Chroniques d un médecin colonial
280 pages
Français

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Chroniques d'un médecin colonial , livre ebook

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280 pages
Français

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Description

"Quand j'était jeune médecin de brousse, je me suis occupé de toutes sortes de maladies. Plus tard, en milieu hospitalier, que ce soit dans mon petit hôpital de Ferkessédougou, de Lambaréné, ou comme chef de service à Papeete ou Brazzaville, aidé par des personnels paramédicaux, nationaux ou territoriaux, fidèles, j'ai servi de mon mieux les populations auprès desquelles j'étais envoyé".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 127
EAN13 9782296804692
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chroniques d’un médecin colonial
Acteurs de la Science
collection dirigée par
Richard Moreau, professeur émérite à l’Université de Paris XII, et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille I
La collection Acteurs de la Science comprend des études sur les acteurs de l’épopée scientifique humaine, des inédits et des réimpressions de textes anciens écrits par les savants qui firent la Science ou sur eux par leurs pairs, des débats et des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et sur la pratique de la Science.
Titres parus
Henri Delorna, Les tribulations d’Henri en Pologue occupée (1941-1945). Témoignage . Note introductive de Richard Moreau, 2010.
Jean Boulaine, Richard Moreau, Pierre Zert, Eléments d’histoire agricole et forestière , 2010.
Anne-Claire Déré, La science pour le meilleur et contre le pire . Maurice Javillier, 1875-1855 . Note de l’édition, par Richard Moreau. - Préface de Philippe Kourilsky, 2010.
Jean Cea, Une vie de mathématicien. Mes émerveillements , 2010.
Claude Brezinski, Les images de la terre. Cosmographie, géodésie, topographie et cartographie à travers les siècles , 2010.
David Hanni, Rencontres avec des guérisseurs. Magnétiseurs, radiesthésistes et rebouteux en Champagne-Ardenne . Préface de Richard Moreau, 2010.
Richard Moreau, Pasteur et Besançon. Naissance d’un génie . Préface par Jean Defrasne, 2010.
Yvon Michel-Briand, Une histoire de la résistance aux antibiotiques. A propos de six bactéries . Avec une lettre du professeur Yves A. Chabbert, 2009.
Jean Dominique Bourzat, Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III, 2009 .
Thomas de Vittori, Les notions d’espace en géométrie. De l’Antiquité à l’Age classique , 2009.
René Vallery-Radot, La Vie de Pasteur . Préface par Richard Moreau, 2009.
Nausica Zaballos, Le système de santé Navajo. Savoirs rituels et scientifiques de 1950 à nos jours , 2009.
Roger Teyssou, Une histoire de l’ulcère gastro-duodénal. Le pourquoi et le comment , 2009.
Robert Locqueneux, Henri Bouasse. Réflexion sur les méthodes et l’histoire de la physique , 2009.
Suite des titres de la collection à la fin du livre
André Audoynaud
Chroniques d’un médecin colonial
L’Harmattan
Du même auteur
Le docteur Schweitzer et son hôpital à Lambaréné, l’envers d’un mythe , 2005.
Éloge de la médecine coloniale, regard sur la santé en Afrique , 2010.
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54517-5
EAN : 9782296545175
À tous les miens
Préface
En 1890, fut créée à Bordeaux l’École principale du Service de Santé de la Marine, plus tard École principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies. A partir de 1905, ses élèves destinés à exercer outre-mer firent un stage d’application à l’École du Service de Santé des troupes coloniales du Pharo à Marseil e à laquel e, en 1955, M. René Coty, président de la République, remit les insignes de la Légion d’honneur. Dans son discours, il en avait résumé ainsi la mission : préparer les médecins et les pharmaciens voués à soigner les populations des régions tropicales de l’Union française . En effet, le Corps de Santé des Colonies et des Pays de Protectorat, issu de celui de la Marine en 1890, et qui devint en 1903 le Service de Santé des Troupes Coloniales, avait pour tâche, outre sa vocation militaire, d’exercer la totalité des compétences de santé publique dans les pays de l’Empire français, devenu Union française en 1946, à l’exception du Maghreb.
L’immense cohorte de près de 9.000 médecins et pharmaciens formés dans ces deux établissements pendant plus d’un siècle a produit une grande médecine coloniale, peut-être même ce qu’il y a de plus po sitif dans la politique coloniale de la France , affirmait le professeur Alexandre Minkowski en 1991. Vous de-vez être plus que des médecins ordinaires, aux connaissances sûres et étendues, disait le professeur Albert Pitres (1848-1928), doyen de la Faculté de Médecine de Bordeaux, en s’adressant à « messieurs les étudiants de la Marine » lors de la rentrée de 1890. Il leur demanda en outre d’inspirer le respect et l’amour de la mère-patrie aux populations qu’ils visiteraient en émissaires de la civilisation . Dès lors, ces « plus que des médecins ordinaires » exercèrent leur art en Extrême-Orient, Chine, Indochine, à Madagascar la Grande Ile, en Afrique, dans les Facultés de Médecine comme dans les Instituts Pasteur ou dans la brousse. Ils y luttèrent sans relâche contre la peste, la lèpre, la cécité des rivières, la maladie du sommeil, le paludisme, la variole, la fièvre jaune, d’innombrables maladies in-fectieuses, les parasitoses, filarioses et autres, que les médecines traditionnelles étaient incapables de jugu-ler, et créèrent des infrastructures sanitaires, des dispensaires, des hôpitaux. Ils participèrent ainsi avec ardeur et compétence à la diffusion de la Science française. Un prix Nobel attribué à l’ensemble de ces « plus que des médecins ordinaires » et de leurs camarades pharmaciens et auxiliaires de santé eût été le bienvenu. Même sans contester a priori le prix Nobel de la Paix qu’Albert Schweitzer reçut en 1952, il eût été juste de joindre au docteur de Lambaréné, pasteur et organiste avant d’être médecin 1 , ses innombrables confrères dont certains sont célèbres tels Noël Ballay, Marchoux, Collomb, Laveran, Jamot, Laquintinie, Jaureguiber, mais dont la plupart sont restés inconnus ; tous cependant furent les acteurs des aspects positifs de la colonisation 2 . Cette récompense serait encore plus justifiée en 2011 quand, sans respect pour la vertu de ses citoyens dont certains donnèrent leur vie pour soigner autrui partout dans le Monde, l’Etat ferme, pour des raisons budgétaires, deux structures centenaires comme l’Ecole de Bordeaux et le Pharo, qui ont joué un rôle essentiel pour la réputation hu-maniste et scientifique de la France.
Le docteur André Audoynaud, qui a « vécu » la médecine coloniale dans la brousse pendant de longues années, fait partie de cette élite. Dans son livre qui se lit mieux qu’un roman, il raconte à travers sa vie, celle des « plus que des médecins ordinaires » souvent issus de nos campagnes françaises comme lui, affrontés constamment à des situations médicales difficiles ou imprévues dans une nature souvent hostile et parmi des populations inconnues. Il nous entraîne avec talent et humour parfois, dans un flot d’aventures vécues en Afrique, à Madagascar, en Océanie et même en France, où il oeuvra tout de même pendant quelques années vers la fin de sa longue carrière avant de repartir encore pour l’Afrique. Ce passé maintenant révolu mérite de rester dans les mémoires : tout l’intérêt de ce livre est d’y contribuer par la descrip-tion de la vie de chaque jour par lui-même d’un des acteurs de cette saga dans son combat avec la maladie et la mort en Afrique et ailleurs. Cette chronique de la vie d’un médecin colonial, que l’on pourrait sous-titrer : D’un pays à l’autre , dit bien l’acceptation des dépaysements constants qui fut le choix des médecins tropicaux français au profit de l’homme. Pour cela, il faut disposer d’une force d’âme particulière mâtinée parfois d’un grain d’inconscience face aux dangers en-courus : sur ce point, le nom d’Alexandre Yersin se suffit à lui-même.
Nous appartenons, le docteur André Audoynaud et moi, à une génération dont les lectures de jeunesse furent souvent consacrées à des livres destinés à nous faire rêver au Sahara et à bien d’autres « rivages » (Théodore Monod, dont je fus l’ami, parlait souvent du Sahara comme d’une mer), et plus généralement à notre « empire colonial » tant célébré avant la guerre de 1939-1945. Il me reste de vagues souvenirs de l’Exposition coloniale pour avoir lu et relu le numéro spécial de l’ Il ustration qui en fit connaître les splendeurs partout en France. L’Afrique de ma jeunesse est restée pour moi un rêve. Je n’ai finalement été africain que par la direction d’un troisième cycle parisien consacré principalement à ce continent : cela m’a permis d’apprendre à connaître différents problèmes propres à notre ex-Empire. A côté de thèses de doctorat ès Sciences que j’ai dirigées dans ce cadre sur des sujets de microbiologie, d’épidémiologie, voire même de biologie végétale africaines, les deux exemples qui suivent, choisis da

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