Foucault à présent / Foucault au présent

Description

Même mort, il reste vivant ; tel serait Michel Foucault, 30 ans après. Mais n'est-ce pas le cas de tous les grands penseurs ? En tous les cas, des archives aux publications posthumes, la bibliothèque Foucault ne cesse de s'agrandir au point de donner à voir un autre Foucault. On voudrait donc mettre, ici, Foucault à l'épreuve du travail social et de l'intervention sociale. Il s'agira de montrer comment à l'intérieur du champ social, on travaille avec Foucault, on pense avec Foucault et/ou comment on pense autrement avec lui.

Sujets

• Sociologie
• Philosophie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2015
• Nombre de lectures: 15
• EAN13: 9782336387628
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 8 Mo

Extrait

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Dossier coordonné par Jean Zoungrana « Foucault à présent / Foucault au présent »

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Comité scientifique

Michel Autès (Lille), Georges Balandier (Paris), Cai Hua (Pékin), Boris Cyrulnik (La Seyne sur Mer), Christine Delory-Momberger (Paris-13), Pierre-André Dupuis (Nancy), Jean Duvignaud (1921-2007), Paul Fustier (Lyon), Remi Hess (Paris-8), Françoise Hurstel (Strasbourg), Martine Lani-Bayle (Nantes), François Laplantine (Lyon-2), Cosimo Marco Mazzoni (Sienne), Guy Ménard (Montréal), Jean Oury (1924- 2014), André Rauch (Strasbourg), Claude Rivière (Paris-V), Christoph Wulf (Berlin).

Comité de rédaction

Rédacteur en chef: Thierry Goguel d’Allondans

Secrétaire de rédaction :Michel Hugli

Directeur de publication: Xavier Pryen

Comité de rédaction :Roger Dadoun, Sylvestre Ganter (Pin Sylvestre), Jean-François Gomez, Philippe Hameau, David Le Breton, Yolande Touati, Renaud Tschudy

Collaborateurs :Yan Godart, Pascal Hintermeyer, Jocelyn Lachance, Nancy Midol

Corrections ortho- et typographiques: Isabelle Le Quinio

Photos: Pierre-Paul Harrington, Pin Silvestre

Couverture et mise en pages: L’Harmattan

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SOMMAIRE

ÉDITORIALSexe et Pouvoir. Raison et Déraison hierry Goguel d’Allondans .........................................................7

HALLUCINÉ-JE ?Se Merdre en ce Royaume. Les Pornocrates au pouvoir Roger Dadoun............................................................................11

ENTRETIEN AVEC…Pietro Sarto ....................................................19

LA CHRONIQUEde David Le Breton Être « soi »....................................................................................27

LE DOSSIER DU TRIMESTRE : « FOUCAULT À PRÉSENT / FOUCAULT AU PRÉSENT » Sous la direction de Jean Zoungrana...........................................31

D'un Foucault à l'autre : la présence d'une pensée vivante Jean Zoungrana ..........................................................................33

Le « sans domicile », ce malade construit de manière imaginaire Lionel Saporiti............................................................................39

Pratiques sociales et production de savoirs Salma Tannus MucHail & Márcio Alves da Fonseca ....................46

La « citoyenneté active » revisitée : Michel Foucault et les « Écoles de Francfort » Maurice Blanc ............................................................................52

HORS CHAMPLe corps mangeant. Pas de danse vers la désespérance ? Pierre Rosset...............................................................................59

INITIATIQUESSur la piste du marginal et de son double canin Christophe Blanchard ...................................................................69

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ÉCHO DU TERRAINLa cérémonie duRumbu hierry Goguel d’Allondans & Saïd Saïd Ali ..............................77

LU & VU........................................................................................83

RENCONTRE............................................105....................................

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Sexe et Pouvoir Raison et Déraison

Thierry Goguel d’Allondans

Le droit de cuissage ou de jambage, toléré pour des dieux, accordé à de puissants mortels, n’était-il, du moins en termes de droit coutumier, comme le pensent certains historiens, qu’un fantasme, une faribole, voire un malentendu ? Plus prosaïquement, ce « type d’usage mâle » e a-t-il été, en ce début de XXI siècle, éradiqué, une bonne foi pour toutes, de la planète Terre ? Qu’il soit permis d’en douter en constatant, ici ou là, la survivance de pratiques hors d’âge où l’homme s’érige – c’est la meilleure manière de le dire – en unique détenteur des droits usuels et des plaisirs de la chair. Certains se rassureront en regardant quelques documentaires – largement diffusés sur les réseaux sociaux ces temps – présentant des imams fort peu sexys évoquant quelque conception ridicule de la différence des sexes, telle l’explication fort docte que les hommes réfléchissent si longuement avant de parler, alors que les femmes – c’est bien connu – s’empressent de parler avant même que de penser si tant est qu’elles y parviennent ! D’autres – ou les mêmes – riront en matant (le verbe est ici peu convenable) ces « peines à jouir » de la Manif pour tous revendiquant, à corps et à cris, qu’on leur laisse – alors qu’on les leur laisse, bordel ! – leurs stéréotypes de genre ! Mais ne serait-ce pas un peu trop simpliste de penser – ce que d’aucun imagine aisément – qu’il n’y aurait, somme toute, qu’une seule sexualité « normale » (la normalité se lovant là dans la plus simplissime simplicité) et, ailleurs, toutes les perversions forcément fort éloignées – par leur complexité quasi démoniaque – du commun des mortels, genre le Rubik’s Cube version Kâmasûtra ! Nous aurions même pu, « tous

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ensemble-tous ensemble », avant quelque incident de scooter, penser avoir (enfin ?) un Président « normal », un Président incarnant donc la norme, c’est-à-dire le communément pensable et acceptable, y compris dans le domaine de l’intime ou du moins de ce qu’il en reste. Il demeurera toujours un impensé de l’articulation entre sexe et pouvoir, malgré quelques belles tentatives, de Platon à Michel Foucault en passant par Roger Dadoun. À hauteur de pouvoir, la face en pleine lumière, s’étale la part d’ombre parfaitement tolérable. Et ainsi sexe et pouvoir fonctionnent-ils comme une balance dont le fléau est l’indulgence ! Alors comment s’offusquer de ce petit troussage de jupon – frivole qui plus est – de tel grand philanthrope notoire ? Dans le troupeau d’agneaux immaculés et bêlants, on ramènera l’accorte brebis égarée, on sacrifiera le vilain bouc émissaire. Le pouvoir a-t-il un sexe ? Le pouvoir est-il « genré » ? Comment et par quoi, en ces matières, s’opère le charme ? Que leThéorèmede Pasolini séduise toute la famille, bonne y comprise, on le comprend vu sa plastique et sa présence. Mais l’engouement de quelques belles jeunes femmes, mannequins, chanteuses ou comédiennes, pour de vieux politiciens ou entrepreneurs décatis a de quoi surprendre. Et l’aspect vénal, dans bien des situations mais pas toutes, n’explique de loin pas tout ! Le sexe – si je puis me permettre de l’ainsi qualifier – comme « ressort », fonctionne-t-il de la même manière chez un homme de pouvoir ou une femme de pouvoir ? Les « couguars » seront-elles demain des prédatrices ? Par ailleurs, quelques éphèbes, pour quelque once de sagesse ou, parfois, de notoriété, n’étaient guère avares de leurs charmes, ou de leurs excès de testostérones, auprès de quelques vieux philosophes ou comédiens en vue, peut-être un peu plus hier qu’aujourd’hui, quoique... Gérontophilie quand tu nous tiens… Il semblerait donc que les « grands de ce monde » – plus 1 rarement pour l’heure les « grandes » – ne jouissent pas seulement

1. À ’ômbé é çéŝ hàuŝ é léuŝ, ŝé Éàçé éŝ çôhôéŝ ’hÉôéŝ é àgÉéŝ géçquéŝ : Aé Sçà, Dàèé Méà, Béàéé Chàç, AÉmôé Gŝçà ’Eŝàg, Hày Cô… ôu ’é çé qué quéquéŝ- uéŝ…

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de confortables dividendes, de rétro commissions, de parachutes dorés ou autres retraites chapeaux mais aussi de quelques « canapés promotionnels », hôtels ou suites « garnis », « repos du guerrier », compensations diverses en courtisanes ou courtisans « polyvalents »… Mais pour obtenir ces prébendes, qui ne regardent pas la plèbe, il faut être et rester « grand » ! Sinon c’est la folie qui déborde et envahit le champ… Au Divin marquis laissons la déraison et gardons donc pour Monsieur Duchmol la foi du charbonnier et l’orgasme béat de Bernadette Soubirou. Ceci pour dire que Michel Foucault (1926-1984), que nous revisitons ce trimestre grâce à Jean Zoungrana et ses contributeurs, n’a pas fini de nous éclairer surL’usage des plaisirsdu deuxième (titre tome de sonHistoire de la sexualité, Gallimard, 1984) et sur les liens intrinsèques avec toutes les formes de pouvoir. Il aurait sans doute bien ri en voyant, aujourd’hui, des addicts de la sexualité rejoindre les cohortes d’associations d’anonymes à visée thérapeutique. Et on imagine, dans ces cénacles forts ritualisés, quelque DSK  repentant osant : « Bonjour, je m’appelle Dominique, je suis « malade sexuel » et abstinent depuis…». Il aurait, par contre, grincé des dents en e constatant, qu’en ce début de XXI siècle, la plupart des collégiennes rêvent encore à un prince charmant, viril mais attentionné, riche et les comblant de cadeaux, avec une belle voiture et une grande maison ; les collégiens n’étant pas en reste dans leur souhait d’une fille belle, soumise et fidèle ! Alors, pour finir sur un brin de légèreté, en laissant tous les bellâtres du monde copuler joyeusement avec leurs dulcinées et être heureux en « ayant beaucoup d’enfants », qu’il soit permis de rêver un peu. Il n’est pas déplaisant – pour une fois – que Quasimodo, plus tendre et plus sexy que tous ces rejetons princiers, empruntés et prétendument charmants, soit enfin aimé en retour par la belle Esméralda qui – soit dit en passant – est née Jean-Luc et vient tout juste de terminer sa transformation. La mère de Quasimodo, pieuse catholique, a bien tiqué un peu devant le protestantisme affiché de sa bru, mais l’amour des deux tourtereaux a su l’attendrir. Comment, en effet, rester insensible à

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