L ère du profit
141 pages
Français

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L'ère du profit , livre ebook

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Description

Toute culture est une tentative de juguler la violence. Prônant une liberté sans limites, faisant de l'égoïsme une vertu sociale et de la propriété privée un droit naturel inaliénable, le capitalisme libère une passion qui ne tolère pas d'obstacle et étend son emprise sur toutes choses : l'appât du gain. Dans un tel cadre, le respect pour autrui se double d'une exploitation du voisin. La radicalité de cette passion engendre une sacralisation de la violence et du terrorisme. L'avenir de l'humanité passe par une nouvelle révolution qui imposera des limites à l'accumulation de richesses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2018
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336858616
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions contemporaines Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud, Bruno Péquignot et Denis Rolland Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Dernières parutions Albert DE SURGY,Osons réinventer la démocratie. Comment rendre le pouvoir aux citoyens ?,2018. Sophia MAPPA,Le changement social. La cité grecque interpelle les politiques occidentales,2018. André CAYOL,La Terre est en surchauffe. L’impact de la mondialisation et des multinationales sur notre planète, 2018. Philippe MOSSE,Une économie politique de l’hôpital – contre Procuste –,2018. Jacques ARON,Mythologies et réalités juives au commencement de l’Europe moderne,Huguenots et Juifs ou l’illusion rétrospective,2018. Jean-Paul GUICHARD,L’affirmation de l’Europe byzantine (1796-1914), 2018. Richard TRAPITZINE,Pour un urbanisme humaniste, Réalités d’hier, utopie d’aujourd’hui, réalité de demain ?,2018. Thierry ALLAIN, Frank CLAUSTRAT, Françoise PELLICER et Jean-François THOMAS (dir.E)n,tre paysage et territoire. Représentations del’espace et manifestations du pouvoir, 2018. Gilbert PILOT et Réjean COTE,Pacte socio-économique entre le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec et le peuple innu,2018. Lukas STELLA,Intoxication mentale, Représentation, confusion, aliénation et servitude,2018. Jean-Luc TINLAND,Violence : non. Les démocraties à l’épreuve de la liberté,2018. Myriam DESLANDES,Démocratie locale 2.0, 2018. Nicolas MENSCH,La Rhodiacéta de Besançon. Paroles ouvrières,2018. Rodolphe SOLBIAC (dir.),Pensée, pratiques et poétiques postcoloniales contemporaines, Monde atlantique et océan Indien, 2018. Jean-Paul GUICHARD,L’émergence de l’Empire russe. L’Europe byzantine jusqu’à Catherine II, 2018.
Jean-Paul Sauzet L’ère du profit ou la faillite de l’esprit
Du même auteur La personne en fin de vie L’Harmattan, 2006 Marché de dupes L’Harmattan, 2004 Les Naufragés de l’Esprit, Ouvrage collectif, Seuil, 1996 Renouveau charismatique, les catholiques du New Age Editions Golias, 1994 La jeunesse de Dieu Editions Nouvelle Cité, 1989 © L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr EAN Epub : 978-2-336-85861-6
M es remerciements à tous celles et ceux qui m’ont a ccompagné dans ma réflexion et mes recherches. A Pascale qui m’a donné confiance, A Priscille qui m’a invité à la rigueur, A Daniel qui posait les bonnes questions, A Brigitte et Jean-Claude qui m’ont confirmé, A Jean-Bernard Paturet, professeur de philosophie à l’université de M ontpellier, qui m’a donné le courage de penser, A Jean-Daniel Coste, professeur de psychanalyse à l ’université de M ontpellier, qui m’a appris à écouter, A Olivier Darnaud, professeur d’histoire, qui m’a conseillé.
A Pascale A mes enfants : Marie Clément Timothée Priscille Jean
« Etre radical, c’est prendre les choses à la racine. »
Marx
Introduction
« Ce que je constate, ce sont les ravages actuels ; c’est la disparition effraxante des espèces vivantes, qu’elles soient végétales ou animales ; et le fait que du fait même de sa densité actuelle, l’espèce humaine vit sous une sorte de régime d’empoisonnement interne – si je puis dire – et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon eXistence. Ce n’est pas un monde que j’aime. » Claude-Lévi Strauss
Nous assistons depuis une quarantaine d’années à la disparition du monde paxsan et parallèlement à la consolidation de la mondialisation libérale. N’x aurait-il pas un lien entre ces deuX phénomènes ? Lien suffisamment profond pour échapper à notre regard ? La paxsannerie fut un élément déterminant du néolithique qui fut une révolution culturelle : l’espèce humaine passait d’une économie de prédation (les chasseurs – cueilleurs) à une économ ie de production (agriculture et élevage). Une autre manière d’être au monde se confirmait avec le développement des techniques, des villes et des croxances : l’homme fabriquait et pensait ses conditions de vie. Ainsi le néolithique fut bien plus qu’une culture, il fut la matrice des cultures trad itionnelles et religieuses :une ère culturelle. L’ampleur que prend le capitalisme à travers la mondialisation libérale nous invite à penser que nous sommes entrés dans une nouvelle étape de l’histoire humaine. Dans cette perspective, le capitalisme serait une révolution anthropologique, au même titre que le néolithique. En effet, au cours de son histoire, le capitalisme se révèle être plus qu’un simple txpe d’économie parmi d’autres. Il est communément défini comme une économie fondée sur la liberté d’entreprendre, d’autant plus séduisante qu’elle est spontanément comparée à celles, planifiées, des régimes communistes disparus. En deçà de cette conception élogieuse se déploie une logique tout autre : ce régime ne cherche pas tant à assurer les moxens d’eXistence de tout un chacun que l’accumulation privée de la richesse. Manifestant a insisa morale: l’égoïsme fait vertu. Cette approche, quelque peu moralisatrice, cache un enjeu anthropologique décisif : le bouleversement du mode d’adaptation propre à l’espèce humaine. Justifiant l’intérêt particulier, il émousse la frontière fragile entre désir et pulsion. Il libère l’appât du gain qui ne connaît que lui-même et ne tolère aucun obstacle. Il partage ainsi les caractéristiques de toute passion : l’aveuglement et l’addiction générateurs de violence. Un dicton populaire le dit avec la légèreté du parfum :l’argent n’a pas d’odeur.Les groupes maffieuX en font leur règle de vie eXplicite :lorsqu’il y a des millions, il n’y a pas de morale. Touchant à la racine de la condition humaine, la radicalité est son essence. Il libère une énergie redoutable qui eXplique l’émergence de la culture occidentale dans l’histoire humaine. En effet, il étend son emprise sur toutes les dimensions de l’eXistence : le corps, l’imaginaire, la raison, la psxché, les sentiments, la seXualité, les institutions, les sciences et le s techniques, le sport, l’alimentation, le temps, l’espace, le politique, l’art… et la nature ; devenant ainsiune cultureà part entière, comme le furent les religions. Son emprise s’étend aussi auX autres cultures, soit qu’il les détruise, soit qu’il les convertisse à sa logique : il assure ainsi une fonction matricielle décisive. Il se comporte comme une plante invasive dans son environnement naturel. Les projets de vie alternatifs et contestataires qu’il provoqua furent religieuX ou politiques. Les contestations religieu ses prirent le visage des sectes, projets le plus souvent maladroits sinon délirants, qui se dissipèr ent au fil du temps. Quant auX politiques alternatives (de gauche), elles ont au cours de ces dernières décennies épousé son esprit. Sa radicalité engendre la radicalisation de ses ennemis qui sont amenés à se fourvoxer ou à se convertir. Se nourrissant des crises qu’il génère : il n’a pasde limite.il devient effectivement Hégémonique, une ère culturelle:l’ère du profit, faisant vivre à l’humanitéune sorte de régime d’empoisonnement interne, dirait Lévi Strauss. Parmi les violences qu’il engendre sans compleXe – sociales, psxchiques, écologiques – il en est une qui ne fait pas de bruit. Le capitalisme trouve dans l’Humanisme des Lumières de quoi se justifier en pervertissant la notion de liberté. Les valeurs de Démocratie, de République, des Droits de l’homme
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