Le legs des Pygmées
119 pages
Français

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Le legs des Pygmées , livre ebook

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Description

Les Pygmées, maîtres du temps du « Pays des Arbres », ont contribué à la connaissance, au développement et aux civilisations, à travers leurs savoirs et savoir-faire, ainsi que par les échanges qu'ils ont pu établir. Qu'il s'agisse de la musique, de la chorégraphie sacrée, de la danse astrale, de la pharmacopée, de la botanique, de la zoologie, de la cosmogonie ou encore de l'écologie, ils sont présents depuis la nuit des temps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336838984
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Victor B ISSENGUÉ







Le legs des Pygmées du berceau nilotique à l’Égypte
Copyright
DU MÊME AUTEUR

Le Mythe Barthélemy Boganda , Inédit, 2018.
Discrimination des Pygmées. Réfutation des Maîtres de la forêt , Ed. Paari, 2014, 144 pages.
« Mémoire et patrimoine des cultures minoritaires : Le combat contre le génocide culturel et physique des Pygmées ». Communication au Festival Mondial des Arts Nègres , 3 e éd. (FESMAN 3), Dakar (Sénégal), 2010, 19 p.
« Pour une réconciliation des civilisations africaines avec l’histoire universelle », in L’Homme , revue française d’anthropologie, 2007, N°181 : 189 à 195
Contribution à l’histoire ancienne des Pygmées : l’exemple des Aka , Ed. L’Harmattan, 2004, 206 pages.
« Paris : un explorateur africain au Plateau Beaubourg » in Museum, UNESCO, 1990, N° 168 (vol. XLII n°4, pp. 234-238. En 5 versions : français, anglais, espagnol, russe, arabe).
« La piazza, avec un baobab en plus on se croirait au cœur d’un village africain » in Supplément de Coursives spécial 20 ans, Ed. Centre Georges Pompidou, janvier 1997.
L’audiovisuel au Centre Georges Pompidou : Situations actuelles et perspectives . Editions Lille 3, A.N.R.T. 1988 [Thèse de doctorat]. Imprimé et Microfiches.
Les techniques audiovisuelles appliquées et le décalage Gutenberg-Marconi : le cas du Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou . Mémoire de D.E.A. : Cinéma, Télévision, Audiovisuel, U. Panthéon-Sorbonne ‒ Paris 1, 1982 & Université Paris Ouest Nanterre ‒ Paris 10, 1982.


© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-83898-4
Dédicace
Aux bonnes volontés qui œuvrent inlassablement pour la Dignité et la Citoyenneté de l’Homme, en particulier envers ces peuples, les Aka vivant en grande forêt équatoriale d’Afrique, désignés souvent avec mépris, autochtones, indigènes ou Pygmées.
A la mémoire des guides et compagnons que je ne me lasserai d’honorer, mon père Philippe Bissengué et ses cadets Pierre Mafouta, Luc Zanga, de mon ami Gustave Doré Niagga, ma mère Monique Passéremo, ma tante Joséphine Gbénou, mes aînés Agnès et Alphonse Lazare, les puînés Jonas-Bosco, Elise, Daniel, Léopold.
Ainsi que les bibliothèques vivantes, Joseph Allis, Robert Samba maire de Ngoumbélé, les Chefs de terre Pierre Yangakola et Tèrèsango Balangba.
Remerciements
Mes remerciements infinis à tous ceux et à toutes celles que je ne pourrais pas nommer exhaustivement, qui d’une manière ou autre m’ont apporté leur soutien pour qu’enfin les matériaux rassemblés soient mis en forme et que le présent ouvrage soit achevé :
Eugène Gbodo Yessé, Georges Agba Otikpo Mézôdé, Jean-Charles Coovi Gomez, François Endjiago Passéma, Jean-Jacques Sanzé, Joseph Gréla, Léon Kidjimalé Grant, Manuel Mageot, Mallon Kéita-Kouyaté, Prosper Indo, René Deverdun, Afuyékoko Omer Bissengué, Rosette Mafouta, Samson Zanga.
J’ajoute une mention spéciale pour Monseigneur Joachim Ndayen, Célestin Bamboute, Abel Lité, Jean Nke Ndih et Jean Hazoumé qui n’ont de cesse ménagé des critiques parfois incendiaires mais constructives.
Prologue
« Depuis le début nous avons toujours vécu dans la forêt. Comme mon père et mes grand-pères, je vivais de la chasse et de la cueillette sur cette montagne. Puis les Bahutu sont venus. Ils ont coupé la forêt pour cultiver la terre. Ils ont continué à couper et à planter jusqu’à ce qu’ils aient entouré notre forêt de leurs champs. Aujourd’hui ils sont arrivés jusqu’à nos huttes. Au lieu de la forêt, maintenant nous sommes cernés par des pommes de terre irlandaises ! »
Gahut Gahuliro, un Mutwa né vers 1897, Muhabura (Ouganda), juillet 1999 [cf. Jerome Lewis, Les pygmées Batwa de la région des Grands lacs , MRG, 2001, pp. 9-10].
Ouvreurs de chemin que recevaient les égyptiens pharaoniques à leur cour il y a des millénaires, premiers occupants de la forêt du bassin du Congo, les Aka désignés Pygmées, aujourd’hui marginalisés, dépouillés, sont en quête de leur droit.
Selon les dernières découvertes, les premiers hominidés remontent à 7 millions d’années pour Toumaï ( Sahelanthropus tchadensis ) au Tchad, en passant par Lucy ( Australopithecus afarensis) en Ethiopie dont l’âge est estimé à 4 millions d’années, l’Homo sapiens archaïque découvert au Maroc âgé de 300000 ans environ présenté au public pour la première fois le 6 juin 2017. Il est inimaginable que ces Pygmées dont les ancêtres les plus lointains ont d’abord séjourné dans la région des Grands Lacs, n’aient pas pris part au processus cumulatif ayant conduit à l’émergence des premiers éléments de la civilisation.
Des paléoanthropologues, des archéologues, ont exhumé de nombreux vestiges qui témoignent de cet apport initial. Il en fut de même dans l’Antiquité comme l’indiquent les sources pharaoniques qui font état dès 2400 ans avant notre ère de contacts directs entre les Egyptiens de l’époque et les AKA dont le pays d’origine (YAM) se situerait aux confins de la République Centrafricaine actuelle.
Ces peuples qui descendent tous du même ancêtre, l’Homo sapiens, ont apporté à l’humanité dans divers domaines essentiels : qu’il s’agisse des produits de chasse (ivoire, peaux, plumes), de la cire, de la zoologie, de la botanique et de la biomédecine (le bois et ses dérivés, des plantes et leurs vertus, des produits anesthésiants de chirurgie, des stimulants cardiaques, des antipaludéens…), de la musique ou de la cosmogonie.
Les Maîtres du temps, gardiens de la forêt, ont contribué à la civilisation à travers leurs savoirs et savoirs faire, des échanges, depuis la nuit des temps.
Toutefois, le Pygmée divinisé sous les traits de Bès figure dans le panthéon égyptien.
Considéré au départ comme protecteur de la maison royale d’Egypte, le dieu Bès a fait l’objet du culte de la fécondité. Il a été le protecteur de la femme enceinte, de la naissance, de la toilette, de l’enfant jeune, des dieux jeunes comme Harpocrate. Par ses fonctions, il est associé à d’autres divinités comme Hathor, Horus, Taouret, Isis, Thot. Devenu populaire, apotropaïque, Bès symbolise à la fois la joie, les arts, la guérison.
Nous allons tout au long du parcours découvrir, faire connaissance de ce legs séculaire dont sont dépositaires les Pygmées, du berceau nilotique à l’Egypte ancienne et au Monde . Il se pose également la question du patrimoine de l’Humanité et de la réconciliation des civilisations africaines avec l’histoire universelle.
I. De l’origine à la localisation géographique actuelle des Pygmées
I.1. Origine
« Salut au danseur de Dieu, à celui qui réjouit le cœur, à celui vers lequel soupire le roi Neferkarê, qu’il vive éternellement… » [“Lettre du pharaon Pépi II Neferkarê de la VI e dynastie à Herkhouf”]
Les Pygmées vivent dans la forêt équatoriale qui s’étend de l’Océan Atlantique au Lac Tanganyika à l’Est du continent, y compris les îles de l’Océan indien (Mayotte, Madagascar). Des rapports avec le reste des populations ont été établis et vécus à travers les âges. La tradition orale en Afrique Centrale et Occidentale évoque la présence, la trace et les épopées de ces “petits hommes” chasseurs, lutteurs, génies et esprits de la forêt, esprits de la brousse. Il arrive aussi que des Pygmées isolés se rencontrent encore en savane boisée par des promeneurs, des paysans ou des chasseurs.
La mémoire collective évoque souvent la présence de ces Pygmées parmi les habitants ‒ c’est par exemple le cas en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry, au Mali, etc. ‒ Marcel Griaule retrouve dans l’histoire et le mythe dogon en Afrique de l’Ouest les traces de populations Pygmées :
« Les Andoumboulou furent les premiers êtres humains créés (Mythe, vers 30) ? ‒ Le mot andumbulu (ou antumbulu) ‒ précise l’auteur ‒ semble dérivé de an, contraction de ayne, homme et de dummulu (ou tummulu), court. Les andoumboulou seraient

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