Comment se pose le problème métaphysique aujourd'hui ?

Giscard Kévin Dessinga

Description

Dans sa controverse avec le Cercle de Vienne, Karl Popper professe non seulement un rationalisme pluraliste, mais aussi et surtout débouche sur une véritable ontologie, la métaphysique du monde 3. L'enquête poppérienne peut susciter ainsi l'intérêt pour la métaphysique, son histoire, ses différents paradigmes, à travers trois tournants essentiels : les métaphysiques cosmocentrique antique, théocentrique chrétienne et anthropocentrique moderne. Cet ouvrage pose 4 points. A savoir que 1. La crise actuelle de la pensée est en partie liée à la crise de la métaphysique. 2. À chaque époque, la métaphysique a connu des moments de crise et de gloire. 3. C'est pendant ces crises que l'interrogation métaphysique devient une nécessité. 4. L'homme ne peut se passer de la métaphysique, au risque de tomber dans l'animalité.

Sujets

• Christianisme
• Philosophie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 04 mars 2020
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782140144424
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Giscard Kevin Dessinga

Comment se pose le problème métaphysique aujourd’hui ?

Des origines à la crise postmoderne de la pensée

POUR COMPRENDRE POUR COMPRENDRE

Pour Comprendre Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud L’objectif de cette collectionPour Comprendreest de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale. L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée. Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses. Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland. Dernières parutions Nicole PÉRUISSET-FACHE,Sacrifices humains, Une histoire de la prédation sociale, Essai anthropologique, 2019. Barthélemy KABWANA MINANI,Entrer en philosophie antique, 2019. Julien CHAVANNE,L’art comme empreinte,2019. Gilles LÉVÊQUE,A quoi sert la culture ?,2019. Damien GIMENEZ,La question de la liberté, 2018. Patrice VIVANCOS,Économie et cinéma. Leurs liaisons dangereuses décodées au fil des 26 lettres de l’alphabet, 2018. Doh Ludovic FIÉ,La pensée du beau chez Plotin. Une esthétique de la rupture, 2018. Xavier BOLOT,Les illusions d’optique, une introduction à la pensée quantique du quotidien, 2017. Otto Maria CARPEAUX.Histoire de la littérature occidentale de 1920 à 1980. Extraits,2010. Michel PERRIN,1848, Louis Blanc ou la fraternité en République. Un repère pour aujourd’hui, 2017. Elisabeth CHAMORAND,La liste noire,2017

Giscard Kevin DESSINGA

Comment se pose le problème métaphysique aujourd’hui ?

Des origines à la crise postmoderne de la pensée

Du même auteur

Dans la collectionMon Petit Éditeur La Révolution du bon sens(essai, Mon Petit Éditeur 2014) Manifeste de l’émergence africaine(essai, Mon Petit Éditeur 2016) Karl Popper ou le rationalisme pluraliste(essai, Mon Petit Éditeur 2017) Nouvelles perspectives de la démocratie en Afrique(essai, Mon Petit Éditeur 2017) Autour de l’émergence africaine(collectif – essai, Mon Petit Éditeur 2017) La responsabilité du temps perdu(essai, Mon Petit Éditeur 2018) J’enseigne, mais comprennent-ils ?(essai, Mon Petit Éditeur 2018)

Dans la CollectionConnaissances et Savoirs L’athéisme est un humanisme(essai, Connaissances et Savoirs 2019) Introduction périodique à la philosophie(essai, Connaissances et Savoirs 2020) La connaissance comme problème philosophique(essai, Connaissances et Savoirs 2020) Faillibilisme et déconstruction(essai, Connaissances et Savoirs 2020)

ChezPublibook Introduction à la philosophie contemporaine(essai, Publibook 2019) Autour de la rupture(collectif-essai, Publibook, 2019)

ChezL’Harmattan Manifeste de la renaissance africaine(essai, L’Harmattan 2013) Et si l’Afrique n’aimait pas la démocratie? (essai, L’Harmattan 2013) La fin des certitudes(essai, L’Harmattan 2015) Éloge de la dissidence(essai, L’Harmattan 2018) Penser l’humain aujourd’hui(essai, L’Harmattan 2018) Regards croisés sur la citoyenneté(avec Michel Émile Mankessi, L’Harmattan 2019) Ma passion d’Africain(essai, L’Harmattan 2020)

ChezMédiaspaul Germaine le choix de ma vie(roman, Médiaspaul 2007)

ChezEdilivre Entre la persévérance et l’abandon(roman, Edilivre 2012) Étranger parmi les siens(roman, Edilivre 2013)

© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-19640-4 EAN : 9782343196404

Introduction Comment est né et pourquoi j’ai écrit ce livre ?

Dans la controverse qui l’oppose aux plus farouches représentants duCercle de Vienne, Karl Raimund Popper, professe, au bout du compte, non seulement un rationalisme pluraliste (dans la droite ligne de Wittgenstein II, celui des RecherchesouInvestigations philosophiques), en réhabilitant la métaphysique, mais aussi et surtout - chose curieuse et étonnante - débouche sur une véritable ontologie, “la métaphysique du monde 3” (Connaissance objective:monde des objets physiques, monde de la conscience, monde des créations de l’esprit humain). La conclusion à laquelle aboutit Popper n’a cessé de susciter en moi un curieux, mais certainement légitime, intérêt pour la métaphysique, son histoire, ses différents tournants et paradigmes, en particulier.

Lentement mais sûrement s’est imposée à moi, presque de façon naturelle et spontanée, la conviction selon laquelle pour comprendre la subtilité de la position de Popper sur cette question, ainsi que les conclusions auxquelles il est arrivé, il faut se faire une idée, ne fût-ce que sommaire, de grands traits de l’épopée métaphysique. Et naturellement, c’est ce même intérêt qui m’a porté et poussé à réfléchir sur l’histoire de la métaphysique que j’ai osé ramener à trois moments essentiels : la métaphysique cosmocentrique antique, théocentrique chrétienne et anthropocentrique moderne.

Ce n’est pas tout. Pour étayer mon propos, j’ai tenté d’aller plus loin, en passant en revue, les grands systèmes ou paradigmes métaphysiques, de Parménide à Heidegger, en passant par Platon, Aristote, Plotin, Augustin, saint Thomas d’Aquin, saint Bonaventure, Duns Scot, Occam, Descartes et les cartésiens, Kant…

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Les résultats auxquels je suis parvenu sont:

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La crise actuelle de la pensée ou d’une vision globale du monde et des défis postmodernes, est en partie liée avec la crise de la métaphysique. Ả chaque époque, la métaphysique a connu des moments de crise (la crise antique de la métaphysique avec les sophistes, la crise de la métaphysique chrétienne avec Guillaume d’Occam, la crise de la métaphysique moderne avec Nietzsche, l’analyse linguistique…) C’est pendant des moments de crise et de conflits que l’interrogation métaphysique devient une nécessité impérieuse et une exigence de survie. L’homme ne peut se passer de la métaphysique, au risque de tomber dans l’animalité et de vivre dans la superficialité.

La crise actuelle, une crise de la pensée ?

Depuis la révolution de mai 1968, “ il est interdit d’interdire ”, et même bien avant, dès le début de la seconde modernité notamment - lorsque la raison devient faible, commence à douter de ses propres capacités et à remettre en cause sa capacité à proposer des solutions acceptables sur le plan de la raison aux grandes et ultimes questions de l’existence humaine -, s’est ouverte la crise de la civilisation mondiale. La chute du mur de Berlin en 1989 n’en sera que la conséquence, si pas naturelle du moins logique. Crise, cela va sans dire, morale, culturelle, politique, économique, mais d’abord et avant tout, il me semble, une crise anthropologique, une crise de la pensée et donc une crise civilisationnelle.

Les dernières décennies de l’histoire de l’humanité ont été caractérisées par une lutte sans merci pour la liberté et la démocratie et donc contre toute forme de totalitarisme et de fondamentalisme. La chute du mur de Berlin, en 1989, signe l’échec du communisme institutionnel et le triomphe de la liberté contre le paternalisme étatique. Dix ans après, soit dans les années 2000, après les attentats du 11 septembre 2001 contre les

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tours jumelles, symbole de l’orgueil et de la grandeur américains, l’invasion de l’Afghanistan, puis de l’Irak par les forces armées américaines et leurs alliés occidentaux, comme droit de réponse à la transgression du « fruit défendu », inaugure le début d’une longue et périlleuse croisade militaire, médiatique et diplomatique contre le terrorisme, réel ou présumé. L’on parlait alors, pour reprendre les paroles devenues classiques de l’ex- président américain Georg Bush Junior, de « l’axe du bien » contre « l’axe du mal ».

La droitisation et l’extrême droitisation de l’Europe en ces jours, le mouvement des “Gilets jaunes” en France, le caractère partial et indécis de l’O.N.U., l’obsession maladive du gouvernement américain sous Donald Trump contre l’Iran, la crise de la démocratie arithmétique, s’inscrivent dans cette crise généralisée.

Ce n’est pas tout. Plus près de nous encore, les années 2010 seront marquées par le ras-le-bol des « damnés de la terre ». La lutte pour la liberté et la dignité s’accompagnera de la lutte populaire contre la dictature. L’épopée la plus significative sera celle des « printemps arabes ». Les empires tunisiens, égyptiens et libyens s’écroulèrent les uns après les autres. Aujourd’hui la montée des populismes un peu partout dans le monde et la médiatisation-instrumentalisation à outrance des flux migratoires comme source de tous les maux, et ce, à des fins électoralistes ne font qu’obscurcir l’horizon d’un monde déjà à la dérive et en manque de vision fédératrice, cosmopolite et mobilisatrice.

Toutefois, au-delà de la rhétorique politique et politicienne, armes de destruction massive (Irak), protection de la population civile (Libye), droits des peuples à plus de liberté et d’autonomie (Yémen, Tunisie, Égypte), lutte contre le terrorisme (Afghanistan, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger...), aucune alternative vitale n’a été proposée. L’on semble tourner en rond. Comment expliquer une telle inertie ? N’est-ce pas là, sur le plan pratique et diplomatique, l’expression de la crise de la pensée et le manque des grands systèmes explicatifs qui orientaient jadis l’histoire et la vie des hommes ? Comment y remédier alors ? Voilà justement où se posent et s’imposent

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l’importance et la nécessité de la métaphysique et, en général, d’une réflexion philosophique qui s’impose sur les grands défis de notre temps.

Par où commencer et comment commencer ? Le commencement, on le sait, est et a toujours été problématique. « Le premier mot du livre de la Genèse qui dit le commencement,berechit (bara eloim), débute par unbeth, la deuxième lettre de l’alphabet hébreu, et non par un alpha. Le commencement est mystérieux ». Qu’est-ce qu’il y avait avant le commencement ? L’œuvre de l’Esprit ? Un vide béant ? Une issue sans issue ?

Notre but, avouons-le, - et ici justement commence le voyage -, n’est pas de reparcourir l’histoire de la métaphysique, d’un bout à l’autre, en passant en revue toutes les figures, toutes les écoles et tous les paradigmes, pour en découvrir les développements et les progrès, car dans l’exploration métaphysique, il n’y a pas toujours de continuité absolue. Ceux de la métaphysique, disons-le, tout net et en commençant, sont tous ou presque, des sentiers interrompus. En réalité, ce qui fait l’unanimité entre les penseurs et leur objectif commun, est celui de découvrir le sens dernier (ultime) des choses et leur principe explicatif et justificatif. Chaque métaphysicien, dans la grande forêt de l’Être et du Vrai, de Dieu et de la Connaissance, du Monde, de l’Ăme et de l’Homme, a toujours cherché d’initier son propre chemin et chaque chemin vaut dans la mesure où il peut faire avancer et aider à avancer dans la forêt.

Ce modeste essai se cristallisera autour de trois moments. D’abord, une série de considérations sur la métaphysique dans le but de mieux la comprendre et la cerner et surtout de saisir sa démarche interne.Ensuite, la mise en lumière des traits essentiels et distinctifs de différents moments historiques de l’histoire de la métaphysique : la métaphysique cosmocentrique de l’Antiquité, théocentrique du Moyen-âge et anthropocentrique des Temps modernes.Enfin, une relecture panoramique de certains paradigmes, à mon sens les plus significatifs, que comporte l’histoire de la métaphysique. Pour terminer, dans une

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conclusion, à la fois ouverte et programmatique, sont posées la nécessité, l’actualité et l’urgence du problème et de l’interrogation métaphysiques pour notre temps.

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