Créativité africaine et primitivisme occidental
244 pages
Français

Créativité africaine et primitivisme occidental , livre ebook

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244 pages
Français

Description

La philosophie esthétique constitue un des tournants majeurs de la philosophie du XXème siècle et du début du XXIème. Cet ouvrage propose par ce biais de fournir un choix représentatif de travaux dans le domaine de l'esthétique et de la métaphysique relatif à la créativité africaine contemporaine. Enfin, il propose de faire découvrir un certain nombre de recherches importantes pour la réflexion sur le concept essentialiste du « primitivisme occidental » pour appréhender et comprendre la beauté du « nègre ».

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Publié par
Date de parution 05 avril 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140085628
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-LucAKA-EVY
Bibliothèque africaine e duXXIsiècle
CRÉATIVITÉ AFRICAINE ET PRIMITIVISME OCCIDENTAL Philosophie esthétique
Créativité africaine et primitivisme occidental
Philosophie esthétique
© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-14268-5 EAN : 9782343142685
Jean-Luc AKA-EVY
Créativité africaine et primitivisme occidental
Philosophie esthétique
Introduction «Le monde à l’envers, tout est sens dessus dessous. Rien ne va plus, les jeux sont défaits : l’Occident fait eau de toute part et les rats 1 quittent le navire». Jean-Loup Amselle
Le Primitivisme occidental à l’épreuve de la créativité et de l’esthétique africaines Depuis l’inauguration du Musée du Quai Branly consacré 2 aux « arts premiers » par le président français Jacques Chirac, le concept du « primitivisme » a pris une nouvelle dimension dans la réception et l’analyse des œuvres artistiques, des produits culturels et esthétiques extra européens. Même la perception des formes symboliques, spirituelles et cognitives de l’Afrique postcoloniale, relève 3 encore de cette vision primitiviste occidentale . Voilà pourquoi j’ai intitulé ce livrePhilosophie et Esthétique (Primitivisme occidental et créativité africaine). Philosophie parce que le remembrement épistémologique de ce primitivisme, s’intègre parfaitement dans un travail
1  Jean-Loup Amselle,L’Occident décroché. Enquête sur les postcolonialismes, Paris, Editions Stock, 2008, p.7. 2  Bernard Dupaigne,Le scandale des arts premiers. La véritable histoire du musée du quai Branly, Paris, Mille et une nuits, 2006. Nicolas Sarkozy,Le discours de Dakar. 3  Léo Frobénius, « Contemplation » inHistoire de la Civilisation africaine, traduit par Dr. H. Back et D. Ermont, Paris, Gallimard, 1952 ? pp. 9-20
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d’élaboration dephilosophie comparée telle qu’elle s’est dégagée dans le discours de la modernité occidentale de ces 4 vingt dernières années . Dans la mesure où l’objectif principal de la philosophie comparée est de déterminer, par une contextualisation appropriée, «les différences et les convergences entre deux chemins de pensée appartenant à des horizons linguistiques, chronologiques, culturels et/ou géographiques distincts, mais présentant éventuellement des analogies frappantes ou autorisant des rapprochements de 5 significations féconds» . Il va de soi, que suivant l’écriture idéologique de l’histoire de la philosophie universitaire européenne, l’expression « philosophie comparée », concerne plus spécifiquement la comparaison injustement délibérée des philosophies issues de ce qu’il est admis 6 d’appeler l’Orient d’une part, et l’Occident de l’autre. Cette coupure proprement arbitraire sur le plan philosophique, qui relève plutôt d’une vision européocentrique de l’histoire de la 7 philosophie et d’une certaineoccidentale de philosophie 8 l’histoireest prise à défaut dans ce travail. Car comme le dit 4 (Sous la coordination scientifique de Joachim Lacrosse)Philosophie comparée. Grèce, Inde, Chine, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 2005. 5 Idem., p. 7. 6 Rémi Brague,Europe. La voie romaine, Paris, Critérion, 1993. 7  Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, François Châtelet, Alain Badiou, Réné Scherer, Jacques Rancière,Ils n’étaient pas tous d’Athènes ceux qui inventèrent la philosophie, L’appel des Philosophes de l’Université de Paris VIII en faveur des étudiants étrangers en France, Presses Universitaires de Vincennes, 1979.8  Achile Mbembe, « Le temps qui s’agite »Introduction inDe la Postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, Paris, Editions Karthala, 2000, pp. 7-40. Voir également Mèdéwalé-Kodjo-Jacob Agossou,Hegel et la philosophie africaine. Une lecture interprétative de la dialectique hégélienne,Préface de Pierre-Jean Labarrière, Paris, Editions Karthala, 2005. Jack Goody,Le Vol de l’histoire. Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde, traduit de l’anglais par Fabienne Durand-Bogaert, Paris, Gallimard, 2006. Alfred Adler,Hegel et
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Michel Foucault : «si la philosophie de l’avenir existe, elle doit naître hors d’Europe ou résulter de rencontres et 9 d’impacts entre l’Europe et la non-EuropeC’est ainsi que» . notre travail s’inscrit dans le même sillage des thèses affirmées et des thèses niéesmagistralement par élaborées Philippe Büttgen, Alain de Libera, Marwan Rashed, Irène 10 Rosier-Catach et Souleymane Bachir Diagne . Dans ce travail qui met à l’épreuve et en effet de miroir le concept de « primitivisme occidental » à l’aune de la créativité et de l’esthétique négro-africaines, a entre autres objectifs de mettre également à l’épreuve et en cause une certaine tradition philosophique et esthétique occidentale 11 dans la mise en signe de ce qu’on appelle la Modernité . Etant entendu que c’est dans laconfrontation souvent
l’Afrique. Histoire et conscience historique africaines, Paris, CNRS Editions, 2017 ; Théophile Obenga,La philosophie africaine de la période pharaonique. 2780 – 330 avant notre ère, Paris, L’Harmattan, 1990. 9 Michel Foucault,Religion and Culture, Jeremy R. Carrette (Ed.), Londres, New York, Rouledge, traduction Jean-Loup Amselle, 1999, p. 113. Voir également Paul Ricoeur, « Histoire de la philosophie et historicité » inHistoire et Vérité, Paris, Seuil, 1955, pp. 66-80. 10  A savoir : «Nous ne considérons pas que le philosophe ou le scientifique contemporain soit spécialement grec ou arabe lorsqu’il pratique sa discipline sous prétexte que celle-ci a de très lointains antécédents dans ces langues… Nous considérons donc l’idée d’une européanéité ou d’une christianité de la science et de la philosophie comme une imposture historiographique, démentie par les faits. Nous considérons en outre que ces faits démentent par eux-mêmes l’idée d’une christianité essentielle de l’Europe… »inLes Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante, Paris, Fayard, 2009, particulièrementL’introduction, pp.7-17. Souleymane Bachir Diagne, Comment philosopher en Islam ?, Paris, Philippe Rey/Jimsaan, Editions Jimsaan, 2014 ;Philosopher en Afrique, RevueCritique, Paris, Août-Septembre 2011, Tome LXVII N°771-772. 11  Jean-François Lyotard,La Condition postmoderne, Paris, Editions de Minuit, 1979 et Alain Touraine,Critique de la Modernité, Fayard, 1992.
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