La lucidité pour réenchanter le monde
151 pages
Français

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La lucidité pour réenchanter le monde , livre ebook

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Description

Pour réenchanter le monde, la lucidité sur nous-mêmes semble être pour l'auteur le premier remède. C'est notre malfaisance de dominants omnipotents écrasant en leur pouvoir la fragilité de la vie qui laisse amers, désenchantés, désespérés. Sylvie Portnoy a rencontré très récemment la sagesse des lettrés chinois qui a traversé l'histoire, se référant de façon constante à l'inspiration de Confucius. Cette sagesse chinoise semble la mieux à même de donner une lucidité propre à réenchanter le monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 82
EAN13 9782296714038
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Lucidité pour réenchanter le monde

Aux côtés de la pensée chinoise
Sylvie Portnoy Lanzenberg


La Lucidité pour réenchanter le monde

Aux côtés de la pensée chinoise


L’Harmattan
Du même auteur

Aux éditions L’Harmattan :
Le pouvoir infantile en chacun
L’abus de pouvoir rend malade
Création ou destruction autodestruction
Le mal et le bien, renoncer au clivage
L’amour et Hommage à Albert Camus
Tous fous
Vers une transcendance laïque
Le combat avec soi-même
Etre un résistant de chaque jour

Aux éditions du Cygne :
J’accuse la dérive de la psychanalyse


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13601-4
EAN : 9782296136014

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
La philosophie est l’art de la réflexion et du questionnement devant le mystère du monde et le fait d’exister, de disparaître, le fait d’être différent et semblable aux autres humains. Elle ne doit pas s’aliéner en système de pensée idéalisé, mais rester ouverture et humilité étonnée devant la réalité qu’elle n’enferme ni ne maîtrise mais constate et accueille. L’éthique est consubstantielle à cette philosophie, la sagesse consistant à œuvrer le plus en accord possible avec les forces de création en nous déposées, contre les forces de destruction qui nous en font dévier. Le mal proprement humain participe de cette déviance accentuée par nos actions ; il est principalement causé par l’omnipotence défensive de notre ego et l’ivresse narcissique que nous tirons de notre pouvoir de domination. Le bien est la rectification que nous opérons par rapport à cette dérive individualiste en canalisant suffisamment les énergies qui irriguent la vie, afin qu’elles retrouvent un cours régulier sans heurt ni rupture majeure. La philosophie, indissociable de l’éthique, nous ramène invariablement à la question du mal, lequel est un débordement par rapport à ce courant continu de la vie toujours en train de se transmettre, la violence étant un coup d’arrêt porté en cette transmission.
Cet ouvrage est à aborder comme une composition, un tableau de pensées, et non comme un livre de philosophie ou de psychologie universitaire habituel. Il fait appel, non seulement à la compréhension intellectuelle du lecteur, mais aussi à sa part sensible et à sa « poésie ». Lorsque je suis à l’ouvrage, c’est davantage dans l’état d’esprit d’une créatrice que d’une intellectuelle. Je dois me mettre à la tâche, certes, mais pour l’essentiel « je suis écrite », mes pensées me viennent d’ailleurs, bien qu’elles soient miennes. Il faut que je les contienne, tout en les agençant d’une façon qui épouse mon mouvement existentiel profond. Ainsi, rendent-elles sans doute compte de qui je suis, et de ce que la vie a fait de moi en me conditionnant dès la naissance. On aime ou pas le résultat : je n’y peux rien. Sans doute est-ce parce que je me laisse porter par mon être relationnel, que sans cesse j’intègre à mes propos les apports d’autrui, dès qu’ils rencontrent ma pensée et la stimulent. C’est ainsi que je me sens participer de la vie, de notre époque aussi.
INTRODUCTION
Pour réenchanter le monde, la lucidité sur nous-mêmes me semble le premier remède. C’est notre malfaisance de dominants omnipotents écrasant en leur pouvoir la fragilité de la vie qui nous laisse amers, désenchantés, désespérés ; il importe donc de réfléchir afin de comprendre le pourquoi de tels comportements destructeurs dans la volonté de mieux les déjouer, comprendre conjointement notre condition de vivants mortels au sein de l’univers dont nous sommes partie intégrante, et non pas entité à part, isolée, esseulée, apeurée n’ayant plus que son pouvoir de dominant méchant comme protection et consolation. Cette double lucidité sur nous-mêmes et sur le monde dont nous participons me semble propre à chasser de nos esprits l’illusion et ses fausses solutions qui, invariablement, entraînent notre égarement dans des voies imaginaires souvent totalitaires et destructrices des équilibres précaires qui sont la vie.
Au fil de mes écrits, je me suis efforcée de nous éclairer sur nos fonctionnements tant internes qu’externes ; j’ai expliqué le nécessaire combat que nous devons mener en permanence avec nous-mêmes, contre notre tendance permanente à l’omnipotence qui nous aliène autant qu’elle aliène, et également contre notre tendance à la soumission et au suivisme mimétique lorsqu’un pouvoir idéalisé nous séduit.
En nous appuyant sur ces analyses et sur la compréhension qu’elles nous donnent, mon projet est que nous puissions de mieux en mieux dégager notre liberté créative des rapports dominant-dominé qui toujours se ressaisissent de notre vie d’homme, la rendant souvent insensée.

J’ai rencontré très récemment la sagesse des lettrés chinois qui a traversé l’histoire, se référant de façon constante à l’inspiration de Confucius (Maître ayant vécu au Vème siècle avant J.-C.). A mon grand étonnement, je me suis rendu compte que mes intuitions sur l’humaine condition au sein de l’univers rencontraient pour l’essentiel l’approche chinoise traditionnelle de l’existence.
Face au tragique qui hante notre esprit, tragique que l’homme éprouve face à la mort et face au mal immense qu’il est capable de commettre, la sagesse chinoise est, me semble-t-il, la mieux à même de nous donner une lucidité propre à réenchanter le monde. En cet ouvrage, je vais donc la survoler, tâchant d’en dégager les pensées majeures, tout en posant à leurs côtés les miennes. Je ne prétends pas rendre compte de la pensée chinoise en sa richesse et sa complexité ; elle s’est déployée durant plus de vingt siècles… J’en extrais ce qui pour moi a fait rencontre, intéressante et étonnante rencontre.
« En ce qui concerne les choses humaines, ne pas s’indigner mais comprendre. »
Simone Weil
VARIATION I COMPRENDRE Mon apport en quatre points essentiels
Notre nature est double
D’une façon toute personnelle, j’ai avancé que notre nature est double. Je considère que l’individu est en permanence à deux niveaux existentiels : au niveau de l’être et de l’ego. L’être en chacun existe avant l’ego (de nombreux philosophes nomment être ce que je nomme ego) ; présent au monde dès la matrice, avant la séparation d’avec notre mère, notre être vit d’abord, en son ventre, la continuité d’échanges avec elle, puis, dès la sortie, avec tous les éléments de notre environnement dont nous restons dans un premier temps indifférenciés : il est cette continuité relationnelle. L’être que je suis est aussi une infime partie des forces animant la création, un fragment d’énergie et de matière intemporelles pris à l’expansion universelle, et en moi déposé. Partageant cette conception, Hubert Reeves très joliment nous dit « poussières d’étoiles ».
Ensuite vient l’ego, lorsque nous advenons à notre condition d’individu différencié, distinct d’autrui et pris dans la temporalité d’une vie incarnée, vie d’homme habitant un corps de mortel. A ma naissance, la personne que je vais devenir progressivement n’est pas encore sur le plan psychoaffectif, bien que je sois aux yeux des autres déjà dans un corps distinct qui semble mien. A ceux qui seraient réticents à adopter cette vision qui, certes, ne saurait être confirmée par un bébé incapable de rendre compte verbalement de son expérience, un autre argument peut venir appuyer ma version : l’être du fœtus n’est pas lié d’emblée à son corps et à sa psyché de personne différenciée ; avant de devenir un individu, il est d’abord le fruit relationnel de deux entités, ses parents, qui se sont rencontrés de façon féconde. Dans la matrice, durant neuf mois, il est ce fruit d’abord en graine, puis progressivement, à vitesse accélérée, en forme de bébé.

*

Chacun est donc un être et un ego, notre moi 

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