Le mythe dans la pensée contemporaine
376 pages
Français

Le mythe dans la pensée contemporaine , livre ebook

376 pages
Français

Description

Le mythe dans ses formes les plus archaïques comme dans ses déclinaisons les plus contemporaines nourrit notre vie quotidienne et nos aspirations les plus profondes. Certains ont pu le considérer dans le sens gréco-latin de « fiction » ou de « légende ». D'autres l'ont réduit à l'ignorance opposée à la science. L'idée est que le mythe, activité créatrice de la conscience, permet de transcender le temps objectif, le temps personnel et historique. Comment appréhender le mythe dans sa diversité ? Quelles constances et quels écarts peut-on percevoir dans ses multiples représentations ? Que nous dit le mythe sur le monde contemporain ?

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Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2018
Nombre de lectures 8
EAN13 9782140097652
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ienc ce Ss th e u sm e ra t i tn e e Ls
Sous la direction de Alya CHELLYZEMNI et MarieJosé FOURTANIER
Le mythe dans la pensée contemporaine
RENCONTRES &
COLLOQUES
Le mythe dans la pensée contemporaine
C o l l o q ue s & R e n co nt r e s Le secteur « Colloques et Rencontres » des éditions L’Harmattan s’est fixé pour but de publier des ouvrages universitaires à caractère collectif dans le cadre de trois rubriques thématiques : Lettres et sciences humaines Droit, économie et AES Sciences et santé Ce secteur a la double vocation de donner un cadre éditorial cohérent aux chercheurs tout en permettant l’élargissement de leur audience. Déjà parus Lee Hsin-I et Xu Yiru (dir.),Regards croisés sur la didactique, l’éducation et la culture sino-françaises,2018. Debono Marc-Williams, (dir.),Mémoires singulières, mémoires plurielles, À l’heure du dataïsme et de l’intelligence artificielle, 2018. Evrard Sébastien, Piotraut Jean-Luc, tafforeau Patrick,Les aspects transfrontaliers de la contrefaçon, 2017. Bryant Christopher R., Loudiyi Salma,Des espaces agricoles dans la métropolisation. Perspectives franco-québécoises, 2017. Bena Jonas Makamina, Kalamba Sylvain Nsapo et Verhaeghe Samuel (dir.),Le vivre ensemble aujourd’hui. Approche pluridisciplinaire, 2017. Dubruc Nadine, Mekdessi Sélim,Les entreprises libanaises et leur responsabilité sociale. Etat des lieux de la RSE, 2017. Coum Daniel (dir.),Appartenance, identité et filiation.Les liens familiaux en question aux Antilles en général et en Guadeloupe en particulier,2017. Beddiar Nadia (dir.),70 ans de justice pénale des mineurs. Entre spécialisation et déspécialisation, 2017.
Sous la directionde Alya CHELLY-ZEMσIet Marie-José FOURTAσIER
LE MYTHE DAσS LA PEσSEE COσTEMPORAIσE
© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique ν 75005 Paris http:ήήwww.editions-harmattan.fr ISBσ : 978-2-343-15157-1 EAσ : 9782343151571
Introduction Le mythe (mythos) nourrit notre vie quotidienne et nos aspirations les plus profondes. Certains ont pu le considérer dans le sens gréco-latin de « fiction », d’« affabulation », ou de « légende ». D’autres l’ont réduit à l’ignorance opposée à la science. On peut plutôt l’évoquer en tant que « récit d’une ‘‘création ’’ », d’événements fondateurs survenus « in ».illo tempore il rappelle dans une Car certaine mesure « le temps prestigieux des ‘‘commencements’’ » (Mircea Eliade,Aspects du mythe, Paris, Gallimard, 1963), renvoie aux origines, à un âge d’or et reconstruit une généalogie. Le mythe, considéré aussi en tant que vestige d’une culture ancienne, raconte et exprime une expérience vécue et révèle le sens le plus plénier des choses. Aussi est-il en chaque individu, le figement d’une expérience première des choses et d’une parole (logos, étant la parole empreinte de sens, le discours raisonnable) qui modèle notre imagination et remonte vers les premiers moments de notre accession au langage et à la culture. Récit qui met en jeu un espace, un temps et des personnages, le mythe incorpore une triple fonction. D’abord il place l’humanité entière et son drame sous le signe d’un homme exemplaire, d’un Anthropos, d’un Adam, qui représente, sur le mode symbolique, un universel concret de l’expérience humaine. Ensuite, il donne à cette histoire un élan, une allure, une orientation en l’organisant entre un commencement et une fin. Il introduit ainsi dans l’expérience humaine une tension historique, à partir du double horizon d’une genèse et d’une apocalypse. Enfin, et plus fondamentalement, il explore la faille de la réalité humaine, représentée par le passage de l’innocence à la culpabilité. Il raconte comment l’homme, « originairement bon », est devenu ce qu’il est dans le présent ν c’est pourquoi le mythe ne peut exercer sa fonction symbolique que par le moyen spécifique du récit : ce qu’il veut dire est déjà drame. (Paul Ricﺰur,Le Conflit des interprétations, Paris, Seuil, 1969). Le mythe fonde une Histoire révélatrice qui assure la cohérence du réel et permet de saisir l’activité humaine dans sa totalité. Sa fonction élémentaire est de révéler, sous forme de symboles, les modèles exemplaires des rites et de toutes les activités humaines significatives. Un tel sujet de colloque a intéressé des universitaires philosophes, anthropologues, ethnologues, historiens, littéraires et didacticiens. Il a concerné l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales.
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Il a confronté, d’une part, la représentation à la fois spécifique et commune qu’en ont les disciplines des sciences humaines et sociales, et, d’autre part, a permis de donner une meilleure définition de ce qu’est un mythe, ses thèmes récurrents, ses fonctions symboliques, et ce qu’il nous dit aujourd’hui sur l’homme dans sa société. Plusieurs axes de réflexion ont été proposés par des intervenants, concernant tant quelques mythes permanents, d’hier à aujourd’hui, que des questions sur la particularité de certains mythes, sur leur origine, sur leur représentation, sur leur figuration et sur leur diffusion ou encore sur l’écriture littéraire et le fonctionnement de l’imaginaire et de la mémoire, ainsi que sur leurs rapports avec les cultes, les rites et les cérémonies. Les articles qui suivent ont pour intention manifeste de dévoiler la particularité des mythes et leur universalité, d’en faire un élément de la réécriture du mythe par le biais de la mémoire. Parmi les problématiques abordées lors de ce colloque figurent celles de la figuration du monde, de sa représentation, de sa transformation qu’elles soient ethniques, culturelles ou littéraires. Les thèmes traités ont porté entre autres sur le concept del’autochtonie, du mythe de la quête cosmique, depuis la Grèce antique et de l’occupation du sol, de la citoyenneté territoriale aux nationalismes ou à l’altérité. Des intervenants ont focalisé sur des acteurs et héros légendaires des récits mythiques et les ont présentés (exemple Persée et Méduse ν Eurydice, Médée, Léthé,), l’un bandit dans l’excès qui deviendra bouc émissaire, et l’autre bienfaiteur et mesuré, à la fois responsables du mal et pacificateurs. C’est aussi la figure du bon sauvage qui permet de décrier le « mauvais » civilisé et de profiler l’homme rationnel.Certains intervenants ont donné une interprétation des mythes et de leur historicité. À partir d’un événement originel (apocalypse, mort), d’une société qui renaît, qui se reconstruit et modélise des types de comportements humains. Mais on retrouve aussi à travers l’écriture des romans et des contes, de nouveaux mythes contemporains, le plus souvent camouflés dans les schémas mentaux et les motifs religieux maghrébins et africains. En gros, c’est dans une vision moderne de différentes créations littéraires et de leur retentissement social et culturel que s’est fait une révélation d’une unité perdue, d’une réalité suprême.Sur la question des origines du mythe, les interventions ont confronté différentes thèses ν les unes plaidant pour une universalité
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de conception de la vie et de la mort, qui fait que les mêmes mythes se retrouvent et se répètent dans le monde, indépendamment des spécificités des sociétés ν les autres, s’appuyant sur un diffusionnisme des idées, ont entraîné une reconfiguration des mythes selon différents contextes, avec les mêmes structures de base du mythe. Aussi ont-ils étudié des variations structurales dans le temps à l’intérieur d’une même aire culturelle. Comme le font les préhistoriens et les historiens, ils ont établi des inventaires en décomposant des séquences (mythèmes) et en comparant leur taux de présence ou d’absence, d’emprunts et de similitude. En ce qui concerne le mythe comme écriture littéraire, quelques intervenants ont montré comment les écrivains et les poètes, en repérant les structures de l’imaginaire dans les mythes, font des emprunts aux mythes, comment ils s’en approprient, voire en modifient la structure narrative ν comment ils combinent à la fois des formes de rationalisme scientifique, et des rêveries dans les résidus de la pensée archaïque et d’un inconscient collectif. D’autres intervenants ont conçu le rapport qu’entretient un mythe avec un rituel ou un cérémonial, son lien fonctionnel avec la croyance, le « sacré », le religieux et le politique. En dégageant des structures, ils sont parvenus à préciser qu’un mythe n’a pas de valeur de réalité intrinsèque, qu’il ne détient pas une vérité, et cela dans un souci de lutter contre les imaginaires des croyances populaires et des cultes païens ou animistes.L’idée établie, somme toute optimiste, est que le mythe, activité créatrice de la conscience, permet de transcender le temps objectif, le temps personnel et historique. En tant qu’actualisation de ce qui est en puissance dans le passé, il a pour effet que l’écoulement du temps, avec l’apparente instabilité des choses, devient mouvance positive. L’ouvrage auquel ont contribué des chercheurs de différentes nationalités (Français, Belges, Tunisiens, Algériens et Sénégalais), divers par leurs approches critiques, mais tous bons connaisseurs des mythes, s’organise en quatre parties. La première partie intitulée « Figurer le monde, le représenter et le transformer » s’intéresse à des modes de pensées mythiques et leurs vérités incontestées dans la vie sociale et culturelle actuelle. Le texte littéraire, avec ses instruments interprétatifs, donne un aspect moral, psychique et psychologique au mythe. La deuxième partie intitulée « Le mythe vecteur de la mémoire et de la réécriture » s’attache à la
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