Médecine mentale
73 pages
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Médecine mentale , livre ebook

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Description

Parmi les sources nombreuses où le médecin puise le mobile de ses déterminations, l’étiologie tient une des premières places.Tel fut l’avis unanime de nos plus grands maîtres : Hippocrate, Fernel, Baillou, Sydenham, Stahl, Baglivi, Zimmermann, Barthez.Sans ce préliminaire, en effet, impossibilité de connaître ni le point de départ, ni la force d’impulsion, ni la modalité affective dont émanent les manifestations organiques, pouvant varier pour chaque organisme.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 9
EAN13 9782346057474
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Pierre Berthier
Médecine mentale
A Monsieur Le Docteur Girard, Médecin en chef, Directeur de l’Asile d’aliénés d’Auxerre.
 
 
 
MON CHER MAITRE,
 
 
Je profite de la première occasion qui m’est offerte, pour vous témoigner publiquement ma reconnaissance.
 
Permettez-moi, en vous dédiant ce modeste ouvrage, de vous appliquer ces paroles par lesquelles débutait le serment des disciples d’Hippocrate : « Je vénérerai comme mon père celui qui m’a enseigné la médecine ; et je répandrai le mieux possible sa doctrine et ses écrits. »
 
P. BERTHIER,
Cette Etude, qui ouvre naturellement la pathologie spéciale, se compose de cinq parties : la première résume les écueils et l’utilité de l’étiologie ; — la seconde traite des causes prédisposantes ; — la troisième des causes occasionnelles ; — la quatrième des causes spécifiques, et de la cause prochaine.
Les causes les moins connues s’appuyent sur des exemples.
Ce travail, fidèle aux lois de la méthode inductive, base de la médecine, se termine — dans le dernier chapitre — par des conséquences pratiques sur l’aliénation mentale, dont elles indiquent les moyens de limiter la fréquence, en indiquant les moyens de limiter ses principes.
 
 
Bourg, 20 novembre 1859.
PREMIÈRE PARTIE
§ I er
Parmi les sources nombreuses où le médecin puise le mobile de ses déterminations, l’étiologie tient une des premières places.
Tel fut l’avis unanime de nos plus grands maîtres : Hippocrate, Fernel, Baillou, Sydenham, Stahl, Baglivi, Zimmermann, Barthez.
Sans ce préliminaire, en effet, impossibilité de connaître ni le point de départ, ni la force d’impulsion, ni la modalité affective dont émanent les manifestations organiques, pouvant varier pour chaque organisme.
Nul praticien ne l’ignore : la constitution régnante, le génie épidémique excusent par leur origine une foule de ses revers. Il sait qu’une pneumonie mérite une attention différente, selon qu’elle est le produit ou d’une métastase, ou d’une hypostase, ou d’un embarras gastrique, ou d’un refroidissement. Pas un ne nie l’influence des antécédents de famille ; l’indication qui ressort des spasmes, selon qu’ils résultent d’état saburral, de l’éréthisme dentaire, de la présence des vers, ou bien d’une méningite. Il n’en est pas qui ne sache que deux paralysies dépendent, l’une de l’estomac, l’autre des centres nerveux ; que l’amaurose succède à une suppression des règles, aux excès vénériens, à l’éclat de la lumière....
Le vulgaire, lui-même, n’a-t-il pas l’intuition de cette grande vérité ? Quand on l’interroge sur ses précédents morbides, ne sait-il pas distinguer les malheurs accidentels de ceux qu’on lui a transmis ? S’il a des motifs de cacher une aptitude native, il se hâte de vous prévenir, en certifiant de sa santé antérieure comme de celle de ses pères. Et il s’étonne d’une santé qui lui fait souvent défaut, lorsque celle de ses parents demeure à peu près intacte. Enfin qu’une affection annuelle éclate inopinément, dans quel embarras se trouve le médecin qui en méconnait le principe ! à combien de tâtonnements est-il exposé alors avant d’avoir reconnu le milieu atmosphérique !
 
Le praticien, disons-nous, distinguera les symptômes, suivant le genre d’élément dont ils procèderont.
Un symptôme par lui-même est un mot abstrait ; mais rattaché à un autre, il se convertit en signe : le mot se concrète, prend une acception pour la phrase qu’il concourt à composer.
L’étiologie est donc partie obligée de la seméïologie.
J’en dirai autant du diagnostic, ce don, non pas d’adapter un nom technique plus ou moins approprié, mais de discerner le fond d’où la maladie découle, et les rapports qu’elle affecte avec le corps du patient ; ce qui constitue enfin son individualité. Or, deux maladies n’étant jamais identiques, et possédant toujours, comme les physionomies les plus ressemblantes, des traits distinctifs, il importe d’étudier jusqu’aux plus faibles nuances, pour acquérir au plus vite une pareille sagacité.
L’étiologie est donc nécessaire au diagnostic.
Autre utilité. Dans le monde, on juge de l’avenir d’un homme par son passé : a-t-il été bon, il doit continuer de l’être ; s’est-il mal conduit, il doit devenir vicieux. De même en médecine ; pour présager l’avenir, on s’inspire du passé ; afin d’augurer sûrement de l’avenir, on a besoin d’être instruit clairement sur le passé. Sans cette condition, tout jugement est incertain.
L’étiologie est donc nécessaire au pronostic.
La logique du traitement se déduit du mode d’emploi des connaissances dont je parle ; car, pour guérir, il faut prescrire à propos, pour prescrire à propos, connaître le mal, et pour connaître le mal, évaluer sa nature, son siège, surtout ses causes.
Donc, l’art médical est une série d’études corrélatives, dont la thérapeutique est le faîte, et l’étiologie la base.
§ 2
Si cette branche de nos connaissances a une si haute importance, pourquoi n’a-t-elle pas été cultivée avec plus de fruit ? Parce qu’elle s’est vue entravée par une multitude d’obstacles, dont les plus grands sont : l’objet, le sujet, l’homme, les systèmes.
 
1° Les causes sont essentiellement obscures, comme tous les actes vitaux.
La plupart de ceux qui s’en sont occupés ont bien essayé d’y porter le jour en les simplifiant, c’est-à-dire en assimilant leurs lois à celles de la matière. Malheureusement, la conformité n’est pas, comme l’ont indiqué Bichat, F. Bérard, Broussais ; le premier, dans son Traité sur la vie et la mort ; le second, dans son Discours du génie de la médecine ; le troisième, dans l’Examen des doctrines.
Dans le domaine physique, les causes de même ordre ont des effets analogues, immuables, inévitables. Mettez en contact une lame de cuivre et une lame de zinc unies par du drap mouillé, vous développerez toujours l’électricité. Mêlez un acide et une base, vous aurez toujours un set ; et si l’acide et la base sont les mêmes, vous obtiendrez le même sel.
Dans le domaine vital, les causes de même ordre ont des effets divers, variables, inaccessibles au calcul. L’impression la plus légère peut produire des chocs énormes et souvent fort opposés. Observez ce qui se passe au sein d’une population exposée simultanément à l’influence d’un air méphytique ? Tous ses membres en sont-ils affectés au même degré ? Des militaires bivouaquent sur un sol humide : l’un se lève avec des douleurs, l’autre avec une cécité, le troisième avec une fluxion, et d’autres ont conservé l’intégrité de la santé, Pourquoi cette immunité d’une part, cette défaveur de l’autre ? Ils se trouvaient dans des dispositions individuelles dissemblables ; leur organisme a réagi, chacun à sa façon, contre l’agression morbide, en vertu de sa spontanéité.
Or, ces qualités des causes biologiques, la spontanéité et la versatilité rendent leur appréciation fréquemment conjecturale. Chaque science ayant son genre de preuves, et celui de la nôtre étant l’induction, force nous est d’induire, plutôt que de compter ; force nous est de renoncer aux avantages des sciences positives. Malgré les railleries auxquelles cette situation nous expose, depuis Pline et Varron, de la part des beaux-esprits. La théologie, la jurisprudence, tout ce qui a l’homme pour sujet, subit cet inconvénient.
 
2° L’étiologie est pleine d’embarras pour notre entendement. Pour posséder les qualités que sa tâche exige, il faut être médecin.
Un esprit médiocre, borné dans le cercle étroit de ses idées, tombe d’erreur en erreur. Tantôt il se méprend sur le tout, tantôt sur les parties. Ici, il ne

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