Le lieu du crime
238 pages
Français

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Le lieu du crime , livre ebook

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Description

Le crime absolu dans notre histoire d'humains, l'holocauste, la Shoah, n'est pas une question, mais une preuve. La preuve que l'appartenance d'un collectif au "monde civilisé" n'empêche pas la survenue d'actions et de réalisations d'une extrême cruauté. La preuve de la présence d'une vulnérabilité très importante, et ignorée dans la structure psychique de la majorité des individus appartenant au collectif, a permis la réalisation de l'holocauste. Elevé dans la tradition du germanisme, l'auteur éclaire la constellation pathologique de cette "culture".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 63
EAN13 9782336279909
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1 @wanadoo.fr
9782296139275
EAN : 9782296139275
Le lieu du crime

Titus Milech
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Allemagne d’hier et d’aujourd’hui - Collection fondée et dirigée par Thierry Feral Epigraphe Remerciements INTRODUCTION VISITES DU LIEU DU CRIME
L’ANNONCE PREMIÈRE VISITE DEUXIEME VISITE
ESSAI DE CONCLUSIONS
Marseille, le 02/02/02 Marseille, le 6/02/2002 et le 27/04/2008 Marseille, le 13/2/2002 et Thessalonique, le 15/08/2004 Marseille, le 16/2/2002 et Thessalonique, le 16/8/2004 Marseille, le 1/03/2002 Marseille, le 23/03/2002 Marseille, le 27/03/2002 Désert de Marzousa, Maroc, le 22/04/2002 Marseille, le 21/05/2002 Marseille, le 14/06/2002 Marseille, le 6/07/2002 Barcelone (congrès, Psychanalystes en exil ), le 26/07/2002 Barcelone, le 27/07/2002 Marseille, le 4/08/2002, Thessalonique, le 25/08/2004 et Marseille, le 29/04/08 Marseille, le 7/08/2002 Marseille, le 21/08/2002 Marseille, le 16/09/2002 Marseille, le 6/10/2002 et Thessalonique, le 26/08/2004 Marseille, le 7/10/2002 Marseille, le 11/10/2002 et Thessalonique, le 30/08/2004 Marseille, le 12/10/2002 Marseille, le 14/10/2002 Marseille, le 19/10/2002 Marseille, le 01/11/2002 Marseille, le 11/12/2002 Marseille, le 20/12/2002 Marseille, le 12/09/2003 et le 19/09/2004 Marseille, le 4/02/2003 Marseille, le 12/02/2003 Marseille, le 26/02/2003, le 19/09/2004 et le 22/03/2009 Marseille, le 6/05/2003 Marseille, le 6/07/2003 Marseille, le 19/07/2003 Thessalonique, le 3/08/2003 Marseille, le 30/10/2003 Marseille, le 16/11/2003 Marseille, le 19/01/2004 et le 3/10/2004 Marseille, le 30/03/2004 Marseille, le 23/04/2004 Marseille, le 18/05/2004 Marseille, le 22/05/2004 Marseille, le 6/06/2004 Thessalonique, le 13/07/2004 Marseille, le 20/07/2004 Thessalonique, le 19/11/2010
BIBLIOGRAPHIE INDEX DES NOMS PROPRES
Allemagne d’hier et d’aujourd’hui
Collection fondée et dirigée par Thierry Feral
L’Histoire de l’Allemagne, bien qu’indissociable de celle de la France et de l’Europe, possède des facettes encore relativement méconnues. Le propos de cette collection est d’en rendre compte. Constituée de volumes facilement abordables pour un large public, tout en préservant le sérieux et l’érudition indispensables aux sciences humaines, elle est le fruit de travaux de chercheurs d’horizons très variés, tant par leur discipline, que leur culture ou leur âge.
Derrière ces pages, centrées sur le passé comme sur le présent, le lecteur soucieux de l’avenir trouvera motivation à une salutaire réflexion.
Dernières parutions
Laura GOULT, L’enlèvement d’Europe. Réflexion sur l’exil intellectuel à l’époque nazi e, 2010.
Jacques DURAND, Le roman d’actualité sous la République de Weimar , 2010.
Thierry FERAL, Le « nazisme » en dates, novembre 1918-novembre 1945 , 2010.
Marie-Amélie zu SALM-SALM, Témoignages sur les échanges artistiques franco-allemands après 1945 , 2009.
Alexandre WATTIN, Rétrospe ctives franco-allemandes, 2009.
Maud DUVAL, L’Influence de la sœur chez Goethe, Kleist, Brentano et Nietzsche , 2009.
François WETTERWALD, Les morts inutiles , présenté, annoté et commenté par Thierry Feral, 2009.
Véronique FLANET, La RAF : vie quotidienne d’un groupe terroriste dans l’Allemagne des années 1970 , 2009.
Olivier SCHMITT, La R.F.A. et la Politique Européenne de Sécurité et de Défense , 2009.
Florence PACCHIANO, Le Jumelage Bordeaux-Munich (1964-2008), 2009.
Ludwig KLAGES, De l’Éros cosmogonique , traduit de l’allemand et présenté par Ludwig Lehnen, 2008.
« Le mot Heimat sonne si réconfortant et gai. Mais aussitôt qu’on se met à la recherche de ce qui caractérise l’Allemagne, de la mélancolie se répand. »
Michael Winteroll, 2007
«C’est une folie de croire que l’on doit être Allemand. Ne devrait-on pas laisser à lui-même ce peuple abandonné de Dieu. »
Sigmund Freud, 1932
« Ce pays peut nous rendre malade de dégoût quand c’est le nôtre. Mais on continuera toujours de l’aimer à notre façon, d’un amour tourmenté. »
Jean Améry, 1975
Remerciements
À Corinne Finkelstein et tous les autres amis qui m’ont inlassablement encouragé à poursuivre ce travail.
À mes correctrices et conseillères Colette Seehof-Pauze, Danièle Toroyan-Colleter, Agnès Fabry et Marina Marine.
À Jeanne Beausoleil, ma bonne étoile, qui s’est chargée avec une patience infinie des ultimes relectures très approfondies.
À mon ami Jean-Éduard Colleter qui m’a fait sans cesse cadeau de publications sur mon sujet.
À ma sœur Hildegund Laufkötter, habitant toujours notre ville natale, pour sa précieuse aide en tant que bibliothécaire allemande.
INTRODUCTION
Comment tout cela a pu être possible ? « La césure absolue dans notre temps 1 », « la rupture de civilisation 2 » localisée dans la culture allemande, autorisée et concrétisée par la société allemande, la « solution finale », Auschwitz, l’holocauste, la Shoah ?
L’holocauste n’est pas une question.
L’holocauste est une preuve !
Et que le crime absolu ait eu lieu dans le champ de la langue allemande 3 est une preuve aussi.
L’Allemagne est en effet Le lieu du crime  !
Malgré ma naturalisation française et les trente ans qui se sont déroulés depuis mon émigration, je suis toujours Allemand, autrement dit, je me sens contre mon gré toujours Allemand. Et, en tant qu’Allemand, je me sens toujours honteux, malade et insupportable. Trotz meines Sprunges in die Ferne bekomme ich meinen Ursprung nicht los 4 . Malgré moi, ma langue maternelle restera éternellement l’allemand.
Mon intention première n’est pas de présenter une nouvelle étude historique ou psychanalytique de cette question. – Je renvoie à des travaux et à des analyses cités dans ma bibliographie, dont je me sens souvent très proche. Ma première intention n’est pas une intention mais une attention visant mon destin et mon histoire, une attention qui « découvre » ma propre vie comme symptôme post-critique ou post-psychotique de la maladie d’un corps sémantique, d’une maladie culturelle, de la folie allemande.
Cette question « comment tout cela a pu être possible ?» avait d’abord « travaillé » ma vie hors de ma conscience, d’une manière passive. Ce n’est qu’après la lecture des Ordinary Men de Christopher Browning, depuis les années 1992-1993, celles de mes quarante-trois ans, que j’ai commencé à travailler consciemment le sujet avec une nécessité psychique et mentale croissante. C’est alors que tout naturellement, la décision d’offrir ma propre vie, mes expériences intimes à cette question a pris forme. Être matière d’étude, me livrer, livrer les témoignages familiaux, dévoiler ma folie allemande, témoigner !
Bien que mieux placé par ma prise de distance, vivant dans un pays autrefois notre « ennemi héréditaire » et intégré dans une belle-famille juive (séfarade), je dois m’avouer que ce travail sur nos capacités criminelles et leur déni ou sous-estimation a commencé chez moi, comme chez l’intellectuel allemand ordinaire, tristement tard.
Combien de « non-Allemands », spécialement les descendants de nos victimes se sont demandé et se demandent toujours lors d’une rencontre avec un Allemand inconnu : « Qu’est-ce que cette personne, son père, son grand-père ou autres membres de sa famille ont fait durant le temps du nazisme, quelle position politique avaient-ils ? Ont-ils participé, et à quoi ? Comment vivent-ils avec ça aujourd’hui ? »
Combien d’Allemands ont donné et donnent des informations spontanément ? Entre Allemands, même émigrés, une capacité de parler de l’implication dans le mouvement nazi de leurs aînés me semble, d’après mon expérience, extrêmement rare.
Les victimes de cette Allemagne hautaine, méprisante et meurtrière sont condamnées à se taire à jamais. À qui s’adresseront les proches et les enfants des victimes, à qui s’adresseront les survivants ?
La moindre des choses que chaque Allemand doit faire est d’entendre le plus attentivement possible ce qu’ont à dire tous ceux, sur lesquels d’une manière directe ou indirecte notre « merveilleuse » culture du propre et du grand a déversé toutes ces terribles souffrances. Mais trop grand reste le nombre d’Allemands qui n’aiment toujours pas trop en entendre parler ou qui ne veut plus en entendre parler. L’argument général, énoncé le plus fréquemment, est : « Ça suffit maintenant, même la troisième génération après guerre doit encore das Sünderhemdchen tragen 5  ? » Or, la troisième génération des victimes, des personnes par exemple que je vois en

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