Rationalisation et moralité
240 pages
Français

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Rationalisation et moralité , livre ebook

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Description

C'est Freud qui a introduit le concept de rationalisation dans la psychanalyse. La psychologie cognitive, dans une perspective différente, s'est aussi attachée à la production des rationalisations. Enfin, dans les multiples tentatives de construction d'une théorie des actions rationnelles, l'usage de la raison pour justifier des actions susceptibles d'une sanction morale ne semble pas avoir été l'objet d'une analyse particulière...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296469563
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rationalisation et moralité
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques.
Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

Stéphane LLERES, La philosophie transcendantale de Gilles Deleuze , 2011.
Joël BALAZUT, Art, tragédie et vérité , 2011.
Marie-Françoise BURESI-COLLARD, Pasolini : le corps in-carne, A propos de Pétrole, 2011.
Cyrille CAHEN, Appartenance et liberté , 2011.
Marie-Françoise MARTIN, La problématique du mal dans une philosophie de l’existence , 2011.
Paul DUBOUCHET, Thomas d’Aquin, droit, politique et métaphysique. Une critique de la science et de la philosophie , 2011.
Henri DE MONVALLIER, Le musée imaginaire de Hegel et Malraux , 2011.
Daniel ARNAUD, La République a-t-elle encore un sens ? , 2011.
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A. QUINTILIANO, La perception , 2011.
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Aimberê QUINTILIANO, La perception , 2011.
Pascal GAUDET, Kant et la fondation architectonique de l’existence, 2011.
Roberto Miguelez
Rationalisation et moralité
L’Harmattan
Du même auteur

Sujet et histoire, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1973
La comparaison interculturelle. Logique et méthodologie d’un usage empiriste de la comparaison, Presses de l’Université de Montréal, 1977
Epistemología y ciencias sociales y humanas, Ediciones de la Universidad Nacional Autónoma de México, 1977
Science, valeurs et rationalité, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1984
L’idéologie et la reproduction du capital, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1986 (En collaboration avec R. De Andrade, P.N. Dussault et K. Mellos)
L’analyse des formations sociales. Théorie et problématique, Éditions Legas, 1992
L’émergence de la sociologie, Presses de l’Université d’Ottawa, 1993
Les règles de l’interaction. Essais en philosophie sociologique, Éditions de l’Université Laval/Éditions L’Harmattan, 2001

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56530-2
EAN : 9782296565302
Les raisons, ce sont les choses
qui manquent le moins
Introduction : Objectifs et plan de l’ouvrage
Dans cette étude le terme de «rationalisation» désigne le procédé argumentatif par lequel un sujet cherche à donner une explication cohérente du point de vue logique en vue de justifier des attitudes, des actions, des idées, des sentiments, etc. L’étude se propose de montrer (1) que la rationalisation doit être appréhendée comme une catégorie des actions rationnelles ayant donc une structure et une fonction qui leur sont propres, (2) que la fonction de la rationalisation étudiée est la justification morale des attitudes, des actions, des idées, des sentiments, etc., (3) que les idéologies peuvent être saisies comme des théories servant à construire un certain type de rationalisations d’autojustification morale (4) qu’une telle théorie de la rationalisation d’auto-justification morale fonde une notion anthropologique dans laquelle l’être humain se définit comme être moral – bien que non pas nécessairement éthique (5) que dans un tel contexte anthropologique le mal n’a qu’une existence objective.
Prologue.
Nous débutons l’analyse de la problématique de la rationalisation par le discours que tient Hélène devant Ménélas dans la tragédie d’Euripide Les Troyennes. Est-ce qu’Hélène croit réellement dans sa version des faits ou bien la construit-elle de toutes pièces afin de convaincre Ménélas de son innocence? Entre la manipulation que supposerait cette dernière interprétation et l’innocence objective que l’on pourrait déceler dans la première s’ouvre la possibilité d’une tentative d’autojustification : les raisons élaborées par Hélène ne chercheraient qu’à la convaincre elle-même de son innocence. Elles constitueraient alors un cas de ce que nous appellerons une rationalisation d’autojustification morale.
1. Actions et rationalisation
La première section de l’ouvrage vise à fixer le statut particulier des rationalisations dans le cadre général d’une théorie des actions. Nous partons de la typologie des actions proposée par Habermas dans la mesure où celle-ci privilégie la question de la rationalité des actions et des formes spécifiques de celle-ci ( 1.1.). Or, étant donné que la typologie habermasienne ne thématise pas des actions rationalisatrices nous examinons celle proposée par Kreckel qui, parce qu’elle s’ouvre à la complexité des situations naturelles peut offrir un point de départ pour l’examen des phénomènes de rationalisation, si fréquents dans la vie quotidienne. La typologie de Kreckel nous conduit en ligne droite à ces actions orientées vers la personne que sont les actions dramaturgiques et expressives ( 1.2 ). Nous revenons sur l’examen que fait encore Habermas d’une forme de rationalité orientée vers la personne qu’il décrit comme « forme thérapeutique de l’argumentation » dont le modèle se trouve dans la psychanalyse. Nous constatons que cet examen laisse cependant non questionné ce qui paraît être le problème central de la rationalisation, à savoir comment se fait-il que l’argumentation rationnelle soit mise au service du maintien, voire du renforcement des illusions et, donc, de l’irrationnel?
( 1.3 ). Nous consacrons le chapitre suivant à l’analyse que fait Freud d’un cas de rationalisation – point de départ, d’ailleurs, de l’usage du terme dans la psychanalyse. Nous y trouvons deux perspectives fort différentes de la rationalisation, l’une faisant de celle-ci une pseudo-rationalité, l’autre un mécanisme qui ne se raccorde nullement à un manque de rationalité. ( 1.4 ) C’est avec cette dernière perspective que nous envisageons le phénomène des actions rationalisatrices qui, dès lors, vont bien au-delà des cadres pathologiques.
Après un chapitre de récapitulation et commentaires ( 1.5 ), nous abordons la deuxième source de sens du concept de rationalisation.
2. Dissonance et rationalisation.
Cette deuxième source est celle des recherches en psychologie cognitive inspirées notamment par Festinger et sa théorie de la dissonance. La prémisse qui préside à ces recherches renverse l’ordre que traditionnellement enchaînent les actions et les raisons : au lieu de voir les raisons précédant les actions, celles-ci sont appréhendées à l’origine de celles-là. Dans ce cadre, l’inconfort que provoque une situation de dissonance cognitive conduirait l’individu à construire des raisons lui permettant d’éliminer ou tout au moins de réduire cet inconfort ( 1.6 ). Les recherches conduites par Beauvois et Joule dans le contexte de situations de soumission dans lesquelles les individus sont placés (expérimentalement) élargissent considérablement la problématique de la rationalisation ( 1.7). C’est le cas en particulier des conséquences que provoque l’engagement de l’individu dans des situations de soumission sans pression. La plus intéressante de ces conséquences est la suivante : la décision initiale a, en elle-même, une force d’engagement qui ne semble nullement dépendre des raisons pour lesquelles elle a été adoptée. C’est ce que nous décrivons comme « difficulté d’autocritique » - difficulté ou absence qui deviendra un élément crucial dans une théorie de la rationalisation d’autojustification morale ( 1.8 ). Après un chapitre ( 1.9 ) de récapitulation et commentaires nous entreprenons la troisième section de l’ouvrage consacrée à certains aspects du rapport entre raison et rationalisation.
3. Raison et rationalisation
Cette section commence par un excursus terminologique ( 3.1. ) d’autant plus nécessa

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