Weimar à l époque de Goethe
308 pages
Français

Weimar à l'époque de Goethe , livre ebook

-

308 pages
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Description


Lire la collection : Allemagne d'hier et d'aujourd'hui

Weimar au XVIIIème siècle, est une minuscule résidence ducale perdue au fond de la Thuringe. Pourtant, ce gros bourg de campagne, allait voir naître un des plus grands moments de la littérature allemande et européenne, et ce, grâce à l'esprit eclairé et ouvert d'une jeune duchesse et de son fils qui surent attirer et garder auprès d'eux des écrivains aussi prestigieux que Goethe, Wieland, Herder et Schiller. Napoléon, avait même la tentation de rayer le duché de la carte, mais au même moment, les oeuvres des poètes de Weimar entamaient une conquête toute pacifique de l'Europe et finissaient par la subjuguer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2004
Nombre de lectures 230
EAN13 9782296356788
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

WEIMAR
À L'ÉPOQUE DE GOETHEAllemagne d'hier et d'aujourd'hui
Collection dirigée par Thierry Ferai
L'Histoire de l'Allemagne, bien qu'indissociable de celle de
la France et de l'Europe, possède des facettes encore relativement
méconnues. Le propos de cette collection est d'en rendre compte.
Constituée de volumes généralement réduits et facilement abordables
pour un large public, elle est le fruit de travaux de chercheurs
d'horizons très variés, tant par leur discipline, que leur culture ou leur
âge.
Derrière ces pages, centrées sur le passé comme sur le présent, le
lecteur soucieux de l'avenir trouvera motivation à une salutaire
réflexion.
Dernières parutions
A. W ATTIN, La coopération franco-allemande en matière de
Défense et de Sécurité, 2004.
Walter KOLBENHOFF, Morceaux choisis, Choix et adaptation
française de Thierry FeraI, 2004.
Rachid L'AOUFIR, Ludwig Borne (1786-1837), 2004.
Hans STARK, Helmut Kohl, l'Allemagne et l'Europe. La
politique d'intégration européenne de la République fédérale.
1982-1998,2004.
Doris BENSIMON, Juifs en Allemagne aujourd'hui, 2003.
Marie-Amélie zu SALM-SALM, Échanges artistiques
francoallemands et renaissance de la peinture abstraite dans les pays
germaniques après 1945,2003.
Bettina MROSOWSKI, Savoir vivre avec les Allemands. Petit
guide interculturel, 2003.
Christa VON PETERSDORFF, « Dans ma France, c'était bien
autrement». Réflexions sur la mésentente franco-allemande,
2003.
Michel DUPUY, Histoire de la pollution atmosphérique en
RDA" 2003.
Martin IMBLEAU, La négation du génocide nazi, 2003.
Thierry FERAL, La mémoire féconde. Cinq conférences, 2003.
Andréas RITTAU, Interactions Allemagne-France, Les
habitudes culturelles d'aujourd'hui en questions, 2003.
Thomas ROSENLOCHER, La meilleure façon de marcher,
2003.Jean DELINIÈRE
WEIMAR
À L'ÉPOQUE DE GOETHE
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bava, 37
75005 Paris 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE HONGRIE ITALIE@L'Hannatlan,2004
ISBN: 2-7475-6258-1
EAN : 9782747562584Pour Jeanie, François, Anne-Marie,
Antoine, Hélène et Clara.
Un grand merci à Lucette Perol pour sa lecture attentive et ses conseils
avisés.Ô Weimar! Un sort particulier t'échut:
Comme Bethléem en Judée, tu es grande et petite à la fois!
De loin, la voix de l'Europe cite ton nom
Tantôt pour évoquer la hauteur et la vivacité de ton esprit, pour relever ta niaiserie,
Le sage silencieux, lui, regarde et voit vite
Que deux extrêmes sont proches parents.
Mais toi qui prends un plaisir particulier
A ce qui est bon, ouvre ton cœur à l'émotion!
Goethe, Sur la mort de Mieding (1782). Sixième strophe.Introduction
Ce n'est pas un simple hasard si la ville de Weimar a été désignée en 1999
par l'Unesco "ville européenne de la culture". Plusieurs raisons sérieuses avaient
justifié ce choix: d'abord, on y célébrait le 250e anniversaire de la naissance de
Goethe qui avait habité et animé cette cité pendant plus de cinquante-sept ans;
ensuite on évoquait par ricochet, si l'on peut dire, dix ans après la chute du mur de
Berlin, le 80e anniversaire de la fondation de la première république allemande,
celle qu'on a appelée précisément la République de Weimar. En effet, les députés
de la première Assemblée constituante démocratique avaient choisi ce lieu
hautement symbolique pour y proclamer solennellement la constitution d'une
république sur laquelle ils fondaient les plus grands espoirs pour l'avenir de la
nation. Weimar n'avait-elle pas été aussi le lieu où, en cette même année 1919,
Walter Gropius avait créé le Bauhaus, la célèbre école d'architecture et d'arts
appliqués? Ni la République ni le Bauhaus d'ailleurs ne devaient résister, quatorze
ans plus tard, à la barbarie de la dictature nazie.
Weimar n'en reste pas moins aujourd'hui une ville-symbole. En effet, cette
modeste résidence ducale avait été, sur la fin du XVIIIème siècle et au début du
XIXème, un des hauts lieux de l'esprit, "l'Athènes du Nord", comme on disait
alors, un des grands centres littéraires et artistiques de l'Allemagne, le berceau du
classicisme allemand, d'un humanisme profond directement inspiré de l'antiquité
grecque et qui se voulait une réponse aux désordres sanglants engendrés par la
Révolution française.
Mais comment cette obscure bourgade thuringienne avait-elle pu acquérir
une telle renommée et pourquoi Goethe, jeune écrivain célèbre, auteur des
Souffrances dujeune Werther, fils d'une riche famille bourgeoise de la ville libre et
opulente de Francfort-sur-le-Main, était-il venu se perdre dans cette petite
résidence ducale d'à peine six mille habitants et s'y installer définitivement?
Ce fut d'abord le fruit d'une rencontre. Début décembre 1774, le jeune Carl
August de Saxe-Weimar qui devait monter sur le trône de son petit duché quelques
mois plus tard, avait entrepris, selon les habitudes de la noblesse allemande de
l'époque, un voyage en France qui devait à la fois parachever ses études et lui
Ilouvrir les yeux sur le monde. Il était accompagné de son frère cadet Constantin, de
leurs gouverneurs respectifs, le comte von Gortz et le capitaine von Knebel, ainsi
que du grand écuyer von Stein. Devant se rendre à la cour de Bade à Karlsruhe où
Carl August allait faire la connaissance de Louise de Hesse-Darmstadt qu'on lui
destinait pour épouse, nos voyageurs firent halte à Francfort, le Il décembre.
Knebel, passionné de littérature et admirateur fervent de Werther qui venait de
paraître, ne put s'empêcher d'aller rendre visite à son auteur et l'invita à faire
connaissance des jeunes princes qu'il accompagnait. Goethe accepta et, comme il
le raconte dans Poésie et Vérité (3e partie, livre 15), il vit, sur la table, un
exemplaire tout neuf des Fantaisies patriotiques de Justus Maser, un écrivain
politique qui avait été administrateur du diocèse d'Osnabruck et qui soutenait le
rôle éminent que devaient jouer les petits Etats dans la vie économique et culturelle
de l'Empire. Goethe, acquis à ses idées, en fit un vibrant plaidoyer en montrant les
belles perspectives qui pouvaient encore s'offrir au souverain d'un petit duché. Il
fit littéralement la conquête de Carl August qui l'invita à les accompagner jusqu'à
Mayence où ils se rendaient le lendemain. Ce fut fait et Goethe resta encore deux
jours en leur compagnie. Puis les princes continuèrent leur voyage et Goethe rentra
à Francfort. Au mois de mai 1775, il partit à son tour en Suisse en compagnie des
deux comtes Stolberg. Ils passèrent eux aussi par Karlsruhe où ils furent reçus à la
cour du Margrave Karl Friedrich de Bade. Goethe y retrouva les Weimariens sur le
chemin du retour et fit alors la connaissance de la future duchesse Louise qui venait
de se fiancer avec Carl August. Ils les retrouva encore le 12 octobre à Francfort,
lorsque les jeunes mariés, rentrant à Weimar, lui rendirent visite chez ses parents et
l'invitèrent à les rejoindre dans leur résidence thuringienne. Carl August promit
même de lui envoyer, dès son retour, une voiture pour l'y conduire. Aussitôt
lancée, l'invitation fut acceptée au grand mécontentement du père de Goethe qui,
conscient de sa dignité de citoyen d'une ville libre, mit son fils en garde contre la
versatilité des grands de ce monde. Il semblait d'ailleurs avoir raison puisque
plusieurs semaines s'écoulèrent sans que Goethe reçût le moindre signe de
Weimar. Aussi, sur les conseils de son père, se décida-t-il à entreprendre le voyage
en Italie qu'il projetait depuis longtemps. Il fit une première étape à Heidelberg où
il fut prévenu, début novembre, qu'un dignitaire de Weimar, August von Kalb,
gentilhomme de la chambre du duc, l'attendait à Francfort avec la voiture promise.
Il fit demi-tour et arriva à Weimar le matin du 7 novembre 1775.
Rien n'avait été précisé sur ce que le poète venait faire dans cette cour ni
combien de temps il devait y rester: il était simplement l'invité du couple ducal et
n'avait de surcroît aucune idée précise du pro

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