Le royaume téké
160 pages
Français

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Le royaume téké , livre ebook

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Description

Les Téké ont, il y a fort longtemps, développé une civilisation qui est l'une des plus anciennes du bassin congolais, portée par une langue elle aussi très ancienne. De tous les royaumes qui ont marqué l'histoire de l'Afrique Noire, le royaume téké demeure certainement l'un des plus vivants dans la mémoire des peuples, par sa situation géographique au coeur de l'Afrique centrale, mais aussi par son étendue et la puissance de ses rois. Cet ouvrage est un condensé d'informations sur cette civilisation, son histoire, sa culture, ses traditions et ses croyances.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2005
Nombre de lectures 143
EAN13 9782296401181
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747585415
EAN : 9782747585415
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Etudes Africaines Dedicace Remerciements. PREFACE LA GRANDEUR DU ROYAUME. LA DECADENCE DU ROYAUME. LES CROYANCES TEKE. LA CIVILISATION TEKE. LES COUTUMES TEKE. CULTURE ET TRADITION. LA PLACE DES ASTRES CHEZ LES TEKE. LES PRATIQUES : FETICHE ET SORCELLERIE. GUERISON PAR LES PLANTES ET LA MUSICOTHERAPIE. QUELQUES INTERDIS CHEZ LES TEKE. L’EDUCATION PAR LES CONTES ET LES PAROLES DE SAGESSE. LE ROYAUME TEKE ET LES TRADITIONS BANTU.
Le royaume téké

Eugénie Mouayani Opou
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Dominique QUENUM, Ouidah au coeur de son destin , 2005 Pierre ERNY, L’éducation au Rwanda au temps des rois , 2005. Placide MOUDOUDOU, Jean-Paul MARKUS, Droit des institutions administratives congolaises, 2005.
Gabriel HAMANI, Les Notables Bamiléké de l’Ouest-Cameroun : rôle et organisation dans les institutions traditionnelles , 2005.
Axel Eric AUGÉ, Le recrutement des élites politiques en Afrique subsaharienne , 2005.
Albert KALONJI, Congo 1960 — La sécession du Sud - Kasaï , 2005.
J.-M.K. MUTAMBA MAKOMBO, Patrice Lumumba correspondant de presse (1948-1956) , 2005.
J.-R. MAZANZA KINDULU, J.-C. NLANDU-TSASA, Les nouveaux cadres congolais , 2005.
Liliane PREVOST, Isabelle de COURTILLES, Guide des crayances et symboles , 2005.
Georges TOUALY, Réflexion sur la crise ivoirienne, 2005. Thierry de SAMIE, Essais d’Afrique en Sciences du Langage, 2004.
Philippe AMPION, Négociant, des oléagineux africains , 2004. Lancine Gon COULIBALY, Côte-d’Ivaire 1975-1993, 2004.
André-Hubert ONANA MFEGE, Le Cameroun et ses frontières. Une dynamique géopolitique complexe  ; 2004.
Michel NKAYA (coord. par), Le Congo-Brazzaville à l’aube du XXI e siècle. Plaidoyer pour l’avenir, 2004.
Côrne KINATA, La formation du clergé indigène au Congo fronçais , 2004.
Julien MBAMBI, Expériences féminines à Brazzaville : Fécondité, identités sexuelles et madernilé en Afrique subsaharienne , 2004.
Maurice JEANJEAN, Sékou Touré. Un tatalitarisme africain , 2004 William De GASTON, Atumpani.le tam-tam parlant. Anthropologie de la communication , 2004.
Maligui SOLJMAH, Guinée de Sékou Touré à Lansana Conté , 2004.
Dédicace.

Je dédie ces pages à mon mari (Eric), mes filles (Sergina, Edelle, Emérique, Enoline, Ericka), mon unique fils (Ericson). A travers ces écrits, ils se souviendront de la richesse de leur racine qui se reflète dans l’éducation de l’épouse et de la mère que je suis, si moderne et si traditionaliste comme ils se plaisent à le dire.
Au nom de Bü Bana Nkoué-Mbali.
Remerciements.
Je remercie vivement ma famille pour son apport
Ô combien louable ! Sans oublier tonton et tantine Empana, mon frère Hopiel, ma nièce adoptive Leni, à qui je dédie également ces écrits pour qu’ils se souviennent de la place qu’ils occupent dans mon cœur et dans mon esprit.
Mauayini Opou Eugénie
PREFACE
« Tu es issue de la famille du peuple téké, tu es l’enfant de l’un des royaumes les plus puissants d’Afrique, en tant que téké, tu es propriétaire de cette terre, le royaume est ton univers, tu es adoratrice de Nkoué-Mbali (un esprit descendu sur le royaume apporter la bonne parole) et le Roi est ton chef spirituel. Le sang humain ne salira jamais tes mains et tu seras bénie pour l’éternité ». « Sage petite fille, que ces enseignements restent vivants en toi, car nous sommes convaincus que tu en feras bon usage ». Ainsi me répétaient mes grands-parents pour m’obliger à conserver ces précieux enseignements dans le but de les perpétuer.
En Afrique, la tradition est orale et les connaissances se transmettent de père en fils et de mère en fille. Le peuple téké n’échappe pas à cette réalité. C’est pourquoi mes écrits viennent des souvenirs enfouis dans ma mémoire d’enfance grâce à la loi de l’enregistrement. Chez le peuple Téké les connaissances se véhiculent à travers les récits et les contes, d’où la légende de Mah, la légende de la Reine Ngalifourou, etc. Issue des grandes familles téké très conservatrices où la fille passe en seconde position, je suis l’exception. Ma mère qui m’a mise au monde très jeune, a eu la bonne idée de me confier à ma grand-mère « Bari., Mvouh qui signifie : je me suis enfuie et je suis sauvée ». C’est elle qui est à l’origine de mon éducation. Elle m’a forgée dans tous les sens du terme : travail champêtre, marche à pied, chasse, pêche, cueillette, recherche du bois mort dans la forêt et identification des légumes (tina, mfouw) au milieu des feuilles sauvages qui se ressemblent les unes les autres. Elle m’a appris à scruter le ciel et m’a émerveillée par des proverbes et des récits. Elle organisait des soirées « contes », car disait-elle : « tu tireras des leçons à travers la morale qu’ils apportent ». C’est elle aussi, qui m’a appris le phénomène de la réincarnation. Elle me disait : Retiens ceci, ma petite fille : « on ne meurt pas, on part pour un long voyage, et mieux encore, on se réincarne ». Si on a fait de bonnes choses dans sa vie on peut se réincarner loin d’ici, en Asie, en Europe ou en Amérique. On peut aussi se réincarner en animal, en oiseau, en reptile ou autres.
Mes grands-parents ont toujours déploré le fait que je sois une fille. Ils ne pouvaient pas m’initier et c’était dommage.
Un jour, mon grand-père « Oulala » me fit appeler et me posa plusieurs questions. Surpris par mes excellentes réponses, il me prit de court en disant : - « Où mets-tu tes dents avant de t’endormir ? » - « Dans ma bouche », répondis-je.
Il sourit, puis ajouta : - « Les personnes initiées ne dorment pas avec les dents dans leur bouche ». - « Et comment ça? » Demandai-je. - « Es-tu prête à essayer ? » me questionna, t-il. - « Non, cela me fait peur ». - « Eh bien tu n’es pas encore prête pour l’étape suivante ».
Mais avant de mourir, il disait : « celle-là n’est pas une femme, c’est un garçon manqué, il faut la considérer ainsi ». Dès lors, je n’ai plus été regardée comme une femme faible à qui on ne peut rien confier, mais comme une rebelle, une battante qui bouscule les mœurs et fait douter les gardiens du temple. J’ai réussi à attirer l’attention de mes grands-parents, j’ai forcé leur admiration et ils m’ont accordé leur confiance, ce qui me donne l’occasion d’immortaliser leurs enseignements à travers ces écrits, afin de rendre la mémoire visible.
Je termine en citant une parole de sagesse téké : « L’enseignement est comparable à une boule de feu, il éclaire et éveille les consciences, ravive les connaissances et ne s’éteint jamais ».
LA GRANDEUR DU ROYAUME.
Le royaume téké est l’un des royaumes qui a marqué l’histoire de l’Afrique Noire et celui qui demeure le plus vivant dans la mémoire des peuples, par sa situation géographique au cœur de l’Afrique centrale, mais aussi par son étendue et par la puissance de ses Rois. Il s’étendait de la savane à la forêt, de la forêt à la mer, du nord au sud, de l’est à l’ouest du Congo Brazzaville, dépassait les limites du Gabon et de l’actuel Congo Démocratique, allait de l’Angola jusqu’au Centrafrique.
Le royaume téké était décentralisé et constituait une fédération de chefferies. Ounko (le Roi) y exerçait une influence considérable.

1. Le royaume Makoko.
De 1800 à nos jours, l’institution du royaume du Congo a connu différents souverains : ∞ Ngantho 1 ∞ Avant 1874: Ndzaon Mbaon ∞ 1874 — 1892 : Mboulignaoh Illoh ∞ 1892 — 1894 : Mbaindele Illoh II ∞ 1894 — 1896 : V. Oupfoul’Pfa ∞ 1896 — 1900 : Ngayouoh ∞ 1900 — 1907 : Ngantino-Mpea ∞ 1907 — 1915 : Moundzouani ∞ 1915 — 1925 : Ngamboula ∞ 1.925 — 1937 : Andibi ∞ 1937 — 1943 : Ngankia ∞ 1943 — 1948 : Nkion (Nkima) ∞ 1948 — 1964 : Nsalou ∞ 1964 — 1971 : Illoh III ∞ 1971 — 1991 : suspension institution ∞ 1991 — 1998 : Mialani-Wawa ∞ 1998 — 2004 : Ngouayoulou ∞ Depuis 2004 : l’Jguempio

2. Calendrier.

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