La bioéthique au XXIe siècle
160 pages
Français

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La bioéthique au XXIe siècle , livre ebook

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Français

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Description

Cet ouvrage traite de questions aussi diverses que la fin de vie, la procréation médicalement assistée, la recherche sur les cellules souches, les nanotechnologies et la bioéthique spéculative. Comment prendre des décisions dans un contexte particulier de fin de vie où le traitement de maintien de vie prolonge la souffrance ? Comment élaborer une éthique des nanotechnologies ? Tels sont quelques-uns des enjeux éthiquement complexes que ce livre examine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 février 2019
Nombre de lectures 51
EAN13 9782336865065
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Collection dirigée par
Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Jean-Michel CHARRUE, La philosophie néo-platonicienne de l’éducation, Hypatie, Plotin, Jamblique, Proclus , 2019.
Christian MARTIN, L’amour de l’art ou l’évanescence du discours, 2019.
Lauréline CHRETIEN, Amour libre et anarchie, La révolution sexuelle selon E. Armand, 2019.
Marie-Pierre FRONDZIAK, Croyance et soumission, De la critique de la religion à la critique sociale, réflexions à partir de Spinoza et Freud , 2019.
Karim BEN HAMIDA, L’utopie du cerveau global. Le web 2.0 et la construction sociale de la connaissance , 2019.
Enrique DUSSEL, Vingt thèses de politique, 2018.
Fabrice MOUSSIESSI, Essai d’épistémologie comparative chez Imré Lakatos. Pour une nouvelle interprétation de la rationalité scientifique, 2018.
Alberto DA SILVA, Florence DRAVET, Gabriela DE FREITAS, Gustavo DE CASTRO (dir.), L’imaginaire de la catastrophe dans la communication et les arts , 2018.
Dominique PAUL, Entre chair et lumière. De la possibilité d’une distance critique par l’objet-image , 2018.
Charles MAURICE, La Société émancipatrice , 2018.
Titre
Sous la direction de
Abraham RUDNICK




La bioéthique au X XI e siècle




Traduit de l’anglais par Kouider NIZAR



Préface de BERTRAND SAINT-SERNIN
Copyright
Ouvrages du traducteur
La négation dans la philosophie des sciences de Karl Popper , ANRT, 2004.
Traduction
La théorie physique, son objet et sa structure , Pierre Duhem, OAT, 2010.











© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-86506-5
Dédicace

À mes trois enfants, Ilhem, Zohra et Younes, la prunelle de mes yeux.
Remerciements
Je voudrais adresser mes plus sincères remerciements à Monsieur Bertrand Saint-Sernin, un homme aux grandes qualités intellectuelles, morales et humaines, pour son soutien désintéressé et indéfectible à la réalisation de cette traduction.
Je remercie également Madame Anne Fagot-Largeault pour ses encouragements et ses remarques constructives.
Préface à la traduction du livre sur la Bioéthique contemporaine
Ce qui frappe, dans ce livre, c’est la diversité des auteurs et des institutions auxquelles ils appartiennent. Issus de nations dont les civilisations diffèrent, ils impressionnent par l’ampleur des références sur lesquelles ils s’appuient. Ils représentent des universités du Brésil, du Canada, de Chine, d’Italie, d’Iran et de Nouvelle-Zélande ; certains exposent en outre les positions de pays qui ne sont pas les leurs, mais dont ils connaissent les problèmes éthiques. Tantôt, ils parlent seuls ; d’autres fois, ils forment des duos ; une fois même un trio, indiquant ainsi que les perspectives individuelles, toujours limitées, prennent plus de poids grâce aux relations. J’ai été particulièrement touché par ce que les auteurs disent du début et de la fin de la vie, même si d’autres questions éthiques sont également traitées.
Les religions, notent deux chercheurs de l’université médicale de Téhéran, n’ont pas toutes la même attitude à l’égard des cellules souches ou en changent à travers le temps. Thomas d’Aquin, comme Aristote, ne fait commencer la vie du fœtus mâle que 40 jours après la conception, alors que de nos jours, sans doute à cause du nombre des avortements au XVIII e et au XIX e siècles, catholiques et orthodoxes estiment que l’être vivant doit être respecté dès la conception.
Des études minutieuses sur l’histoire du fœtus montrent comment il évolue, à partir de quand il ne peut plus donner lieu à une pluralité d’individus, quand le cœur commence à battre, quand le sexe se décide, etc. Il s’ensuit des décisions variables selon les pays et les éthiques sur le sort qui doit être réservé au fœtus, à l’embryon et à partir de quand après la conception.
La fin de vie pose des problèmes éthiques plus difficiles encore. Jing Bao Nie, qui enseigne en Nouvelle-Zélande, au Hunan et à Pékin, insiste sur le fait que les patients ont cessé de s’en remettre passivement aux médecins ; beaucoup sont devenus des acteurs de leur destin. En même temps, les patients en fin de vie ne veulent pas tous être informés de leur sort ; leur attitude doit être respectée, ce qui n’est pas sans poser des problèmes, surtout quand on ignore leurs souhaits réels ou qu’ils les ont formulés à une époque où ils étaient capables de décider par eux-mêmes, capacité que certaines maladies altèrent ou font disparaître.
Il faut alors qu’une autre personne réponde à leur place, ce qui n’est pas toujours simple. En Chine, alors que, de plus en plus, les malades, notamment quand ils sont atteints de cancer, souhaitent qu’on leur dise la vérité sur leur état, certains médecins et, plus encore, les infirmiers hésitent à le faire et préfèrent informer d’abord la famille. Toutefois, cette attitude est en train de changer, car les patients disent que la dissimulation de la vérité les isole.
Cependant, plus la fin de la vie approche, moins regarder la mort en face va de soi. Quand le cardinal Lustiger avertit ses confrères de l’Académie française qu’il assistait pour la dernière fois à l’une de leurs séances, car il se savait atteint d’un cancer qui l’emporterait bientôt, il suscita la surprise. Ses confrères n’avaient pas envie qu’on leur parle aussi directement de la mort. Dina Dreyfus, qui fut la première épouse de Claude Lévi-Strauss, me fit la même remarque. Tant qu’on est jeune, la mort semble abstraite ; quand on devient vieux, on aimerait qu’elle attende.
Un ami médecin m’a raconté qu’un de ses patients, atteint d’un cancer et ayant besoin de prendre ses dispositions, lui demanda de combien de temps il disposait : six mois, lui répondit le médecin. Quand il revint voir ce dernier, il lui avoua que le plus dur avait été pour lui de connaître le temps qui lui restait. En revanche, un de mes vieux amis, hospitalisé depuis des mois à l’hôpital Sainte-Perrine, demanda à son médecin si c’était la fin. « Oui », lui répondit ce dernier : mon ami s’endormit et mourut dans la nuit.
En général, les gens âgés fuient l’angoisse de la mort. Jean-Luc Marion raconte qu’Augustin disait : modo , modo , qu’il traduit par « mollo, mollo », nous ne sommes pas pressés de mourir.
Le vieillard, s’il est philosophe et donc, sauf exceptions, agnostique, se demande : comment vivre dignement et paisiblement tout en sachant qu’on restera incertain de son sort ultime ? Il sent qu’il doit conserver sa dignité quand la force et la créativité disparaissent. Toutefois, quand on vieillit, ce n’est pas sans mal qu’on évite de fuir la mort et de peser sur les autres. La vieillesse, insistons-y, ne conduit pas à la sagesse. Celle-ci est une conquête. Le courage physique, qui est une chance plus qu’un mérite, n’empêche pas la peur de se glisser dans des recoins obscurs.
Si donc, comme ceux qui instituèrent l’agrégation de philosophie dans l’Académie de Paris en 1766 après l’éviction des jésuites par Louis XV, nous pensons que la science doit avoir autant de place dans ce concours que la morale et la métaphysique, quelles formes d’expérience l’âge facilite-t-il ?
Il ne peut s’agir de la science, car, l’âge venant, on comprend moins facilement ce que l’on saisissait sans peine quand on était jeune. Un proverbe arabe l’indique : « Enseigner les jeunes, dit-il, c’est écrire sur la pierre ; enseigner les vieux, c’est écrire sur la mer. »
Pourtant, le philosophe doit rester en conta

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