Bouddhisme indien
27 pages
Français

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Bouddhisme indien , livre ebook

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Description

Le bouddhisme propose à l'homme trois refuges, le Buddha, sa doctrine et sa communauté. Les trois ont leur histoire, longue de deux millénaires et demi : la représentation de la personne du premier a toujours évolué, les conceptions doctrinales ont été en perpétuelle mutation, la communauté a eu son développement propre en fonction de ces conceptions …

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Date de parution 27 juin 2016
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EAN13 9782341003001
Langue Français

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ISBN : 9782341003001
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Bouddhisme indien
Introduction
Le bouddhisme propose à l’homme trois refuges, le Buddha, sa doctrine et sa communauté. Les trois ont leur histoire, longue de deux millénaires et demi : la représentation de la personne du premier a toujours évolué, les conceptions doctrinales ont été en perpétuelle mutation, la communauté a eu son développement propre en fonction de ces conceptions et des circonstances extérieures politiques ou autres. Le Buddha, d’abord, est un personnage historique. Mais l’histoire lui a construit une légende aux multiples versions. Elle a transformé son statut en le divinisant, en le multipliant même en un panthéon d’êtres surnaturels. La doctrine, qui, au début, est surtout une psychologie et une morale pratique, s’est au cours des âges intégrée à des métaphysiques et s’est entourée de dialectique. Enfin, la communauté des premiers disciples et fidèles s’est divisée en de nombreuses branches, répandue dans toute l’Asie, et organisée de diverses façons.
Le bouddhisme n’a jamais été une religion unique et structurée d’un état en Inde. Il s’est développé comme un courant parmi d’autres, védique, brahmanique, tantrique, etc. Les pouvoirs politiques le soutenaient diversement et jamais exclusivement. Il a toujours dû composer avec d’autres courants. Il a échangé des influences avec eux, s’est heurté parfois à eux. Son histoire en Inde s’étend sur un peu plus d’un millénaire et demi, depuis sa fondation par le Bouddha, sans doute au V e  siècle avant J.-C., jusqu’au XII e  siècle après. Ensuite, il décline rapidement et ne survit qu’à l’état de trace pendant quelques siècles. À l’époque contemporaine apparaissent quelques signes de reviviscence.
1. Histoire
• De l’extinction du Buddha à Kaniṣka
De nos jours, les bouddhistes de Sri Lanka et de l’Asie du Sud-Est placent l’« extinction » ( nirvāṇa ) du Buddha en 543 avant J.-C. La critique moderne propose plusieurs hypothèses, en fonction, d’une part, de la date du sacre d’ Aśoka (257 ou 267 av. J.-C.) et, d’autre part, d’une donnée de la tradition singhalaise qui place deux cent dix-huit ans entre le nirvāṇa et ce sacre ou des sources sanskrites et chinoises qui donnent seulement cent ans pour le même intervalle, ce qui donne : 476 ou 486 dans le premier cas, 357 ou 367 dans le second. La date de 476 est souvent retenue, mais reste une hypothèse encore critiquée.
Les débuts de l’histoire du bouddhisme ne sont documentés que par des traditions postérieures auxquelles l’historien moderne ne peut accorder une totale confiance. Elles montrent au moins la formation d’une communauté à partir des premiers disciples du Buddha, leur souci d’organiser le culte de leur maître en gardant des reliques et en inaugurant la fréquentation des lieux sanctifiés par ses actes et surtout leur effort de recueillir et préserver son enseignement. La tradition d’un premier concile à Rājagṛha, juste après le nirvāṇa du maître, n’est peut-être pas très sûre. Il aurait été la première activité de rassemblement des paroles du Buddha et le point de départ d’une transmission orale, reposant entièrement sur la mémoire, qui a dû durer plusieurs siècles, avant la fixation du Tipiṭaka pāli, généralement située par les historiens à Ceylan aux environs de l’ère chrétienne. Des listes tardives de patriarches, divergentes selon les sources, sont de valeur historique peu sûre, mais doivent refléter la constitution de traditions localisées sur une vaste étendue, ce qui implique l’expansion rapide de la religion.
Un deuxième concile eut lieu à Vaiśālī, environ un siècle après le premier. Il aurait été l’occasion de confronter des divergences sur des points de discipline monastique, concernant surtout la nourriture, et sur des points de doctrine, notamment les vertus du saint ( arhat ). L’issue de ce concile aurait été le schisme d’un parti dit « oriental », qui aurait accepté dix nouveaux points de discipline et réuni un autre « grand concile » ( mahāsāṃgīti ), d’où leur dénomination de Mahāsāṃghika. Les « Occidentaux » en demeurant fidèles à la discipline antérieure furent consacrés comme conservateurs ou « Anciens » ( Sthavira , pāli Thera ).
Aśoka (Asoka) est le premier grand nom de l’histoire documentée du bouddhisme. Son activité est attestée par les édits qu’il fit graver sur des rochers ou des piliers dans toutes les parties, et aux confins de son empire qui avait pour capitale Pāṭaliputra au Bihār, s’étendait vers l’ouest jusqu’en Afghanistan, vers le sud jusqu’au Karnāṭaka. Ses décrets visent le bien des hommes en général, et ne sont pas spécifiquement bouddhiques. Il s’était cependant converti à cette religion sous l’effet du remords qu’il éprouva à la suite de guerres meurtrières au Kaliṅga (Orissa). Sa personnalité fut oubliée par l’Inde brahmanique, mais le bouddhisme lui fit une légende. Ce qu’il fit pour le bouddhisme fut de réunir un troisième concile dans sa capitale (en 249 av. J.-C. ?), théâtre de débats sur des points de doctrine importants, tels que l’existence de l’âme, consignés dans le Kathāvatthu , et surtout de donner une impulsion déterminante à l’expansion de la religion.
Le Theravāda (« école des Anciens ») semble alors avoir eu son centre d’activité dans le centre de l’Inde autour de Kauśāmbī et Ujjayinī. Il était le principal dépositaire de ce qui avait déjà été constitué du Canon. C’est de là que serait parti Mahinda, fils de l’empereur Aśoka, pour aller porter le bouddhisme à Ceylan, qu’il aurait gagné en 242 avant J.-C. Il y aurait converti le roi Devānāmpiya Tissa à qui l’on attribue la fondation du monastère Mahāvihāra à Anurādhapura. Ce monastère fut à Ceylan le centre du Theravāda, d’esprit toujours conservateur et à son tour dépositaire du Canon. Il a sans doute joué un grand rôle dans l’établissement et la fixation du Canon de langue pāli tel qu’il est parvenu jusqu’à notre époque. Un autre monastère fondé à Abhayagiri s’acquit la réputation d’accueillir les vues moins orthodoxes.
Après les Maurya, le bouddhisme fait face à des persécutions de la part de rois Śuṅga, et ne s’en développe pas moins sur tout le sous-continent indien. Il trouve en particulier le soutien de rois indo-grecs. Ménandre reste connu comme étranger converti et protagoniste d’un dialogue exemplaire avec le moine Nāgasena, consigné dans un ouvrage pāli de très grande portée, le Milindapañha (« les questions de Ménandre »).
Le Theravāda connaissait toujours des dissensions. On voit aux environs de l’ère chrétienne se développer considérablement la branche du Sarvāstivāda. Elle se distingue par une version sanskrite du Canon. Elle s’implanta au Gandhāra et au Kaśmīr. C’est dans cette région que son Canon sanskrit fut sans doute établi. Il semble avoir été la version dominante à l’époque des Kuṣāṇa et c’est lui qui, dans les siècles qui suivirent, représenta le Theravāda pour l’Asie centrale et la Chine. On le connaît par des fragments du Vinaya retrouvés en sanskrit et des traductions chinoises. La propagation du bouddhisme en Asie centrale a été considérablement favorisée par les Kuṣāṇa, dont l’empire était à cheval sur l’Inde et la Haute-Asie. Kaniṣka, aux alentours de 100 après J.

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