémoire, en patrimoine commun, en convention. L’objectif qe cette collection est qe rappeler à nous les pensées écartées, les auteurs Qu’on ne connaît Que par leurs critiQues, c’est-à-qire généralement leurs censeurs, Qui les ont pesés et jetés à la fosse, trop légers pour la lourqeur qugros animalQu’est le social ou trop lourqs pour être soutenus par la légèreté q’un temps insouciant, Qui ne voulut pas porter son farqeau. Déjà parus
Gracchus BABEUF,Œuvres, Volume premier, 2016. Philippe RIVIALE,Le silence de Saint-Just,2016. Philippe RIVIALE,L’enseignement public dans la Révolution française. Commentaire philosophique, 2015. Philippe RIVIALE,Babeuf le tribun. Essai sur le journalLe Tribun qu peuple, 2014. Philippe RIVIALE,La Révolution française dans l’infortune de la finance, 2013.
Titre
Philippe RIVIALE La Révolution française et les « complots imaginaires »
Copyright
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
httd://www.eDitions-harmattan.fr
EAN Edu : 978-2-336-79902-5
Exergne
“Lorsque tout la menace, venez jurer qu’elle sera é ternelle ; venez lui jurer l’oubli de toutes ces passions personnelles ; venez lui jurer ces vertus généreuses dont elle a besoin pour assurer à jamais votre gloire & vos pro spérités. Vos divisions ont pris leur source dans le dernier ferment des vices de la mona rchie ; qu’elles disparoissent toutes dans la proclamation d’une constitution répu blicaine : que le saint amour des loix épure dans toutes les ames l’ardente passion d e la liberté. Bientôt tous les soupçons, toutes les inquiétudes vont s’évanouir da ns une existence sociale qui sera la même pour tous, & dans un empire gouverné par de s autorités éminemment 1 populaires .”
1 Adresse Dour célébrer le 10 août 93 la constitution de la RéDublique, signée Gohier, Bouchotte, eforgues, albarade, estournelles, Garat ; tous ministres en exercice. 41 ImDrimerie nationale, l’an second de la réDublique Françoise. BNF Lb 774 A.
Comment traiter une telle question ?
Nombre de commentateurs, et même les historiens les plus compétents ont pris le thème de la conspiration comme objet d’étude ; le p ropos est de dire que c’est à tort, et pour de mauvaises raisons que l’on imagine des comp lots, des manœuvres dissimulées, qui viendraient expliquer les événemen ts que la droite raison représente comme fortuits, ou mieux encore résultant d’effets émergents, c’est-àdire de conséquences ni voulues ni même prévues par les act eurs qui, chacun de son côté, ne fait que défendre son intérêt. Ainsi, lorsque l’on croit voir des traîtres et des complots partout, on pousse les suspects à trahir et à compl oter. La Révolution française fut un édifice inachevé et, en cours de chantier détourné de son objet ; ce devait être l’édification de la vie, celle des citoyens libres de leur souveraineté vécue ensemble, et non un monument à l ’éternel absent ou au divinisé défunt. Après que l’anathème fut jeté sur le peuple , l’après-Thermidor prépara l’avènement d’un nouveau maître. C’est de ce chanti er, sur les cimes duquel voltigeaient ses ouvriers, rivaux et enivrés du ris que d’une chute mortelle, qu’il s’agit ici. On s’y interpelle vivement, d’une passerelle à l’autre ; très peu d’entre eux ont en tête une vue de l’ouvrage à bâtir, plusieurs ne son gent qu’à leur part ; un vent violent secoue sans répit l’échafaudage. Nul ne doit ni ne peut apposer sa marque, chacun le devine, mais celui qui le leur rappelle, loin d’être maître d’œuvre, est voué au martyre. Le présent essai ne vise pas à élaborer unethéorie nouvelle ; l’inutilité, quand ce n’est pas la nocivité desthéoriesen sciences sociales sont patentes. Il en va de mê me des concepts supposés rendre compte de ce que l’on nomme, bien à tort,réalité; ainsi l asociété libre et ses ennemis,ax théorisés par Karl Popper. Cet idéaltype, dirait M Weber, veut signifier la réalité d’un modèle de soc iété, opposée en tous points à la société adverse, son ennemie. En résumé, la démocra tie occidentale contre le totalitarismecelui-ci étant représenté comme l’univers du sou  ; pçon, de la fausse conscience, de la révélation des supposés complots contre le peuple, lui-même figure imaginaire de ce qui, dans la société libre, est un e diversité enrichie d’une foule d’oppositions, dont aucune n’est centrale ni n’expl ique le destin ou l’histoire des peuples. La société libre est sanscontradiction interne. La Révolution française a été analysée, auscultée, mise en symptômes par de nombreux auteurs, les uns spécialistes et les autre s non ; leur point commun est de dire que cette période se caractérise par ledélire des conspirations, l’effet d’undélire collectif. Les penseurs de lasociété ouvertenous persuader de faire tomber les veulent mythes. Au vrai, de quoi servent-ils, quand nous av ons la liberté des Modernes, le plaisir de puissance des Modernes et l’accomplissem ent de l’individu moderne ? Au nom de la politique de démythification de l’Hist oire, la génération de François Furet a engendré une descendance proliférante et éq uivoque plus encore. Les sciences sociales, se fondant sur unedoxaau rang de passée théories, rationalité limitée sous contrainte, effets émergents, jeux à s omme de gains non nulle, fondements microéconomiques de la macroéconomie c’e st-à-dire l’application du principe selon lequel aucun acteur central ne peut détenir l’ensemble des connaissances ni des moyens efficaces d’agir, ratio nalité individuelle des actions 2 collectives , ont pris à tâche de déboulonner les mythes, à la façon dont jadis on déboulonna Staline et son successeur de Chine, nagu ère encore. Des philosophes
ien notés nous expliquent l’ère de l’individu, le s acre du citoyen et autres notions qui pèsent sur le marché de la pensée. Comment saisir les relations sociales, entre indivi dus, entre groupes, au sein d’une collectivité ? Une fois écartées les lectures en te rmes de destin, de bien commun et de ce que l’on nomme holisme, c’est-à-dire la concepti on de la société comme totalité ou comme système, la lecture privilégiée est l’individualisme méthodologique, qu’on nous explique comme méthode d’approche et non comme affi rmation qu’il n’y a que l’individu. Ce n’est pas le lieu de débattre de cette affirmation ; disons seulement que la méthode porte aisément à la doctrine. Nous avons ai nsi hérité de modèles de comportements, qui expliquent ce que l’on nomme act ions collectives, par des mobiles strictement individuels ; par effet de composition, tous ont intérêt à aller dans le même 3 sens, qui est celui de leur utilité personnelle . Les sciences sociales ont fait émerger des modèles de comportement, supposés rendre compte duchangementainsi des : opportunistes myopespar opposition aux qui, opportunistes stratégiques, font peser une menace permanente sur la coopération : c’est au ssi différent que bien et mal, car le second anticipe les effets de ses mensonges, fau xsemblants, trahisons ; ainsi les rend-ilproductifsest à l’avantage à. Nous apprenons qu’il est efficace de mentir si c’ 4 long terme du menteur . Aussi “La confiance {…} présente, par son existen ce même, un accroissement des possibilités d’opportunisme {… } Plus la confiance est totale et plus les gains potentiels de la défection sont élev és.” Mais que les opportunités de défaillance s’accroissent, l’égoïsme devient de moi ns en moins éclairé, aussi des “arrangements de soutien de la coopération” (flanking arrangements) sont-ils préconisés par Lindenberg, 1998. Les économistes on t-ils pris le relais de la science-fiction de jadis pour inventer le monde virtuel vér idique ? Jacques Agassi aboutit en 1973 à unindividualisme ontologico-méthodologiquel’individualisme reste où morphogénétique et où les échanges sont marqués du sceau de la « fairness », ce qui, à travers les travaux de Philippe d’Iribarne nous reconduit poliment, mais fermement, à l aDémocratie américaine. Ainsi que l’écrit Hervé Delfavard, cettefairnessdont un – juriste logicien philosophe a quelque peine à compr endre le sens – renvoie à rien moins que la dimension ontologique ! Les convention s telles que les comprend Olivier Favereau définissent des objectifscommuns (savent-ilsa priori leurs objectifs ?) qui dispensent les individusentre lesquels les conventions sont passées d’en c onnaître le bien-fondé : uneincomplétude artificielleque les conventions se substituent à permet ceux-là pour qui elles fonctionnent : avec Hervé De lfavard, on s’interroge sur la fiction du « temps morphogénétique » de passation des conve ntions. LaThéorie de la justice de John Rawlsnsible, l’hypothèserepose sur la même aporie et pour devenir compréhe des conventions entre ignorants doit faire appel à René Girard, auquel se réfère explicitement André Orléan : « D’une certaine maniè re, on retrouve ici les conditions walrassiennes du fonctionnement du marché, à ceci p rès que, dans notre analyse, ces conditions sont vuesculière, lacomme l’effet d’une construction sociale très parti convention qui permet, provisoirement, d’écarter le s forces destructives du soupçon et 5 de la méfiance . » Ces penseurs raisonnables entendent réduire de gran ds événements aux immenses conséquences à la façon dont on réduit une fracture ; enrober de plâtres et écrire des ordonnances pour recommander à l’os de se recoller. Ainsi la Révolution française fut elle, selon leur diagnostic, encombrée de croyances délirantes et noyée de peurs irrationnelles (ces do cteurs tablent fort sur l’irrationnel pour expliquer ce qu’ils ne peuvent comprendre) ; l e mythe des conspirations, les rôles
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