Dialectiques de l'universel

Mohamed Moulfi

Description

Le présent recueil rassemble douze textes à travers lesquels l'auteur a voulu exposer les dimensions corrélatives d'un questionnement fondamental centré sur la dialectique de l'universel. Qu'il s'agisse de questions de philosophie, de théorie politique ou encore d'épistémologie, toutes ces études autour des concepts d'Etat, de cosmopolitisme, de contemporanéité, de futur antérieur, d'égypticisme, d'identité, de culture et de civilisation convergent vers la problématisation de l'universalisme et du spécifique.

Sujets

• Philosophie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 novembre 2017
• Nombre de lectures: 11
• EAN13: 9782140050916
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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Mohamed M OULFI

DIALECTIQUES DE L’UNIVERSEL

Dialectiques de l'universel

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13421-5 EAN : 9782343134215

Mohamed M OULFI Dialectiques de l'universel

Avant-propos Le présent recueil rassemble douze textes, étendus sur une période de plus de vingt ans (1997-2016), à l'exception d'un seul, initial celui-ci, datant de 1986. Neuf sont déjà parus et deux paraîtront, l'un en anglais et l'autre en allemand, dans un autre cadre (ouvrages collectifs, encyclopédie et revues). Parmi cette série d'écrits, un seul est inédit. Pour la plupart, ces textes prolongent certaines réflexions destinées à d'autres démonstrations ; quelques autres précèdent ceux à venir. En les assemblant dans cet ordre, j'ai voulu exposer les dimensions corrélatives d'un questionnement fondamental centré sur la dialectique de l'universel. Qu'il s'agisse de question de philosophie, de théorie politique ou encore d'épistémologie, toutes ces réflexions autour des concepts d'Etat, de cosmopolitisme, de contemporanéité, de futur antérieur, d'égypticisme, d'identité, de culture et de civilisation convergent vers la problématisation de l'universalisme et du spécifique. La quête d'un sens et d'une cohérence nécessaires ne saurait bien évidemment dispenser de redites ou de raccourcis qu'on ne manquera pas de rencontrer ici ou là en raison des difficultés à éviter dans une approche nécessairement insistante et « répétitive ». De rares modifications de formes y ont été introduites. Le texte (1) qui ouvre cet ouvrage expose les contours de l'Ausgang chez Georges Labica. Cette notion constitue le lieu et le non-lieu exquis où se forme la tension paradoxale d’un mouvement de recouvrement et de complicité entre le philosophique et le politique. On le sait, de par son état,à la sortie, la philosophie se déplace et déplace des catégories

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philosophiques vers d’autres qui sont essentiellement sociales et politiques. La fonction philosophique se trouve ainsi arraisonnée dans des domaines divers de la théorie : sciences, politique, propagande ou littérature. C’est pourquoi se fait jour l'appel au « renversement de ce renversement-là ». Mais, ce redressement ne s’accomplit qu’avec la fin de la philosophie et la fin de l’Etat,i.e.la fin du « mauvais universel », non pas celui de la pensée critique par concepts et distance, laissant être et devenir « l’insurrection visible du spécifique ». Ces réflexions se poursuivent par un texte (2) relativement daté qui permet de cerner, avec une intention épistémologique, l'hypothèse de l'accommodation, démarche suggérée par la notion de futur antérieur, imposant à notre réflexion un passé aussi étendu qu'élargi, i.e. universel. Passé universel qui définit, du reste, la temporalité de notre exercice théorique et la possibilité d'y devenir un fragment qui compte, entrant dans des rapports nécessaires. C'est d'ailleurs seulement à cette condition de mise en rapport que se rendent intelligibles le mode de contact et la vocation de notre pensée : pensée du présent pour l'avenir,par l'avenir. Cette double inscription en déterminerait la spécificité. C'est ainsi qu'au regard des enjeux et de la compréhension de l'histoire des sociétés, la problématique de la spécificité nationale, examinée dans le texte (3) s'appréhende selon deux ordres : l'ordre de la contemporanéité qui en fait un mode transitoire voué à l'élever à un niveau mondial et universel, et l'ordre de l'invention d'un mode social nouveau. Marx en détermine deux registres, celui de la pédagogie de l'histoire et celui de son « mauvais côté ». Un rappel des arguments des principales doctrines en est proposé. Quant au texte (4), il s'intéresse à l’avènement de l’État moderne et démocratique dans un parcours historiquement

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différent de celui du lieu d'origine, néanmoins inscrit dans la logique d’une phénoménologie de la raison politique moderne. Cela peut concerner une situation comme celle de l'Algérie où le recouvrement de la souveraineté, tout en se déplaçant vers la lutte pour le pouvoir, « recrée » plutôt la nation, et fait de la construction de l’Etat une nécessité primordiale. L'idée se soutient du fait que toute forme d’État porte en elle l’État universel, ce qui, par un raccourci extrême, implique que l’« invention démocratique » ne pourra, tôt ou tard, qu’inspirer la configuration de tout État in nuce. Le texte (5) sur Abdelkader Djeghloul discute, entre autres éléments, le spécificisme qui veut que l’Occident a une histoire faite, tandis que le Sud a et aura une histoire à faire en partant de l’idée que notre héritage n’est précédé d’aucun testament, pour reprendre les mots de Hannah Arendt, venu d’ailleurs. D'où son exigence de construction, deBildung, à partir de soi, ce qui est lié à un intérêt appuyé pour la recherche et la connaissance du particulier. La posture est redoutable, car illusoire : mettre en place un substitut à l’universel, savoir et pratiques étrangères, pour dire vite les choses, ou à tout le moins envisager un autre statut de l’universel. Le texte (6) donne quelques repères sur les cadres historiques et conceptuels dans lesquels les technologies de la communication s’élaborent. Là il y a un intérêt certain de la philosophie et des sciences humaines pour les innovations technologiques dans la communication. À ce titre, lecyberespace constitue un objet exquis de réflexion dans la mesure où il introduit sinon des conduites nouvelles, du moins unêtre-au-mondeinédit. Une autre civilisation. Et à ce propos, le texte (7) revient sur la notion inédite de civilisation articulée à la notion d'éthique. Avec le concept d’effet réversif de l’évolution, l’anthropologie darwinienne devient une anthropologie historique

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