Réflexions sur la philosophie du médicament et du soin
154 pages
Français

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Réflexions sur la philosophie du médicament et du soin , livre ebook

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Français

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Description

Réfléchir sur la rationalité du médicament pharmaceutique, si on le distingue en fait du remède traditionnel, est l'enjeu de cet ouvrage. Il s'agit d'étudier les différents enjeux portant sur la philosophie du médicament et du soin.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 95
EAN13 9782336275888
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Réflexions sur la philosophie du médicament et du soin

Simon Pierre Ezéchiel Mvone Ndong
Nous sommes conscients que quelques scories subsistent dans cet ouvrage. Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension.
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296541696
EAN : 9782296541696
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace AVANT-PROPOS INTRODUCTION GENERALE GENERALITES LE SUJET DE LA MEDECINE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE DU CEGARES FONDEMENT PHILOSOPHIQUE DE L’ETHIQUE DES MEDECINES TRADITIONNELLES CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
À mon sublime père et maître, Noël-Aimé NGWA NGUEMA
AVANT-PROPOS
Ce travail est une réflexion synthétique fondée sur plusieurs entretiens avec des universitaires et des praticiens des médecines moderniste et traditionnelle. C’est la trace d’un travail abattu auprès des acteurs de la santé et des universitaires de diverses disciplines des sciences humaines et sociales. Elle porte essentiellement sur la rationalité médicale et a pour finalité de comprendre l’identité du médicament en rapport avec les imaginaires.
Nous rendons compte des réflexions de nombreux spécialistes de la philosophie, de la sociologie ou de l’anthropologie de la santé qui avaient pris part aux colloques organisés par le Centre Gabonais de Recherches en Éthique et Santé (CEGARES) entre 2006 et 2007. Malheureusement pour ces éminents chercheurs, leurs discussions sont restées au niveau de l’oralité lorsqu’ils n’ont pas publié leur texte ailleurs. Nous leur rendons témoignage en faisant vivre nos discussions, mais nous ne pouvons pas les citer dans la mesure où nous n’avons aucune trace écrite de leurs travaux.
Nous sommes tellement maladroits qu’un spécialiste intelligent risquerait de nous blâmer pour lui avoir attribué une réflexion tellement absurde qu’il nous prendra pour un aventurier. Nous ne voulons faire injure à personne, mais nous tenons néanmoins à rendre compte de ce dont on a parlé. Nous assumons donc la paternité de nos analyses tout en les remerciant.
Ce texte devrait donc porter le titre suivant : Souvenirs et enjeux des réflexions portant sur l’éthique et la santé : les rencontres du CEGARES. Ce travail intègre une question plus globale, laquelle détermine notre engagement scientifique. Il s’agit de répondre à la question suivante : « La médecine traditionnelle africaine peut-elle se nourrir de l’apport de la rationalité occidentale pour s’adapter aux conditions d’existence actuelles et fournir aux peuples autochtones la base d’une politique de la santé en phase avec leur environnement et leur vision originelle du monde ? » . Cette question trouve sa pertinence dans la spécificité des systèmes de santé africains. Ceux-ci tiennent compte du contexte socioculturel dans lequel la médecine se développe et invitent les États à promouvoir la diversité culturelle. Le travail des chercheurs, en Afrique, participerait du développement des connaissances devant permettre d’éviter que ne s’impose une forme standardisée de médecine au mépris des autres. La recherche doit, au contraire, encourager le libre développement de toutes les formes de médecines distinctes et originales. Cette perspective se justifie par l’importance du multiculturalisme qu’on observe dans la société africaine.
Il est évident que la médecine moderniste et expansionniste occidentale ne peut avoir un développement heureux en Afrique si ses praticiens ne font aucun effort pour maîtriser les cultures autochtones. Cette conviction profonde trouve ses fondements dans la recherche anthropologique. À cet effet, Claudine Brelet attire notre attention en ces termes :

C’est de la conception, weltanschauung , qu’une population se fait de l’univers et de la place qu’elle y occupe, et donc de la relation qu’elle entretient avec son système thérapeutique, la valeur qu’elle accorde à la maladie et à la souffrance, la traduction qu’elle donne de leurs symptômes, la conception qu’elle se fait de la mort et la fonction qu’elle attribue au thérapeute 1 .
Le problème de la société moderne, c’est qu’elle n’est pas monoculturale, mais multiculturelle : dans chaque pays d’Afrique, on note la coexistence dans le même système de santé, de deux rationalités médicales. D’une façon caricaturale, nous avons une médecine occidentale pratiquée dans les hôpitaux. Mais elle présente, en elle-même, plusieurs modalités de gestion selon qu’elle observe une tradition administrative coloniale ou qu’elle repose sur des exigences religieuses.
En guise d’exemple, on note qu’il y a des différences notables entre l’hôpital administratif de Lambaréné et l’hôpital du docteur Albert Schweitzer. Bien qu’il s’agisse de la médecine occidentale, les modalités d’exercice dépendent de la conception philosophique des gestionnaires des structures hospitalières. En observant l’architecture hospitalière, on peut dire quelque chose sur ce que pensent les médecins à propos des personnes à accueillir.
Dans le cas de Lambaréné, l’Hôpital Albert Schweitzer de par ses structures montre qu’elle n’était pas faite pour accueillir une certaine élite coloniale. Le personnel de l’Hôpital Albert Schweitzer était proche des patients qu’il venait accueillir depuis le débarcadère. Ce qui n’était pas le cas de l’Hôpital administratif de Lambaréné.
Pourtant, tous les médecins occidentaux de Lambaréné avaient conscience de répondre de la même rationalité médicale occidentale. Il s’agit d’une médecine qui ne s’embarrasse point de la culture africaine ; elle fonctionne selon les exigences de la modernité, de la physique et de la biologie. La rationalité qui la caractérise est technico-scientifique et se détermine par une démarche analytique.
En médecine occidentale, le travail du médecin consiste à ramener le compliqué à ses éléments les plus simples. D’où l’utilisation d’un matériel technique hautement sophistiqué qui implique une technicisation du geste thérapeutique. Ici, tout problème médical se réduit à la simplicité d’un problème technique et correspond à une solution technique.
Dès qu’une maladie est identifiée, on parle d’une intervention chirurgicale, de la prise d’un médicament ou de la pose d’une prothèse. Le fait est que cette médecine répond aux attentes de l’homme de la société moderne.
On a aussi la médecine traditionnelle dont l’efficacité thérapeutique ne relève pas du langage d’un technicien soucieux d’optimiser le rapport moyens-fin à partir d’un dispositif soignant. Elle n’est pas une médecine de la quantité (logique du principe d’identité et du principe de non-contradiction), elle est plutôt une médecine de la qualité (pensée analogique).
En faisant intervenir les philosophes comme Jean-Jacques Wunenburger, Dominique Folscheid, Jean-Philippe Pierron à côté des tradithérapeutes africains, ce travail rend compte des orientations d’une philosophie pratique. Nous avons le regret de ne pas trouver leur texte, mais chacun reconnaitra sa contribution dans ce dialogue pensant auquel il est convié.
Dans ce texte, la méthode consiste à mettre le philosophe est dans la rue, afin qu’il ne s’enferme pas dans sa tour d’ivoire. Cette réflexion autour de la philosophie du médicament ou du remède adopte une tournure anthropologique, et même sociologique, sans cesser de respecter le caractère spéculatif qui fait la spécificité de la réflexion philosophique.
INTRODUCTION GENERALE
L’ancrage épistémologique de la présente étude qui porte surtout sur le médicament en tant qu’objet anthropologique s’enracine dans une tradition philosophique initiée par le professeur François Dagognet, philosophe et médecin comme l’était Albert Schweitzer. Il est question d’une pratique de la philosophie critique en tant qu’elle est « une cartographie soucieuse de faire l’inventaire des grands territoires de l’activité humaine » 2 dans le domaine de la santé. Il est donc normal qu’un individu qui, comme Pythagore, fait profession de rechercher la science, interroge particulièrement le champ de la santé dans sa propre société.
La question que nous posons est fondamentale dans la perspective d

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