De Heidegger à la vierge Marie
154 pages
Français

De Heidegger à la vierge Marie , livre ebook

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154 pages
Français

Description

L'homme vient-il de Dieu ? En répondant de manière hâtive par l'affirmative, des hommes apparemment très religieux tendent couramment à opposer l'humain au divin. En une approche purement phénoménologique, cet ouvrage découvre que l'homme vient de l'homme. L'analytique virginale permet de passer de la phénoménologie ontologique de Martin Heidegger et de sa théologie d'un verbe qui pour être poétique, fait du Dasein un être abstrait, à une phénoménologie anthropologique en conformité avec l'actualité des recherches en philosophie de la religion, et dont la portée est de voir l'homme porter le divin. Le simplement humain se substitue au surhumanisme.


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Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140133275
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

L’homme vient-il de Dieu ? En répondant de manière hâtive par l’affirmative à cette question, des hommes apparemment très religieux tendent couramment à opposer l’humain au divin. En une approche purement phénoménologique, c’est-à-dire au travers d’une méthodologie qui s’en tient à l’apparaître phénoménal de l’humain sans référer à quelque arrière-monde métaphysique, l’auteur découvre, à partir de l’analytique virginale comme méthode, qu’en ce que son origine est tautologique, l’homme vient de l’homme. L’analytique virginale permet de passer de la phénoménologie ontologique de Martin Heidegger et de sa théologie d’un verbe qui pour être poétique, fait du Dasein un être abstrait, à une phénoménologie anthropologique en conformité avec l’actualité des recherches en philosophie de la religion, et dont la portée est de voir l’homme porter le divin. Ce, en substituant, facticiellement, au surhumanisme, le simplement humain.
Séverin YAPO
DE HEIDEGGER À LA VIERGE MARIE
Une anthropologie phénoménologique
DE HE IDE GGE R À L A V IE R GE MA R IE . Une anthropologie phénoménologique
Séverin Y A PO
DE HE IDE GGE R À L A V IE R GE MA R IE . Une anthropologie phénoménologique
Du mê me auteur
Politique de la réconciliation, mars 2019. Spiritualités chrétiennes et contemporaines. Un dialogue ajourné, février 2018. Pensées pour Myriam, poésie, décembre 2017. Spiritualités antique et chrétienne en dialogue. Thomas d’Aquin, héritier spirituel d’Aristote, novembre 2013.
© L ’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’É cole-Polytechnique ; 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-18592-7 EA N : 9782343185927
INT R ODUC T ION :
QU’E ST-C E QUE L A PHÉ NOMÉ NOL OGIE DE L ’HUMA NIT É MA R IA L E ?
Ce livre constitue une propédeutique à la phénoménologie de l’humanité virginale. Relevant du champ de l’anthropologie, il a pour thè me le rapport de la v olonté, comme puissance de l’ego, à la pureté(ou virginité), et à la faute (ou défaillance) fondamentales. Selon l’opini on courante, une humanitéqui procéderait de la virginité, ou qui aurait celle-ci comme caractè re propre, semble une gageure. Prenant le contre-pied de cette maniè re de voir, pour notre part, le propos est sous-tendu par le postulat suiv ant : loin de constituer l’exception, la puretéapparaît la marque originelle et la possibilitéfondamentale de la nature humaine. Nous ne sommes pas les premiers à concevoir l’humanité comme virginité. Si en l’époque actuelle, qui emploie le mot vierge est renvoyéau domaine de la religion, en une approche davantage anthropologique, c’est pour penser le phénomè ne de la puretécomme déterminante originaire de l’esprit droit, qu’en 1950, Paul Ricœ ur, dans un texte intituléPhilosophie de la Volonté, a montréceci : la faute « ne peut ê tre pensée que comme irruption, accident, chute. Elle ne forme pas systè me avec les possibilités fondamentales contenues dans le vouloir et son involontaire » (p. 27). De son côté, la vision qui a la faute comme détermi nante fondamentale de l’humain ne manque non seulement pas de fondement philosophique, mais s’inscrit surtout dans un cadre qui, prenant en vue les affects, et étant constitutif d’une préhistoire de la pensée qui fait droit aux phénomè nes, est à la fois religieux. Elle tient son origine conceptuel le de plus loin que la philosophie ricœ urienne de la volonté. C’est Saint
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A ugustin qui, en l’an 388, dans le livre V des Confessions (cf. A . Meredith, « A ugustine and Sin », The Month 26/9-10, 1993, 367-371), formalise « le péchéoriginel ». Pour sa part, en un langage relevant moins de la science des religions que de la phénoménologie comme telle, P. Ricœ ur soutient : « L a faute est un corps étranger dans l'eidétique de l'homme. Il n'y a pas d'intelligibilitéde principe de cette défaillance, au sens où il y a une intelli gibilité mutuelle des fonctions involontaires et volontaires, au sens où leurs essences se complè tent dans l'unité humaine. L a faute est l'absurde » (idem). Dans l’ordinaire, toute conception virginale de l’humanité se poserait en dehors de l’objectivité scientifique caractéristique d’une psychologie nourrie de pragma, cette intentionnalitépratique remontant à A ristote. Pragmatique est l’intentio du sujet agissant dont la volontéserait celle de l’ego que répugnent les scrupules kantiens propres à « la belle âme ». Pour celle-là, des notions comme le péchéramè nent à l’enfance de l’humanité. Et pourtant, là mê me où semble promue une humanité fatalement pécheresse ou fautive, ou pour laquelle le mal serait tout à fait relatif, chez le mê me A ugustin, dans De natura et gratta, l’on peut lire : « A u commencement, la nature humaine fut créée innocente et sans défaut ». N’empê che ! A u X X Ie siè cle, évoquer l’humanité comme originelle pureté, semble relever d’un phénomè ne irrationnel, en tout cas, étranger à la culture ambiante, l’occidentale. Cette culture, en sa configuration moderne, est consacrée philosophiquement par le cartésianisme qui l’établi t sur la méthode issue de l’ego cogito. Or, répétitive des méditations cartésiennes, c’est « dans la crise du subjectivisme et de l’irrationalisme (fin X IX e -début X X e siè cle) » qu’« a germé» (F. L yotard, 2004, p. 3) la science du phénomè ne, la « phénoménologie » (idem).
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Comme étape préparatoire à une philosophie de l’humanité comme virginité, la présente réflexion voudrait tirer intelligence de la phénoménologie, ce courant et cette méthode philosophiques fondés en 1900 par Edmund Husserl. L a méthode connait, en gros, deux aspects. L’un est négatif. C’est la réduction ou épochè . François L yotard observe à ce propos que la « célè bre « mise entre parenthè ses » consiste d’abord à congédier une culture, une histoire, à reprendre tout savoir en remontant à un non-savoir radical » (idem). C’est « contre le psychologisme », qui prend l’opacitédes objets obstruant son esprit pour son ê tre propre, que la phénoménologie, en transcendant le monde et l’ego, combat. C’est encore « contre le pragmatisme, contre une étape de la pensée occidentale que la phénoménologie a réfléchi, s’est accotée, a combattu » (idem). Si, est transcendantale la réduction, qui consiste à suspendre la créance à l’en-soi d’un monde imposant ses scories au moi, l’autre aspect de la méthode husserlienne renvoie à la constitution transcendantale. Elle s’ébauche au travers de la reprise du savoir qui, eidétiquement, confè re la pureté du phénomè ne à l’ego et dispose le monde à cette guise. Par la transcendance déterminant sa constitution, le sujet voit son ê tre prendre forme comme monde. Conceptuellement, la constitution transcendantale où le monde et le moi se réduisent à leur eidos, non pas comme un idéal platonicien, mais un phénomè ne historique, au sens du présentiel, advient au travers de la remontée intentionnelle vers ledomaineoù sestructure, primitivement, en savirginale pureté, l’humanitédont l’intuition impulse la présente étude. L a réflexion phénoménologique relè ve d’une intentionnalitéqui constitue le monde de l’ego transcendantal en une temporalité caractéristique du présent origi naire. Celui-ci précè de et survit à tout le formalisme qui d’ordinaire bouche à l’ego tout rapport objectif à son histoire propre.
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