La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 21 juin 2019 |
Nombre de lectures | 4 |
EAN13 | 9782851135292 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Dominique Firmin
Variateur
Roman
© Lys Bleu Éditions—Dominique Firmin
ISBN : 978-2-85113-529-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Avais-je réellement existé ?
Ne serait-ce que quelques minutes… quelques secondes... un siècle, une éternité ?
A vais-je vraiment vécu une seule vie, ou plusieurs...
Des vies successives… Ou… des vies parallèles ?
Avais-je visité d’autres mondes, d’autres dimensions ?
Était-ce la vérité ou n’avais-je rencontré tous ces personnages que dans mes rêveries, dont je ne me souvenais que très brièvement, quelques secondes après mon réveil.
Je doutais même souvent complètement avoir endossé quelquefois la peau de ces personnages…
Combien de fois m’étais-je posé la question ?
Qui étais-je vraiment ?
Moi, le vieux bonhomme…
Un soupir s’échappa de ma bouche.
Enfin… probablement... j’avais cru vivre…
Du moins l’espérais-je…
Mais j’oubliais tout lorsque j’étais là, là, sous mon arbre.
Je remerciais le ciel pour cette tranquillité passagère.
Là, je me trouvais, bien... heureux, oui heureux.
Serein, car le soleil se levait et se couchait toujours pareil, tous les jours.
Rien ne venait me déranger... pendant quelque temps.
Quelque temps seulement !
Pour l’instant, je vais profiter de quelques rayons de soleil qui filtrent dans les branches faisant danser de douces taches de lumière et des ombres violettes.
Qui pourrait croire que la planète tourne autour de ce soleil ?
À chaque fois que je m’adosse là, à ce solide tronc, et me laisse bercer doucement, tout comme le feuillage léger au vent, je sais bien alors que cela EST la réalité.
Quelque chose me trouble pourtant... pourquoi suis – je seul sous cet arbre ?
Suis-je le seul rescapé d’un cataclysme qui a ébranlé la Terre ?
Mais voilà que la fatigue me gagne.
Mes yeux, fatigués, si fatigués commencent à se fermer.
Je sais pertinemment que CELA allait recommencer aussitôt que je plongerais dans le sommeil.
Je luttais encore pourtant pour ne pas fermer mes paupières lourdes... si lourdes... mais, maintenant, là, cela devenait impossible, je ne pouvais plus laisser mes yeux ouverts.
À ce moment même le variateur arrivait… et…
1
Illief
Une soucoupe voyage dans les courbes de l’espace-temps.
Illief était à un tournant de sa vie. Une intuition le guidait.
Il commençait à percevoir, à travers ses rêves récurrents, quelque chose… qui l’incitait à rechercher une sortie du Dôme.
Il était maintenant obnubilé par cette idée : s’enfuir !
Sa descente aux enfers durait depuis longtemps, trop longtemps... il avait ouvert (il ne savait trop comment) une boîte de Pandore.
Mais, maintenant, il avait cessé de se poser des questions.
La vérité qui lui était apparue avait eu un effet destructeur, son monde, ses certitudes, tout avait volé en éclats : il était un homme du passé.
Illief sentait confusément que son mal être venait de son histoire qu’il ne connaissait pas, et pourtant, le tourmentait sans cesse. Il se sentait complètement différent de ses semblables.
Désintéressé, dépassé par la technologie. La soi-disant quiétude du Dôme, il n’y croyait plus...
Englouties ses illusions, ses tentatives de se raccrocher à sa civilisation : la TOTALITÉ.
Sa vie était décolorée, il était devenu anachronique.
Il lui semblait que même son ami Devon, convaincu, lui, que la réalité se trouvait dans les progrès réalisés sous le Dôme, ne l’écoutait plus avec la même attention qu’avant.
Tout lui paraissait étrange et vide de sens.
Il régnait un équilibre parfait dans le système clos de la TOTALITÉ.
Il DEVAIT régner un équilibre parfait !!!
Tout devait se dérouler sans heurt !!! Sinon on vous débranchait !!!
On disparaissait d’un jour à l’autre, comme ça, sans que personne ne sache rien, ni où vous étiez ou ce qu’il était advenu de vous.
Aussi les individus ne laissaient plus rien paraître, se fondaient dans la foule, tels des zombies.
À cause de la surpopulation du dôme, ON acceptait plus aucune demande de rattachement à celui-ci.
Si on voulait que le système perdure...
L’énergie était pourtant y était récupérée entièrement. Mais à cause du tout machinerie automatique, la monotonie se faisait sentir.
Chaque Sunagore pouvait investir sa propre case, certes minuscule, mais là, pouvait être tranquille dans son « chez-soi »
Mais combien étaient-ils vraiment, là, dans la TOTALITÉ ? Aucun renseignement sur cela, rien, pas un indice.
Le dôme faisait penser à une ruche avec ses alcôves... mais les habitants ne produisaient rien, eux !!!
Enfin, Illief était sûrement le seul à penser cela, les Sunagores ne cherchaient même pas à savoir ce qu’était une ruche ! Lui-même ne savait pas d’où il tenait certains mots, certaines idées… Ruche, tiens par exemple, où avait-il pêché ça !
Des coursives permettaient aux Sunagores de se déplacer à l’intérieur du Dôme.
Tout était transparent et lumineux, ce qui permettait à l’Architecte de surveiller ses congénères le plus facilement possible.
Quelques bulles communes servaient aux exercices physiques, là les Sunagores pouvaient se retrouver, se défouler ou parler un peu entre eux. Le statut d’Illief, bien qu’en dessous de la moyenne des autres habitants, lui permettait d’y accéder.
Le statut ne pouvait pas évoluer, il vous collait à la peau dès votre arrivée, c’est-à-dire votre naissance. Mais Illief était loin d’écouter toutes les banalités de ses semblables pour qui tout allait toujours bien dans le meilleur des mondes, de plus, leur ton monotone ou trop aigu pour être honnête le fatiguait.
Illief se demandait quelquefois où se trouvait la sous- classe ? Il n’était jamais parvenu à la trouver. Il avait fait une fois une demande au Centre, qui avait, bien sûr, été refusée.
Personne ne parlait jamais de ces Sunagores.
Mais une ruche a une reine et des ouvrières…
Bon, pour la reine Illief se doutait bien que l’Architecte faisait l’affaire, mais les ouvrières, ce n’étaient sûrement pas lui et ses congénères.
Que produisait donc la sous- classe ?
Illief en était à se demander si ce n’était pas... ce qu’ils avalaient tous les jours : des berlingots ?
Cette horrible pensée traversa son cerveau, mais il s’efforça de ne plus revenir là-dessus, jamais…
Il n’y avait que lui, Illief, pour penser de telles choses !
Même Devon !!!