Passion, nature, politique.
51 pages
Français

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Passion, nature, politique. , livre ebook

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Description

Passion, nature, politique : ces trois études portent sur les concepts centraux de la philosophie de Jean-Jacques Rousseau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782806121622
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection dirigée par Samia KASSAB-CHARFI
Parutions

1. Patrick VAUDAY, Gauguin, voyage au bout de la peinture , 2010.
2. Ilaria VITALI, Intrangers (I). Post-migration et nouvelles frontières de la littérature beur , 2011.
3. Ilaria VITALI, Intrangers (II). Littérature beur, de l’écriture à la traduction , 2011.
4. Pierre-Yves DUFEU et Antoine HATZENBERGER, L’Afrique indéfinie , 2012.
5. Yann FRÉMY, Verlaine : la parole ou l’oubli , 2013.
6. Emna BELTAÏEF, Remise de peine de Patrick Modiano. Voyage au pays de l’enfance , 2013.
7. Senda SOUABNI JLIDI, Le « journalisme moral » d’Albert Camus , 2014.
8. Yann FRÉMY, Mémoires inquiètes : de Rimbaud à Ernaux , 2014.
9. Hanétha VETE-CONGOLO, Le conte d’hier, aujourd’hui. Oralité et modernité , 2014.
10. Elena CHITI, Touriya FILI-TULLON et Blandine VALFORT, Écrire l’innatendu. Les « Printemps arabes » entre fictions et histoire , 2015.
Titre


Antoine H ATZENBERGER







Passion, nature, politique

Trois études sur Rousseau
Comité de lecture
Frédéric Abécassis (ENS de Lyon), Charles Bonn (Université Lumière Lyon-2), Maxime Del Fiol (Université Paul-Valéry Montpellier-3), Claudia Gronemann (Université de Mannheim), Pascale Roux (Université Grenoble Alpes), Randa Sabry (Université du Caire), Hubert Tullon (CICLIM).








D/2017/4910/37
EAN Epub : 978-2-806-12162-2

© Academia – L’Harmattan s.a.
Grand’Place 29
B-1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit.

www.editions-academia.be
Avant-propos
L’unité de l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau a depuis toujours été un sujet de réflexion et un objet de débats. Ses lecteurs ont cherché la cohérence d’un ensemble, la forme d’un système et le contenu d’une doctrine – en particulier lorsqu’il leur fallait répondre à la question de ses éventuelles contradictions internes. En même temps, l’ampleur et la richesse de cette œuvre ont toujours imposé aux critiques une diversité d’approches et une sensibilité méthodologique tant à la pluralité des thèmes qu’aux nuances des motifs.
Ce qui fait le propre d’une œuvre philosophique, c’est l’horizon conceptuel qu’elle ouvre. En l’occurrence, Rousseau a abordé dans ses différents textes – quelque soit leur forme ou leur genre – les grandes questions de la philosophie classique, dont la passion, la nature et la politique. Ses discours, ses fictions, ses traités ont développé à la fois une psychologie, une physique et une politique. Comme avant lui Platon ou Spinoza, Rousseau s’est interrogé sur la vie de la conscience dans sa relation au désir. Comme Aristote, Bacon ou Descartes, il s’est penché sur le monde naturel. Comme Platon, Aristote, ou Hobbes, ou Locke ou Montesquieu, il s’est intéressé aux normes de l’organisation de la vie collective. Mais, à chaque fois, il a construit et suivi une perspective spécifique. Ainsi, sa morale est une étude psychologique des passions qui se fonde notamment sur la distinction entre amour de soi et amour-propre. Sa physique comporte une réflexion critique sur les présupposés de la science moderne. Sa politique est une théorie de la souveraineté qui part à la fois de principes généraux du droit naturel et de la considération du contexte particulier de la vie des peuples.
Dans tous ces domaines, et dans chacune de ces directions, Rousseau a ouvert des voies nouvelles qui se sont poursuivies jusqu’à nous. Et les trois études réunies ici aimeraient contribuer à montrer que la pensée de Rousseau est bel et bien pertinente encore pour nos conceptions de l’individu, du monde naturel et de la société.
La relecture de sa théorie de l’homme permet d’esquisser des parallèles anticipés avec des problématiques de notre temps, comme par exemple les ambiguïtés des passions théologico-politiques. L’étude de sa philosophie de la nature, au travers du cas d’école de la botanique, permet de déceler les prémisses d’une théorie de l’environnement. Quant à ses principes politiques, ils ont façonné notre conception moderne de la vie sociale et de l’organisation des États.
De la Savoie à Paris, de l’île de Saint-Pierre à l’île de Corse, de la Suisse à la Pologne, la pensée de Jean-Jacques Rousseau nous conduit d’une éducation morale au droit constitutionnel, en passant par la botanique existentielle.
Du Second Discours et de l’ Émile aux Rêveries du promeneur solitaire , en incluant les textes de Rousseau sur la Pologne et la Corse, ces trois études sur la passion, la nature et la politique empruntent des chemins conceptuels qui mènent de l’âge classique à la modernité : de l’anatomie des passions à une philosophie du désir, de la connaissance de la nature à la notion d’environnement, de la question de la souveraineté à des projets politiques appliqués.
*
Passion : la première partie porte sur la théorie rousseauiste des passions, à partir surtout du Discours sur les origines de l’inégalité parmi les hommes et de l’ Émile, ou de l’éducation . « Rousseau et les passions : genèse des sentiments et pédagogie du désir » reprend une conférence donnée à l’Université de Mons (Belgique) en mars 2015 dans le cadre d’un cycle organisé par Anne Staquet.
Nature : la deuxième partie est une étude détaillée de la septième promenade des Rêveries du promeneur solitaire . « L’exil et le royaume : spectacle et étude de la nature dans la Septième promenade » développe une intervention faite à l’École normale supérieure de Paris (France), en janvier et mars 2008, dans le cadre du séminaire du Groupe J.-J. Rousseau sur les Rêveries coordonné par Bruno Bernardi (Centre d’étude en rhétorique, philosophie et histoire des idées, Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités, ENS Lyon, UMR 5317).
Politique : la troisième partie compare le Projet de constitution pour la Corse et les Considérations sur le gouvernement de Pologne . « (Se) donner la loi : autonomie et indépendance en Corse et en Pologne » est la reprise d’un texte présenté au colloque international de Tozeur (Tunisie) « Philosopher aux portes du désert : l’idée d’autonomie et ses enjeux ontologiques, critiques et politiques » organisé par l’unité de recherche « Lumières et modernité » de l’Université Tunis – El Manar dirigée par Abdelaziz Labib, en novembre 2009.
*
Les textes de Jean-Jacques Rousseau sont cités dans l’édition des Œuvres complètes en 5 volumes dirigée par Bernard Gagnebin et Marcel Raymond (Paris, Gallimard, « Pléiade », 1959-1995).
Première partie Passion
Chapitre 1 Rousseau et les passions genèse des sentiments et pédagogie du désir
« L’amour du bien public est la seule passion qui me fait parler au public »
Lettre à d’Alembert
Il y aurait, tout d’abord, beaucoup à dire sur les passions suscitées par Jean-Jacques Rousseau, de son temps, et jusqu’à nos jours. En effet, comme nous avons pu le constater en 2012 à l’occasion du tricentenaire de sa naissance, la passion pour Rousseau est toujours bien vivante. En Europe, et dans le monde entier, de nombreuses manifestations et publications ont rendu hommage à sa mémoire et à son œuvre. Ce fut notamment l’occasion de rappeler que sa pensée est fondatrice de la passion républicaine. Déjà de son vivant, Rousseau avait de nombreux admirateurs. Et, à sa mort, ses amis s’efforcèrent d’entretenir son souvenir. Pensons par exemple aux impressionnantes réalisations du marquis de Girardin dans son parc d’Ermenonville, au nord de la région parisienne, qui inscrivit de manière durable dans le paysage les références à l’œuvre de Rousseau. Très largement, à la fin du XIX e siècle, l’auteur du Contrat social fut porté aux nues par les révolutionnaires, qui, en 1794, transférèrent ses cendres dans le grand temple laïc du Panthéon.
Mais il y aurait beaucoup à dire également sur les passions hostiles qui se manifestèrent contre Rousseau. C’est toute l’histoire de ses brouilles, des cabales et des inimitiés philosophiques. Il faut surtout rappeler que Rousseau fut en butte à la passion du fanatisme. En effet, l’Église le condamna, de même que le Parlement de Paris et le Petit Conseil de Genève, pour avoir écrit l’ Émile ou de l’éducation , publié en 1762, et dont le livre IV comprenait la Profession de foi du vicaire savoyard . Son livre fut brûlé sur la place publique. Par la suite, après la publication de sa réponse, le

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