L intelligible connaissance esthétique
157 pages
Français

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L'intelligible connaissance esthétique , livre ebook

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Description

L'intelligible connaissance esthétique, ce serait l'opération de déchiffrement et d'interprétation d'une oeuvre, d'un texte ou d'une image par un observateur ; une herméneutique en somme qui définit le processus, la mise en place du "sentiment esthétique". La leçon que l'on peut tirer de cette approche : il n'est d'autre connaissance que celle qui s'ancre dans une vision transdisciplinaire, et forcément réflexive.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 231
EAN13 9782296690011
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’intelligible
connaissance esthétique
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Dominique Chateau,
Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Salvatore GRANDONE, Mallarmé. Phénoménologie du non-sens , 2009.
Jean REAIDY, Michel Henry, la passion de naître. Méditations phénoménologiques sur la naissance , 2009.
Dominique NDEH, Dieu et le savoir selon Schleiermacher , 2009.
Mariapaola FIMIANI, Érotique et rhétorique. Foucault et la lutte pour la reconnaissance, 2009.
Jean-Pierre Emmanuel JOUARD, La leçon de Socrate (définition de l’homme) , 2009.
François URVOY, Expérience et dogmatique empiriste (I), 2009.
François URVOY, Dire le monde (II), 2009.
François URVOY, Science et ontologie (III), 2009.
François URVOY, Constitution de l’humain dans l’homme (IV), 2009.
Vassilis VITSAXIS, LE MYTHE et la recherche existentielle, 2009.
Marcello VITALI ROSATI, Corps et virtuel : Itinéraires à partir de Merleau-Ponty, 2009.
Louis-José Lestocart


L’intelligible
connaissance esthétique




L’Harmattan
Photo page 3 :
© Mission Interdisciplinaire Française du Sindh,
Johanna Blayac, 2008


© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechniquc ; 75005 Paris

http://www.librairieiiarma ttan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10698-7
EAN : 978229609106987

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
« Jusqu’ici nous n’avons pas seulement parcouru le pays de l’entendement pur [les catégories a priori] en en examinant chaque partie avec soin, nous l’avons aussi mesuré et nous avons assigné à chaque chose en ce domaine sa place. Mais ce pays est une île que la nature elle-même a renfermée dans des bornes immuables. C’est le pays de la vérité (mot séduisant), enfermé d’un vaste et orageux océan, empire de l’illusion, où maints brouillards, maints bancs de glace en fusion présentent l’image trompeuse de pays nouveaux, attirent le navigateur parti à la découverte, l’entraînant en des aventures auxquelles il ne pourra plus s’arracher, mais dont il n’atteindra jamais le but. »
Emmanuel Kant, « Analytique transcendantale »,
Critique de la raison pure, 1781
Incipit tragœdia
La photo du frontispice de cet ouvrage – prise récemment lors de la Mission Interdisciplinaire Française du Sindh (Pakistan) {1} –, montre des faqirs soufis pratiquant le dahmmal, danse extatique dévotionnelle (proche de celle des derviches tourneurs). La scène se passe dans la dargâh (tombe) de Bodloh Bahar (saint local), à Sehwan Sharif (Sindh). Deux états coexistent dans cette photo où se mêlent éléments fixes et dynamiques. Murs, maisons sont par exemple figés, et nous voyons aussi ça et là des gens comme arrêtés dans leur mouvement. Dont un des faqirs portant une longue robe qui lui descend jusqu’aux pieds, immobile, et qui nous regarde. Derrière lui, un groupe de gens encore statiques, et des maisons, et des personnes aux portes. Tout le reste ou presque est en mouvement ou dans un état intermédiaire (bougé, tremblé). À droite du personnage arrêté, presque au centre de la photo, les bras déployés, nous percevons une forme tournant sur elle-même, à très grande vitesse (autre faqir), tour, détour et retour éternel, toujours à nouveau ; apparition, rapidement esquissée qui ne nous livre plus que son dynamisme et sa déformation. Un visage fixe tourné vers la gauche paraît néanmoins au niveau supérieur de cette forme, « image cachée » comme naissant du mouvement dynamique, tandis que les pieds sont à peine visibles. Cette coexistence de formes de fixité et de mouvement, crée aussi la juxtaposition de deux temps dans un même espace qui interrogent d’autant plus notre perception.

« J’ai saisi cette idée en passant, et vite j’ai pris les premiers mots venus pour la fixer, de crainte qu’elle ne s’envole de nouveau. Et maintenant elle est morte de ces mots stériles ; elle est là suspendue, flasque sous ce lambeau verbal – et, en la regardant, je me rappelle à peine encore comment j’ai pu avoir un tel bonheur en attrapant cet oiseau. »
Nietzsche, Le Gai Savoir , § 298 .

Alors qu’on a tendance à fixer en notre esprit, en notre réflexion la pensée sur un point précis, on se heurte sans cesse à une réalité plus large et, de fait, éternellement changeante, éternellement nouvelle. Le philosophe Henri Bergson (18591941) montre ainsi que notre monde, monde de la vie et éléments du monde physique, est avant tout celui d’une « durée pure ». Dès l’ Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), il évalue cette durée, temps incertain, livré à la surprise et à l’attente qui paraît être monde d’événements en puissance, d’imprévus, où philosophie et empirisme ne comptent pas tant que cela et dont nous devons essayer de tirer enseignement par « plans, essais, expériences, tâtonnements, précipités dans tous les sens. »
« Plus profondément nous pénétrons l’analyse de la nature du temps, mieux nous comprenons que durée signifie invention, création de formes, élaboration continue de ce qui est absolument neuf. » ( L’évolution créatrice ) . L’univers infini, monde englobant un système infini de singularités, n’est fait que d’universelles variations dans la durée. Ensemble de puissances entre le sans fond et le fond du fond, qui vont vers l’actualisation, l’exigence d’être ( energia ). Devant ce même et infléchi s sable « jaillissement ininterrompu de nouveautés » {2} , réservoir à images, quantités de formes superposées, passant à grande vitesse devant les yeux, inépuisables, qui sont en soi, pour chacun, éléments du savoir et de l’investigation, via des postulats théoriques, notre perception reste partielle {3} .
Par une approche qui nous est familière, nous appartient et demeure en nous, on s’installe alors en un monde intermédiaire pour mieux juger ce qui défile devant nous. Et pour nous, le devenir n’est alors fait que d’une succession d’états distincts – de simples instantanés –, et la durée que d’instants. On fixe donc un instant, un seul instant. Un instant comme limite insaisissable entre deux néants dont l’un ne serait plus et l’autre attendrait de venir à l’existence , selon une pensée heideggérienne ; c’est-à-dire en fait une synthèse ratée d’éléments disparates et contraires issu d’un chaos {4} .
Là est bien la tragédie éclatant à chaque minute. Dans cet effort constant de désignation du réel, cet exercice au sens originel de ce terme, on perd sensiblement pied. Croyant à l’immédiateté du monde que nous découvrons, on se heurte aussi à ses limites terriblement contraignantes. Car on se trompe et s’est toujours trompé quand on spécule sur le réel. Notre cerveau, récepteur imparfait, agit avec opiniâtreté comme un « filtre » empêchant d’atteindre une éventuelle « réalité ultime ». Les informations très schématiques qui s’y portent, restituent sans cesse un espace partagé, fragmenté qui est pourtant d’un seul tenant en tant qu’espace qui se tend vers l’infini et le vide. Un espace débarrassé de toute hiérarchie, de tout axe perspectif, multidirectionnel et, ce faisant, sans cesse dynamique que les opérations de notre esprit fragmentent encore plus.
Ainsi à Berkeley au Helen Wills Neuroscience Institute (University of California), des recherches très récentes de neuroscientifiques, dont l’équipe du neurophysiologiste Jack Gallant, ont mis au point un logiciel couplé à l’fMKI, functional Magnetic Resonance Imaging (IRMf, Imagerie fonctionnelle par Résonance Magnétique) pour lire dans le cerveau les processus neuronaux entrant en jeu lors d’observations d’images. Ces études des mécanismes neuronaux, qui sous-tendent la vision ont recours à des méthodes d’identification quantitative basées sur des systèmes non linéaires, restituent la manière dont le système visuel réagit à la complexité des scènes naturelles et comment celui-ci est affecté par des processus top

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