Traité pratique de la folie névropathique - Vulgo hystérique
104 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Traité pratique de la folie névropathique - Vulgo hystérique , livre ebook

104 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Chez les malades de cette catégorie, les deux ordres d’accidents névropathiques ae rencontrent toujours, non pas simultanément, mais isolés, séparés les uns des autres par des laps de temps plus ou moins longs. Quant aux liens qui placent sous la même dépendance pathologique ces deux ordres de phénomènes, ils ne sont pas même soupçonnés des malades eux-mêmes, non plus que des personnes qui leur ont donné les premiers soins. Tel est le caractère propre de cette classe de folies hystériques.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346065769
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jacques-Joseph Moreau
Traité pratique de la folie névropathique
Vulgo hystérique
AVANT-PROPOS
Nous n’avons point l’intention de retracer, même très-sommairement, dans ces préliminaires, les phases diverses par lesquelles ont passé les études psychiatriques.
Cependant, dans un travail de la nature de celui qui nous livrons aujourd’hui au public, il n’est pas inopportun, sans rappeler celles de ces phases que l’école positiviste appellerait périodes théologique et métaphysique, de faire remarquer que depuis plus d’un demi-siècle, la science des maladies mentales a revêtu peu à peu son véritable caractère, que, sa nature réelle dégagée des ombres dont les sectateurs de toutes les religions et de toute s les philosophies l’avaient enveloppée, s’est affirmée dans toute sa sincérité, est devenue enfin la science de l’organisme malade, et en particulier de l’appareil d’organes chargé de l’innervation.
Ce n’est pas qu’encore aujourd’hui il ne se rencontre quelques rares représentants des périodes théologique et métaphysique. Ne voyons-nous pas, tous les jours, des hommes d’un talent incontestable, mais complétement étrangers à nos éludes, dépourvus de toutes notions scientifiques spéciales et de lumières propres à les diriger dans leurs appréciations, intervenir dans nos discussions, formuler des jugements, rendre des arrêts, et enfin, comme jadis les prêtres contre les schismatiques ou les hérésiarques, faire appel contre les médecins aliénistes aux pouvoirs constitués.
Quoi qu’il en soit, l’impulsion est donnée, et la psychiâtrie, naguère encore si en arrière des autres branches de la science médicale, débarrassée des obstacles qui l’entravaient dans sa marche, progressera de plus en plus rapidement vers le but qu’elle se propose.
Il est une époque de la vie scientifique où l’on aime à revenir sur le passé, à remuer les idées qui vous ont préoccupé au début. Or, à partir du moment où nous avons pu avoir sur les maladies mentales une opinion fondée sur nos propres observations, nous avons défendu cette idée que, quelle que fût l’extrême variété des symptômes psychiques du délire, quelle qu’en fût la cause, éloignée ou prochaine, c’était en définitive à une lésion organique, sinon toujours appréciable à nos moyens d’investigation, du moins toujours certaine, indéniable, nécessaire, qu’il fallait en arriver.
Dans la thèse que nous soutînmes devant la Faculté, en 1830, nous nous attachâmes à démontrer que nulle différence essentielle n’existait, au triple point de vue des causes, des symptômes et du traitement, entre la folie et toute autre affection de l’organisme.
Ce travail — qu’on veuille bien nous permettre d’en faire l’observation — avait, malgré son peu de valeur, en dehors de l’idée qui l’avait inspiré, une portée qui ne pouvait échapper au plus puissant adversaire des doctrines somatiques, à l’auteur du « Traitement moral de la folie »,. qui en fit l’objet de ses attaques. On n’a pas oublié l’immense retentissement qu’eut le livre de Leuret : peu d’auteurs, si l’on excepte l’Allemand Heinroth, n’avaient affirmé plus explicitement la nature purement morale de la folie, laquelle, suivant lui, devait être considérée comme un simple fonctionnement extra-physiologique de l’esprit, une manière particulière de se tromper, une erreur un peu plus tenace, un peu plus difficile à détruire qu’une autre erreur.
Les idées de Leuret furent, pour ainsi dire, acclamées ; elles exerçaient une sorte de fascination sur les meilleurs esprits, tant elles reflétaient puissamment de vieux préjugés concernant la nature de la folie. Elles ne firent point école cependant, et leur règne fut de courte durée, heureusement pour les études psychiatriques qui se trouvaient inopinément enrayées dans la marche ascendante que leur avaient imprimée Pinel et Esquirol.
En 1845, après avoir étudié sur nous-même, pendant près de deux années, les effets physiologiques d’une substance que nous avions appris à connaître en Orient (le hachisch), il nous fut démontré que toutes les modifications intellectuelles et affectives qui s’observent dans la folie ont leur origine dans un fait psychique, toujours identique avec lui-même, et que nous avons appelé : fait primordial.
Psychologiquement, force nous était de conclure à l’unité d’une lésion organique dans la folie, et dans le but de faire partager nos convictions, nous écrivîmes notre livre «  Du hachisch et de l’aliénation mentale ».
Il n’est pas de médecin d’aliénés qui, au début de ses études, ne se soit préoccupé, tout d abord, de saisir à travers la multiplicité des phénomènes la nature de la lésion mentale constitutive du délire. Quant à nous, ce fut là notre idée dominante, l’idée qui à présidé à la plupart de nos travaux, inspiré presque toutes nos recherches.
Mais ce n’était pas en suivant la voie tracée au commencement de ce siècle, à l’aurore, pour ainsi dire, des études psychiatriques, en s’occupant à peu près exclusivement des phénomènes psychiques qui caractérisent l’aliénation mentale, en en formant des groupes ou catégories plus ou moins artificiels et arbitraires, que l’on pouvait arriver à en pénétrer la nature essentielle.
Il fallait, avant tout, remonter à leur origine, chercher à apprécier les conditions organo-pathologiques dont ils n’étaient, en réalité, qu’une simple émanation.
Les conditions d’hérédité s’offraient en première ligne : elles résument en effet toute ou presque toute la pathogénie des troubles intellectuels ; elles donnent, pour ainsi dire, la clef de tous les délires en dévoilant l’existence d’une diathèse névropathique qui forme, suivant l’expression si pittoresque de M. Marchal de Calvi,« un de ces grands courants pathologiques qui parcourent et déciment certaines familles ».
De l’étude approfondie des conditions héréditaires, de leur rôle dans la production des névroses, en général, de la folie en particulier, il résulte que cette dernière maladie, comme toute affection chronique, est bien une maladie générale, totius substantiœ, avant d’être une maladie locale, avant que la prédisposition héréditaire éveillée par une foule de causes accidentelles, physiques et morales, concentre son action sur un système d’organes dé. terminé.
Il est peu de mes travaux dans lesquels je n’aie eu l’occasion de rappeler cette vérité ; il se passe encore peu de jours que je ne constate cette disposition morbide dont la puissance d’évolution, dans certains cas, frappe d’un douloureux étonnement. Dans combien de familles ne voit-on pas l’état névropathique, tout en conservant son unité de na ture, se manifester sous mille formes variées, sous forme d’hystérie, d’épilepsie, de convulsions partielles, de chorée, de folies générales ou partielles, de lésions des centres nerveux, de la sensibilité générale, etc. 1  ?
En présence de ces grandes manifestations morbides dont l’hérédité, en les liant entre elles, ne forme qu’un bloc pathologique, que sont les causes dites occasionnelles ou déterminantes ? Rien quant à la lumière qu’elles peuvent projeter sur la nature réelle du mal, et fort peu de chose, le plus souvent, quant à la part qui leur revient dans le développement de ce même mal.« Elles appartiennent au monde extérieur, aux agents physiques, elles ne causent pas la maladie, mais elles lui sont des conditions d’origine, des occasions d’être ; tandis que la cause morbifique (cause prédisposante) réelle est intérieure et vitale ; ainsi comprise, elle peut être considérée comme génératrice des phénomènes morbides (Chauffard). »
Un médecin éminent a dit : « Nous sommes à une époque de transition sociale, et la médecine subit la loi commune : e

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents