La re-centration de l homme
252 pages
Français

La re-centration de l'homme , livre ebook

252 pages
Français

Description

Cet ouvrage est un ensemble de textes abordant, à partir des thématiques multilatérales, une question centrale portant sur la re-centration de l'homme. Il s'est agi, pour chacun des auteurs, suivant sa sensibilité philosophique, de savoir si l'homme n'est plus le centre ou au centre du monde. En fait, avec l'économie libérale, une rationalité (bio)-technologiquement conditionnée et enfin une sécularisation de l'humain, l'homme est dans l'obligation de penser les conditions d'une redéfinition de son exceptionnalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 76
EAN13 9782140053283
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Antoine MANGABIHINAet Issoufou Soulé MOUCHILINJIMOM
LA RECENTRATION DE L’HOMME
Réflexions philosophiques sur la question du devenir de l’humain à l’ère des technosciences et des postulats de la laïcité
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
La re-centration de l’homme
Ouverture philosophique Collection dirigée par, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Robert B. CARLISLE,La couronne offerte, Le saint-simonisme et la doctrine de l’espérance,Traduit de l’anglais par René Boissel, 2017. Jean-Pierre Emmanuel JOUARD,Passion de la pensée,Lecture de Heidegger,2017. Amélie BALAZUT,Heidegger et l’essence de la poésie, 2017. Jean-Alexis AGUMA ASIMA,Le mécanisme. Langage, théorie, philosophie. Étude critique, 2017. Michèle AUMONT,des plus larges horizonsLa trilogie qui soient et qui puissent être,EtPourquoi ? Comment ? vers quoi ?, 2017.Auguste NSONSISSA,La dynamique de la nature, Étude sur le thème du vide dans l’histoire de la philosophie des sciences, 2017. Paul DUBOUCHET, Paganisme, christianisme et catholicismechez René Girard,2017. Paul DUBOUCHET,», Aucowboy texan René Girard, « fil de ses exploits, 2017.
Sous la direction de Antoine Manga Bihina et Issoufou Soulé Mouchili Njimom La re-centration de l’homme Réflexions philosophiques sur la question du devenir de l’humain à l’ère des technosciences et des postulats de la laïcité
DES MEMES AUTEURS
Antoine Manga Bihina
Philosophie et développement. De la philosophie de questionnement de développement aux perspectives de l’émergence, en codirection avec, Issoufou Soulé Mouchili Njimom L’Harmattan, 2015.
Issoufou Soulé Mouchili Njimom
Penser la philosophie à l’ère des technosciences, L’Harmattan, 2012. Philosophie et développement. De la philosophie de questionnement de développement aux perspectives de l’émergence, en codirection avec Antoine Manga Bihina, L’Harmattan, 2015.Qu’est-ce que l’humanisme aujourd’hui ? Vers une tentative « bio-centrique » ?,L’Harmattan, 2016. De lasignification du monde du devenir de l’existence, L’Harmattan, 2017. © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343- 13110-8 EAN : 9782343131108
AVERTISSEMENT
L’ensemble des textes rassemblés dans cet ouvrage, malgré la multilatéralité des thématiques, fonde son dénominateur commun dans un souci très philosophique : trouver l’homme dans ce qu’il est, ce qu’il fait et ce qu’il envisage. Etre de besoin, animal sociable, sujet esthétique, étant doté de langage, producteur et liseur de sens, atome d’un ordre qui se veut autant transcendantal qu’ordinaire… il y va de tout cela avec à terme le souci qui se veut philosophique.
Il n’est aucunement question de penser que les philosophes parlent de tout et en fin de compte de rien sur la base duquel établir une telle sagesse. Pour s’en convaincre, il n’est que de prendre en compte l’esprit commun qui se dégage des différentes contributions : prendre position sur ce qui se dit sagesse actuelle à partir des défis que les technosciences lancent à la réflexion, dans ses dimensions métaphysique, éthique et prospective. Ceci repose sur un postulat : le destin de l’humanité reste étroitement dépendant de la sagesse des hommes, des communautés, des décideurs, des dispositions et imprévisions de la nature et des vicissitudes de l’histoire.
Si la philosophie reste encore l’amour-recherche-possession de la sagesse, il est du devoir des enseignants de cette discipline de débusquer les obstacles et les maux qui la menacent, de proposer, à la suite de Spinoza, le genre de vie le meilleur, mieux, le type de société et d’humanité qui la préserve, la renforce et la reconstruit. Tout loge dans une reconnaissance : la réalité des richesses et des pouvoirs de l’homme grâce auxquels il peut avoir foi en lui-même, aux
institutions, aux rêves, aux distractions et se montrer de ce fait inventif, sociable, libre et ouvert. Par la recherche d’une sagesse qui recentre l’homme grâce à un recours et un usage permanent de la pensée, la philosophie participe à cette mouvance culturelle de notre temps qui veut paradoxalement bâtir un humanisme sans Dieu, une existence sans transcendance et une vie inventive de permissivités, de libéralités et inflationniste en droits. Comment et par quoi comprendre et rendre l’existence humaine intéressante ? Tel est l’impensé de cet ouvrage où interviennent avec fermeté et conviction des camarades d’une génération montante de jeunes enseignants et chercheurs. Il me plait de les féliciter pour cette entreprise dont l’initiative revient à celui d’entre eux à qui j’ai confié la délicate tâche de rassembler les contributions et convaincre ses camarades de l’opportunité et de l’efficacité pédagogique, académique et administrative de leur action. Il s’agit concrètement du co-auteur de cet ouvrage ; l’honnêteté intellectuelle, sans heurter sa modestie et provoquer la susceptibilité de ses camarades, m’obligent à le nommer : Issoufou Soulé Mouchili Njimom.
De tout cela, l’attention du lecteur doit être attirée sur le projet majeur de cet ouvrage dont l’unité et la cohérence se trouvent paradoxalement dans la pluralité et la diversité complémentaires des contributions, toutes référées à une recherche de l’homme.
Parce que la réflexion philosophique s’entretient du projet de trouver des réponses aux questions fondamentales que nous nous posons sur nous-mêmes, sur le monde et sur l’existence, son discours et sa pratique n’ont de sens et de légitimité que dans le souci de dégager la cohérence d’une vie dite humaine, par quoi peuvent se comprendre les initiatives, les engagements et les projets de l’homme ; de retrouver la contexture du monde pour pouvoir savoir où
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nous sommes, où nous allons, vers quoi nous orientons-nous, jusqu’où pouvons-nous aller, avec qui et avec quoi.
Le monde actuel a besoin des discours qui repensent l’homme. La formule programme qu’on attribue à la folie de Diogène : « je cherche l’homme » est plus que jamais d’actualité. L’homme se disait dans les termes : « animal raisonnable, animal politique, roseau pensant, sujet historique, être des lointains », par quoi semblait s’établir l’idée d’une entité dont les attitudes en font un être supérieur, exceptionnel ; les droits en constituant la mesure de sa dignité. Au total, il semble que l’homme est désormais pris de vertiges lorsqu’il s’agit de parler de lui-même. La philosophie en a-t-elle vraiment autorité et peut-elle permettre de retrouver l’homme, l’humain et l’humanité ? C’est en considérant cette interrogation comme un défi que nous nous proposons d’engager ces réflexions. Nous voulons la situer dans la démarche des philosophes qui veulent comprendre l’homme en le référant à un principe immanent dont il porte les marques et sans lequel il n’est rien : la rationalité, de même qu’à un système de valeurs hors desquelles il n’y a ni sociabilité, ni humanisation, ni civilisation. Professeur Antoine Manga Bihina
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Chapitre 1 DELIMITER L’HUMAIN A L’ERE DES TECHNO-SCIENCES : UN DEFI A LA PHILOSOPHIE 1 Par Antoine Manga Bihina
INTRODUCTION
« Homme, connais-toi, toi-même ». Cette invitation de l’oracle de Delphes à Socrate prouve à souhait que l’homme reste une énigme pour l’homme. « Qu’est-ce que l’humain ?, s’interroge Jean-Didier Vincent. Cette question appelle une première observation : l’homme est un animal. Non pas que l’homme soit un singe, ce serait désobligeant pour le singe, mais l’homme est un animal, un animal qui se prend pour un homme. Il a une haute opinion de lui-même qui le pousse à s’interroger et à enquêter sur ses origines. Pour le biologiste, l’animalité ne fait aucun doute. Pour le philosophe, l’homme n’est plus un 2 animal. » « Je cherche l’homme ». Cette formule attribuée à Diogène le cynique constitue un programme mobilisateur
1 Maître de Conférences, UYI/FALSH/DPT-PHILO 2  Jean-Didier Vincent, « L’homme interprète passionné du monde », in Qu’est-ce que l’humain?, en collaboration avec Pascal et Michel Serres, Paris, Ed. Le pommier, 2003, p.13.
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