Apocalypse du progrès
173 pages
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Apocalypse du progrès , livre ebook

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Description

D'Hiroshima aux OGM, de Tchernobyl aux fichages numériques des populations, de Fukushima au changement climatique, le Progrès nous inquiète. De l'extase progressiste de Jules Verne et de Victor Hugo, il ne nous reste rien, sinon une vague angoisse.
Le moment est de toute évidence venu de se dire que le Progrès, comme mouvement inéluctable de l'Humanité vers le Bien, qui fut peut être une religion de substitution, est devenu un rêve aujourd'hui transformé en cauchemar. Devant ...la crise de la croyance dans le Progrès, il faut s'interroger sur notre dernier grand récit. D'où nous vient cette croyance aussi inébranlable que notre foi religieuse d'antan ?
Pourquoi s'inverse-t-elle sous nos yeux ? Vers quelle catastrophe peut-elle nous conduire ? Constater la faillite du Progrès-croyance, c'est s'attaquer au mythe fondateur de la modernité, clé de la domination de l'Occident sur le reste du monde. Cet ouvrage propose une lecture nouvelle du Progrès.
L'ADN du Progrès comme la plupart des grands récits de l'Occident se trouve dans le christianisme et dans les soubresauts de la pensée chrétienne à travers les siècles depuis saint Augustin. C'est à travers cette histoire revisitée que l'auteur nous guide dans un monde « plein d'idées chrétiennes devenues folles » comme l'écrivait le grand écrivain catholique anglais G. K. Chesterton.

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2014
Nombre de lectures 9
EAN13 9782363154293
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Apocalypse du Progrès


Pierre de La Coste

2015
This book was produced using IGGY FACTORY, a simple book production tool that creates EPUB For more information, visit: www.iggybook.com
Table of Content

Préface
Introduction-Le Progrès, avec un « P » majuscule
Première partie : Génétique du Progrès
1-​L’Antiquité, ou le non-Progrès
2​-Premiers pas hors des catacombes​
3-Deux amours, deux Cités
4-Le Moyen-âge, ou le progrès en soi
5-La grande querelle de l'Occident
6-Révolutions coperniciennes
Deuxième partie :L'empire du Progrès
1-L'horloge
2-La mythologie
3-L'âge d'or
4-La terre promise
5-Le paradis terrestre​
6-Le reste du village​
Troisième partie : La rançon du Progrès
1-Le Progrès contre les femmes​
2-L'enfer comme réchauffement
3-La planète hypothéquée
4-Les vitrines du paradis
5-Les trous noirs du bonheur
6-Les vases communicants du bien et du mal​
7-Le retour du général Ludd
Quatrième partie :Les leçons du Progrès
1-Deux erreurs ont fait deux Progrès​
2-Le sens de l'Histoire est devenu historique​
3-Que reste-t-il du Progrès ?​
4-L’avenir du Progrès
Conclusion-Bon vent, Homo sapiens liber
Préface
Un spectre hante le monde, le spectre du Progrès . Pastichant sans vergogne les premiers mots du  Manifeste du Parti communiste , telle était la conclusion à laquelle nous parvenions généralement, Pierre de La Coste et moi, lorsque nous nous retrouvions vers le milieu des années quatre-vingt dans une brasserie du Palais Royal ou un café de l’Odéon, pour nous confier l’un à l’autre tout le mal que nous pensions de notre «  Brave New world  ». Cette idée de Progrès nanti d’une majuscule - la conviction que tout ce qui se rapporte à l’homme est amené à se perfectionner au cours du temps de façon nécessaire et illimitée -, ce « Progrès-croyance », comme le nomme Pierre de La Coste,  nous semblait être le cœur du problème, et pour tout dire, la vraie cause de tous les maux du siècle. C’est pourquoi, avec l’intrépidité arrogante de la jeunesse, nous nous proposions de nous y attaquer, lui en journaliste politique et en poète, moi en doctorant soucieux de faire coïncider son sujet de recherches et ses convictions philosophiques. Tous deux convaincus que, si actif soit-il encore, nous viendrions à bout de ce vieux mythe qui avait enchanté Hugo et Zola avant d’ensanglanter le monde.  Mais tous deux oublieux de sa nature profonde, et du fait qu’on ne se débarrasse pas si facilement d’un spectre : les fantômes ont la peau dure, ils sont insaisissables, et capables de se faufiler n’importe où pour en ressortir indemnes, sinon triomphants, alors qu’on les croyait anéantis. Et c’est ainsi que nous nous embarquâmes, chacun de son côté, dans l’aventure intellectuelle – sans nous douter vraiment que le spectre ne nous lâcherait plus. C’était il y a trente ans. 
 
N’ayant que cela à faire, j’ai pu avancer en besogne plus vite que Pierre de La Coste, sollicité par d’innombrables obligations professionnelles - et consacrer ma thèse de doctorat à l’invention du Progrès – assortie d’un sous-titre explicite, « Aux origines de la pensée totalitaire ». 
En reprenant la généalogie de l’idée, je tentais d’y démontrer que celle-ci est apparue simultanément en France et en Angleterre, entre la fin du XVIIe siècle et les premières décennies du siècle suivant. Et qu’elle naît alors de la combinaison des révolutions scientifiques, techniques, philosophiques, esthétiques et religieuses, qui se succèdent au cours d’un siècle qui n’est pas seulement celui de Louis XIV, mais aussi celui de Galilée, de Descartes, de Malebranche, de Fénelon et de Locke, de la Querelle des Anciens et Modernes et du « catholicisme bourgeois ». En France, l’accouchement de l’idée va s’effectuer en deux moments successifs. Celui des « Modernes », d’abord, comme Fontenelle, qui parle déjà d’un « système du Progrès » et qui tente d’en démontrer physiquement le caractère inéluctable : l’humanité, dit-il, est comme un homme qui grandit nécessairement en force et en sagesse, mais sans jamais vieillir. Le second moment est celui des « progressistes » proprement dits, comme l’abbé de Saint-Pierre, pour qui le Progrès relève de l’évidence, et qui va s’attacher, avec une imagination débridée, à en décrire toutes les conséquences : des conséquences qu’il juge si certaines qu’il les détaille sous forme de « projets », parmi lesquels le fameux « Projet de paix perpétuelle » que reprendront Leibniz, Rousseau puis Kant. Pour cet étrange ecclésiastique, entré à l’Académie française sans avoir rien écrit, qui vivait avec sa servante et se vantait de n’avoir jamais célébré aucun sacrement, le Progrès est une donnée aussi irrécusable que la chute des corps. C’est ainsi qu’il n’hésite pas à annoncer l’âge d’or où les nations d’Europe ne tarderont pas à entrer, bientôt suivies par tous les autres pays du monde. Un âge d’or où la raison remplacera pour toujours la superstition religieuse, où le commerce se substituera à la guerre, et où régneront le bonheur et la vertu. L’abbé de Saint-Pierre, le prophète du Progrès en France, est le type même du néo-pélagien subtilement décrit par Pierre de La Coste : c’est aussi l’auteur qui, à l’époque, incarne le mieux la conjonction inévitable - et désastreuse - de l’idée de Progrès et de l’utopie - c’est-à-dire, de la conviction que l’homme peut se construire un Paradis sur terre. 
En effet, lorsqu’on la rapporte à la vision historique des progressistes, l’utopie n’a plus rien d’un rêve impossible, ce qu’elle était sans doute aux yeux de son inventeur, l’humaniste anglais Tomas More. Pendant des siècles, elle ne releva que de la fantaisie ou du jeu d’esprit. Elle commença à s’en échapper au début du XVIIe siècle avec les deux « pré-progressistes » majeurs que furent Francis Bacon et Tommaso Campanella, l’un et l’autre scientifiques de haute volée, et tous deux rédacteurs d’utopies - la  Nouvelle Atlantide  et  la Cité du soleil  - qui ressemblent déjà à des projets. Un siècle plus tard, avec les progressistes du XVIIIe, la messe est dite : associée à un Progrès conçu comme certain et sans limites, l’utopie apparaît désormais comme l’aboutissement « normal » du sens de l’histoire. Elle a trouvé le vecteur qui lui permettra de se propulser dans le réel, et de le transformer. Ou plutôt, de le subvertir, en prétendant le rendre parfait.
Cette conjonction du rêve utopique et du « Progrès-croyance » constitue la matrice véritable, et commune, des grands systèmes totalitaires. Une matrice que l’on retrouve lorsque l’on procède à l’envers - non plus de la cause à l’effet, mais de l’effet à la cause - en disséquant les mécanismes internes de ces systèmes. C’est ainsi par exemple que l’on a vite fait de constater, en examinant l’utopie nationale-socialiste, la présence incontestable de thèmes relevant du progressisme le plus classique. « L’Aryen, écrit ainsi Hitler dans  Mein Kampf , est le Prométhée de l’humanité . » [1]  C’est lui qui a toujours fourni « le plan de tous les édifices du progrès humain », lui qui « a toujours allumé à nouveau ce feu qui, sous la forme de la connaissance, éclairait la nuit recouvrant les mystères obstinément muets et montrait ainsi à l’homme le chemin qu’il devait gravir pour devenir le maître des autres êtres vivants sur cette terre ». Que l’Aryen disparaisse, et le Progrès s’arrête du même coup. Quant à ce Progrès, les nazis le conçoivent comme potentiellement illimité et susceptible de mener l’homme dans une situation édénique : « Les progrès de l’humanité sont une ascension sur une échelle sans fin ; on ne s’él&#

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