L'Insurrection de la douceur

Valentin Eric

Description

Opérant un dialogue entre les performances de Nathalie Forget et de nombreux artistes ou théoriciens dont se réclame la plasticienne-musicienne, cet essai critique plonge au coeur des références mystiques, politiques, philosophiques, littéraires, d'une pratique singulière et exigeante. Dans ses oeuvres, la musicienne d'ondes Martenot défend des valeurs comme l'espérance, la douceur, l'amour, en s'inspirant des mystiques du coeur et des composantes les plus lumineuses de la musique de Messian. Sa religiosité syncrétique et tolérante s'inspire du christianisme et du paganisme et la conduit à un dialogue avec des artistes concernés également par le sacré comme Dieter Appelt, Joseph Beuys, Joël-Peter Witkin et Gina Pane.

Sujets

• Chanson
• Musique
• Philosophie
• Arts plastiques
• Beaux-arts
• Beaux arts

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 19 mai 2020
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782140149801
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 9 Mo

Extrait

L ’ INSURRECTION DE LA DOUCEUR

Collection « L’Art en Bref » dirigée par Claire Lahuerta et Agnès Lontrade À chaque époque, l’art produit non seulement des œuvres qui nous fascinent, mais des discussions qui les prolongent et nous passionnent. La collectionL’Art en brefsouhaite participer activement à ce débat sans cesse renouvelé. Depuis sa création,L’Art en brefest orienté vers la diffusion de textes courts et incisifs (100-130 pages) et a pour ambition particulière de publier des écrits relatifs à l’art, de type critique, esthétique et plastique. Engagés dans le champ de la philosophie, de l’histoire et de la théorie des arts plastiques, les ouvrages sont essentiellement - mais non exclusivement - ancrés dans la sphère de l’art contemporain. Le termeart contemporain s’entend ici dans sa dimension transdisciplinaire : arts plastiques, esthétique, littérature, poésie, architecture, danse, cinéma, théâtre, scénographie plasticienne, etc. La collection invite auteurs et chercheurs à manifester leur engagement critique par une approche pertinente d’œuvres et de thématiques esthétiques. Mêlant art et philosophie, la collection offre la possibilité de penser l’ouvrage commeobjet, en intégrant une reproduction d’œuvre en couleur libre de droit comme première de couverture, et en choisissant, en accord avec le comité de lecture, des illustrations noir et blanc, cohérentes avec le contenu de l’ouvrage. Dernières parutions LE SUBLIME COMME FORME CRITIQUE. Ce qui se joue entre l’abstraction et l’art abstrait Diego Scalco, 2017. ÉCHO DE L’ART CONCEPTUEL DANS L’ESTHÉTIQUE ANALYTIQUE Cécile Angelini, 2013. e THÉORIE DE L’ART AU XX SIÈCLE : modernisme, avant-garde, néo avant-garde, postmodernisme Isabel Nogueira, 2013. L’ARTISTE OPPORTUNISTE. Entre posture et transgression Maxence Alcalde, 2011.

Éric Valentin L’Insurrection de la douceur Les performances musicales de Nathalie Forget

© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-20076-7 EAN : 9782343200767

Remerciements Toute ma gratitude à mon éditrice Agnès Lontrade pour ses précieux conseils. Je remercie les artistes Nathalie Forget et Yannick Makanka Tungaditu pour avoir autorisé la reproduction de leurs œuvres. Enfin mes remerciements à Sloane, ma muse qui, je l’espère, représentera les aspirations, les espoirs et les protestations du Congo-Kinshasa auprès de la France.

Avant-propos. Ce livre a son origine dans de nombreuses discussions et entretiens avec Nathalie Forget. Lors de sa réalisation et de la progression de ma réflexion, des questions précises ont été posées à la musicienne concernant les significations politiques, religieuses, éthiques et philosophiques de ses performances. L’échange d’idées et d’informations s’est fait alors par courriels depuis 2017. Il fallait comprendre les orientations capitales de sa production. En premier lieu, l’option religieuse était centrale. La religiosité de la performeuse était tolérante et sans frontière. Elle était par ailleurs progressiste, politique et militante. Elle s’inscrivait dans une histoire d’un christianisme socialement critique, voire révolutionnaire, qu’il convenait dans cette étude de rappeler. La mysticité de Nathalie Forget demandait de même des éclaircissements, ses performances musicales étant inspirées par Olivier Messiaen et son catholicisme, Giacinto Scelsi et son brahmanisme. Il est apparu que la douceur était centrale dans ce mysticisme, comme elle le fut pour des mystiques notamment chrétiens. Il s’agissait alors de retrouver les filiations des valeurs défendues par la musicienne. Cette douceur, nullement quiétiste, fut à l’œuvre en Amérique du sud dans les années 1960-1980, dans le sillage des combats de la théologie de la libération auprès des pauvres. L’intérêt du théologien brésilien Leonardo Boff pour saint François fait d’une douceur insurrectionnelle, le fondement d’une lutte contre les injustices sociales. La passion de Messiaen pour le saint et sa traduction musicale de la douceur divine notamment aux ondes Martenot furent décisives pour l’orientation artistique et musicale de Nathalie Forget. Lors de nos échanges épistolaires, la musicienne a désigné les artistes qui ont compté pour la conception de ses performances. Notre étude intègre des analyses de la production de ces artistes susceptibles d’éclairer le sens des performances. Son panthéon personnel incluant, par exemple, Thomas Hirschhorn et Santiago Sierra, confirmait que son art était socialement engagé et associé à une révolte contre les injustices, notamment celles faites aux enfants et aux femmes en Afrique. On a présenté les œuvres de Nathalie Forget en suivant leur chronologie et en étudiant les performances les plus représentatives.  9