Ce que dit la Bible sur la Tendresse
41 pages
Français

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Ce que dit la Bible sur la Tendresse , livre ebook

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Description

À quoi Dieu s’engage-t-il en se révélant comme Dieu de tendresse, et à quoi nous engage-t-il ?

Le dévoilement du nom divin a avancé conjointement avec l’histoire sainte. Jésus, « Dieu sauve », est venu dans le monde pour nous aider à nous approcher du visage de Dieu, nous rendre son nom plus intime. Dieu est amour. Depuis le début de son pontificat, le pape François insiste curieusement sur la « tendresse » de Dieu, qui est une des harmoniques singulières de l’amour. À quoi Dieu s’engage-t-il en se révélant comme Dieu de tendresse, et à quoi nous engage-t-il ? Nombre de passages bibliques évoquent cette tendresse à l’égard de l’homme et parlent d’un Dieu aux « entrailles de mère ». Patrick Laudet nous aide à deviner que la tendresse de Dieu était sans doute au commencement, et qu’elle sera au terme de l’Histoire, comme le secret même du dessein divin.

Découvrez cet ouvrage empli de spiritualité, qui invite son lecteur à deviner que la tendresse de Dieu était sans doute au commencement, et qu’elle sera au terme de l’Histoire, comme le secret même du dessein divin.

EXTRAIT

C’est moins l’épée qui est foudroyante que l’acte fou auquel l’homme s’exposerait s’il touchait sans précaution à l’arbre de vie, acte qui aurait quelque chose de définitivement foudroyant pour lui. Une certaine violence peut être à l’œuvre dans la vraie tendresse, qui n’est jamais naïve ni mièvre. Tendresse n’est pas mollesse ! Derrière tout cela, n’oublions pas le combat spirituel dont l’homme est l’enjeu et que Dieu mène contre le serpent, et celui qui l’inspire. Dieu mobilise donc à la porte dangereuse des chérubins, des agents de sécurité, à la mesure du risque ! L’arbre de vie, c’est plus qu’un végétal de prix. C’est quelque chose de Dieu lui-même, du don de sa vie, encore secret. Le péché originel tel que l’homme l’a contracté, c’est de mettre tout seul et trop vite la main sur ce que Dieu veut donner, sans prendre le temps de le recevoir de lui. C’est là que Satan excite l’homme. Quelques chérubins missionnés pour garder l’accès à l’arbre de vie ne contrarient donc pas la tendresse de Dieu ; au contraire, ils la mettent concrètement en œuvre et protègent le projet divin !

A PROPOS DE L'AUTEUR

Patrick Laudet est agrégé de lettres modernes et diacre permanent du diocèse de Lyon.

Informations

Publié par
Date de parution 13 juin 2018
Nombre de lectures 4
EAN13 9782375821961
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0035€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PROLOGUE
Avec la tendresse, il ne faut surtout pas trop sentimentaliser ! La tendresse n est pas une posture kitsch un peu " fleur bleue . Pas davantage un petit smiley appropri une meilleure communication, un habillage sucr et superficiel pour enjoliver les relations humaines. La vraie tendresse n est jamais pusillanime, elle est au contraire le fruit d une grande force int rieure. C est une exigence plus souvent qu une facilit . La tendresse v ritable reste en v rit un myst re. Disposition naturelle ? Don de Dieu ? Sagesse humaine qui vient avec les ann es ? Sur le visage, dans les mots, elle est ce qui affleure du c ur profond, discr te piphanie d une grande bont l intime de l homme. Sans doute proc de-t-elle aussi d une grande esp rance. Shakespeare parlait du " lait de la tendresse humaine . Comme le lait d une terre promise, elle est faite pour tre vers e et pour se d verser. Mais, comme tant de choses humaines, elle ne se comprend bien qu en Dieu, en qui elle a son mod le et sa source.
De livres en livres, le Dieu biblique se r v le et nous laisse progressivement explorer son nom. Et la Bible n a peut- tre qu une chose nous dire : nous familiariser avec un Dieu de tendresse, nous faire approcher de ce visage-l et peu peu nous le d voiler. Car la tendresse de Dieu peut d router. Par pudeur, celui qui se d clare tre un Dieu de tendresse et de piti n abuse d ailleurs jamais du mot. Il en est m me avare, n exag re jamais sa prononciation. Sur des centaines et des centaines de pages, seules quelques occurrences explicites du mot ! Si on ne la trouve pas chaque page, elle est partout cependant, entre les lignes, comme un filigrane implicite. Car la tendresse de Dieu est davantage une question d intonation : une inflexion particuli re de la voix. Quelque chose qui est en dessous des mots, les pr c de, souvent les inspire et les porte secr tement. Pour emprunter une expression l crivain Nathalie Sarraute, on pourrait dire que la tendresse est chez Dieu un tropisme fondamental de sa relation avec les hommes. Mais pour l entendre, il faut de l oreille !
La manifestation de sa tendresse est essentielle l Alliance que Dieu veut sceller avec les hommes. Elle reste pourtant un myst re, li au grand myst re de son amour. Pour une travers e biblique, la tendresse est donc plus qu un th me pertinent ou un bon fil rouge. Jamais tapageuse, la tendresse est de l ordre de la confidence : la confidence m me que Dieu veut nous faire sur lui ! C est elle aussi qu il nous appelle, quelque chose qui est bien plus qu un sentiment. La Bible est un peu comme un magnifique collier fait de tr s belles perles. Mais comme dans tout collier, c est le fil qui compte ! Il se pourrait bien que la tendresse de Dieu soit ce fil invisible !
- 1 - C EST LA TENDRESSE DE DIEU QUI EST ORIGINELLE
Si le mot " tendresse est assez rare dans la Bible, ses manifestations en revanche sont nombreuses. Mais ne sont-elles pas plut t le privil ge du Nouveau Testament ? Est-ce seulement le Christ qui viendrait enfin manifester la tendresse de Dieu ?
Il faut toujours se garder d opposer l Ancien et le Nouveau Testament, surtout avec cette id e que l Ancien Testament nous parle du Dieu de la Loi et le Nouveau du Dieu de l amour. Que le Christ viendrait un jour pour r v ler l amour, presque corriger les exc s d un Dieu vengeur, d un Dieu exigeant, capable de col res et terrible dans sa toute-puissance. Fondamentalement, Dieu est Un, il est le m me des premi res lignes de la Bible ses derni res, son dessein d amour se d ploie au long de l histoire humaine et il n a pas chang avec le temps. C est simplement l intelligence que les hommes ont de lui qui s affine avec les si cles, et lui aussi qui s engage de plus en plus, p dagogiquement pourrait-on dire, mesure que l humanit avance en ge et dans son histoire ; lui qui r v le plus intimement aux hommes son vrai visage. Mais il est tendre, du d but la fin si j ose dire ! Les hommes ont seulement besoin de temps pour le concevoir, et finalement pour l admettre. Car un Dieu tendre, cela bouleverse un peu la petite id e qu on aime se faire de lui. On pr f re l assigner une toute-puissance jupit rienne, et un r le de Juge plus classique, commun bien des religions. Mais le Dieu de la Bible est autre
Dieu manifeste alors sa tendresse d s l Ancien Testament ?
M me d s la Gen se ! On a fini par croire que c est le p ch qui est originel, tant on a insist sur la culpabilit de l homme, et sur la mal diction qui a suivi, alors que le p ch dit originel, en un sens, n est qu un accident dans l histoire humaine. Il n est pas premier. L histoire ne commence pas avec lui ! En revanche, la tendresse de Dieu, elle, se devine d s l origine, c est plut t elle qui est originelle. Ainsi, avant m me la cr ation, " la terre tait d serte et vide et la t n bre la surface de l ab me ; le souffle de Dieu planait la surface des eaux (Gn 1,2). On a beaucoup comment ce " souffle de Dieu qui plane , ce souffle qu il va ensuite insuffler dans les narines d Adam. La th ologie a raison d y voir une possible inscription, discr te, de l Esprit de Dieu, l Esprit Saint, comme d j pr t se r pandre sur les largeurs du monde. Quelque chose de myst rieusement dynamique, d intens ment pr sent, qui contient en creux, en puissance, toute la circulation d amour entre les personnes de la Trinit . En tout cas, l expression simple et imag e d une intentionnalit l gard de ce monde cr er, d un d sir, d un lan d amour d j , en puissance. C est la tendresse de Dieu qui semble se cacher dans ce souffle, qui n est pas d abord du vent, pire du vide, une simple r alit physique en somme, purement contingente. Ce " souffle est l image de Dieu lui-m me, de son engagement latent, de sa tendresse encore toute repli e sur elle-m me. Il faudra des centaines de pages la Bible pour d plier toutes les harmoniques de ce qui est secr tement contenu dans ce petit mot inaugural, o vibre une tendresse qui la cl donne la note. En outre, ce souffle de Dieu ne " plane pas sur les eaux la mani re d un drone ! " Planer , c est ici, sur les grandes largeurs d un monde venir, d ployer de l amour, en attente. D s les toutes premi res lignes de la Bible, on pressent ainsi la tendresse de Dieu qui d j recouvre originellement le monde et enveloppe toute chose de son v tement de douceur aimante.
Et dans la cr ation du monde ?
Significativement, en son seuil, la Bible propose deux r cits de la cr ation, assez contradictoires selon la fa on dont les choses se sont pass es mais tr s compl mentaires pour nous livrer ce que Dieu a en t te, et surtout dans le c ur. Deux r cits qui exhibent ainsi leur contradiction, comme pour exiger une interpr tation fine, une coute attentive, plut t qu une lecture litt rale voire fondamentaliste.
Dans le premier r cit, l homme est cr le sixi me jour, pour couronner la cr ation. Dans ce premier r cit, en filigrane, on voit bien la tendresse de Dieu qui affleure dans la fa on dont Dieu, pour la cr ation de l homme, se parle soudain lui-m me. Un bel imp ratif la premi re personne du pluriel (" Faisons l homme notre image ) tranche avec les cinq paroles cr atrices pr c dentes, marqu es par la m me tournure (" Que la lumi re soit ). On a souvent interpr t le surgissement de ce pluriel comme une pr sence cach e de la Trinit . On y voit encore, autre belle interpr tation, une invitation originelle associer l homme lui-m me l accomplissement de sa propre cr ation, en devenir, le responsabiliser : discr te pr figuration de l alliance entre Dieu et les hommes. Ce qui est s r, c est que pour la cr ation de l homme, Dieu semble quitter sa posture de toute-puissance, de thaumaturge, chercher soudain comme le ton d une confidence, la manifestation peine retenue qu il se passe l quelque chose d autre. On n est plus dans une parole de cr ation pure (" Que la lumi re soit ), on entre dans l intimit d une r solution, qui garderait trace d une quasi- motion, d un moment de suspens dans l ordonnancement des actes cr ateurs, pour consid rer et r v ler un engagement personnel, un lien particulier avec celui qu il cr e, point d orgue de toute la cr ation.
Et pourquoi un deuxi me r cit et en quoi diff re-t-il ? Que laisse-t-il deviner de la tendresse de Dieu ?
Dans le second r cit, la cr ation de l homme n arrive pas au terme de la semaine mais d embl e ; elle a lieu, sinon le premier jour, du moins " le jour o le S EIGNEUR fit la terre et le ciel (Gn 2,4). Contradiction apparente avec le premier r cit ! Une lecture r aliste qui chercherait le r cit du d roulement exact des faits dirait : il faut savoir ! Le premier ou le dernier jour ? S il appartient aux scientifiques de d crire scientifiquement la cr ation du monde (comment les choses se sont-elles pass es ?), il appartient en revanche la Bible de nous r v ler leur pourquoi. Que l homme soit cr le premier et le dernier jour, c est contradictoire du point de vue du " comment , mais pas du point de vue du " pourquoi . Dans le c ur de Dieu, l homme est au centre de projet, il en est donc le point de d part et le terme ; il n est ainsi pas qu un l ment, parmi d autres, du cosmos. Il faut deux r cits, comme en st r o, pour bien faire entendre cela. Comme ce souffle de Dieu qui planait sur les eaux, Dieu " couve son id e, et laisse ici entendre avec quelle tendresse il place l homme au milieu d une cr ation tout enti re ordonn e sa croissance.
Le deuxi me r cit est assez bouleversant et on l oublie parfois, au b n fice du premier. Le premier r cit est en v rit assez conforme beaucoup de cosmogonies de l poque. On y voit l uvre la toute-puissance cr atrice de Dieu, la force de sa parole pour appeler l tre les composantes du monde. Sans surprise, Dieu s y montre thaumaturge comme le sont les dieux de toutes les mythologies, c est- -dire capable de faire des choses spectaculaires, surnatu

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