Locke
97 pages
Français

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Locke , livre ebook

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Description

Locke est célèbre pour une philosophie dont on lui prête la paternité : l'Empirisme moderne. En lisant son Essai sur l'Entendement Humain, de 1690, on se rend compte qu'il n'en est rien. Bien plutôt, il s'agit de la première Philosophie de l'Esprit. En ces temps où l'on nous dit que nous ne pensons que grâce aux neurones, Locke nous démontre que les facultés mentales ne sont pas des fantasmagories. Ces facultés mentales permettent l'émergence de la pensée, de l'entendement, mais surtout de la conscience, que Locke est le premier à conceptualiser. Et il faut ajouter à cela les notions essentielles de « moi », de « moi personnel », et d'« identité personnelle ». On voit peu à peu se dessiner quelque chose : l'humain, dans toute sa complexité. La seule manière de lutter contre le réductionnisme pseudo-scientifique qui, par certains côtés, ronge notre dignité d'être humain, en tant aussi qu'être psychique et mental, c'est encore la Philosophie. Et, de fait, une introduction à la lecture de l'Essai, nous semble, plus que jamais, d'une grande actualité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2020
Nombre de lectures 10
EAN13 9782340042919
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dans la collection « Apprendre à philosopher »
Par auteur

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Rousseau
Sartre
Schopenhauer
Spinoza
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Par courant philosophique

L’animal
Le bouddhisme
La philosophie de l’art
La philosophie chrétienne
La philosophie du droit
L’épistémologie
La philosophie juive
La philosophie du langage et de la logique
La phénoménologie
La philosophie politique
Philosopher avec le Protestantisme
Philosopher avec les proverbes
Philosopher avec les Taoïstes








Vie et œuvre de Locke Un aperçu
Lord Peter King, descendant direct de Peter King, le petit-fils de l’oncle de Locke, que ce dernier avait désigné comme héritier, car le philosophe n’avait pas eu d’enfant, écrit dans son livre (1830) rassemblant ses œuvres , que le meilleur biographe de John Locke est Jean Le Clerc, qui fit sa connaissance en Hollande, et dont il devint l’ami. En 1710, Le Clerc publie dans la Bibliothèque Choisie, un Éloge historique de feu Mr. Locke. Je vais me servir bien entendu de la dernière biographie de Locke, celle de R. Woolhouse (2007), mais quand je ne citerai que Le Clerc, cela signifiera que Woolhouse se sera contenté de reformuler ce qu’avait écrit Le Clerc. Mais comment lui en vouloir, quand beaucoup de choses ont déjà été dites sur un auteur, et spécialement quand son biographe a connu personnellement notre philosophe ? C’est dans le village de Wrington, Somerset, que naît John Locke, le 29 août 1632. Comme sa maison jouxte l’église, il y est baptisé le même jour. Mais c’est à environ 10 km au sud de Bristol, à Belluton, que Locke grandit. Son père est avocat et employé à la Maison des Juges de Paix, de Chew Magna, un village à moins de quatre km à l’ouest de Belluton. En 1642, c’est la guerre civile, entre l’armée du Parlement et celle du Roi Charles I. Cette guerre est communément appelée « La Première révolution anglaise » (‘English civil war’). Depuis 1603, Charles 1 er règne sur l’Angleterre, le Pays de Galles, et l’Écosse. Mais il a aussi des vues sur l’Irlande. Il aspire à tout englober dans un même royaume, et ainsi se débarrasser des parlements respectifs. N’étant pas à court de mauvaise politique, Charles entend imposer aux Écossais la religion anglicane, ce qui crée conflits et émeutes. C’est la guerre en Écosse. Charles a besoin d’argent pour alimenter cette guerre ; le Parlement le lui refuse. Il le dissout. Mais il est obligé d’en convoquer un nouveau. Ce dernier lui interdit la dissolution. Après plusieurs tentatives de conciliations, toutes rejetées par Charles, le Parlement monte une armée — contre la volonté du roi —, pour empêcher une invasion des Écossais. Durant ce conflit, le père de Locke, nommé aussi John Locke, est capitaine de cavalerie, au service de l’armée parlementaire. Il est commandé par Alexander Popham, devenu ami de John Locke père, homme très influent à Westminster, qui sera élu député de Bath en 1645. Et c’est sous son patronage que Locke, âgé de 15 ans, est admis à la très prestigieuse Westminter School, à Londres. On y commençait la journée peu après cinq heures du matin, par des prières en latin, et on la terminait dans la soirée, par des études (Woolhouse, 2003). Locke y apprend, entre autres, latin, grec, hébreu et arabe, avec des suppléments de géographie, géométrie, et d’arithmétique, ces trois dernières étant enseignées en latin, que Locke « apprit à prononcer comme si c’était de l’anglais — un fait qui conduisit plus tard à des difficultés quand il conversa en latin avec des étrangers » (Woolhouse). Le Clerc : « Mr Locke fit ses premières études jusque l’an 1651 [en 1652, d’après Woolhouse] , à Londres, dans l’école de Westminster […] Mr Tyrrell, petit-fils du fameux Jacques Usher, Archevêque d’Armagh, & assez connu par ses ouvrages, se souvient que l’on regardait alors Mr. Locke, comme le plus habile & le plus ingénieux jeune homme qui fut dans le Collège. Mais quoique Mr. Locke eût acquis cette réputation à l’Université, on lui a souvent oui dire des premières années qu’il y fut, qu’il trouvait peu de satisfaction dans la manière dont on y étudiait alors, qu’il eût souhaité que son père eût pensé à tout autre chose qu’à l’envoyer à Oxford. Comme il s’appercevait que ce qu’il y apprenait servait peut à lui éclairer l’esprit & à le rendre plus étendu & plus juste, il s’immagina que cela lui venait de ce qu’il n’était pas propre pour les études. Je l’ai moi-même oui se plaindre, dans une conversation que j’eus un jour avec lui là-dessus, & comme je lui disais que j’avais eu un professeur qui étant dans les sentiments de Descartes, & qui avait eu une très grande netteté d’esprit, il me dit qu’il n’avait pas eu ce bonheur, quoique d’ailleurs il ne fût pas cartésien […] et qu’il avait perdu beaucoup de temps au commencement de ses études, parce qu’on n’y connaissait alors à Oxford qu’un Péripatétisme [entendez, l’École de Platon] embarrassé de mots obscurs & de recherches inutiles. Étant ainsi, en quelque sorte, découragé de la manière d’étudier qu’on y suivait, il lia commerce avec quelques personnes d’un esprit aisé & se divertit à s’entretenir avec elles à leur écrire. Il avouait qu’il avait employé quelques années à cet amusement […] Les premiers livres qui donnérent quelque goût de l’étude de la Philosophie à Mr. Locke, comme il l’a raconté lui-même, furent ceux de Descartes ; parcequ’encore il ne goutat pas tous les sentimens, il trouvait qu’il écrivait avec beaucoup de clarté : ce qui lui fit croire que s’il n’avait pas entendu d’autre livres philosophiques, c’était peut-être par la faute des Auteurs, & et non par la sienne ». En juin 1658, à presque vingt-six ans, Locke obtient son M.A (Master of Arts), et il est réputé comme l’un des « jeunes hommes les plus érudits et ingénieux du collège » (Woolhouse). Parallèlement à ces études, Locke s’intéresse à la médecine, au point de commencer la rédaction d’un carnet de notes médicales (Woolhouse). Sa passion pour la physiologie le conduira à sérieusement envisager des études afin de devenir médecin. John Dunn (1984), éminent spécialiste de Locke, écrit qu’il y a trois mouvements dans la vie de Locke. Le premier , c’est l’entrée à Westminster College. Le second , c’est la rencontre avec Lord Ashley, bientôt Comte de Shafestbury, proche de Charles II, et qui allait acquérir, au fil des années, une influence politique considérable. Locke et Ashley devinrent amis, et, quelque temps après, Locke rentrait à son service. Les compétences de ce dernier en matière de médecine n’étaient pas qu’empiriques. En effet, il arriva qu’Ashley, souffrant d’un kyste suppurant au foie, ce fut Locke qui supervisa l’opération. L’ami se doubla d’un véritable protecteur, rôle qu’Ashley endossa pendant quatorze ans. Dunn infère que c’est le Comte de Shafestbury qui a fait comprendre à Locke comment fonctionnaient politique et économie. Si l’on peut affirmer que Locke était aux premières loges du pouvoir, à travers le témoignage du Comte, on peut tout de même supposer que notre philosophe a bénéficié de quelques lectures, d’études de cas pratiques, et de réflexions personnelles. Et c’est l’entrée en philosophie, ( le troisième mouvement ) qui remonte à 1650. À partir de là, on voit le commencement des réflexions de Locke sur des sujets tels que le pouvoir, l’éthique et la connaissance. Dunn : « Jusqu’à à l’année 1667, durant les 15 ans qu’il passa à Oxford comme étudiant à Christ Church, l’écriture philosophique de Locke était essentiellement confinée à deux travaux majeurs. Le premier d’entre eux était un couple d’essais sur les démérites et l

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