Ethique médicale
251 pages
Français

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Ethique médicale , livre ebook

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Description

La culture éthique et scientifique nécessaire à un exercice épanoui des professions médicales et paramédicales repose sur un certain nombre de principes simples et pourtant mal connus, exposés et discutés dans ce livre. En partageant avec les professionnels de la santé les principes de cette "philosophie médicale", le premier objectif de cet ouvrage est de mettre en œuvre les éléments de réflexion pour saisir les particularités du contexte sanitaire et envisager une carrière ancrée dans des valeurs humanistes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 228
EAN13 9782296699878
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Éthique médicale :
l’engagement nécessaire
Louis ROY

Ethique médicale :
l’engagement nécessaire
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11987-1
EAN : 9782296119871

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À la mémoire de ma mère Lise
Remerciements
Toute ma reconnaissance à ceux qui m’ont enseigné et
à ceux qui m’ont permis de le faire à mon tour :
merci à mes maîtres et à mes étudiants.
Je remercie également mes collègues et amis, médecins, pharmaciens,
infirmiers/infirmières, enseignants, chercheurs, qui ont à un moment ou
l’autre contribué à cet ouvrage en m’éclairant de leurs conseils et de leurs
réflexions.
Des remerciements biens spécifiques iront au Dr Pascale Vassal,
médecin-philosophe en soins palliatifs au CHU de St-Etienne, lectrice
passionnée et humaniste engagée. Merci aussi à Jean-Clément Gallet,
correcteur rigoureux et appliqué, lecteur avisé des ces pages.
L’écriture de ce livre a été rendu possible par l’affection et les
encouragements de Cécile, Ludovic et Anna dont l’amour et le courage
m’inspirent l’essentiel.
Avant-propos
Les professions liées aux soins requièrent des savoirs et des aptitudes toutes particulières. Etre soignant c’est d’abord avoir des compétences techniques et scientifiques. Il est difficilement pensable aujourd’hui d’agir en soignant hors de la maîtrise des gestes scientifiquement élaborés et expérimentés par les sciences médicales. Même si les sciences de la vie en général, et les sciences médicales en particulier, ont un objet qui se dérobe constamment au regard ; en matière de soins, les doses sont calculées, les mesures sont précises, les conséquences sont prévisibles. Cet objet a été difficilement cerné au cours de l’histoire et ce n’est que depuis très récemment que la biologie s’intéresse aux organismes vivants plutôt qu’à la vie elle-même. De même et sans doute plus tardivement encore, les sciences médicales, redevables de la biologie en un premier temps, s’intéressent d’abord à la santé elle-même et s’intéressent ensuite progressivement à la normalité, à la santé des individus, puis à celle des populations. Quelques révolutions historiques et scientifiques ont été nécessaires pour produire ces mutations. Elles sont d’ailleurs encore en cours aujourd’hui et se manifestent en outre dans les nouvelles préoccupations environnementales.
On comprend en effet de mieux en mieux que les sciences de la santé ont une dimension fondamentalement « humaine » en ce qu’il est impossible de parler de « santé » en dehors du contexte élargie de la biologie aux sciences humaines, de la médecine clinique à la culture générale. Le métier de soignant ne requiert donc pas seulement des compétences techniques, il requiert aussi une véritable philosophie à partir de laquelle il peut s’exercer dans la compréhension et la conscience des enjeux qui lui sont liés.
Les programmes de sciences humaines et sociales de la première année du premier cycle des études médicales (SHS/ PCEM-1) et les épreuves de culture générale (CG) d’entrée en Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), sont des manifestations institutionnelles de cette prise de conscience. Bon nombre de candidats aux Universités de médecine ou aux Instituts de Formations en Soins Infirmiers ne voient dans ces épreuves qu’une manière d’exercer une sélection arbitraire. Contrairement aux QCM de biologie ou d’anatomie, une dissertation de science humaine ou de culture générale offre apparemment une part supérieure d’aléatoire. Avec un coefficient de 20%, la sélection des meilleurs sur une base aussi floue n’en paraît que plus injuste, voire, scandaleuse. D’excellents scientifiques risquent de se voir refuser l’accès aux études.
Parmi les candidats aux épreuves, tous ne sont pas forcément aptes à exercer la profession à laquelle ils se destinent. Parfois, ils l’idéalisent ; parfois, ils en sous-estiment les difficultés. Souvent, ils se relèvent trop tard de leurs illusions et sont contraints d’exercer un métier certes passionnant par ailleurs, mais décevant ou insatisfaisant pour eux. Les conséquences sur leur propre vie sont importantes, parfois dramatiques. Les conséquences sur la profession et sur la société le sont tout autant : démotivés, ils exercent sans passion, ternissent l’image de la profession en étant vénaux, arrogants, ou amers ; ils démissionnent et se réorientent ailleurs. Une nouvelle situation émerge alors : des pénuries de personnel, des Facultés de médecine et des Instituts de Formation saturés et des investissements massifs à réaliser dans l’urgence. Les conditions de travail sont encore plus difficiles pour ceux qui restent à cause des surcharges de travail et donc, plus de gens encore perdent leur motivation et quittent la profession. D’un autre côté, des étudiants aigris d’avoir échoué le concours. On entre alors dans une figure de cercle vicieux et on est tenté de parler de décadence ou, au moins, de crise du système de santé.
C’est aussi bien pour éviter de telles déconvenues que pour améliorer la qualité des soins que les autorités ont imposé dès (1991) pour les Universités de médecine et (1992) pour les IFSI des épreuves faisant appel aux connaissances générales des candidats en matière de problèmes sanitaires et sociaux, à leur compréhension de l’actualité et à leur capacité de comprendre, d’interpréter et de produire une réflexion articulée à leur égard. Les formations médicales et paramédicales sont longues et difficiles, mais les conditions de travail ne sont pas forcément plus faciles par la suite. L’appât du gain ou la menace du chômage ne suffisent pas. Pour supporter les contraintes de ces professions, il faut une bonne détermination. Pour s’y maintenir sa vie durant, on pourrait même dire qu’il faut une véritable « vocation ».
Cependant, avec la sécularisation de la société contemporaine, avec un État et des institutions laïques, dans un monde capitaliste et individualisé ; il est irréaliste d’exiger des gens cette « vocation » pourtant nécessaire. Par ailleurs, il semble bien que les motivations salariales soient aussi très insuffisantes pour garantir la persévérance des soignants. Les médecins généralistes et spécialistes de même que les infirmiers ont des raisons légitimes d’exiger une meilleure reconnaissance financière : leur formation est longue, ils ont de grandes responsabilités, leur travail est très exigent et parfois pénible. Or, les mesures qui pourraient être prises pour revaloriser les salaires ne pourraient satisfaire temporairement qu’un nombre restreint de professionnels. Par définition, la valeur du travail des médecins et des soignants est inestimable. Dans une logique de marché, leur rémunération serait nécessairement insatisfaisante.
Il ne faut pas oublier cependant que malgré toutes les difficultés qui sont inhérentes à ces professions, de nombreuses personnes persistent toujours dans l’exercice de leur métier. La plupart d’entre elles s’y épanouissent et y sont heureuses. Sans doute ont-elles des personnalités particulièrement fortes, des caractères « trempés ». Sans doutes sont-elles plus tenaces, plus opiniâtres voire, sont-ils simplement vindicatives. Ce qui semble clair cependant, c’est que leur vie n’est pas une interminable corvée, pleine d’ingratitude et de souffrance. Ce qui distingue très certainement les soignants heureux des soignants carriéristes ou démissionnaires, c’est la haute idée qu’ils ont de leur profession, la compréhension de leur rôle et de leur importance dans la société, leur conscience de la richesse et de la variété de leurs tâches et surtout l’intérêt et l’estime sans cesse renouvelés qu’ils ont pour l’être humain. En fait, il est très difficile, voire impossible de s’épanouir dans de telles professions sans s’instruire d’une certaine culture, sans développer une certaine philosophie. Cette culture, cette philosophie, reposent sur un certain nombre de principes exposés et discutés dans les chapitres qui suivent.
En partageant avec les futurs professionnels de la santé les principes fondamentaux de la philosophie du soignant, le premier objectif de cet ouvrage est d’exposer les éléments de réflexion et les principes qui permettent de réussir les épreuves d’accès aux formations m

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