Charles de Foucauld, mon frère

Un Groupe De Petites Sœurs Et Petits Frères

Description

Cet ouvrage propose au lecteur de parcourir les écrits de Charles de Foucauld à travers quinze thèmes fondamentaux.

À l’occasion du centenaire de sa mort, cet ouvrage présente Charles de Foucauld par un choix de textes ordonné de manière thématique : Beauté, Joie, Miséricorde, Humilité, Nazareth, Prière, Désert, Travail... Découvrir la vie, les questionnements, les souffrances, les rencontres de ce frère universel, par des textes choisis parmi ses écrits spirituels et sa correspondance et rencontrer un homme qui parle au cœur, un frère pour aujourd’hui. « Les dévots qui veulent aimer Dieu sans aimer les hommes rêvent une absurdité », telle est la conviction que Charles partage avec son ami Balthasar pour souligner l’unité de l’amour (amour de Dieu, amour des hommes), car nous n’avons qu’un seul cœur.

Découvrez la vie, les questionnements, les souffrances et les rencontres de ce frère universel.

EXTRAIT

Étant trappiste, Charles cherche la dernière place pour imiter Jésus :

Notre-Seigneur Jésus-Christ a vécu pauvre, travaillant, jeûnant, obscur et dédaigné, comme le dernier ouvrier, il a passé des jours et des nuits solitaires au désert ; j’aime Notre-Seigneur Jésus-Christ, bien que d’un cœur qui voudrait aimer plus et mieux, mais enfin je L’aime, et je ne puis supporter de mener une vie autre que la Sienne, une vie douce et honorée quand la Sienne a été la plus dure et la plus dédaignée qui fut jamais... Je ne veux pas traverser la vie en première classe pendant que Celui que j’aime l’a traversée dans la dernière...

À PROPOS DES AUTEURS

Depuis quinze ans, sept religieux et religieuses de communautés variées de la famille spirituelle de Charles de Foucauld mettent leurs compétences au service des textes, en lien avec la postulation de la cause de canonisation du bienheureux Père de Foucauld.
L'introduction a été rédigée par Mgr Bouvier, vice-postulateur de la cause de canonisation de Charles de Foucauld, et la postface par Mgr Claude Rault, évêque du Sahara algérien.

Sujets

• Sahara
• Algérie
• Algeria
• Desierto del Sahara

Informations

• Publié par: Nouvelle Cité
• Date de parution: 14 février 2018
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782853139601
• Langue: Français

Extrait

INTRODUCTION
La diffusion publique de textes choisis de Charles de Foucauld a commencé en 1923 avec Écrits spirituels de Charles de Foucauld, suite et complément de la biographie écrite par René Bazin en 1921. En 1950, sont parus les Nouveaux Écrits spirituels, puis en 1953 Pensées et Maximes, deux livres de spiritualité destinés à alimenter la méditation personnelle.
À l’occasion du centenaire de la naissance de Charles de Foucauld en 1958, une Anthologie, volume de l’importante collection « Œuvres spirituelles » des Éditions du Seuil, présente par de nombreuses citations sa figure humaine et spirituelle. Avec Lettres et carnets en 1966 l’insistance à ne pas dissocier l’écrit et le vécu est encore plus forte. Enfin, au terme de l’édition intégrale par Nouvelle Cité des Œuvres spirituelles du Père Charles de Foucauld, une sélection dans ces 17 volumes de morceaux encore inédits fut réalisée. Ces extraits, disposés selon la chronologie, furent publiés en 1997 sous le titre Au fil des jours. Nouvelle anthologie des Écrits spirituels.
Venant à la suite de ces parutions, l’ouvrage actuel se devait d’apporter un autre point de vue. Utile pour ceux qui souhaitent prier à l’école du bienheureux Charles de Foucauld, il voudrait aussi éclairer la mentalité et le caractère de cet homme aux multiples facettes. C’est donc en partant de lui, de ses désirs profonds, que le groupe d’auteurs a recensé quelques-unes de ses pistes favorites, même celles où il s’engage à son insu, parce que précisément il s’y sent attiré.
Ses attirances spontanées vers ce qui est petit, humble, beau, fraternel, misérable… comme sa volonté de courir « aux parfums » de son Bien-aimé Frère Jésus, telles sont les propositions faites ici pour le surprendre dans le jaillissement de son esprit et de son cœur. Le plan, prévu pour quinze chapitres, n’a pu ajouter d’autres aspects de sa pensée et de son action, l’évangélisation par exemple avec le rôle de « défricheur » qui fut le sien. Ce thème, et d’autres, ne sont pas oubliés pour autant. Par des allusions dans les documents ici rassemblés, on sent vibrer partout son zèle d’apôtre, ce feu qui l’a tant caractérisé.
Maurice Bouvier, vice-postulateur de la cause
PRÉSENTATION
La vie de Charles de Foucauld a été transformée peu à peu par sa relation avec Jésus et par la méditation continuelle des évangiles, mais aussi par sa proximité avec les populations et par sa très grande capacité de s’adapter aux circonstances. Toutes ces transformations sont particulièrement intéressantes.
Cet ouvrage propose au lecteur de parcourir ses écrits à travers quinze thèmes, en suivant l’évolution de sa pensée en relation avec sa propre vie.
Les quelques intuitions analysées ici permettent de sortir de certains clichés qui ont eu tendance à fixer la pensée de Charles à une étape de sa vie. Pour aborder la lecture de ce recueil il est peut-être bon de mettre de côté nos certitudes et d’accueillir Charles de Foucauld en mouvement. Il nous apparaîtra alors avec toute sa richesse, mais aussi avec ses imperfections. Cette manière d’approcher Charles nous révèle quelqu’un de très humain et proche de nous.
Il peut nous déconcerter par sa capacité d’adaptation liée à une grande liberté. Il a une sensibilité de nomade et il aime méditer sur la fuite en Égypte en imaginant que la Sainte Famille continue à nomadiser jusqu’au jour où ils retourneront à Nazareth.
Les liens qu’il a toujours gardés avec sa famille et avec son pays l’ont enraciné dans une culture, mais son amour des voyages l’a ouvert à d’autres horizons. Tout au long de sa vie, Charles fera allusion à ce qu’il a vécu pendant son voyage au Maroc. Pendant trois cent quarante-neuf jours il a expérimenté la dépendance et la pauvreté, ce qui lui fera dire à la Trappe : Nous ne sommes pas pauvres comme je l’étais au Maroc.
Charles a goûté aux bienfaits de l’hospitalité et il cherche à la reproduire. En arrivant à Beni Abbès, il demande aux militaires de construire d’abord une chapelle, mais tout de suite après il veut la maison des hôtes, car en venant dans ce coin du Sahara il veut fonder une fraternité qui soit un lieu de prière et d’hospitalité.
Chez les Touaregs, Charles va évoluer en expérimentant combien ce sont d’abord les habitants du Hoggar qui l’accueillent. Dans ces espaces où les traces disparaissent avec le vent, il acceptera d’être toujours dépendant d’un guide. Et peu à peu Charles va se laisser transformer jusqu’à découvrir que l’amitié est possible avec des gens si différents.
Laissons-nous prendre par la simplicité de cet homme qui nous montre un chemin pour aller à la périphérie en compagnie de Jésus de Nazareth.
Pendant vingt ans, les changements ont été orchestrés par l’abbé Huvelin, son guide spirituel, qui peu à peu fera totale confiance dans le discernement de Charles : « Suivez votre mouvement intérieur, allez où vous pousse l’Esprit 1 . »
C’est dans ce climat de confiance que nous avons cherché à capter quelques intuitions évangéliques de Charles en relisant ses écrits (correspondances et écrits spirituels) à travers quelques thèmes. Si ce petit recueil nous encourage à continuer la recherche en nous donnant le goût d’aller directement aux textes originaux, nous pourrons remercier Nouvelle Cité qui nous a stimulés dans ce travail.
Conscients de la grande distance qui existe entre le style de Charles et la culture de nos contemporains, nous avons travaillé sur les textes en faisant des extraits par juxtaposition. Cela veut dire que, tout en étant fidèles à sa pensée, nous n’offrons pas aux lecteurs une véritable anthologie, car nous avons allégé les textes en supprimant les répétitions particulièrement fréquentes dans le style littéraire de Charles. Les chercheurs et les biographes ne pourront citer les textes présentés ici, ils devront se référer aux originaux pour connaître intégralement ce que Charles a écrit. Nous donnons scrupuleusement toutes les références et nous ne pensons pas « tromper » les lecteurs, mais nous voulons simplement les aider et les encourager à mieux connaître la vie et les intuitions de cet homme qui a permis la naissance de nos différentes communautés.
Notre groupe travaille depuis quinze ans sur Charles de Foucauld et nous avons accepté de répondre à la demande de Nouvelle Cité : Monique Yvette (petite sœur de Jésus), Lucile Gautron (petite sœur du Sacré-Cœur), Rita De Bevere (petite sœur de Nazareth), Christine Kohler (petite sœur de l’Évangile), Giuliana Stocco (disciple de l’Évangile), Marc Hayet (petit frère de Jésus) et Xavier Gufflet (petit frère de l’Évangile).

( 1 ) Lettre de l’abbé Huvelin à Charles, Paris, 5 juillet 1903.
LE BIENHEUREUX CHARLES DE FOUCAULD (1858-1916)
Enfant d’une famille chrétienne (1858 à 1873)
Charles est né en France, à Strasbourg, le 15 septembre 1858 et il a été baptisé deux jours après sa naissance. Ses parents meurent en 1864. Le grand-père et la grand-mère prennent chez eux les deux enfants : Charles (6 ans) et sa petite sœur Marie (3 ans), surnommée Mimi.
Le 28 avril 1872, Charles fait sa première communion. Il est confirmé le même jour.
Jeune dans un monde sans Dieu (1874 à 1876)
Charles est intelligent et il étudie facilement. Il aime beaucoup les livres, mais ce qu’il lit l’éloigne peu à peu de la foi de son enfance. Il continue à respecter la religion catholique, mais il dit qu’il ne croit plus en Dieu.
Militaire sans conviction (1876 à 1882)
Après deux ans d’études à l’École militaire, Charles est officier. Son grand-père vient de mourir et Charles reçoit un bel héritage. Il a 20 ans. Pendant plusieurs années, Charles va chercher son plaisir dans la nourriture et dans les fêtes. On l’appelle alors le Gros Foucauld.
En octobre 1880, Charles est envoyé en Algérie. L’Algérie lui plaît et ses habitants l’intéressent, mais pour une affaire de femme, on lui enlève son emploi et il revient en France. À peine arrivé à Évian, il apprend que son régiment part en Tunisie. On le replace bien en Afrique, comme il l’a demandé, mais pas dans le régiment qu’il voulait. Il participe à des manœuvres et il goûte à la vie de camp. En janvier 1882, il se retrouve de nouv