Retour tragique des troupes coloniales
96 pages
Français

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Retour tragique des troupes coloniales , livre ebook

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Description

On estime à 31000 le nombre de morts issus des colonies dont 14000 tirailleurs sénégalais. Fin 1944, l'armée de libération "blanchit" ses troupes, les Africains sont rapatriés. 2000 tirailleurs vont embarquer de Morlaix à bord du Circassia pour Dakar. Un vent de révolte va souffler. Certains refusent de partir en l'absence du règlement de leurs soldes. Ceux qui arrivés à Dakar feront valoir leurs droits seront payés avec des balles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 135
EAN13 9782296809345
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Retour tragique des troupes coloniales
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions

Hopiel EBIATSA, Fondements de l’identité et de l’unité teke, 2011.
Patrice MOUNDOUNGA MOUITY, Transition politique et enjeux post-électoraux au Gabon , 2011.
Baoua MAHAMAN, La nouvelle génération d’Africains. Quand les idéalistes d’hier plient face au système , 2011.
Ghislaine SATHOUD, Rendez aux Africaines leur dignité , 2011.
Théodore Nicoué GAYIBOR, Sources orales et histoire africaine , 2011.
Jean-Christophe BOUNGOU BAZIKA, Entrepreneuriat et innovation au Congo-Brazzaville , 2011.
Papa Momar DIOP, Guide des archives du Sénégal colonial , 2011.
Pius NGANDU Nkashama, Guerres africaines et écritures historiques , 2011.
Alphonse AYA, La fonction publique congolaise. Procédures et pratiques , 2011.
Dieudonné MEYO-ME-NKOGHE, Les Fang aux XIXe et XXe siècles , 2011.
Mohamed Lamine.GAKOU, Quelles perspectives pour l’Afrique?, 2011.
Olivier LOMPO, Burkina Faso. Pour une nouvelle planification territoriale et environnementale , 2011.
Hamidou MAGASSA, Une autre face de Ségou. Anthropologie du patronat malien , 2011.
Mohamed Lemine Ould Meymoun, La Mauritanie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire , 2011.
Marc Adoux PAPE, Les conflits identitaires en « Afrique francophone », 2011.
Claudine-Augée ANGOUE, L’indifférence scientifique envers La recherche en sciences sociales au Gabon de Jean Ferdinand Mbah , 2011.
Anne Cousin





Retour tragique des troupes coloniales


Morlaix-Dakar, 1944






Préface d’Anne Guillou













L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005
Paris http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55001-8
EAN : 9782296550018
Cet ouvrage est dédié aux anciens combattants coloniaux qui ont lutté, pour que s’affiche encore aujourd’hui le mot : Liberté.
A Glenn et Anouck pour qui l’avenir est ouvert.
Remerciements
A Pierre André Wiltzer ancien ministre de la coopération.
Aux témoins : messieurs Paul Aurégan, Jean Jaouen, Eugène Bourdon, Yves Juré, Paul Perrot, madame Françoise Le Ber pour leur témoignages et communication de documents.
A Anne Guillou, Pascale Pellerin, Hervé de Williencourt, Gérard Savoye, Noël Lagadec, Martial Morant, pour leur contribution.
A mes amis : François Rousselle, journaliste, grand reporter qui a suscité mes recherches.
A Catherine Sieklucka, Jean-Melaine Fustec pour leur amical soutien.
A Flora et Antoine, à ma mère pour leur collaboration.
Au personnel de la médiathèque de Morlaix pour sa disponibilité, particulièrement à Gwénaël Stang et Isabelle Floch.
Préface
Le prix du sang et de l’exil.
Ils s’étaient engagés, de gré ou de force. Le secret espoir de revenir au pays avec un modeste pécule les a poussés vers le front.
Mais servir la métropole lointaine, c’était prendre tous les risques.
À l’instar de quantité de Français, les tirailleurs sénégalais ont aussi été faits prisonniers de guerre dès 1940. Ils ont affronté les combats, la mort, l’asservissement. Libérés, il leur restait à connaître le mépris, la discrimination, la cruauté de l’ingrate mère-patrie. Morlaix fut le théâtre d’une partie du drame. Fin 1944, revenus des camps, des tirailleurs sont regroupés et dirigés vers des villes-ports. Le navire Circassia doit les acheminer vers la côte africaine. À Morlaix, le 4 novembre 1944, sur les 2000 soldats africains, 300 tirailleurs refusent d’embarquer tant qu’ils n’ont pas empoché les primes de guerre, de captivité et de démobilisation.
Rassemblés sur la paille à la Corderie de la Madeleine, ils s’obstinent à réclamer leur dû. Le 11 novembre, manu militari, ils en sont chassés et dirigés vers le camp de Trévé près de Guingamp.
Ceux qui avaient consenti à embarquer, début novembre, réclament leur dû dès qu’ils touchent à la terre natale. Le sinistre camp de Thiaroye au Sénégal les attend. La rébellion est réprimée dans le sang, les revendications des soldats noirs ignorées. Ingratitude, discrimination d’une nation colonisatrice. Une page honteuse de l’histoire !
Anne Guillou
Introduction
« On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat Inconnu. Vous mes frères obscurs personne ne vous nomme. On promet 500 000 de vos enfants à la gloire des futurs morts, on les remercie d’avance, futurs morts obscurs. »
Léopold Sédar Senghor.
La première moitié du XXe siècle est particulièrement marquée par deux guerres mondiales. En 1914 et en 1939 la France va faire appel aux pays colonisés pour lutter contre l’envahisseur allemand.
La fin de la Seconde Guerre mondiale va s’achever avec l’effondrement de l’Allemagne nazie et l’empire colonial va être profondément ébranlé. Les promesses de droits faites en échange des sacrifices fournis ne seront pas tenues et dès 1919 des mouvements nationalistes de libération se développent, particulièrement en Afrique du nord. Mourir pour la France n’est pas une idée partagée par tous les habitants des colonies. En 1945 de fêlures en ruptures, la désillusion apparaît encore plus profondément dans les pays de l’empire. Au lendemain de ce conflit mondial, les guerres coloniales et les conflits vont se multiplier en Afrique du nord, Afrique noire, en Indochine à Madagascar. En 1944 lors de la conférence de Brazzaville, Charles de Gaulle annonce des réformes. En 1945 la charte des nations unies établit le “droit des peuples à disposer d’eux-mêmes” cependant les réformes ne seront pas à la hauteur des attentes des pays sous domination. Le mot d’indépendance sera longtemps tabou pour le gouvernement français, il faudra attendre 1954 pour que le gouvernement Mendès France reconnaisse en premier lieu l’indépendance du Vietnam. Le rapatriement des troupes coloniales en 1944 illustre parmi tant d’autres événements, la dégradation de la situation à l’égard des pays colonisés. C’est une page d’histoire assez sombre et plutôt méconnue qui s’ouvre au mois d’octobre de cette année là. L’arrivée des troupes de libération en 1944 va permettre aux prisonniers coloniaux de quitter les camps appelés frontstalags qui furent spécialement crées par l’armée allemande par crainte de la contamination raciale et sanitaire. Les liaisons maritimes ont repris et le rapatriement s’organise vers le sol africain.
En octobre 1944 à Morlaix, petit port du Finistère, 2000 tirailleurs sénégalais arrivent de différents camps situés au nord de la Loire afin d’embarquer à bord du navire britannique le Circassia affrété pour cette mission à destination de Dakar au Sénégal. Si ce retour en terre d’Afrique est attendu et espéré depuis longtemps, les ex-prisonniers vont constater qu’ils ne sont pas tous bénéficiaires des mêmes droits. Avant même de lever l’ancre, les conditions favorables au départ ne sont pas réunies. Des mesures règlementaires prévoyaient que leur situation administrative et le paiement des indemnités, primes et pécules soient régularisés avant le départ, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup d’entre eux. Leurs réclamations ne vont pas réellement aboutir et malgré les promesses de versements à l’arrivée, 300 hommes vont refuser d’embarquer à bord du Circassia le 4 novembre 1944, préférant se confronter à l’autorité militaire pour faire valoir leurs droits. Ils n’étaient plus depuis longtemps les “Tirailleurs Banania’’ mais pour beaucoup les ’Soldats de de Gaulle’ combattant sur tous les fronts. Parmi les prisonniers un certain nombre d’entre eux rejoindront des groupes de résistants.
Marqués par ces années de guerre, informés et conscients de ces injustices, ils se sentaient frères d’armes avec les Français, ayant vécu les mêmes souffrances, égaux dans les combats et les années de captivité. Pour les autorités administratives de ’la coloniale’’ l’égalité des droits ne semble plus de mise à l’issue du conflit mondial. Les 1700 ex-prisonniers qui parviennent à Dakar 15 jours plus tard, sont transférés dans le camp de transit de Thiaroye sur Mer pr

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