Le conflit esthétique
101 pages
Français

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Le conflit esthétique , livre ebook

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Description

Le concept de conflit esthétique, développé par le psychanalyste américain Donald Meltzer, anime ici une réflexion sur la créativité artistique à partir de ce qui peut être considéré comme son inverse, le vandalisme, pour aboutir à un compromis entre les deux, sous la forme de l'art contemporain. La psychopathie nous oblige à repenser l'oeuvre d'art et le beau. Cette déclinaison emprunte le cheminement des grands mouvements artistiques du XXe siècle, sans perdre de vue le contrepoint du conflit esthétique et sa dynamique inconsciente. Cet ouvrage tente de fonder une nouvelle définition de la création artistique, notamment par les mécanismes de la dépression et de la destruction, de la pulsion de mort et du clivage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juillet 2020
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336904863
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ce livre est le 149 ème livre de la

dirigée par
François Soulages & Michel Costantini
Comité scientifique international de lecture
Argentine (Silvia Solas, Univ. de La Plata), Brésil (Biagio D’Angelo, Univ. de Brasilia), Chili (Rodrigo Zuniga, Univ. du Chile, Santiago), Corée du Sud (Hyeonsuk Kim, Chung-ang University, Séoul), Espagne (Pedro San Ginés, Univ. Granada), France (François Soulages, Univ. Paris 8), Grèce (Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina), Japon (Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie (Anikó Ádam, Univ. Pázmány Péter, Egyetem), Luxembourg (Paul di Felice, Univ. de Luxembourg), Malte (Thierry Tremblay, Univ. de La Valette)
Série ART
3 François Soulages (dir.), La ville & les arts
13 Eric Bonnet (dir.), Le Voyage créateur
31 Julien Verhaeghe, Art & flux. Une esthétique du contemporain
37 Gezim Qendro, Le surréalisme socialiste. L’autopsie de l’utopie
38 Nathalie Reymond À propos de quelques peintures et d’une sculpture
39 Guy Lecerf, Le coloris comme expérience poétique
41 Pascal Bonafoux , Autoportrait. Or tout paraît
42 Kenji Kitayama, L’art, excès & frontières
43 Françoise Py (dir.), Du maniérisme à l’art post-moderne
48 Marc Veyrat, La Société i Matériel. De l’information comme matériau artistique, 1
51 Patrick Nardin, Effacer, Défaire, Dérégler… entre peinture, vidéo, cinéma
55 Françoise Py (dir.), Métamorphoses allemandes & avant-gardes au XX e siècle
58 F. Soulages & A. Erbetta (codir.), Frontières & migrations. Allers-retours géoartistiques & géopolitiques
65 Marc Veyrat, Never Mind, De l’information comme matériau artistique, 2
72 Sandrine Le Corre, Frontières & arts. De l’opacité à la fraternité
75 François Soulages & Alejandro Erbetta (codir.), Frontières & mémoires, arts & archives
78 C. Bodet, A. Chareyre-Méjan & L. Iacovo (codir.), Dimension poétique
80 A. M. Mora Luna & P. Ordóñez Eslava (codir.), Les arts en [temps de] crise
87 Angèle Ferrere, Du chantier dans l’art contemporain
90 A. M. Mora Luna, P. Ordóñez Eslava & F. Soulages (codir.), Arts & Frontières, Espagne & France
91 J.-F. Desserre, L’image peinte. Enjeux & perspectives de la peinture figurative des années 1990 à nos jours
94 Qing Chen, Mise en scène d’un corps performatif. Entre identité & altérité
102 Eric Bonnet & Qing Chen (codir.), JE est un autre. Art contemporain en Chine & en France
103 François Soulages & Alejandro Erbetta (codir.), Art & reconstruction
108 Michel Godefroy, Esthétique & psychiatrie
113 François Soulages & Gilles Picarel (codir.), Art & extériorité
122 B. D’Angelo, F. Soulages & S. Venturelli (codir.), Esthétique & connectivité
123 Sandrine Le Corre, Esthétique de la vitrine
124 François Soulages (dir.), Espace public & espace artistique. Frontières entre sans-art & art
130 François Soulages (dir.), Interprétation & art. Risque & nécessité
134 François Soulages & Thierry Tremblay (codir.), Interprétation & extériorité
135 François Soulages (dir.), L’inachevable interprétation. Des arts visuels à la littérature-art
136 Vincenzo Cuomo, Une cartographie du techno-art. Le champ du non-symbolique
138 Marie-Luce Liberge, Rire & violence de l’Histoire
146 Eric Bonnet (dir.), Mémoires & créations. France & Corée contemporaines
148 Suzanne Beer, Réalités & musées virtuels
149 Michel Godefroy, Le conflit esthétique. Du vandalisme à l’art contemporain
Les autres titres de la Collection Eidos sont donnés à la fin de ce livre
Titre
Michel Godefroy







Le conflit esthétique


Du vandalisme à l’art contemporain

Préface de Gabriel Baudrand
Copyright
Du même auteur
Chirurgie esthétique & frontières de l’identité , Paris, L’Harmattan, collection Eidos , 2015
Esthétique & psychiatrie , Paris, L’Harmattan, collection Eidos , 2017






Secrétariat de rédaction
François Soulages






© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-90486-3
Préface
Quand on se confronte à certains aspects de l’art contemporain, ou, en remontant un peu, à l’art du XX ème siècle, on ne peut s’empêcher d’être quelquefois perplexe, décontenancé. On peut même ressentir une certaine colère, une certaine amertume dans la sensation d’être l’objet d’une provocation gratuite, loin de la vision éthérée de l’Art que nous portons tous en nous.
Michel Godefroy nous montre dans cet ouvrage le lien entre l’iconoclasme et l’icône, entre le briseur et l’adorateur d’idoles, entre le destructeur et le créateur. Cette tension est bien connue de la sagesse hindoue, par exemple dans la divinité de Shiva. Cette ambiguïté est pour nous, occidentaux, bien difficile à penser. Elle agit pourtant en sous-main dans l’histoire de l’art occidental, et elle est d’une importance cruciale dans l’art moderne et contemporain, du début du XX ème siècle à nos jours.
Il semble que l’icône ne puisse prendre son caractère sacré que si elle est susceptible de destruction. Les musées, les églises et tout l’apparat dans lequel s’inscrivent les œuvres d’art des temps anciens seraient une protection contre cette tentation de la destruction, une objurgation de la tentation du pire, avec ce que celle-ci comporte de culpabilité et de jouissance. Il y a une grande fascination pour la destruction des œuvres de l’esprit. Sartre ne manque pas de rappeler que l’histoire a retenu le nom d’Érostrate, qui mit le feu à la bibliothèque d’Alexandrie, mais n’a retenu le nom d’aucun de ses architectes. Comme l’écrit Michel Godefroy, le marteau du vandale est le même que le marteau du sculpteur. Dans leurs mutilations, les statues antiques, les édifices de la chrétienté témoignent de l’incessant travail de destruction de l’humain par l’humain. Des civilisations disparaissent, et les derniers témoignages de cette disparition sont détruits à leur tour. Civilisation deux fois détruite, une fois par le temps, une deuxième fois par les vandales, comme Palmyre livrée aux mains de Daesh. Il ne reste alors comme témoignage de cette civilisation unique, à jamais enfouie, que quelques vitrines dans certains musées, et le livre de Paul Veyne, « Palmyre », qui nous donnent encore une fois un rebond, un espoir d’éternité.
Certains ont trouvé de la beauté dans les images de Notre-Dame de Paris livrée aux flammes. Jean Baudrillard publie dans Le Monde , quelques jours après le 11 septembre, une tribune intitulée « L’esprit du terrorisme », où son admiration pour l’esthétique de l’événement transparait à chaque ligne. Il faut se rendre à l’évidence : oui, le vandalisme, la folie destructrice ont une portée, une signification esthétique très forte. Voilà, à mon sens, un enseignement que l’on peut tirer du présent ouvrage. Deuxième enseignement : cette ivresse de destruction irrigue en profondeur l’art du XX ème siècle et l’art contemporain. Muni de ce viatique, d’une certaine manière tout s’explique des soubresauts, révolutions et scandales divers qui jalonnent et définissent cette histoire. Il faut bruler les anciennes idoles, vaincre les vieux stéréotypes, pour définir la nouvelle esthétique, encore plus révolutionnaire, encore plus radicale, et qui deviendra bien vite elle aussi dépassée et détestable.
Néanmoins, dans ce mouvement, des œuvres de grande portée, avec des significations radicalement nouvelles, surgissent, et demeurent. Comme le dit Michel Godefroy, il faudrait analyser l’art contemporain « sous l’angle d’un compromis entre d’une part la création et la dépression, et d’autre part entre la création et la destruction ». Destruction et dépression sont deux forces jumelles qui se disputent notre énergie psychique. La destruction pointe et vise l’autre, l’extérieur, l’ extime ; la dépression se retourne vers le même, l’intérieur, l’intime. Le créateur oscille entre ces deux pôles, plus ou moins dangereusement, de façon plus ou moins suicidaire ou plus ou moins agressive, et peut trouver entre ces deux écueils son chemin de Damas. On comprend que les dangers soient innombrables, et les victimes nombreuses. On comprend aussi le retentissement que ces démarches, ces risques et ces créations trouvent en nous ; à quel point elles peuvent nous déranger, mais aussi nous en apprendre sur notre être le plus intime. Le poin

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