Hegel et l École de Francfort
136 pages
Français

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Hegel et l'École de Francfort , livre ebook

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Description

L'École de Francfort a dû affronter les tourments et le réel apocalyptique des totalitarismes. La théorie critique foisonne de penseurs en marge de cette école (Ernst Bloch, Georg Lukács, Walter Benjamin) ou de représentants officiels (Max Horkheimer, Theodor Adorno). Leurs philosophies de l'histoire s'inscrivent dans un rapport conflictuel -dialectique vis-à-vis des Lumières, de Hegel et de Marx. Le questionnement du sens et de la fin de l'histoire en ce début du XXIe siècle prolonge cet héritage.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 66
EAN13 9782336382326
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Pierre ZIADE, Généalogie de la mondialisation, analyse de la crise identitaire actuelle, 2015.
Hamdi NABLI, Foucault et Baudrillard : la fin du pouvoir , 2015
Richard GROULX, Michel Foucault, la politique comme guerre continuée. De la guerre des races au racisme d’État , 2015.
Miklos VETÖ, De Whitehead à Marion. Éclats de philosophie contemporaine, 2015.
Auguste NSONSSISSA, Recherches philosophiques sur les théories des formes complexes , 2015.
Nikos KAZANTZAKIS, Friedrich Nietzsche et la philosophie du droit et de l’État , 2015.
Thierry HOULLE, Eau et reflets dans la philosophie de Platon , 2015.
Paul DUBOUCHET, Tout comprendre avec René Girard du moi aux grands problèmes actuels , 2015.
Jean-Claude JUGON, L’âme japonaise. Essai de psychologie analytique transculturelle, 2015.
Michel FATTAL, Existence et fatalité. Logos et technê chez Plotin , 2015.
Ivan NEYKOV, Le sens du Bien. Heidegger, interprète de Platon, 2015 .
Jacqueline MARRE, Adorno et l’Antiquité. D’Ulysse à Médée, 2015.
Arno MÜNSTER, Espérance, rêve, utopie dans la pensée d’Ernst Bloch (six conférences) , 2015.
Guy-François DELAPORTE, Seconds analytiques d’Aristote, Commentaire de Thomas d’Aquin, 2015 .
Titre

Philippe Fleury








HEGEL
ET L’ÉCOLE DE FRANCFORT
Copyright


Du même auteur

« Georg Lukács, Ernst Bloch et l’expressionnisme »,
La Pensée , n° 284, nov.-déc. 1992.
« Dialectique négative et hégélianisme »,
La Pensée , n° 293, mai-juin 1993.
« Horkheimer et la philosophie de l’histoire »,
La Pensée , n° 298, avril-mai-juin 1994.
« L’ange comme figure messianique dans la philosophie de l’histoire de Walter Benjamin »,
Archives de sciences sociales des religions , n° 78, 37 ème année, avril-juin 1992.
« Lumières et traditions,
Jürgen Habermas face à Hans-Georg Gadamer »,
Philosophie , Institut catholique de Paris, Comprendre et interpréter, éditions Beauchesne, 1993.







© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73243-5
A. Naissance de l’Ecole de Francfort
A l’origine, l’Ecole de Francfort résulte d’un décret daté du 3 février 1923, dépendant du ministère de l’Education. Elle consacre au sein de la République de Weimar la reconnaissance officielle du marxisme universitaire ainsi que de la psychanalyse. Plus précisément, le décret prévoit la fondation d’un Institut de Recherches Sociales ( Institut für Sozialforschung ) sur la proposition de Gerlach datant de 1922. L’origine précise de l’Institut prend racine dans les milieux juifs. Ainsi, Félix J.Weil 1 , docteur en sciences politiques, organisa en Thuringe en 1922 une recherche marxiste, avec comme participants Lukács, Korsch, Pollock 2 , Wittfogel 3 . Seuls les deux derniers seront à proprement parler membres de l’Ecole.
Une certaine ambiguïté plana quant à la nomination officielle de l’Ecole, qui devait s’appeler : « Institut pour le Marxisme » ou encore : « Institut Félix Weil de recherche sociale ». L’ouverture officielle n’eut lieu cependant que le 22 juin 1924. Après le décès de Kurt Albert Gerlach, en octobre 1923, Carl Grünberg assuma la direction de l’Institut jusqu’en 1930. Durant cette première période, marquée par nombre de monographies économiques, ce fut la revue Archiv qui représenta l’Ecole à laquelle se substituera la Zeitschrift en 1932.
Dès avant la seconde guerre mondiale, l’Ecole s’est fragmentée et de multiples annexes furent ouvertes. En 1931, fut ainsi créée une annexe de l’Institut à Genève 4 sur la proposition d’Albert Thomas, directeur de L’Organisation Internationale du Travail. D’autres annexes virent le jour, à Paris 5 sous la direction de Célestin Bouglé, ou à Londres 6 . Après la guerre, en 1950, l’Institut réintègre les bâtiments francfortois, dans les locaux du Kuratorium , plus précisément au sein de la Senckenberganlage . Cependant, après le retour en Allemagne, une section américaine de l’Ecole de Francfort continua à exercer aux Etats-Unis, en étant rattachée à la Columbia University 7 .
B. Orientation sociologique de l’Ecole
Les premières années furent dominées par une sociologie critique avec pour objet l’économie, alors que la Théorie critique philosophique ( Kritische Theorie) ne prendra le relais qu’avec l’arrivée, à la tête de l’Institut, de Max Horkheimer. Influencé par la social-démocratie allemande sous Weimar, Grünberg entreprit la fondation d’une Sozialwissenschaft à tendance positiviste. Notons que la sociologie allemande ne fut pas inconditionnellement d’ordre positiviste mais qu’elle s’ouvrait sur la Lebensphilosophie ou la philosophie des valeurs développées au sein des Geisteswissenschaften . On peut y reconnaître l’empreinte de Max Weber, de Georg Simmel. Et la sociologie critique reste alimentée par les œuvres de Max Scheler, Leopold von Wiese 8 , Adolph Reinach ou Wilhelm Dilthey. Felix Weil et Karl August Wittfogel accentuèrent le type économique de recherche conduit au sein de l’Institut. Henry Grossmann 9 et Friedrich Pollock complétèrent cette filiation.
Précisons que Friedrich Pollock assumera la direction de l’Ecole en compagnie de Max Horkheimer, ce qui dénote bien cette double tendance de l’Institut, à savoir de développer une Théorie critique prenant appui sur une sociologie empirique (ou économique) mais qui garde toutefois ses distances vis-à-vis du positivisme ou du néo-positivisme. Cette orientation économique va se voir tempérée au profit d’études plus directement sociologiques. Telles apparaissent les Studien über Autorität und Familie de 1936 et l’investigation menée aux Etats-Unis sur l’antisémitisme. Sont alors éditées en 1949-1950 :
I. Dynamics of Prejudice : a Psychological and Sociological Study of Veterans (Dynamique du préjugé : une étude psychologique et sociologique des anciens combattants) par Bruno Bettelheim et Morris Janowitz (1950).
II. Anti-Semitism and Emotional Disorder (Anti-sémitisme et troubles affectifs) : une interprétation psychanalytique par Nathan Ward Ackerman et Marie Jahoda (1950).
III. The Autoritarian Personality (la personnalité autoritaire) par T. W. Adorno, Else Frenhel-Brunswik, Daniel J. Levison et R. Nevitt Sanford.
IV. Prophets of Deceit (Faux prophètes) par Leo Lowenthal et Norbert Guterman (1949).
V. Rehearsal for Destruction (Avant-scène de la destruction) par Paul Massirg (1949).
Durant ces années s’opère une ouverture vers la théorie analytique. Bruno Bettelheim et Morris Janowitz, dans leur Dynamique du préjugé , relient Théorie critique et fonction sociale de l’analyse 10 . Nathan Ward Ackerman 11 (1908-1971) et Marie Jahoda mettent en relation syndromes affectifs et préjugés. Sur ce point, relevons le parallèle entre la démarche de Leo Löwenthal, celle de Walter Benjamin et celle d’Erich Fromm dans leur revalorisation du matriarcat de Johan Jakob Bachofen ; revalorisation qui fonde une critique de l’autorité patriarcale basée sur le préjugé.
Le tournant vers l’empirisme sociologique de l’Institut se voit renforcé par l’apport de Paul Lazarsfeld 12 . Sa sociographie est toutefois en marge de l’Institut puisque ses fonctions le conduiront à Princeton et à l’Université de Columbia (1939). L’Ecole de Francfort forme ainsi un confluent où vinrent se greffer les deux courants de l’économie et de l’analyse ; cette confluence n’ayant pas lieu dans les premières ann&#

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