Les alliés et camarades de Messali Hadj
269 pages
Français

Les alliés et camarades de Messali Hadj , livre ebook

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Description

Jacques Simon retrace ici l'itinéraire de Messali Hadj, permanent du PCF et secrétaire général de l'Étoile nord africaine, qui au congrès anti-impérialiste international de Bruxelles en 1927 s'est prononcé pour la fondation d'une Algérie indépendante. En désaccord avec le PCF, Messali se lie avec la Gauche socialiste, les trotskystes, les syndicalistes révolutionnaires pour mener avec eux tous les combats de la classe ouvrière contre le fascisme, l'impérialisme et l'antisémitisme. Ces mêmes alliés soutiendront ensuite le combat de Messali après 1945 et pendant la guerre d'Algérie. Tous considéraient que Messali avait construit des organisations dont l'idéologie n'était pas marxiste mais plus proche d'une politique prolétarienne authentique.

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Date de parution 15 octobre 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782140048852
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Jacques SIMON
LES ALLIÉS ET CAMARADES DE MESSALI HADJ
La Gauche socialiste, La Fédération de l’Éducation Nationale, Le Parti Communiste Internationaliste
Le Parti Communiste Internationaliste
André Rosmer Pierre Monatte Marceau Pivert Daniel Guérin Yves Dechezelles Albert Camus André Breton Nehru…
LES ALLIÉS ET CAMARADES DE MESSALI HADJ
Centre de Recherches et d'Études sur l'Algérie Contemporaine www.creac.org www.simon-hist.com La Fédération de France de l'USTA (Union Syndicale des Travailleurs Algériens. Regroupés en 4 volumes par Jacques SIMON, en 2002).Avec le concours du Fasild-Acsé- L’immigration algérienne en France de 1962 à nos jours(œuvre collective sous la direction de Jacques Simon) - Les couples mixtes chez les enfants de 1 'immigration algérienne. Bruno Lafort- La Gauche en France et la colonisation de la Tunisie. (1881-1914).Mahmoud Faroua- L'Étoile Nord-Africaine (1926-l937),Jacques Simon- Le MTLD (Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (1947-1954) (Algérie),Jacques Simon- La réglementation de, l’immigration algérienne en France.Sylvestre Tchibindat- Un Combat laïque en milieu colonial. Discours et œuvre de la fédération de Tunisie de la ligue française de l’enseignement (1891-1955).Chokri Ben Fradj- Novembre 1954, la révolution commence en Algérie.J. Simon- Les socialistes français et la question marocaine (1903-1912)Abdelkrim Mejri- Les Algériens dans le Nord pendant la guerre d’indépendance.Jean René Genty- Le logement des Algériens en France.Sylvestre Tchibindat- Les communautés juives de l’Est algérien de 1865 à 1906.Robert Attal. -Le PPA (Le Parti du Peuple Algérien)J. Simon -Crédit et discrédit de la banque d’Algérie (seconde moitié du XIXe siècle)M. L Gharbi -Militant à 15 ans au Parti du peuple algérien.H. Baghrichemassacre de Melouza- -Le Algérie juin 1957.Jacques Simon- Constantine. Le cœur suspendu. Robert Attal- Parolesdes communautés juives de l’Est algérien de 1865 à 1906. Robert Attal-Le PPA (Le Parti du Peuple Algérien)Simon- J. Crédit et discrédit de la banque d’Algérie (seconde moitié du e XIX siècle)M. L. Gharbi-Militant à 15 ans au Parti du peuple algérien. H. Baghriche-Le massacre de Melouza.Algérie juin 1957. Jacques Simon-Constantine. Le cœur suspendu. Robert Attal-Paroles d'immigrants : Les Maghrébins au Québec. Dounia Benchaâlal-« Libre Algérie ». Textes choisis et présentés par Jacques Simon-Algérie. Le passé, l'Algérie française, la révolution (1954-1958). Jacques Simon- Messali avant Messali.Jacques Simon-Comité de liaison des Trotskystes algériens. Jacques Simon-Le MNA. Mouvement national algérien. (1954-1956). Nedjib Sidi Moussa J. Simon-Algérie. L'abandon sans la défaite (1958-1962). Jacques Simon-Constantine. Ombres du passé. Robert Attal-Biographes de Messali Hadj. (C. A. Julien, D. Guérin, M. Kaddache, C. R.Ageron, R. Gallisot... M. Harbi, B. Stora). Jacques. Simon.2010 -Algérie. Naufrage de la fonction publique et défi syndical. (Entretiens)L. Graïne2011 -L'Algérie au passé lointain. De Carthage à la Régence d'Alger.Jacques Simon 2012 -L’Assemblée constituante dans le mouvement nationaliste algérien. Jacques Simon  - Juif berbère d’Algérie. Itinéraire.Jacques Simon 2013-L’Occident méditerranéen.Jacques Simon 2014 –Le nationalisme algérien, selon Benjamin Stora.Jacques Simon  -La fédération de l’Éducation nationale pendant la guerre d’Algérie (54-58)J. Simon 2015L’Algérie dans la Seconde Guerre mondiale.Jacques Simon Paris 1953 Un 14 juillet rouge du sang algérien.Jacques Simon2016Mostefa Ben Boulaïd. Le promoteur de la révolution algérienne.Jacques Simon
Jacques SIMON
LES ALLIÉS ET CAMARADES DE MESSALI HADJ
La Gauche socialiste, La Fédération de l’Éducation Nationale, Le Parti Communiste Internationaliste
L’HARMATTAN CREAC-HISTOIRE
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12580-0 EAN : 9782343125800
PRÉSENTATION
Dans son livreMes indépendances, l’écrivain algérien Kamel Daoud parle de l’exigence d’une écriture globale de l’histoire de son pays : « …pour le moment, l’histoire algérienne est réduite à la mesure de l’histoire du FLN. « Avant » ou « pendant », il n’y avait rien, ou que de la traîtrise et de la tiédeur. Le verdict frappe de nullité la grandeur d’Albert Camus ou l’engagement profond et indépassable de Messali Hadj […] Mais viendra un jour où, pour continuer à vivre, ce pays cherchera la vie plus loin, plus haut, plus profond que sa guerre. On devra alors proclamer nôtres les anciennes histoires, toutes nos histoires, et s’enrichir en s’appropriant Camus aussi, l’histoire de Rome, de la chrétienté de l’Espagne, des « Arabes » et des autres qui sont venus, ont vu ou sont restés. La langue française est un patrimoine, comme les architectures des colons, leurs traces et leurs actes, crimes ou marais asséchés, génocides et places publiques. Et cela vaut pour les autres : notre empire gagnera de la géographie quand il acceptera la vastitude de l’Histoire. » Pour répondre à cette requête, il m’a semblé utile d’écrire un livre pour établir que l’engagement de Messali Hadj de fonder l’Algérie par une Assemblée constituante, sur le modèle de la Révolution française, a été soutenu, de 1926 à 1954, par des partis et syndicalistes révolutionnaires, des militants anticolonialistes et la gauche socialiste. Les alliés et les camarades de Messali ont soutenu ensuite le MNA qui combattait la prétention du FLN à devenir l’unique organisation représentative du peuple algérien. Précisons : À la différence des mouvements nationalistes nés et construits dans leur pays (Indochine, Maroc, Tunisie), le mouvement nationaliste algérien a été fondé dans la capitale de la puissance coloniale par une émigration ouvrière algérienne intégrée dans la e CGT et parfois dans le PCF, affilié à la III Internationale. Cette originalité s’explique par les conditions historiques de la création du prolétariat musulman en Algérie.
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L’Algérie en 1830 La Régence d’Alger ne formait pas un État doté des fonctions régaliennes traditionnelles (administration, justice, enseignement, 1 armée, diplomatie, banque centrale…) . La course et la capture des Chrétiens ont fourni des revenus aux Barbaresques, sans les transformer en une classe marchande, analogue à celle des Républiques italiennes. Quant à la milice des janissaires, la caste des Turcs,l’Odjak, qui dirigeait la Régence, elle vécut du pillage du pays, organisé dans des tribus, maillées par les confréries religieuses et pratiquant sur des terres collectives une agriculture 2 extensive complétée par un élevage également extensif. En 1830, la population de l’Algérie du Nord s’élevait à trois millions d’habitants. La presque totalité (90 à 95 %) était formée de montagnards, surtout arboriculteurs et des gens de la plaine, céréaliculteurs et éleveurs. L’irrégularité des récoltes et la faiblesse des rendements imposaient le stockage des excédents et une commercialisation limitée d’une partie de la récolte. Les échanges s’effectuant de façon occasionnelle, sous forme de troc sur les marchés ruraux, ne concernaient que des valeurs d’usage et non des marchandises. Cela explique, en l’absence d’une banque centrale et d’une monnaie, l’impossibilité d’une accumulation primitive. Les conditions naturelles difficiles, l’absence d’un réseau routier, le caractère tribal de la propriété, l’outillage archaïque et la technique agricole primitive expliquent la stagnation de e l’économie. La vie citadine connut une embellie au XVI siècle, avant de régresser. Au total, une population urbaine de 150 000 habitants environ, répartis dans une série de petites villes de 10 000 3 à 15 000 habitants, encastrées dans les campagnes. La conquête fut longue et d’autant plus brutale que les Français ne trouvèrent pas, après la destruction de l’État d’Abd el Kader, les révoltes des confréries religieuses et la conquête de la Kabylie en 1871, une classe sociale indigène compradore pour l’associer, comme au Maroc et en Tunisie, à la direction du pays. Après une phase d’accumulation primitive où l’armée joue un 4 rôle majeur dans la phase première de la colonisation, le mode de 7
5 production capitaliste, introduit en Algérie, dès le Second Empire, se développe sous la Troisième République. L’appropriation des meilleures terres des tribus insurgées et l’emploi de la législation française sur la propriété privée ont démantelé la base économique sur laquelle reposait la société traditionnelle. L’intégration totale de l’Algérie dans la métropole, avec le contrôle de tous les circuits économiques et financiers par les banques françaises, a limité le développement du capitalisme en 6 Algérie. Par ailleurs, le modèle d’assimilation à la française dans une Algérie à majorité musulmane a interdit la formation d’une bourgeoisie franco-musulmane et un prolétariat mixte. Au final, c’est la Kabylie, aux ressources limitées et à une forte démographie, qui a fourni la population la plus mobile du pays. Avant 1914, elle émigre vers les régions agricoles et urbaines du 7 pays, avant de franchir la Méditerranée et de se diriger vers les villes et les régions industrielles de France, où elle cesse désormais d’être saisonnière et limitée pour devenir régulière, organisée et ouvrière.
Pendant la Grande Guerre, les Algériens incorporés dans l’appareil de production moderne et les circuits de la défense nationale deviennent des prolétaires, vendeurs d’une force de travail simple. La paix revenue, beaucoup d’Algériens restent en France où ils participent à la reconstruction du pays, en particulier dans les villes et les régions industrielles du Nord, de l’Est, du Centre et de la région parisienne. Installés dans les banlieues rouges, comme Bobigny ou Saint-Denis, qui entourent les usines, ils s’intègrent dans la vie sociale et municipale et aux structures d’accueil ouvrières : la main-d’œuvre étrangère (M.O.I), le Secours rouge international (S.R.I) et les Comités de chômeurs. C’est dans ces conditions que le mouvement nationaliste algérien s’est construit dans l’émigration algérienne en trois séquences : l’Étoile nord-africaine (1926-1937), le Parti du peuple algérien (1937-1946), le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (1946-1954). Pendant cette période, il a reçu le soutien de personnalités et associations démocratiques et anticolonialistes, des partis trotskistes et anarchistes, des syndicats révolutionnaires et de la gauche socialiste. Ils apporteront ensuite
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un même soutien à Messali Hadj, au MNA et à l’Union syndicale des travailleurs algériens (USTA) pendant la guerre d’Algérie. L’Étoile nord-africaine (1926-1937) e En 1926, le PCF crée, sur décision de la III internationale, l’Étoile nord-africaine et nomme un président et un secrétaire général, Messali Hadji. Messali Hadji est un jeune musulman de Tlemcen, issu d’une famille d’origine très modeste, affiliée à la confrérie des Derqaoua. La vie de Messali s’est déroulée à Tlemcen puis à Bordeaux pendant son service militaire. Libéré, il retourne à Tlemcen puis il émigre à Paris en 1924, s’installe dans un petit hôtel, trouve un emploi de manœuvre et une compagne, Émilie Busquant. Intéressé par la vie politique, il assiste un jour à un meeting de soutien à Hadj Ali Abdelkader, un Algérien naturalisé de Relizane, candidat du PCF à la députation. Séduit par son discours, Messali le félicite et les deux hommes décident de se revoir. Devenus amis, ils se retrouvent chaque fin de semaine dans la maison de campagne de Hadj Ali à Brunoy, dans la banlieue parisienne. Messali s’informe de la vie du PCF, de la CGTU, de l’Union intercoloniale (U.I.C) et du Comité des études coloniales (C.E.C) où les Algériens ont remplacé la direction première malgache -indochinoise. Il lit la presse syndicale et politique du parti et celle e du Bureau de la III Internationale et il étudie les cours de l’école des cadres communistes de Bobigny que lui fournit Hadj Ali. Il a assimilé les résolutions des quatre premiers congrès de la IIIème Internationale sur la question nationale et coloniale, les brochures sur le syndicalisme et le mouvement ouvrier, l’exploitation capitaliste, la construction du parti ouvrier, l’État et la révolution, l’histoire des révolutions française de 1789 et russe de 1917, ainsi que les ouvrages de Lénine, en particulier leQue faire ? qu’il étudie soigneusement. Inscrit dans une cellule d’Algériens du PCF, e rue Ordener (18 ), Messali participe aux meetings et aux manifestations du parti communiste contre la guerre du Rif. (Mémoires de Messali, Cahiers 1-5) 9
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