Le Mali dans la tourmente de l'indépendance

Bandiougou Gakou

Description

Le Mali vit actuellement un drame. Dans ce contexte de l'Etat qui se désagrège, le religieux tisse sa toile. A travers des textes publiés à diverses étapes de la crise, l'auteur dénonce la gouvernance qui a volontairement fragilisé tout le pays, en bradant sa puissante armée nationale. Pire, en invitant royalement des rebelles suréquipés, prêts à porter l'estocade à une armée en détresse, le pays a été livré à de criminels assaillants venus de nulle part. Dès lors, les îlots d'affrontements se multiplient.

Sujets

• Histoire

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 05 décembre 2019
• Nombre de lectures: 7
• EAN13: 9782140137211
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Bandiougou G AKOU

LE MALI DANS LA TOURMENTE DE L’INDÉPENDANCE

Préface du Pr Aly Nouhoum Diallo

LE MALI DANS LA TOURMENTE DE L’INDÉPENDANCE

Bandiougou Gakou

LE MALI DANS LA TOURMENTE DE L’INDÉPENDANCE

Préface du Pr Aly Nouhoum Diallo

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com

ISBN: 978-2-343-18797-6 EAN: 9782343187976

PREFACE

Nous sommes plongés dans une crise multidimensionnelle qui n’a pas l’air de vouloir se résorber. Au contraire, les pouvoirs publics, installés dans un laxisme inqualifiable et injustifiable restent encore confinés dans le règne de l’impunité. Et le pays se meurt tout doucement faute de gouvernance propre et appropriée, à moins d’un sursaut patriotique venant des masses ou fermement soutenu par elles pour casser ce cycle infernal de la gabegie, de la délinquance financière et de l’insouciance.

Bandiougou, économiste reconnu a aussi des références politiques et diplomatiques. Ses analyses critiques forgées sur le vécu historique permettent de comprendre le traumatisme qui ne dit pas son nom. À travers une dizaine d’articles déjà publiés au Mali et/ou en Europe, des aspects économiques et politiques de la crise sont restitués avec rigueur, parfois dans un relâchement épistolaire peu diplomatique.

Cette crise qui veut emporter le Mali, a des raisons d’inquiéter et de préoccuper, tant ses aspects sécuritaires, militaires, judiciaires, financiers, politiques, et humains sont inextricables et tant ces mêmes aspects ont atteint des dimensions extravagantes et surréalistes.

Nul doute que des mains externes pilotent la crise après l’avoir fabriquée et portée à la cime de la cruauté bestiale. Toutes les limites de la barbarie ont été enjambées dans un seul but : imposer au Centre et au Nord du pays de prendre « en toute indépendance » la décision de quitter le Mali actuel qui n’assure plus la sécurité du Massina. Bandiougou nous retrace avec beaucoup de courage l’engrenage de faits dont il

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est témoin, des faits qui n’épargnent aucune partie et dont la restitution rehausse le souci d’objectivité dans la perception de ce que nous vivons aujourd’hui.

Loin de partager toutes les opinions exprimées ici sur les faits historiques insuffisamment relatés, nous restons convaincu que ces travaux ouvriront les voies à des échanges constructifs pouvant conduire à la paix des cœurs au Mali. Nous le souhaitons

Docteur Aly Nouhoum Diallo Professeur de médecine interne Ancien Président de l’Assemblée nationale du MALI

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INTRODUCTION :

Colonisation et déboires Indépendance et tumultes

L’équation Mali n’a jamais été simple. Comment occuper ce Belad ESSoudan arc-en-ciel ? Comment rentabiliser ce désert des savanes ? Comment le quitter, ce Mali de l’imprévisibilité ? Telles sont trois équations à inconnues multiples

xLa capture, début vingtième siècle, de l’Almamy Samory, Roi du Wassouloun, ne signera pas la fin de la résistance à la pénétration coloniale. La Résistance rampante continuera de plus belle, sous les formes les moins attendues, notamment par le rejet de tout ce qui se rattache à l’assaillant. Un Front du Refus Systématique est décrété depuis Nioro.

A la limite, boire dans une bouteille fut parfois considéré péché abominable, sur base de simples rumeurs attribuées au leader de cette résistance silencieuse, le Cheick Hamawla. Pour appuyer son combat, le Cheik va « décréter » les prières raccourcies : aussi longtemps que le pays sera sous occupation, les prières canoniques de quatre « raqats » seront ramenées à deux. Comme en temps de conflit ouvert ! Et tous ses fidèles vont obéir. Et l’occupation très irritée va décider son exil. Avant sa déportation vers Montluçon où il connut le martyr le 16 janvier 1943 a 16H40, il rassura le peuple à travers ses fidèles, après mille et un sacrifices, tours de chapelet, et prières théosophiques destinés à chasser « l’envahisseur ». Il fit l’annonce suivante :

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