Eloge de l équilibre
156 pages
Français

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Eloge de l'équilibre , livre ebook

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Description

La terre et l'homme sont malades. C'est donc autour de la notion d'équilibre, trop souvent méprisée, que devront se construire des solutions raisonnables pour l'atteindre. L'équilibre n'est pas un état, c'est une conquête, une mise en harmonie de forces et d'énergies opposées, la résolution de tensions et de conflits qui sont la règle ainsi que l'on compris les premiers philosophes grecs comme les médecines orientales mentionnés dans cet ouvrage.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 147
EAN13 9782336270234
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ouverture philosophique Collection dirigée par Dominique Chateau, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

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Eloge de l'équilibre

Dominique Chateau
Philippe Granarolo
© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296099715
EAN : 9782296099715
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Préface - L’EXEMPLE GREC Avant-propos - EQUILIBRE DE L’HOMME, EQUILIBRE DE LA TERRE Première partie - LA QUÊTE DE L’OCCIDENT
A L’ÉCOLE DU FUNAMBULE LE CHEMIN DE L’ÉQUILIBRE - Jean DELORME ÉQUILIBRE ET GLOBALITÉ
Deuxième partie - LES LEÇONS DE L’ORIENT
POUR UNE MÉDECINE DE L’ÉQUILIBRE EQUILIBRE ET PREVENTION L’ÉQUILIBRE EN MÉDECINE CHINOISE TRADITIONNELLE
Préface
L’EXEMPLE GREC
Marcel CONCHE
Professeur émérite à la Sorbonne Membre correspondant de l’Académie d’Athènes

Le sage est l’homme en équilibre. Nul ne fut jamais plus équilibré que Socrate. La figure du sage s’oppose à celle du saint et à celle du héros. Le saint, qui se propose l’idéal impossible d’aimer son ennemi, se condamne à l’insatisfaction. La figure du saint est absente du monde grec. Mais la figure du héros domine la vie grecque. Certes Achille est une création d’Homère. Mais les Grecs le voyaient comme un être réel et exemplaire. Alcibiade souffleta un Athénien qui n’avait pas son Homère - comme qui dirait sa Bible. Alexandre disait qu’il s’inspirait d’Homère dans ses campagnes, mais il ajoutait beaucoup de lui-même.
Arrien discerne chez le conquérant le pothos, le désir passionné du non encore obtenu - ce qui est se vouer à un déséquilibre perpétuel. Parfois « le désir le prend », dit Arrien, et le force à aller au-delà de l’Istros, à franchir telle montagne, à courir interroger l’oracle d’Ammon, à découvrir le passage maritime de l’Indus vers la Mésopotamie, etc. Or, voilà qu’un jour, alors qu’il préparait l’expédition d’Asie, à Athènes, il rencontre Diogène qui prend le soleil et qui, devant son tonneau, lui fait pitié: « Demande-moi ce que tu veux », lui dit-il. Mais, s’étant arrêté devant lui, il lui faisait de l’ombre. Et Diogène lui dit seulement : « Rends-moi mon soleil ». Le héros rencontre le sage, qui étant équilibré, n’a besoin de rien, si ce n’est du jour, du soleil, de la vie - du simple fait de vivre.
Mais le soleil décline. Après la clarté, ce sera l’ombre. Diogène n’en sera pas moins en phase avec la nuit et les étoiles qu’avec l’éclat du jour. Etre équilibré n’est pas être immobile, puisque tout change. C’est changer en accord avec le changement des choses : dormir la nuit, non le jour, se nourrir et s’habiller selon les saisons, etc. Cela suppose que l’équilibre est déjà dans les choses mêmes. De cela, les Grecs en sont persuadés. Le soleil se lèvera demain, car le monde est en équilibre mouvant. Déjà, il n’y a pas lieu de penser que la Terre va basculer dans l’abîme, car, comme l’explique Anaximandre, se trouvant à égale distance de tous les points du Ciel (Ouranos), il n’y a aucune raison qu’elle se meuve soit vers les côtés, soit vers le haut ou le bas, c’est-à-dire qu’elle tombe (Cf. Mon Anaximandre, P.U.F, 1991, p. 212).
Platon dit la même chose : « Pour une chose qui est placée en équilibre ( isorropon ) au centre d’un contenant homogène, il n’y aura lieu, ni peu ni prou, de tomber d’aucun côté ; or une telle position est celle de la Terre » ( Phédon , 109 a). Cela suppose, ajoute Platon, que la terre est ronde, et sans doute est-elle en rotation comme sur un pivot ( Politique , 270 a). L’immobilité de la Terre est donc toute relative, elle n’exclut pas le mouvement. Mais la Terre n’est que l’un des éléments du monde. Qu’en est-il du monde dans son ensemble ? Le monde ne s’effondre pas. Il dure longtemps, même s’il doit s’effondrer un jour comme le croient les épicuriens. Pour Héraclite, il est éternel : « Ce monde, le même pour tous, aucun des dieux ni des hommes ne l’a fait, mais il a toujours été, il est et il sera, feu toujours vivant, s’allumant en mesure, s’éteignant en mesure.» (fr.30 DK). L’équilibre du monde est une conquête réitérée, due au fait que les transformations qui sont la vie du monde respectent la mesure. Le feu se change en mer puis en terre, laquelle se dissout en mer, qui s’allume en feu (fr.31). Toute transformation est compensée par la transformation inverse, de sorte qu’il n’y a pas de rupture d’équilibre dans la vie du monde (cf. mon Héraclite, P.U.F., 1986, p.291). La démesure est chose que la nature ne connaît pas. Le soleil « ne dépassera pas ses mesures» dit Héraclite (fr. 49). C’est l’homme qui, en introduisant la «démesure» ( hubris), risque de dérégler la machine du monde. Les Grecs se méfiaient des héros excessifs, même s’ils n’allaient pas jusqu’à la folie de Xerxès, qui fit battre la mer avec des verges parce qu’elle ne lui était pas favorable, et menaça le mont Athos de le briser et de le jeter dans la mer s’il opposait à son armée des rochers trop durs. Sans doute Xerxès était-il fou. Reste que l’idéal cartésien de devenir « maître et possesseur de la nature » est absolument non grec, et aux Grecs eût semblé une sorte de folie. Ils eussent vu dans les grands travaux, comme de creuser des tunnels sous les montagnes, des atteintes à l’ordre naturel.
L’homme, pour réaliser son propre équilibre, doit prendre exemple sur la nature. La nature sait unir les contraires, en tirer l’harmonie. Il faut agir de même. Hippocrate, dans Du régime, s’inspire d’Héraclite : « L’homme qui se borne à se nourrir ne peut se bien porter: il y faut aussi des exercices. Aliments et exercices ( sita kai ponoi ) ont en effet des vertus opposées, mais qui collaborent à la santé. Les exercices dépensent l’énergie disponible ; les aliments et boissons compensent les pertes. » (II, 2). L’idéal serait que la médecine soit individualisée : « S’il était possible de trouver, dans chaque cas individuel, la proportion exacte des aliments et des exercices, sans excès ni défaut, on aurait trouvé alors très exactement la santé pour tout le monde. » (II, 3). Malheureusement, ajoute Hippocrate, cela semble « impossible » à découvrir. Retenons que pour Hippocrate, la vie

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