De la morale dans la philosophie positive - Et de l autonomie de l homme
117 pages
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De la morale dans la philosophie positive - Et de l'autonomie de l'homme , livre ebook

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Description

La théologie, fidèle à sa méthode qui consiste à réaliser partout l’absolu et à remplir de l’idée de Dieu, les fonds obscurs de l’immense inconnu qui nous environne, n’étudie pas en elle-même la constitution de l’homme ; elle lui applique seulement les conséquences de la parole révélée ; l’homme n’étant, en effet, pour elle, qu’une dépendance du verbe, elle devait tout d’abord lui infliger la loi, car toute parole implique une dogmatique, toute théorie suppose une exposition des principes qui la constituent.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 6
EAN13 9782346028658
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Eugène Bourdet
De la morale dans la philosophie positive
Et de l'autonomie de l'homme
A MONSIEUR E. LITTRÉ (DE L’INSTITUT)

Monsieur,
Vous avez consacré à la science votre honorable existence, et la science, en retour, a procuré à votre esprit des certitudes précieuses, à votre cœur des satisfactions réelles, et à votre nom une illustration légitime.
Vous avez aussi mérité ce rare reproche d’avoir pris, à l’égard d’une doctrine par vous seul bien soutenue, la position d’un disciple, quand l’opinion publique vous proclamait un maître plein d’autorité.
Souffrez donc que je vous offre ce livre où j’ai cherché à rattacher aux données fournies par la méthode philosophique que vous pratiquez, l’histoire et la valeur de la morale humaine.
Grandes sont les difficultés d’une telle entreprise, dans laquelle, les résultats positifs de l’observation faisant souvent défaut, il est nécessaire de substituer provisoirement une théorie et une hypothèse à la réalité sensible des faits, et d’adopter la démonstration inductive plus fragile que la déduction expérimentale.
Toutefois, puisque vous pensez que l’œuvre générale d’A. Comte comprend dans ses nécessités logiques et rattache à ses principes les notions morales et politiques, vous accueillerez bienveillamment, malgré son insuffisance, l’essai que j’ai l’honneur de vous soumettre.
Je suis avec respect, considération et sympathie, votre bien dévoué confrère.
Le D r . EUG. BOURDET .
PRÉFACE

*
* *
L’autonomie morale de l’homme s’appuie sur sa constitution cérébrale dont la notion relativement moderne nous est fournie par la biologie, science désormais positive.
Toutes les philosophies, c’est-à-dire toutes les généralisations systématiques des connaissances humaines reconnaissent une méthode et des procédés distincts. Ceux-ci et celle-là servent ensuite de moyen de vérification pour les diverses parties constitutives de l’œuvre d’ensemble.
La philosophie positive fut ainsi désignée par son auteur, parce qu’elle représente la collectivité positive de toutes les sciences qui y sont renfermées.
Mais chacune de ces sciences, pour obtenir son entrée dans la doctrine, avait dû préalablement fournir la preuve de sa conformité avec le type général qui relie leur diversité.
C’est avec la garantie de cette conformité que la philosophie d’Aug. Comte s’est constituée doctrinalement par la méthode qui la caractérise. Cette philosophie comprend, comme on le sait, toutes les notions physiques, historiques, biologiques et sociales qui sont le patrimoine actuel de l’humanité.
La méthode qui a permis de constituer l’œuvre, est, par excellence, la méthode objective et expérimentale, celle qui relève de l’observation personnelle et qui a pour antagoniste l’ensemble de toutes les théories à priori, de toutes les conceptions arbitraires ou imaginatives.
La pierre de touche qu’impose le positivisme aux faits particuliers ou aux notions intellectuelles qui veulent entrer dans son domaine, c’est donc de reconnaître la prépondérante autorité de l’expérience et de la logique inductive, d’entrer dans la hiérarchie des lois dont la superposition résume toute la science et toute la philosophie, enfin de contenir, en eux-mêmes, la raison de la place qu’ils prétendent occuper.
Les philosophies générales reproduisant toutes nos acquisitions se rapportent à trois chefs : 1° les doctrines théocratiques ; 2° les doctrines métaphysiques ; 3° la doctrine positive. Dans les premières, l’effort mental de l’homme est faible et incomplet, les phénomènes mal connus n’ont pas entre eux de liaison déterminée, de rapport objectif ou expérimental, et non seulement il n’y a pas de science générale, mais les sciences spéciales ne peuvent se distinguer les unes des autres, ni se constituer selon les complications progressives qui en représentent l’évolution. On y substitue subjectivement l’hypothèse ou la causalité surnaturelle à la réalité des dépendances scientifiques que les phénomènes ont entre eux. Dans les doctrines métaphysiques, les relations des faits sont expliquées par une légion de forces ontologiques, créations subjectives, toujours arbitraires, et d’ailleurs provisoires, qui se réduisent, peu à peu, comme nombre, mais qui persistent en tant que conceptions idéales, avec la prétention de suffire à la synthèse philosophique.
Dans la doctrine positive, il y a subordination hiérarchique des phénomènes ; ceux-ci se superposent régulièrement et s’unissent entre eux par des lois progressives, depuis les nombres jusqu’aux faits biologiques, depuis la physique jusqu’à la morale ; mais en même temps, il y a élimination absolue et systématique de toute conception subjective hypothétique et imaginative.
Tous ceux qui connaissent l’œuvre d’Aug. Comte acceptent comme admirable la construction philosophique qu’il a faite au profit des sciences dites exactes.
Ils trouvent très-logique cette notion des séries positives avec les généralités décroissantes, et les complexités croissantes qui font qu’on s’élève de la mathématique à l’astronomie, de l’astronomie à la physique, de la physique à la chimie, de la chimie à la biologie et à la morale, en rencontrant sur l’échelle parcourue les mêmes lois d’abord, puis d’autres lois correspondant à des phénomènes plus compliqués.
Personne avant A. Comte n’avait circonscrit dans ses limites chaque science avec ses caractères positifs, et l’ensemble de ces sciences avec les conditions de la collectivité positive.
Les phénomènes mathématiques ou astronomiques, par exemple, contiennent des lois assez exclusives et assez importantes pour qu’il y ait lieu de les grouper en deux sciences spéciales primitivement inaugurées dans l’humanité en raison de leur simplicité relative. Dans la physique et dans la chimie, on voit surgir de nouvelles lois, dérivées des conditions et modalités nouvelles sous lesquelles les faits nous apparaissent, comme celles de la pesanteur, de la chaleur, de la lumière et de l’électricité. L’importance de cette création hiérarchique qui permet de gravir d’un pied assuré chaque échelon de la science, bien fixé en-dessous, pour celui qui veut porter ses regards plus haut, est incontestable et a été unanimement comprise et acceptée.
Mais on prétend borner à ces services l’office de la philosophie positive, et quand, avec l’histoire scientifique, intellectuelle, morale et esthétique de l’humanité, constituant le point d’appui expérimental de sa conception, cette philosophie espère embrasser l’encyclopédie des intérêts humains, on l’arrête et on lui dit : « Tu n’iras pas plus loin ! » Or, sous peine de vie ou de mort, la philosophie positive doit marcher en avant, car elle n’est rien si elle n’est tout. Les doctrines théologiques qui ont trouvé très-facilement un dieu tout fait pour expliquer le monde physique et moral, se sont emparé depuis des siècles du gouvernement spirituel et temporel des sociétés, parce qu’elles ont arbitrairement pourvu à tout, par des lois non découvertes mais révélées, non expérimentales mais subjectives, non démontrées mais imposées. Toutefois, l’autorité échappe aujourd’hui aux divers sacerdoces théocratiques qui pendant que le grand spectacle de l’histoire humaine se déployait sous nos yeux, sont restés immobiles, en face de leurs nébuleuses inspirations de la première heure.
Il n’y a plus de place, maintenant, pour leurs faveurs ou pour leurs menaces, et déjà l’auxili

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