La route des consuls : Les territoires de la diplomatie à Tunis
65 pages
Français

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Description

Le quartier franc de la Médina de Tunis constitue un objet de recherche fascinant et peu connu. Espace d’ancrage des communautés européennes dans la vieille ville à partir du XVIe siècle, il porte encore la marque des hommes et des femmes aux horizons si différents qui l’ont pratiqué et façonné à travers les siècles. Son histoire se confond également avec celle des consuls installés dès le moyen-âge en lisière de la ville puis, à l'époque ottomane, admis à l'intérieur de son enceinte. Témoignages vivants de cette époque riche et contrastée, les hôtels consulaires subsistent et rappellent qu'autour d’eux s’assemblait une population hétéroclite de marchands, de religieux, de missionnaires et de prisonniers qui se fondaient, le jour, dans une foule musulmane non moins métissée avant de regagner, au coucher du soleil, les auberges et fondouks du quartier européen. C'est cet aspect méconnu de la Médina de Tunis que l’auteur nous invite à découvrir à travers une reconstitution du quartier consulaire et des légations qui y ont été établies. En s’intéressant à l’histoire urbaine, à l’histoire architecturale et à l’histoire diplomatique, l’auteur restitue la réalité complexe de ce territoire, véritable terrain d’expérimentation de la diversité culturelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2009
Nombre de lectures 7
EAN13 9782359302028
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0560€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
• Point de repère •
Collection dirigée par :
Fouad Nohra
La route des consuls
Les territoires de la diplomatie à Tunis
Droits réservés
ISBN : 978 - 2 - 35930 - 127- 4
©Les points sur les i
16 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
www.i-editions.com
Adnen El Ghali
LA ROUTE DES CONSULS
Les territoires de la diplomatie à Tunis
© Toutes les photographies sont d’Adnen El Ghali, sauf mention contraire.
T ABLEAU DE TRANSCRIPTION DE L ’ ALPHABET ARABE Lettres arabes Transcription pour ce livre ء ʼ ب b ت t ث th ج ĝ ح ḥ خ kh د d ذ dh ر r ز z س s ش sh ص ṣ ض ḍ ط ṭ ظ ẓ ع ˓ غ gh ف f ق q ک k ل l م m ن n و w ه h ى y
V OYELLES Lettres arabes Transcription pour ce livre ـ َ a ـ ِ i ـ ُ u ا â ـ ِ ی î ـ ُ و û ـ َ ى ay ـ َ و aw ة -a
R EMERCIEMENTS
Nelly Amri , historienne, médiéviste, professeur des universités (La Manouba, Tunisie).
Slimane Rezki , hommes de lettres et traducteur, spécialiste des sciences islamiques et du soufisme.
Tarek Azzouzi , historien, chargé d’études documentaires.
Hatem el Hattab , chef de service, Archives nationales tunisiennes (ANT).
Skander Dhaoui , photographe.
Ingerlise Ennabli , consul général du royaume du Danemark à Tunis, chevalier de l’Ordre royal du Dannebrog.
Khalil Tazarki , juriste, énarque, ministre plénipotentiaire, ministère tunisien des Affaires étrangères.
Zoubeir Mouhli , architecte-urbaniste, Directeur général de l’Association de Sauvegarde de la Médina (ASM) de Tunis et de la Fondation du Patrimoine et des Villes Historiques Arabes (FPVHA), Prix Aga Khan d’Architecture (2010).
Ahmed Zaouche , architecte-urbaniste et politologue, Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Hatem Bouriel , journaliste et homme de lettres.
Gustaf Fryksen , assistant de recherche, Institut historique de la Faculté des Humanités et de Théologie de l’Université de Lund.
Insaf Robbana , collectionneur, légataire du fonds Cheikh Slimane Robbana .
P RÉFACE
Ville complexe à l’histoire riche et variée, la Médina de Tunis n’a jamais cessé de captiver hommes de lettres et chercheurs qui en renouvellent la lecture au regard de l’apparition de données inédites sur son histoire et sa population.
Le quartier franc y constitue l’un de ces objets de recherche les plus fascinants. Aire d’ancrage des communautés européennes dans la Médina, le quartier connut un développement propre en lisière de la ville tout en y étant parfaitement intégré. Son histoire est celle des communautés qui l’ont constitué à travers les siècles. Elle se confond avec celles des consuls installés pour la première fois dans l’enceinte de la province ottomane qu’était devenue Tunis à la fin du XVI e siècle, soucieux de défendre les droits de leurs nationaux auprès des souverains. C’est ainsi que s’est constitué dans cette partie de la Médina, un chapelet d’hôtels consulaires autour desquels s’aggloméraient des populations hétéroclites de marchands, de religieux, de missionnaires et de prisonniers qui se fondaient, le jour, dans une population musulmane non moins métissée avant de regagner, au coucher du soleil, leurs auberges et fondouks.
De cette histoire, la ville n’a conservé que la mémoire des noms et des faits à la faveur de nombreuses relations de voyages, des mémoires de représentants de la communauté franque à Tunis et des archives diplomatiques des puissances accréditées. Les lieux quant à eux sont tombés dans l’oubli mis à part le fondouk des Français dont l’histoire fut mise au jour par une brillante étude de Jacques Revault. Des autres consulats, de leur implantation, de leur position dans la ville, nous ne savions rien ou presque.
C’est à ce niveau précisément que se situe l’intérêt majeur de l’ouvrage d’Adnen el Ghali. Conçu comme une contribution à la connaissance des consulats de la Médina de Tunis, cette étude apporte bien plus en offrant une reconstitution du quartier consulaire et des légations qui y ont été établies. En liant histoire urbaine et histoire diplomatique, l’auteur a, également, restitué la réalité de ce quartier en tant que territoire de la diplomatie et laboratoire d’inter-culturalité.
Une réalité que nous prenons plaisir à redécouvrir au gré de l’apparition des légations, européennes pour l’essentiel, à l’extérieur de la ville tout d’abord puis à l’intérieur de celle-ci lorsque le pays passa sous domination ottomane. S’abreuvant autant dans les correspondances diplomatiques que dans les relations de voyages, c’est à la lumière de sources aussi différentes que complémentaires que cet ouvrage révèle ces lieux hauts en couleur vivant à l’heure de la ville et des relations entretenues avec « l’autre », cet inconnu que l’on accueille sur son sol, que l’on côtoie mais dont on ne connait en définitive qu’un aspect limité de l’identité.
Le quartier franc, malgré les vicissitudes du temps, garde aujourd’hui son aura particulière et pourrait constituer une pièce maitresse dans la politique de mise en valeur de la vieille ville.
Deux projets étudiés par l’Association de Sauvegarde de la Médina au profit de la Municipalité au c œ ur de ce quartier, militent dans ce sens. Le premier, un centre méditerranéen des arts appliqués en cours de réalisation à l’emplacement de l’ancien consulat espagnol et dans l’ancienne Eglise Sainte-Croix pouvant devenir une attraction majeure de toute la ville. Son Musée de l’artisanat, ses formations variées et les événements culturels qui devraient y être organisés régulièrement, auront certainement un impact formidable sur le développement de l’artisanat et des arts à Tunis. Le second projet est la restauration-reconversion de l’Ecole de garçons désaffectée, anciennement consulat du Danemark, se trouvant en face de l’Eglise Sainte-Croix et qui est destinée à abriter l’arrondissement municipal de la Médina. Deux projets qui pourraient impulser la restauration de l’ancien fondouk des Français qui leur est proche ainsi que la récupération de tous les anciens consulats situés dans l’ancien quartier franc.
Une invitation en somme, pareille à celle lancée par ce livre, à découvrir un pan oublié de l’histoire urbaine de la Médina de Tunis et à méditer sur la richesse humaine d’une ville-théâtre de la diplomatie méditerranéenne.
Zoubeïr Mouhli
I NTRODUCTION
Si la mer Méditerranée a été le terreau d’échanges fertiles entre les communautés les plus diverses, la position privilégiée de la ville de Tunis sur le détroit de Sicile en a fait un port de passage fortement fréquenté par les navires sillonnant le Mare Nostrum .
Ainsi, chiourmes, felouques, galères et autres embarcations ont déversé sur son port des hommes et des femmes qui, commerçants, captifs ou simples aventuriers de passage, ont vécu la ville en s’y installant dans des « oukelas », « fondouks » ou autres « caravansérails » : ces noms mythiques résonnent dans les textes que de nombreux voyageurs, qu’ils soient commerçants génois ou captifs madrilènes, nous ont laissés, nous permettant de nous rendre compte de l’importance de ces institutions et leur marque profonde sur le territoire de la Médina de Tunis.
Un regard porté plus en détail sur ces institutions est révélateur des réalités économiques de la région à travers le développement de cet équipement (du XII e au XIX e siècles) et reflète l’importance prise par Tunis comme centre d’échanges humains, culturels et commerciaux mais aussi comme scène diplomatique méditerranéenne.
Cet ouvrage se propose de retracer la généalogie des fondouks consulaires en puisant dans les traités de paix et de commerce, les archives consulaires et diplomatiques, actes de donations et d’établissement des biens de mainmorte ainsi que d’explorer les descriptions qui en sont données par les voyageurs à travers les temps du XII e au XIX e siècle. Ce travail devrait permettre de déterminer, à partir du XVII e siècle, la position de ces édifices dans la ville et de reconstituer le quartier consulaire de Tunis. L’objet de cette reconstitution étant d’établir une corrélation entre localisation urbaine et nature des relations politiques établies entre la Tunisie et les puissances occidentales. En plus des ouvrages contemporains traitant des relations extérieures de la Tunisie, l’auteur a exploité les études existantes sur les fondouks des nations, les fonds conservés dans les Archives nationales tunisiennes (série historique, correspondance diplomatique) ainsi que la photothèque de l’Association de sauvegarde de la médina (ASM) de Tunis et les registres municipaux relatifs à la perception de la taxe ( zebla wa kh arrûba

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