Ce que dit la Bible sur le Vin
43 pages
Français

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Ce que dit la Bible sur le Vin , livre ebook

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Description

Un commentaire analytique de textes bibliques.

Refuser à la Bible tout rapport à la violence au nom d’une sainteté rêvée du texte, n’est-ce pas oublier que ce livre parle avant tout d’hommes réels avec leurs passions et leurs contradictions ?

Découvrez un ouvrage empli de spiritualité, qui invite son lecteur à ne pas oublier que la Bible parle avant tout d'hommes réels !

EXTRAIT

En Genèse 2-3, l’arbre de la connaissance n’est pas spécifié : on ne sait de quelle essence il est. Le premier arbre précisément qualifié est, en Genèse 3, le figuier dont l’homme et sa femme prennent des feuilles pour s’en faire des pagnes après avoir désobéi à Dieu (Genèse 3,7). De manière prosaïque, on peut dire que le fait de planter habituellement des figuiers dans les vignobles a possiblement opéré dans les esprits le transfert d’une plante sur l’autre : d’une feuille de figuier on passe à une feuille de vigne pour cacher sa nudité. Plus profondément, une tradition juive voit dans ce figuier l’arbre de la connaissance : Adam et sa femme en auraient prélevé les feuilles après en avoir cueilli le fruit. Une autre tradition juive propose la vigne comme arbre de la connaissance ; cette proposition sera adoptée par des chrétiens pendant des siècles : la vigne évoque déjà le vin eucharistique, et donc la rédemption. Une vigne a été lieu du péché, une vigne produira le fruit du salut.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Lefebvre, dominicain, agrégé de lettres classiques et exégète, enseigne l’exégèse biblique à la Faculté de Théologie de Fribourg en Suisse. Il est l’auteur de nombreux ouvrages bibliques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juin 2018
Nombre de lectures 21
EAN13 9782375821992
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA BIBLE TR SOR DE L HUMANIT
Le monde de la Bible nous semble souvent tranger. Pourtant elle est un tr sor de l humanit , un monument de culture, de sagesse et de r flexion spirituelle. Les croyants, juifs et chr tiens, la lisent comme une histoire d amour entre Dieu et les hommes.
Le mot " Bible vient du grec ta biblia qui signifie " les livres . Sous l apparence d un volume de plus de 1 000 pages, la Bible est une grande biblioth que hors du commun qui rassemble des livres petits et gros de genres litt raires tr s vari s. Pour les croyants ces livres sont inspir s par Dieu.
Leur r daction s est chelonn e sur pr s de 1 000 ans. Sa diffusion fut d abord orale, puis crite par des dizaines d auteurs, le plus souvent anonymes.
La premi re partie de la Bible, qui se situe avant la naissance du Christ, a t crite essentiellement en h breu, et la deuxi me partie en grec.
La Bible raconte les d buts de l humanit , de la cr ation du monde jusqu l tablissement du peuple d Isra l en Terre promise. Puis viennent des livres historiques, po tiques ou proph tiques. Ces livres sont communs aux juifs et aux chr tiens. Les chr tiens nomment cette partie l Ancien Testament.
Ensuite vient, pour les chr tiens, le Nouveau Testament : il raconte l histoire de J sus et le d veloppement de l glise pendant le premier si cle. Il est constitu des quatre vangiles, des Actes des Ap tres, des p tres et de l Apocalypse. Pour les chr tiens, l Ancien et le Nouveau Testament s clairent l un l autre.
Vivante, en effet, est la parole de Dieu, nergique et plus tranchante qu aucun glaive double tranchant. Elle p n tre jusqu diviser me et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pens es du c ur (H breux 4,12).
B n dicte D RAILLARD
PROLOGUE
Lors de son dernier repas avec ses disciples, le Christ leur donne son corps et son sang sous les esp ces du pain et du vin. C est un geste tr s tonnant : l intention de se donner en nourriture a grandement choqu ses contemporains (Jean 6,60-66).
Que signifie d ailleurs cette d l gation : pain et vin peuvent-ils repr senter corps et sang ? Et si oui, comment ? Et puis pourquoi le pain et le vin ? Il y aurait dans l criture d autres bin mes alimentaires concevables, tel le lait et le miel (cf. Exode 3,8). Pain et vin sont deux produits manufactur s dans l laboration desquels la fermentation - cette d couverte prodigieuse - joue un grand r le.
Nous nous int resserons ici au vin, une boisson tonnante qui, tout moment de sa fabrication et de sa consommation, est la jonction du connu (il y a des techniques pr cises pour le produire) et de l inconnu (qui peut conjecturer ce que sera la r colte de raisins ? Qui peut ma triser le temps qu il fera ?..) ; la jonction aussi de l accueil n cessaire et de la d cision personnelle : pour boire du vin, il faut quelque abandon, mais aussi un certain contr le de soi ; la jonction encore de la vie personnelle (le vin participe de tout un veil de l tre au go t du monde) et du d ploiement communautaire : on boit ensemble pour se conna tre et se reconna tre unis.
Dans le vin de la C ne, c est toute une aventure mill naire qui s exprime et qui demande notre participation. Nous parcourrons les vignes et les banquets bibliques, privil giant l Ancien Testament pour en clairer le Nouveau.
- 1 - LA BIBLE A DU VIN VIEUX DANS SES CAVES
J roboam, Mathusalem, Nabuchodonosor ou Melkis deq : pour certains ce sont des noms de personnages dans la Bible mais pour d autres ce sont des noms de bouteilles de vin de 3 litres, 6 litres, 15 litres ou 30 litres ! Parle-t-on beaucoup du vin dans la Bible ?
Oui, on nous en sert tr s souvent au fil des pages bibliques ! Il est mentionn dans les trois corpus qui constituent l Ancien Testament : la Torah (autrement appel e Loi ou Pentateuque), les Proph tes et les crits. Il est aussi tr s pr sent dans le Nouveau Testament o il culmine, avec le pain, dans le geste eucharistique du Christ : le pain qu il donne aux siens est son corps et le vin qu il leur fait passer est son sang.
Que ce soit dans des textes l gislatifs, po tiques, liturgiques, dans des r cits ou dans des chants, partout dans la Bible le vin est voqu . Il appara t donc comme une r alit importante du milieu dans lequel la Bible a t crite. Mais il ne figure pas seulement dans nos textes comme un l ment du d cor qui contribuerait la couleur locale. Le vin et tout le monde dont il est l av nement (la culture de la vigne, le travail des vignerons, les f tes des vendanges ) constituent des lieux d exp rience, de pens e, de symbolisation, d images
Le vin dans la Bible se trouve au c ur d enjeux fondamentaux : faut-il en boire et peut- tre perdre son me ou bien s en abstenir d finitivement ? Mais l abstinent ne risque-t-il pas de s carter de la communaut qui se r unit et se fa onne de temps en temps autour des coupes bues ensemble ? Prendre du vin est sans cesse une affaire de discernement, de dosage, d occasion.
La d gustation amicale peut sombrer dans l ivrognerie effront e ; la b n diction pour ce breuvage re u de Dieu peut laisser place la mal diction et aux paroles meurtri res. Les effets euphorisants ou d sinhibants du vin peuvent mimer ou singer les inspirations que Dieu envoie certaines personnes : comment faire la diff rence ? On le voit : le dilemme boire ou ne pas boire ne rel ve pas d une simple question de r gime alimentaire ou de conduite sociale. La substance " vin donne l occasion de se poser concr tement bien des questions essentielles. Voil pourquoi on en parle tant.
Le vin est-il aussi une substance th ologique qui nous parle de Dieu ?
Oui, et telle est bien la mani re biblique. Les choses, parfois les plus modestes, sont trait es dans la Bible comme des supports ou des vecteurs de r v lation. Il faudrait faire un jour un manuel de th ologie biblique, non par les notions d j marqu es th ologiquement, telles que v rit , pi t ou foi, mais au moyen des objets, des choses : le b ton, le manteau, le caillou, le vin ont beaucoup nous apprendre, mais par d autres chemins. Ils nous aident penser d une mani re palpable, concr te, mais aussi tout fait rigoureuse. Les auteurs de nos textes crivent avec grande ma trise et les objets qu ils mettent en sc ne ne sont pas voqu s par hasard pour produire un simple effet de r el ou donner une note pittoresque.
De plus, le contenu de certains concepts est parfois difficile cerner cause de la distance temporelle et culturelle : le mot foi quand il est appliqu Abraham dans la Gen se a-t-il le m me sens, la m me port e que quand nous l appliquons des croyants du XXI e si cle ? Par contre, l exp rience du feu ou du vin demeure assez proche entre une personne du VIII e si cle avant notre re et nous. Les choses assurent une esp ce de permanence pratique qui nous rend plus proches des textes anciens. Nous essaierons dans cet ouvrage de montrer comment les passages voquant le vin nous font acc der une pens e et un symbolisme riches, fond s sur une communaut d exp rience.
Enfin, la parent que suscite l usage des choses ne nous aide pas seulement rejoindre des livres du pass . La Bible en parlant du vin acclimate chez elle une r alit tr s pr sente dans la zone g ographique et la p riode historique o elle a t labor e. Elle p trit son propos de cette activit particuli re qu est la viticulture antique et s inscrit donc dans un " v cu humain large.
La tradition viticole de l Orient ancien doit tre passionnante ! N est-ce pas dans ces contr es qu est n le vin ?
C est plus complexe ! La domestication de la vigne, la d couverte progressive de la fabrication du vin, la mise au point de nouvelles techniques, le d veloppement de l aptitude distinguer les vins et les appr cier, voil autant de champs de recherche passionnants dans les sciences de l antiquit .
Les premi res traces de vin d celables par l arch ologie datent du VI e mill naire avant notre re. On en trouve en Iran, dans des sites du Zagros, un massif montagneux au sud-ouest du pays, et si l on suit l axe de ce massif vers le nord, on en trouve encore en Arm nie, au nord-est de la Turquie, en G orgie. La Bible garde peut- tre un cho de ces temps recul s. Souvenons-nous que No , au sortir de l arche sur le mont Ararat, plante un vignoble (Gen se 8,4 et 9,20) ; or, l Ararat se trouve en Arm nie, un des plus vieux pays vinicoles connus.
La viticulture, n e dans les montagnes expos es au soleil, a gagn peu peu d autres contr es. Au IV e mill naire, elle s est implant e en Syrie et en Palestine, des r gions qui devinrent r put es pour leurs crus et se mirent tr s t t exporter leurs vins vers l gypte. Ce dernier pays adopte aussi la culture de la vigne : des peintures murales repr sentent ainsi la cueillette des grappes ou le foulage du raisin.
Dans d autres cit s du Moyen-Orient, telles Ougarit ou Mari, une poque plus r cente ( XIV e - XIII e si cles avant notre re), nous avons la fois des restes arch ologiques et des documents crits concernant le vin : on a donc une id e des proc d s de fabrication et de l infrastructure qui existait, mais on est aussi inform sur la consommation et sur le commerce de ce pr cieux breuvage. La Bible t moigne donc d une culture vinicole mill naire ; parlant du vin, elle est solidaire de tout un monde culturel qui lui est apparent .
Quel est ce monde culturel apparent au vin ?
Les mots sont d abord de bons indices. Il semble y avoir une parent du vocabulaire du vin entre les langues indo-europ ennes (celles qu on parlait en Iran, en Italie, en Gr ce ) et les langues s mitiques. La tendance actuelle pour expliquer cette proximit des mots est de postuler qu ils viennent d une langue m diterran enne aujourd hui perdue. Il y aurait donc eu une antique racine ( win / woin ?) pour d signer le vin, le nom du produit se diffusant avec le produit lui-m me, comm

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