La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | BNF - Collection XIX |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782346062652 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Léopold Turck
Essai sur le cancer
AVANT-PROPOS
Il est probable qu’en lisant cet opuscule plusieurs de mes confrères trouveront au moins fort singulière l’opinion que j’avance sur l’anatomie pathologique, cette grande idole des temps modernes, à laquelle nous avons voué tous un culte enthousiaste et qui compte encore tant et de si fervens adorateurs. Mais les grands noms de Morgani, de Bichat, d’Hoffmann, de Broussais, de Laënec, d’Andral et de beaucoup d’autres illustres médecins, quelque respect qu’ils m’inspirent, ne sont pas pour moi des autorités tellement imposantes, que je croie, leur devoir le sacrifice de la vérité.
Non, l’anatomie pathologique n’est point le vrai flambeau de la médecine, et ce qui le prouve entre autres choses, c’est qu’elle ne lui a fait faire aucun progrès réel ! Maniée par l’ingénieux et savant Laënec, elle n’a rien appris sur l’art de guérir les maladies de poitrine, et sous la main puissante de M. Andral elle n’a pu produire que des négations. C’est que la mort ne peut pas enseigner la vie ; c’est que dans une machine aussi compliquée que la nôtre, quand on étudie les effets en l’absence de leur cause, on est trop disposé à intervertir leur rôle et à les élever eux-mêmes au rang de causes qui ne sont plus.
En continuant l’étude de l’anatomie pathologique, restreignons donc de beaucoup son importance. Au lieu de lui demander la nature des maladies qu’elle ne nous révélera jamais, contentons-nous d’apprendre d’elle les tristes résultats qu’amènent ces maladies quand nous n’avons pas su les guérir. Ne ressemblons plus à ces physiciens qui, pour arriver à reconnaître les causes de la foudre, se borneraient à en étudier les ravages ou qui, pour comprendre le phénomène des marées, se contenteraient d’observer l’élévation des flots et toutes les formes si nombreuses qu’ils peuvent revêtir.