Christianisme Païen, Maraboutage Chrétien
195 pages
Français

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Christianisme Païen, Maraboutage Chrétien , livre ebook

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Description

Située au carrefour de l'anthropologie et de la théologie, cette analyse pose question et dérange, en se situant dans le droit fil de Meinrad Hebga, Jean Marc Ela, Anselme Sanon. Voici les questions pertinentes qui stigmatisent le quotidien des Africains du continent et ceux de la diaspora, pris dans la tourmente de la double fidélité cultuo-culturelle. La double appartenance religieuse situe bien l'enjeu de la théologie africaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 258
EAN13 9782336271484
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Christianisme Païen, Maraboutage Chrétien
Quel fondement théologique ?

Joseph Correa
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanado.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296103597
EAN : 9782296104334
Sommaire
Page de titre Page de Copyright PREFACE AVANT-PROPOS INTRODUCTION GENERALE PREMIERE PARTIE - ANTHROPOLOGIE AFRICAINE
1. - COSMOBIOLOGIE, COSMOGONIE ET PHILOSOPHIE AFRICAINE 2. - DESCRIPTION DES CAS D’AMBIVALENCE CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE - LA DOUBLE APPARTENANCE RELIGIEUSE ANALYSE ET CRITIQUE
INTRODUCTION CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE - ENJEUX THEOLOGIQUES ET PERSPECTIVES PASTORALES
1. – LES ENJEUX 2. - LA TACHE DU THEOLOGIEN AFRICAIN 3. - QUATRE AXES PARADIGMATIQUES DE LA PENSEE THEOLOGIQUE AFRICAINE 4. – VENEZ A MOI VOUS TOUS QUI PEINEZ ET PRENEZ SUR VOUS MON JOUG 5.-UN MODELE DE L’EXEMPLE DE KHALIL CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE APPENDICE BIBLIOGRAPHIE
PREFACE
Ce livre que vous allez lire ne se veut pas pour l’auteur un traité classique de théologie. Il veut simplement susciter la réflexion des lecteurs et lectrices sur les interrogations légitimes qui se posent sur la rencontre entre le catholicisme et ses vingt siècles d’histoire, d’une part, et les cultures africaines d’autre part. Après tout, les décisions prises à Rome depuis plusieurs siècles peuvent-elles régler la totalité des questions que se pose aujourd’hui un chrétien africain ?
Mais, et c’est l’intérêt de cet essai, il ne s’agit pas de parler sur une rencontre entre le christianisme et le monde africain en intellectuel, élaborant des espaces théoriques. La problématique est concrète : des chrétiens africains et guinéens plus précisément sont confrontés chaque jour à leur double appartenance.
- Ils sont baptisés catholiques, ont été au catéchisme, pratiquent leur religion.
- En même temps, ils vivent dans leur culture sociale où ils sont nés.
A partir de plusieurs exemples de vie, l’auteur montre combien la formation chrétienne n’aborde pas toujours les événements qui se déroulent dans la vie quotidienne.
Quand l’Eglise s’est implantée en Guinée, les théories du salut ne laissaient pas beaucoup de place au dialogue interreligieux. Pour être sauvé, il fallait être baptisé et renoncer à son ancienne religion qui d’ailleurs n’était souvent pas perçue comme une vraie religion, mais plutôt comme un ensemble de croyances et de rites primitifs. Toute célébration rituelle devenait ainsi péché dans les pratiques traditionnelles. Aujourd’hui, le Concile Vatican II invite à penser autrement. On peut être sauvé dans toute religion, ce qui veut dire que tout n’y est pas fondamentalement mauvais. Si cette perspective éclaire le salut des non-baptisés, des personnes qui vivent dans les religions Traditionnelles Africaines, les chrétiens sont souvent démunis, par manque de réflexion et surtout de critères pour se repérer dans le permis et le défendu. Si, en effet, un bon polygame non-baptisé qui participe régulièrement aux rites de sa tradition, ne met pas en cause son salut, selon Vatican II, pourquoi un bon chrétien monogame serait-il exclus de la communauté chrétienne, avec le risque de se voir refuser le bonheur éternel au ciel ? Vous trouverez ici quelques exemples qui illustrent ce problème théologique réel et les difficultés qui en découlent
-. Un chrétien peut-il consulter un devin ? Après tout, si c’est pour une bonne chose! Si cette rencontre empêche un divorce !
- Un autre chrétien peut-il participer à des obsèques traditionnelles? S’il ne scandalise personne ? S’il aide à l’unité de la famille?
- Un autre peut-il participer à un rite sacrificiel d’un animal ? Après tout, pourquoi pas ? Bref, on pourrait ainsi continuer. Ces pages ne prétendent pas donner réponse à tout. Elles veulent ouvrir un champ de réflexion légitime pour tout un chacun qui veut approfondir les rencontres entre foi et culture, cherchant à ne pas condamner en bloc, mais au contraire à repérer des critères qui puissent permettre de mieux discerner ce qui est acceptable et inacceptable. Autant un sacrifice humain pose question, autant un sacrifice d’animal ouvre à la réflexion. Nous répétons souvent qu’un Africain qui est baptisé catholique augmente le nombre d’adhérents à cette Eglise, mais il ne diminue pas le nombre d’Africains. La diversité des cultures oblige à interroger un modèle unique de pensée, et surtout pose des questions fort concrètes à l’Eglise. Jésus savait prendre en considération les soucis des personnes qu’il rencontrait; peut-on faire autrement aujourd’hui ?
Comme nous l’avons dit, il ne s’agit pas de régler le problème et donner des réponses à tout. Le but visé de ce travail est de susciter l’interrogation et d’aider ceux et celles qui s’intéressent à l’inculturation à avancer. Si la liturgie fut un lieu privilégié de l’inculturation, ne faut-il pas aujourd’hui aller plus loin et chercher à éclairer l’ensemble de la vie quotidienne des chrétiens ? Si votre lecture vous aide à voir un peu plus clair, cette réflexion partagée par l’auteur de ce livre aura atteint son but.
P. RENE TABARD Institut Catholique de Paris.
AVANT-PROPOS
Notre dernier cours de théologie au grand Séminaire de Koumi (Burkina Faso) remonte à l’année 1977. A cette époque, nous estimions que faire de la théologie, c’était discourir sur Dieu et la méthodologie en usage était le fondamentalisme. Il s’agissait de conclure par une citation biblique qui avait pour effet de justifier et de confirmer votre thèse.
Après deux années à l’I.S.P.C. 1 , nous pensons pouvoir déclarer avoir échappé à ce mode suicidaire de la pensée. Nous comprenons aujourd’hui que faire de la théologie, c’est laisser Dieu traverser l’histoire et la vie des hommes et trouver les mots qu’il faut pour rendre compte de cette présence et la transmettre. A l’heure où la théologie se veut pluridisciplinaire et où l’on reconnaît le pluralisme religieux, le théologien aura pour tâche de rendre accessibles les choses de la foi en direction de ceux qui ne les connaissent pas.
Sachant qu’une hypothèse est toujours un tremplin sur la route infinie du savoir, la méthodologie sera basée sur une pensée juste et rigoureuse, s’articulant à la manière d’une construction paradigmatique, et empêchant de dire les choses de la foi de manière simpliste. Quel langage proposer à nos populations pour mieux appréhender la problématique de la corrélation réciproque entre la foi et la culture ? Le présent ouvrage, qui est une contribution à la pensée «théologique africaine» s’emploie notamment à répondre à cette question . Nous avons pensé commencer cette recherche en livrant la teneur d’une correspondance sous forme de dialogue. Notre interlocuteur, pasteur et théologien sera (P ) et nous même ( A ).
A : Depuis notre insertion pastorale dans les diverses communautés chrétiennes, un sujet nous taraude, à savoir: «la double appartenance ou ambivalence religieuse, nous aurons besoin de votre concours compte tenu de votre expérience avec les rebouteurs Bagas 2 , sur le plan sociologique, anthropologique et spirituel, pour une réflexion analytique et une critique du phénomène.

P: Un travail de ce type aidera les théologiens et pasteurs africains à travailler sur une méthodologie christocentrique dans le but d’unir la foi à la vie et de christianiser les cultures et traditions africaines. L’expérience des soins médicaux que j’ai reçus à Maré, chez les Bagas, me semble être une expérience purement humaine où j’ai admiré et ai été séduit par la compétence, la dextérité médicale et la conscience profonde qu’ils ont d’avoir reçu directement ce don de Dieu .

A : Cette pratique des Bagas exige-t-elle des rites cultuels ou religieux ?

P: Le don de guérison des Bagas est exercé généreusement, gratuitement et avec l’abondance du cœur. Les guérisseurs Bagas sont les intendants des bontés de Dieu et n’acceptent pas d’honoraires pour leurs fonctions médicales, sinon la kola traditionnelle.

A : Quelle signification ou quel symbolisme les Bagas attachent-ils à la kola 3 traditionnelle ?
P: Le temps me manquerait pour une ré

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