Le Trésor de la beauté - L Art de corriger les difformités du visage
87 pages
Français

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Le Trésor de la beauté - L'Art de corriger les difformités du visage , livre ebook

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Description

Il semble être réservé à tout ce que l’intelligence humaine peut concevoir d’abstractions sublimes, comme Dieu, l’amour, le beau, le goût, le génie, d’être insaisissable à l’analyse et d’échapper sans cesse à la définition.Un certain nombre de philosophes ont pensé que le sentiment du beau était variable et arbitraire.Au premier abord, cette opinion paraît avoir quelque fondement. En effet, parmi les différents peuples, et souvent parmi les individus d’une même nation, on observe un désaccord notable dans l’appréciation de la nature des formes qui constituent vraiment la beauté.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346062454
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Charlemagne Ischir Defontenay
Le Trésor de la beauté
L'Art de corriger les difformités du visage
AVANT-PROPOS 1
Si l’homme est, à ses propres yeux, l’être le plus parfait que la nature ait engendré parmi tant d’autres merveilles qu’elle a semées autour de lui, il faut bien convenir que la portion la plus noble de son individu, cette face sublime et altière qui, sous des formes ravissantes, sait refléter la vie et la pensée, est, certes, ce qu’il y a de plus beau au monde.
Dans cet ensemble de choses et d’objets, dont plusieurs peuvent revêtir certaines perfections capables de flatter nos regards, est-il beauté comparable à celle du visage ? en est-il une autre qui nous procure des émotions tout à la fois aussi douces et aussi vives que celles qui nous agitent à la vue des traits charmants et des grâces vivantes d’une belle figure ? C’est que la beauté éveille dans le cœur de l’homme d’autres sentiments que ceux d’une vaine et stérile admiration ; c’est que la beauté dans un sexe est pour l’autre le stimulant du désir ; c’est que, suivant Diderot, « de la beauté naît l’admiration, et de l’admiration, l’estime, le désir de posséder et l’amour. »
L’idée de la beauté est tellement inséparable de l’idée de l’amour, que les Grecs leur avaient donné une seule et même personnification ; et la déesse, de la Beauté était aussi chez eux la mère des Amours.
Nulle part ailleurs, la beauté ne reçut des hommages aussi éclatants que chez ce peuple aimable et policé qui fut encore le plus beau de l’antiquité. Là s’élevaient de toutes parts des temples en son honneur 2 . A Sparte, à Délos et dans l’île de Ténédos étaient instituées des fêtes publiques, où l’on décernait le prix à la plus belle d’entre toutes ces admirables jeunes filles accourues pour le disputer de tous les points de la Grèce.
Sous ce beau ciel, dans ces riches et plantureuses contrées, où une nature toujours riante et sereine sollicitait les douces expansions de, l’amour, l’enthousiasme pour tous les agréments physiques qui devaient les provoquer fut même parfois poussé jusqu’au délire. « Les habitants de la ville d’Égiste en Sicile, dit Émeric David, trouvèrent un Crotoniate, nommé Philippe, si beau, qu’ils lui élevèrent un temple et établirent des sacrifices en son honneur. » Mais, par un contraste assez singulier, l’excès même de cette passion pour la beauté physique, qui la faisait honorer à l’égal des dieux dans ses plus parfaits modèles, fit aussi quelquefois des martyrs. L’histoire rapporte qu’un certain Spurina d’Athènes, pour mettre fin aux provocations que lui valait sa beauté, se balafra le visage à coups de rasoir. Un de ses compatriotes, nommé Démoclès, se donna la mort pour le même motif 3 . Il faut ajouter bien vite que ce sont là de rares exemples qui ne jettent qu’un deuil passager sur la riante histoire de la beauté, où l’on ne trouve guère d’ailleurs que les femmes, qui ont le plus à souffrir de de ce genre d’inconvénients, aient eu souvent à maudire le sort pour les avoir faites trop jolies ; et à part quelques exemples célèbres, on ne s’avance pas trop en affirmant qu’elles ne voient pas ordinairement, dans les tentatives de séduction dont elles sont l’objet, une cause suffisante de suicide.
La laideur, au reste, a fait en ce sens plus de victimes que la beauté ; et parmi les nombreux témoignages que l’on pourrait invoquer, l’histoire cite plus particulièrement un certain Brothéus, qui, se voyant laid et difforme, se tua de désespoir 4 . C’est que rien peut-être ne porte au dégoût de soi-même et à la haine pour ses semblables, comme cette répugnance perpétuelle et insurmontable qu’inspire aux autres la’ vue d’un être disgracié dont le caractère est déjà aigri de bonne heure par les sarcasmes et les plaisanteries que lui vaut sa difformité. La comparaison toujours insultante pour lui-même, qu’il fait des grâces et des agréments personnels dont la nature a doté les autres hommes, avec les formes abjectes qui le font repousser de tous à l’égal d’un lépreux, lui met vite au cœur l’envie et le désespoir.
En d’autres termes, la laideur rend méchant.
Quelques exceptions, il est vrai, contredisent heureusement ce résultat ordinaire de la laideur ; mais il suffit que la proposition soit vraie dans son acception générale, pour nous faire déplorer amèrement une cause capable d’engendrer des effets aussi désolants.
Nous faut-il en regard démontrer l’excellence de la beauté ? En vérité, c’est de tous côtés, parmi les philosophes, les poëtes, les artistes de tous les temps et de tous les pays, un concert de louanges et d’éternelle admiration.
Parmi les philosophes, c’est Socrate disant qu’il ne voyait jamais un beau jeune homme sans un profond ravissement. Écoutons ce qu’en pense Montaigne, si sceptique à tant d’égards : « La beauté tient le premier rang au commerce des hommes. Elle se présente au-devant, séduit et préoccupe notre jugement avec grande autorité et merveilleuse impression. Phryné perdait sa cause entre les mains d’un excellent avocat, si, ouvrant sa robe, elle n’eût corrompu ses juges par sa beauté 5 . »
Parmi les poëtes, en est-il un seul dont la muse n’ait retenti de chants élogieux à l’adresse des attraits de quelque bien-aimée ?
Quant aux artistes, la recherche de la beauté est le culte de toute leur vie : c’est là leur unique religion ; religion dont l’aimable divinité veut qu’on l’adore en l’étudiant, et ne donne qu’à ses plus fervents prosélytes le privilége de la reproduire avec tous ses charmes. Ce fut, sans aucun doute, cet amour des belles formes, et peut-être la possession des plus admirables modèles, qui inspirèrent aux sculpteurs grecs ces chefs-d’œuvre achevés, ces prototypes du beau, que nous prenons encore aujourd’hui comme points de comparaison dans l’appréciation relative des divers genres de beauté physique. On ne. pouvait attendre rien moins des artistes, chez un peuple où la passion du beau était si générale et si enthousiaste.
Aux yeux de tous, déjà la laideur est mauvaise et la beauté excellente. Quant à nous, nous allons plus loin et nous disons : Une laideur hideuse est nuisible en ce monde, et une certaine dose de beauté est indispensable. Cette vérité est surtout applicable à ce sexe, à qui la nature a donné la faiblesse en partage ; à la femme, qui ne peut espérer ressaisir une partie des avantages dont elle est ainsi privée, qu’en imposant au sexe plus fort le respect et l’amour pour les attraits dont elle est ornée.
Pendant le séjour que fit Desgenettes dans la ville du Caire, il fut appelé auprès d’une jeune fille de la Géorgie, qui venait de se faire avorter, Cette dernière, interrogée par le célèbre médecin sur les motifs qui l’avaient poussée à une action aussi détestable, lui fit cette réponse : « Le ciel qui t’a donné le savoir pour être utile aux hommes, nous a donné la beauté pour leur plaire. Nous essayons tout pour nous conserver cette fleur brillante de la jeunesse, car nous n’avons plus de bonheur quand elle est flétrie 6 . » Hélas ! il est donc bien vrai que la laideur est aux yeux de la femme une calamité inexorable, puisque la crainte qu’inspire ses funestes atteintes peut faire ainsi oublier à une jeune mère les droits les plus sacrés de la nature.
Nous ne voulons rien exagérer ; mais s’il faut s’en rapporter aux regrets vivaces de certaines femmes, et aux confidences pleines d’amertume des autres, toutes vous diront qu’un extérieur difforme est pour elles quelque chose d’impitoyable et de désastreux. Et comment en serait-il autrement dans une société où la beauté, presque divinisée et en dehors de toute considération de caste et d’intérêt, fait seule parvenir aux positions les plus élevées, tandis que de nobles et intelligentes créatures ne doivent journellement qu’à leur laideur une misère sans espoir et une ignominieuse dégradation ?
La

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