Les loisirs et l engagement politique chez les instituteurs
618 pages
Français

Les loisirs et l'engagement politique chez les instituteurs , livre ebook

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618 pages
Français

Description

Les instituteurs ont développé des activités culturelles, artistiques, sportives et des loisirs tant au niveau de leurs postes que dans leur société en général. ils ont aussi mené des activités corporatives destinées à faire état de leurs revendications auprès des autorités. Ils ont fini par développer ce qui peut être considéré comme un nationalisme culturel. Quelques-uns d'entre eux se sont engagés dans la politique active et ont milité au sein des partis politiques existants.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 503
EAN13 9782296240162
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les loisirs et l’engagement
politique chez les instituteurs
Tome VI
Les instituteurs au Sénégal
de 1903 à 1945Boubacar LY
Les loisirs et l’engagement
politique chez les instituteurs
Tome VI
Les instituteurs au Sénégal
de 1903 à 1945
L’Harmattan© L'HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10253-8
EAN : 9782296102538SOMMAIRE
PRÉSENTATION ................................................................................7
CHAPITRE XXVII
ACTIVITESCULTURELLES,ARTISTIQUES, SPORTIVESET
DELOISIRS.........................................................................................9
CHAPITRE XXVIII
ACTIVITESCORPORATIVES :LES REVENDICATIONS
ETLEURSMODESD’EXPRESSION...........................................179
CHAPITRE XXIX
IDEESETACTIVITES POLITIQUES...........................................381
CONCLUSION
TYPOLOGIEIDEALEDELASITUATION
DESINSTITUTEURS «EVOLUES »
DELA PERIODECOLONIALE.....................................................541
INTERVIEWS, SOURCESDOCUMENTAIRESET
BIBLIOGRAPHIE........................................................................... 579PRÉSENTATION
Ce sixième volume est le dernier de la série de six volumes consacrés à une
sociologie des «instituteursdu Sénégalde 1903 à 1945 ».
Ily est question des activités culturelles, artistiques, sportives et des loisirs
des instituteurs durant la période concernée. Ces activités étaient
individuelles (lecture, écriture, distractions de différentes sortes) ou
collectives. Dans ce dernier cas, les instituteurs, en compagnie des autres
éléments de l’élite africaine coloniale, constituaient des associations et clubs
«d’évolués»; afin de s’y livrer aux activités précédemment évoquées.Ces
associations étaient, pour quelques-unes d’entre elles, parrainées par les
autorités.
Ce volume fait également état des«doléances » et des activités corporatives
des instituteurs qui, à travers leurs amicales (les syndicats n’étant pas
autorisés) profitaient de toutes les occasions, en particulier les sessions de
certaines institutions de la colonisation, notamment le conseil supérieur de
l’enseignement, pour poserleurs problèmes.
Ces revendications portaient surtout sur la situation qui leur était faite dans
le système inégalitaire: salaires, avancements, mobilité professionnelle,
changement de statut, prérogatives s’attachant à la fonction (retraites,
congés, hospitalisation, conditions de vie, difficultés dans l’exercice du
métier, baisse de l’image de l’enseignant auprès de la population, brimades
etc.).
Les instituteurs, ainsi qu’il l’est par ailleurs montré dans ce volume, avaient
aussi des idées politiques fondées essentiellement sur l’amour qu’ils
éprouvaientalors pourlaFrance,la«mère patrie »
Durant cette période, ils se sonttoujours identifiés à l’œuvre de laFranceet
à son sort, particulièrement pendantles guerres. En même temps ils
revendiquaient l’égalité politique et sociale, en se référant constamment aux
principes de la Révolution Française qui furent, pendant un certain temps,
enseignés dans les écoles.Ils le firent dans leur presse, leurs associations et
finirent même par développer unsemblantde nationalisme culturel.
Quelques-uns d’entre eux s’engagèrent dans la politique active et militèrent
dans les partis politiques se caractérisant par leur virulence à l’endroit des
autoritéscolonialesqui, selon eux, nejouaient paslejeu.
La dernière partie de ce volume est consacrée à la conclusion de l’ensemble
de la série concernant«les instituteurs de 1903 à 1945 », à la bibliographie
générale et à quelques annexes d’ordre méthodologique (liste des personnes
interviewées).CHAPITREXXVII
ACTIVITESCULTURELLES,ARTISTIQUES,SPORTIVES
ETDELOISIRS
Les évolués menaient également des activités culturelles, artistiques,
sportives etavaientdesloisirsdéterminés.
Ces différentesactivités - qui se recoupaient ence que danscertainscas (par
exemple lesassociations) elles étaient menées ensemble - ils les pratiquaient
à titre individuel ou collectif, les deux aspects étant ici également liés dans
la mesure où, par exemple certaines d’entre elles (par exemple les bals)
pouvaient être entretenues dans le cadre des associations. Autrement dit,
pour ne donner encore quecet exemple, les évoluésallaient danser dans des
bals privés, organisés dans des maisons ou des lieux publics mais aussi la
plupart du temps l’occasion de danser leur était offerte par les nombreux
bals qu’organisaient, pour une raison ou pour une autre, leurs différentes
associations(culturelles /et sportives oudeloisirs).
I -.Aspects individuels
Les évolués avaient donc un certain nombre d’activités culturelles et de
loisirsà titre individuel.
A -Loisirs
Introduitsà la modernité, les évolués - principalementceux du milieu urbain
– avaient un certain nombre de loisirs dont certains étaient carrément
tributaires decette modernité tandis que d’autres se présentaientcomme une
sorte de conciliation (inconsciente) de la tradition et de la modernité.
Concernant les distractions modernes, elles ont étéainsi résumées par un des
élèves-maîtres de l’école William-Ponty, qui fait dire dans son mémoire, à
son héros qui venait d’êtreaffectéàDakar:
«La ville m’offre de nombreuxattraits:cinéma où il suffit de payer seulement pour
occuper les mêmes places que lesEuropéens, dancings, restaurants, théâtre, matchs
de football ou de rugby, compétitionssportives et tant d’autres divertissements où
l’on est souvent en franc contact avec le Blanc. Je redoutais beaucoup ces plaisirs
1
car je n’ignorais pasce qu’ilsfaisaient de mescamarades...»
Pour commencer par des telle distractions, disons que les évolués
fréquentaient lesbals,lescinémas et les sports.
1BaffaGaye,LeNoirEvolué, op.cit...1.Bals
Les évolués furent saisis d’un véritable engouement pour cette
distraction, nouvelle dans leur culture, qu’était le bal. Le succès de celui-ci
pourrait être relié au processus d’individualisation. En effet, autant les
sociétés africaines traditionnelles collectivistes étaient des sociétés portées
sur les aspects collectifs de la danse (danse indivise, en groupe ou
individuellement dans le groupe) autant les sociétés africaines modernes –
par jeunes évolués interposés – furent portées sur la danse individuelle par
couples que leur permettait lebal moderne.
Encore que,comme nous le verrons, quelquefois le modeafricain de danser
individuellement en groupe, était traduit dans le bal moderne. Ce fut
notamment le cas de ce «Goumbé», qui intervenait en plein bal à Gorée
notamment, ainsi qu’Ousmane Socé Diop aura à nous le montrer tout à
l’heure.
Le bal était donc très prisé par les évolués qui profitaient de toutes
sortes d’occasions pour en organiser, les esprits n’ayant pas encore été
préparés à ce moment encore à la fréquentation des dancings qui existaient
en très petit nombre et étaient surtout fréquentés par les européens.En effet,
les évolués dansaient surtout à l’occasion de ce qu’ils appelaient des
«Organisations»c’està dire desbals organisés, pour une raison ou pour une
autre (cérémonies familiales, anniversaires, simple distraction etc ...) dans
des maisons, ou dans des lieux publics quandce n’était pasà l’occasion des
bals organisés par les nombreuses associations d’évolués qui existaient
durantcette période.Lesbals «privés» (bals organisés) ont étéainsi évoqués
ou décrits par desjeunes normaliens,dansleurs mémoires:
«Les noces se passent comme dans les milieux catholiques, cependant, pour plaire
aux parents, le premier jour rappelle les traditions des aïeux mais le lendemain,
aussitôt un orchestre et la danse européenne font place aux folles dépenses. Déjà,
toute jeune fille qui se respecte sait danser, même celles qui n’ont pas été&

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