Interpréter les théories de l interprétation
272 pages
Français

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Interpréter les théories de l'interprétation , livre ebook

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Description

Ce livre expose et discute trois positions très contrastées mais très représentatives de la diversité des théories contemporaines de l'interprétation juridique : -La jurisprudence herméneutique, inspirée directement de l'herméneutique philosophique de Hans-Georg Gadamer ; -la théorie réaliste de l'interprétation selon Michel Troper et -la théorie jusnaturaliste de l'interprétation, défendue par l'américain Michael Moore.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2005
Nombre de lectures 422
EAN13 9782336277202
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ouverture Philosophique
Collection dirigée par Dominique Château, Agnés Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Déjà parus
Jean C. BAUDET, Le signe de l’humain, 2005.
Stéphane VINOLO, René Girard : Du mimétisme à l’hominisation. « La violence différante », 2005.
Howard HAIR, Qu’est-ce que la philosophie  ?, 2005.
Sylvie MULLIE-CHATARD, De Prométhée au mythe du progrès. Mythologie de l’idéal progressiste, 2005.
Raymond PERROT, De la narrativité en peinture. Essai sur la Figuration Narrative et sur le figuration en général, 2005.
Robert PUJADE, Art et photographie : la critique et la crise, 2005.
Jean-Luc PÉRILLIÉ, Symmetria et rationalité harmonique, 2005.
Benoît AWAZI MBAMBI KUNGUA, Donation, saturation et compréhension, 2005.
Jean METAIS, Pour une poétique de la pensée : l’art du possible, 2005.
José Thomaz BRUM, Schopenhauer et Nietzsche. Vouloir-vivre et volonté de puissance , 2005.
site : www.librairieharmattan.com e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747592468
EAN : 9782747592468
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Du même auteur Introduction CHAPITRE PREMIER - Les théories de l’interprétation : interrogation, contexte et structure CHAPITRE 2 - L’interprétation entre ses conditions et ses possibilités : la théorie de l’interprétation de la « jurisprudence herméneutique » CHAPITRE 3 - La théorie réaliste de l’interprétation ou : (la crise de) l’indétermination du droit prise au sérieux CHAPITRE 4 - Antithèse. Objectivité de l’interprétation et anti-herméneutisme dans le réalisme métaphysique de Michael Moore Considérations finales Bibliographie Index onomastique
Interpréter les théories de l'interprétation

Gustavo Just
Du même auteur
Chez Renovar (Rio de Janeiro, Brésil)
Os limites da reforma constitucional, 2000.
Introduction
Les opérateurs du droit et les justiciables eux-mêmes sont familiarisés avec deux faits complémentaires. Ils savent d’abord qu’à l’occasion de toute controverse concernant l’application d’une disposition légale ou constitutionnelle nouvelle ou qui jusqu’alors était appliquée sans polémique il faudra s’attendre à une pluralité d’interprétations souvent contradictoires, proposées par la doctrine ou adoptées par les juges. Mais ils savent également que ce conflit sera tôt ou tard maîtrisé par un processus décisionnel plus ou moins concentré — une consolidation de la jurisprudence, une décision de la cour constitutionnelle — qui remplacera la multiplicité des interprétations initialement avancées (aussi variées et antagonistes soient-elles) par une seule et unique solution — contraignante, comparativement certaine et déterminée, et, si non nécessairement définitive et immune à toute critique, du moins suffisamment efficace pour affecter durablement l’acceptabilité ou la crédibilité des interprétations concurrentes, notamment doctrinales, qui aspirent éventuellement à subsister.
Les professionnels du droit sont en outre plus ou moins conscients que cette pluralité est entretenue par une autre, celle des « méthodes » ou des « techniques » interprétatives validées et déployées par leur propre communauté d’experts. Le fait que ces techniques assurent à la fois la formulation autorisée d’une variété d’interprétations rivales et leur égale et inconditionnelle prétention à la correction et à la certitude peut être pour ces professionnels une source de consternation et de perplexité, mais il est également mis au profit des fonctions qu’ils se doivent d’accomplir.
C’est précisément dans la perspective, et en connexion avec la prise de conscience, de l’intensité accrue de la pluralité des interprétations et des pratiques ou méthodes interprétatives dans l’expérience juridique contemporaine, que le thème de l’interprétation est devenu un axe central de la théorie du droit, au sein de laquelle il suscite des questionnements spécifiques tout en interférant avec des enjeux théoriques généraux et parfois interdisciplinaires. Les questionnements sur l’origine, les explications, les justifications et les effets aussi bien de la pluralité des interprétations que de sa réduction à une solution contraignante ne peuvent que répercuter sur des questions telles que l’image que les juristes se font de leur activité, le type de connaissance dont le droit peut faire l’objet, les relations entre le droit et la politique, la légitimité du pouvoir politique encadré par le droit ou exercé par son moyen etc.
Il se trouve que ces questionnements conduisent à des solutions très variées. Autrement dit, les théories élaborées pour comprendre l’interprétation et sa pluralité sont elles-mêmes très diversifiées et conflictuelles. Le fait que leur antagonisme soit parfois profond et que leur rapport réciproque soit souvent entendu en termes d’exclusion peut conduire à deux sentiments opposés, tous les deux attractifs, chacun à sa manière, mais finalement tout aussi difficiles à gérer : celui de la nécessité de disposer d’un critère objectif permettant de distinguer les théories correctes des incorrectes, ou bien celui de l’impossibilité de formuler tout jugement comparatif de leur pertinence ou de leur impertinence, en raison d’une supposée « incommensurabilité » des respectifs systèmes conceptuels.
C’est ici que s’insinue cette étude. Son mobile est constitué par la curiosité attisée par le constat de la pluralité des théories contemporaines de l’interprétation. Son intuition fondamentale estime que pour faire face à cette pluralité il faut préalablement repenser ce qui fait la diversité même des théories, et que cela peut passer par une mise en valeur de leur appartenance à un contexte historico-culturel. L’exploration de cette intuition demande une démarche spécifique, consistant à approcher les théories en les interrogeant au sujet de ce qui puisse faire ressortir d’une part leur conditionnement par ce contexte et, d’autre part, la spécificité de la perspective que chacune d’entre elles arrive à se procurer. L’ambition du présent travail est seulement d’essayer de comprendre quelque chose à la pluralité des théories de l’interprétation vues sous cet angle-là. Son objectif spécifique est de s’exercer à cette forme d’interrogation, en la déployant au sujet de trois courants théoriques dont l’analyse et la confrontation puissent être suffisamment suggestives de ce qui fait la complexité du panorama théorique contemporain.
Le genre de réflexion ainsi proposé est plutôt inhabituel. La critique des idées occupe certes aujourd’hui une place significative dans les travaux de théorie du droit, y compris dans les thèses doctorales. Mais la sensibilité aux connexions de sens entre les constructions théoriques et leur contexte historique et culturel apparaît le plus souvent dans des études d’histoire des idées juridiques, tandis que l’on prétend ici l’étendre à la critique des théories contemporaines de l’interprétation, mettant ainsi en valeur leur historicité. D’autre part, les exercices de confrontation de théories s’occupent normalement ou bien d’auteurs appartenant, par-dessus leurs différences, à une même « famille » théorique (encore que leur opposition puisse être présentée comme une scission à l’intérieur d’un courant ou d’une tradition) ; ou bien, même si c’est plus rare, d’auteurs ou de tendances antagonistes de par leur filiation théorique mais intégrés à une même culture juridique, à un même milieu de discussion. Dans le premier cas, la confrontation est favorisée par une communauté d̵

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