"Le Pérou n'est pas le Pérou"

Martine De Lajudie

Description

Au milieu du XIXè siècle, Edouard Maury de Lapeyrouse, marié à une Péruvienne, décide d'émigrer au Pérou. Il entame une correspondance avec sa famille restée dans les Cévennes. Déterminé à faire fortune, il se lance dans divers projets : commerce d'articles de fantaisie, culture du coton, travail des peaux, exploitation du pétrole, fabrication du chocolat, photographie. Dans ses lettres, il décrit la situation politique, économique, religieuse et sociale du pays. Il s'indigne de l'incompétence des gouvernants et du clergé, de la situation des Indiens, du potentiel inexploité du pays. A la lecture des 233 lettres présentées ici, le lecteur saisira les difficultés auxquelles est confrontée la jeune république péruvienne mais aussi son dynamisme au moment de la révolution industrielle.

Sujets

• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 18 décembre 2018
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782140108105
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

l’ex-ofIcier de marine, déterminé à s’établir et à réussir, ne manque ni

Dans des lettres où, au Il de ses espérances et de ses échecs,

difIcultés auxquelles est confrontée la jeune république péruvienne

Édition présentée et annotée par Martine de Lajudie

« LE PÉROU N’EST PAS LE PÉROU » EXPÉRIENCE D’UN CÉVENOL, 1851-1877

É. Maury de Lapeyrouse, correspondance

« Le Pérou n’est pas le Pérou » Expérience d’un Cévenol, 1851-1877 É. Maury de Lapeyrouse, correspondance

Recherches Amériques latines Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin La collectionRecherches Amériques latinespublie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à l’Argentine et au Chili. Dernières parutions Eric ROULET,Conquistadores, négriers et inquisiteurs. Trois figures majeures du e e monde colonial américain, XVI -XVII siècles, 2018. Jean-Pierre TARDIEU,Esclaves et affranchis dans la vice-royauté du Pérou. L’impossible vie affective et sexuelle (XVIe-XVIIIe s.), 2017. Denis ROBERGE,Signification et fonction des jeux dans le Pérou préhispanique et colonial, 2017. Marianne BOSCHER-GONTIER, Mathieu VICENS,Paroles d’exil. Treize auteurs latino-américains témoignent, 2017. Daniel Emilio ROJAS,Amérique latine globale. Histoire connectée, globale et internationale, 2017. Céline GEFFROY,Jeux de mort. Ivresse et rites funéraires dans les Andes boliviennes, 2017. Danielle CAVALERI,Traditions textiles maya du Yucatán (Mexique XXIe siècle). Usages rituels et codes symboliques, 2017. Charlotte PUJOL, Emilie DORÉ, Félicie DROUILLEAU, Susana VILLAFUERTE,Les Amériques créatives. Regards croisés sur les discours et les pratiques, 2017. Maria Luiza TUCCI CARNEIRO,Le Brésil face à l’holocauste et aux réfugiés juifs (1933-1948), 2016. Charles LANCHA,?L’Argentine des Kirchner (2003-2015). Une décennie gagnée , 2016. Antoine FAURE, Franck GAUDICHAUD, Maria Cosette GODOY H.,Chili actuel : gouverner et résister dans une société néolibérale, 2016. Charlie DAMOUR,La mort et le désir d’immortalité dans l’œuvre de Gabriel Garcia Marquez, 2016. e Eliott MOURIER, siècle. Les partenariats Public- État et Églises dans le Brésil du XXI Religieux, 2016. Julieta QUIROS,La politique vécue. Péronisme et mouvements sociaux dans l’Argentine contemporaine, 2016. Beatriz PALAZUELOS,Acapulco et le galion de Manille. La réalité quotidienne d’un e port au XVII siècle, 2016.

Edition présentée et annotée par Martine de Lajudie « Le Pérou n’est pas le Pérou » Expérience d’un Cévenol, 1851-1877 É. Maury de Lapeyrouse, correspondance

© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-15324-7 EAN : 9782343153247

À mes petits-fils, César et Ulysse, dans l’espoir qu’un jour ils seront curieux des choses de l’esprit.

AVANT-PROPOS e  Au milieu du XIX siècle, à l’époque de l’industrialisation de la France et des voyages, Édouard Maury de Lapeyrouse, marié à une Péruvienne, décide d’émigrer au Pérou. On suit dans sa correspondance son voyage épique et sa traversée de l’isthme de Panama, puis ses efforts pour s’installer et faire fortune. L’activité principale d’Édouard est d’abord le commerce d’articles dits de fan- taisie, articles qu’il fait venir de France. Cependant, d’abord parallèlement, puis à la place de cette occupation, se succèdent de nombreux projets qui, en soi, semblaient réalistes et même préfigurent le développement futur du Pérou. C’est ainsi que sont envisagés tour à tour l’exploitation du pétrole, la fabrication du chocolat, le tissage de cotonnades, la photographie, et la culture du coton. Édouard doit faire face à de nombreux obstacles, comme le manque de main- d’œuvre, mais aussi les tremblements de terre et la guerre. Plus tard, impliqué malgré lui dans la guerre du Pacifique, il passe au Chili. Dans ses lettres, il dé- crit la situation politique, économique, religieuse et sociale du pays. Il parle des révolutions incessantes, de la situation des Indiens, du rôle souvent nocif du clergé, des ressources et du potentiel inexploité ou gaspillé du pays. La correspondance provient d’archives familiales. Elle comprend environ 300 lettres, dont 233 sont présentées ici. Ces lettres d’Édouard sont destinées d’abord à sa mère Félicité puis, après le décès de celle-ci, à sa sœur Rosalie. Elles sont le plus souvent sur papier pelure bleu, denses et longues. Elles sont intéressantes à plus d’un égard : elles s’échelonnent sur un quart de siècle; elles abordent de multiples sujets : la politique, les relations entre communautés, l’industrie, le commerce, la religion... Elles fourmillent de détails et de descrip- tions concrètes et précises. De plus, le style est clair, les fautes y sont rares.  L’ensemble de la correspondance étant considérable, il a fallu opérer une sélection. Édouard ne pouvant suivre que de très loin les personnes et les évé- nements de France, ce qui les concerne ne présente pas grand intérêt et n’a en conséquence que rarement été inclus; il en est de même pour les détails concer- nant les affaires commerciales, ainsi que certaines répétitions. Malgré tout, cer- taines redites ont été conservées; elles gardent à la correspondance sa qualité nostalgique ou présentent les mêmes choses sous un jour un peu différent.  Comme ces lettres sont personnelles, les commentaires qu’elles contiennent sont sans détour; Édouard expose sans contraintes préjugés et jugements néga- tifs. Pour la plupart, ce sont ceux de son époque et de son milieu; avec le temps cependant, les remarques prennent une tournure plus amère et cynique. On peut penser que ce sont les échecs répétés ou les catastrophes, elles aussi fréquentes, qui ont aigri Édouard en rendant caducs ses travaux diligents et incessants. À côté de cette dureté cependant, on voit aussi, et cela n’est pas en contradiction,

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