Blanchot - Lao Tseu
226 pages
Français

Blanchot - Lao Tseu , livre ebook

-

226 pages
Français

Description

Lao Tseu, Blanchot et Merleau-Ponty proposent une lecture singulière de l'acte de nomination. Si, pour Merleau-Ponty, la langue fabrique du sens, pour Lao Tseu, elle va au-delà des significations que les mots portent pour s'abîmer dans l'impossibilité d'affirmer. Et c'est à travers les méandres du langage que Blanchot rencontre Lao Tseu. Ce dialogue hors du temps questionne le langage comme parole plurielle. L'intention de cet ouvrage est de proposer des pistes jamais entrevues entre la philosophie du Tao et l'acte de nomination de la tradition occidentale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mars 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782140115783
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eidos
Philosophie
Série Collection
I-Ning YANG
Blanchot – Lao Tseu L’acte de nomination
Préface d’Alain Milon
Blanchot - Lao Tseu L’acte de nomination
ème Ce livrlie est le 131 vre de la
dirigée par François Soulages & Michel Costantini Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Brésil(Biagio D’Angelo, Univ. de Brasilia),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chile, Santiago),Corée du Sud(Hyeonsuk Kim, Chung-ang University, Séoul),Espagne(Pedro SanGnés, Univ. Granada), France(François Soulages,Univ. Paris 8),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya,Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ.Pázmány Péter, Egyetem),Malte(Richard Spiteri, Univ. de La Valette) rie PHILOSOPHIE 11 Michel Gironde (dir.),Les mémoires de la violence 12 Michel Gironde(dir.),Méditerranée & exil. Aujourd’hui49 Dominique Chateau,Théorie de la fiction. Mondes possibles et logique narrative60 François Soulages&Aniko Adam (dir.),Les frontièresdes rêves 62Michel Godefroy,Chirurgie esthétique& frontières de l’identité 63Thierry Tremblay,Frontières du sujet.Une esthétique dudéclin 64 Stéphane Kalla Karim,Les frontières du corps & de l'espace. Newton 66Vladimir Mitz,La transgression desfrontières du corps. La chirurgie esthétique 67 Bernard Salignon,Frontières duréel où l’espace espace68 DominiqueChateau,L’art dufragment. Frontières apparentes & frontières souterraines69 PierreKœst,Aux frontières de l’Humain.Essai sur le transhumanisme 71 Gabriel Baudrand,Mathématiques & frontières 73Philippe Boisnard,Frontières du visage (analogique-numérique) 74 Aniko Adam, Aniko Radvanszky & FrançoisSoulages (dir.),L'homme qui rêve 77 Alain Milon & Shu-LingTsai,Figures de l’homme. Au croisementdes différences81 François Soulages (dir.),Lesfrontières des langues 101 FrançoisSoulages (dir.),La crise du visage 129 LeonFahri Neto,Masse & multitude. À partir de Freud, Canetti & Spinoza 131 I-ning Yang,Blanchot-Lao Tseu : l’acte de nominationrie LITTÉRATURE 46 Michel Costantini (dir.),Sémiotique desfrontières, art & littérature 70 AnikoAdam,Du vague des frontières. Espaces, littératures & langues76 François Soulages (dir.),Malraux,le passeur de frontières93 François Soulages (dir.),Le flou & la littérature96 Richard Spiteri,Benjamin Péret. Travail en chantier 109 Edmond Nogacki,Plasticité delapoésie de René Char 117 Vincent Metzger,Henri Michaux. Fiction & diction119 Biagio D’Angelo,Espace.Topographies imaginaires.Écrits parisiens 2017-8,1120 Biagio D’Angelo & François Soulages (codir.),Temps. Photographie &littérature.Écrits parisiens 2017-8, 2121 Biagio D’Angelo,Espace-Temps.Proust & les créationscontemporaines.Écrits parisiens 2017-8, 3 Série ARTISTE17 Manuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théoriesdu langage 44 Bertrand Naivin,RoyLichtenstein, De latête moderne au profilFacebook 50 Marc Giloux,Anon. Le sujet improbable, notations, etc. 52 Alain Snyers,Le récit d’uneœuvre 1975-2015 104Raphaël Yung Mariano,Scènes de la vie familiale. IngmarBergman 106 François Py (dir.),De l’art cinétique à l’art numérique. Franck Popper 118 François Soulages & Sophie Armache Jamoussi,Masques & identités. Bernard Kœst 128 François Soulages (dir.),Temps & photographie. À partir deBernard KœstLes autrestitres de la CollectionEidossont donnés à la finde ce livre
I-Ning YANG
Blanchot - Lao Tseu L’actede nomination
Préface d’AlainMilon
Ouvrage publié avec le soutien de l’Université Paris Nanterre
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-16964-4 EAN : 9782343169644
Remerciements Je voudrais remercier les trois personnes les plus importantes de ma vie. Sans qu’elle m’ait dit quoi que ce soit, ma tante s’est portée garante de mon prêt étudiant, et sa ‘sœurette’, bien sûr, ma mère. Sans elles, je n’aurais pas pu venir en France faire cette thèse qui a bouleversé ma vie. Et la troisième personne dont le nom je le garde pour moi. Sans elle, je n’aurais pas pu apprendre à nager dans mon écriture. Je les aime et remercie profondément. « Là où ça sent la merde ça sent l’être. L’homme aurait très bien pu ne pas chier, ne pas ouvrir la poche anale, mais il a choisi de chier comme il aurait choisi de vivre au lieu de consentir à vivre mort. » Antonin Artaud
5
Préface Quel concours de circonstances a conduit I-Ning Yang à ce rapprochement, apparemment incongru, entre Lao Tseu, Merleau-Ponty et Blanchot ? Pourquoi mettre en correspondance un Extrême-Orient ancien et un Occident moderne sur un terrain aussi sensible et apparemment insoluble que celui de l’acte de nomination ? Pour montrer que les questions de traduction échappent à l’histoire ? Pour affirmer quel’intraduisible, pour reprendre la formule de Barbara Cassin, n’est pas ce qui n’est pas traduisible mais ce qui se (re)traduit en permanence ? Pour interroger les limites de la langue et creuser ses interstices ? Ou pour montrer tout simplement que la traduction n’est plus un moment postérieur mais antérieur à l’acte de nomination ? La traduction ne serait plus l’acte de conversion d’un mot dans une langue par un autre mot dans une autre langue. Elle ne serait pas non l’activité qui consiste « à faire croître les langues en direction de ce langage ultime » pour reprendre la formule de Blanchot. Elle serait encore moins l’idée que la traduction rendrait compte de la différence des langues. Non, cette immersion de Blanchot et de Lao Tseu dans le même interstice de la langue relève de la volonté de montrer que la traduction n’est pas le passage d’un acte de nomination à un autre acte de nomination, mais la volonté de provoquer uncourt-circuitdans la langue à l’image d’un court-circuit électrique. Le court-circuit que l’acte de traduction provoque est possible à la condition que l’écrivain l’envisage comme antérieur à son acte de nomination. Je ne traduirai
7
pas après coup ; je traduirai pour donner un sens à ma conception de la nomination, autrement dit à l’acte de nomination comme rupture de l’unité de la parole. Ne plus nommer pour confirmer l’unité de la parole par la juxtaposition d’un mot et d’un sens, mais traduire pour provoquer un souffle dans le mot, souffle qui ferait de l’acte de nomination à venir quelque chose de possible sans qu’il soit nécessaire. Traduire pour rendre possible ma nomination sans que cette nomination soit réalisable par nécessité. Cela reviendrait à toucher la poésie comme espace de possibilités de la nomination sans être sûr qu’elle ne se réalise. Et c’est bien dans cette possibilité incertaine, voire improbable, que l’acte poétique prend corps. Dans ce contexte, si l’immersion dans la langue française à partir sa culture sino-taïwanaise est un épisode intéressant pour I-Ning Yang, elle reste cependant factuelle et anecdotique. Cette immersion ne peut rendre compte des raisons singulières qui l’ont poussé à creuser cette correspondance. Comme une sorte de modulation intérieure, ce travail sur la généalogie de l’acte de nomination vient bien d’un mouvement profond qui va au-delà de la volonté de mettre en correspondance deux cultures à la manière des comparatistes. Il s’agit plutôt de prendre le parti de la langue comme Ponge pouvait prendre le parti des choses. Leparti pris des chosesserait là : dans l’acte de nomination puisque pour nommer il faut que les choses soient prises dans un processus de distinction à l’origine de leur existence. En travaillant ainsi sur ces auteurs, I-Ning Yang creuse les liens qui unissent ou désunissent l’homme à la nature. Comme une sorte de refrain, la nature est là, bien présente sous toutes ses formes. Elle aime se cacher ou être cachée comme nous invite à le penser Héraclite. Elle est à l’intérieur comme le ponctue sans cesse Merleau-Ponty dans son dialogue intime avec Cézanne. Elle est dans la possibilité d’écrire une impossibilité pour Blanchot. Et c’est en ce sens que la réflexion mise en place par I-Ning Yang est novatrice. Ce lien entre Blanchot, Merleau-Ponty et Lao Tseu n’a jamais été abordé dans l’histoire des idées. Comme une sorte d’adieu au langage, d’adieu à la langue, les propositions de cet ouvrage sont à lire comme des avertissements sur ce que nous faisons de notre langue.
8
Le double est partout parce qu’il est déjà à l’intérieur de l’unité. Et le double n’est plus à comprendre comme ce qui double l’unité, mais bien au contraire comme ce qui la rend impossible. Reste à savoir si la traduction est une duplication de la nomination (la traduction comme mise en correspondance d’un sens à un autre) ou une duplicité de la nomination qui montre que le sens est ce qui se montre tel qu’il n’est pas (la duplicité comme dissimulation). Alain Milon
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents